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Re: Always [Bella]
Mer 13 Mai - 18:21Always.
« Ma raison de vivre, c'est lui. Si tout le reste venait à périr et que lui survive, je continuerais d'exister ; mais si tout demeurait et que lui périsse, l'univers me deviendrait totalement étranger : je n'en ferais plus partie. »
-Emily Brontë
Le soleil illuminait comme rarement notre petite ville de Forks. Le paysage ensoleillé qui s’offrit à ma vue lorsque je sortis de notre cottage pour passer à la villa m’arracha un demi sourire. La lumière filtrait à travers le feuillage des arbres, d’un vert exquis. Le printemps nous laissait entrevoir ses beaux jours, et bien qu’à cause de cela nous ne pouvions pas nous promener librement au regard des humains, ça me faisait du bien de ne pas lever les yeux vers un ciel couvert de nuages. J’avais fait l’effort –pour Alice- de mettre une robe qui, il fallait l’admettre, avait la merveilleuse fonction de me rendre un peu moins garçon manqué que d’ordinaire. Le tissu noir se lovait parfaitement contre ma peau. Ma belle-sœur avait cependant déploré l’absence de talons lorsqu’elle avait baissé les yeux sur mes ballerines, et je lui avais sèchement répondu qu’elle devrait se réjouir du semblant d’effort que j’avais fait avant de critiquer d’infimes détails. S’ensuivit un long monologue de notre cher petit lutin à propos des escarpins qui étaient loin d’être un détail Bella, depuis le temps que je t’en parle tu devrais le savoir, tu n’écoutes jamais, mais je n’abandonnerai pas, je ferai de toi une vraie fille !
Bref, j’ai échappé de peu la malédiction à vie pour avoir osé dire ça. C’est sur ces bonnes paroles que je coupai Alice dans son élan en déposant un baiser sur sa joue avant de littéralement m’enfuir par la fenêtre, un livre à la main, l’un de mes préférés. Les hauts de Hurlevent. Je l’ouvris tout en m’éloignant de la villa, ignorant les bougonnements d’Alice et les ricanements d’Emmett et Rosalie qui, à l’étage, avaient tout entendu. Le pas régulier, je me dirigeai vers la clairière, commençant déjà à parcourir les premières lignes. Les pages étaient cornées et la couverture était un peu abîmée, mais n’était-ce pas ce qui rajoutait de l’âme au livre ? Je l’avais lu plusieurs dizaines de fois, et je ne me lassais pas de l’histoire. J’arrivai enfin à mon point de destination, et m’assis au beau milieu, dans l’herbe verte et tendre. Les fleurs tapissaient le sol de cet endroit si cher à mes yeux, le rendant plus beau chaque année. Ainsi, dans le calme, je me plongeai dans mon récit.
Je sentis, avant d’entendre, Edward se diriger vers notre clairière. Probablement à ma recherche. Je restai immobile, bien que la joie qui m’envahit à l’idée de l’avoir de nouveau près de moi étira légèrement mes lèvres. Peu à peu, je m’arrachai au livre pour écouter ses pas s’approcher. Il s’arrêta derrière moi, et s’assit en m’enserrant dans ses bras. « Quel auteur n'as tu pas encore découvert ? Je me demande si nous ne devrions pas faire construire une bibliothèque rien que pour toi à côté de notre cottage chérie. »
« Et bien, il va falloir que je me lance dans la littérature étrangère pour les cours ; j’ai hâte de lire les livres d’ailleurs. Et une bibliothèque ne serait pas de trop ! » souris-je en tournant les yeux vers mon mari. Bien sûr, je plaisantais. J’adorais la littérature, et c’était la raison pour laquelle j’avais décidé d’enseigner cette matière à l’université, mais la bibliothèque qui se trouvait là bas était amplement suffisante. Ses lèvres rencontrèrent les miennes l’espace d’un court –trop court– instant, et Edward s’écarta légèrement pour me laisser continuer ma lecture. Je tentai de reprendre où je m’en étais arrêtée, mais comme souvent lorsqu’il était près de moi, j’étais déconcentrée, et les mots s’ensuivaient sous mes yeux sans que je parvienne à en saisir le sens. Lorsque je me rendis compte que je venais de lire trois fois le même paragraphe sans pouvoir dire de quoi il parlait, je délaissai Heathcliff et sa chère Catherine et fermai calmement mon livre pour me concentrer sur la présence de mon mari. Ce fut le moment qu’il choisit pour parler de nouveau. « Tu as eu des nouvelles de Nessie chérie ? Elle n'a pas répondu à mon dernier SMS... Je dois être un peu lourdaud comme père je pense... » Je le sentis s’allonger derrière moi et dus retenir un rire. « Et quand lui as-tu envoyé ce SMS ? il y a cinq minutes ? » le taquinai-je en me tournant doucement vers lui, restant entre ses jambes. Je repris un semblant de sérieux, remplaçant mon sourire malicieux par une simple expression à mi-chemin entre la compassion et la tendresse. D’une certaine façon, j’adorais voir Edward comme ça. Le portrait typique du papa poule. Ça lui donnait un petit côté encore plus adorable. Si ça m’amusait et m’attendrissait, je ne savais pour autant pas comment essayer de le rassurer ou lui faire entendre que notre fille était parfaitement capable de rester éloignée de nous le temps d’une journée. Même si au fond, sa présence de moins en moins longue à nos côtés me fendait le cœur. Je savais qu’elle serait toujours près de nous, et qu’elle vivrait une vie heureuse auprès de Jake. Personne n’avait à s’inquiéter. Il fallait juste nous apprendre à la partager avec le reste du monde. « C’est une grande fille, Edward. Qu’on le veuille ou non… Ce n’est plus notre petit bébé. On le savait, et c’est arrivé vite, très vite. Mais c’est comme ça, et même si elle s’éloigne un peu, jamais elle n’abandonnera son papa. Elle t’aime terriblement, tu le sais. » Je me penchai au dessus de lui, posant mes mains de chaque côté de sa tête, pour embrasser le coin de ses lèvres. « Et tu n’as rien de lourdaud. C’est normal. Il faudra bien qu’un jour Renesmée vole de ses propres ailes. L’entraver et l’empêcher d’avoir sa vie à elle n’apporteront rien de bon. Je crois qu’on doit juste… Souffrir en silence et la laisser devenir une adulte. » terminai-je avec un demi-sourire en caressant la joue d’Edward du dos de la main.
Bref, j’ai échappé de peu la malédiction à vie pour avoir osé dire ça. C’est sur ces bonnes paroles que je coupai Alice dans son élan en déposant un baiser sur sa joue avant de littéralement m’enfuir par la fenêtre, un livre à la main, l’un de mes préférés. Les hauts de Hurlevent. Je l’ouvris tout en m’éloignant de la villa, ignorant les bougonnements d’Alice et les ricanements d’Emmett et Rosalie qui, à l’étage, avaient tout entendu. Le pas régulier, je me dirigeai vers la clairière, commençant déjà à parcourir les premières lignes. Les pages étaient cornées et la couverture était un peu abîmée, mais n’était-ce pas ce qui rajoutait de l’âme au livre ? Je l’avais lu plusieurs dizaines de fois, et je ne me lassais pas de l’histoire. J’arrivai enfin à mon point de destination, et m’assis au beau milieu, dans l’herbe verte et tendre. Les fleurs tapissaient le sol de cet endroit si cher à mes yeux, le rendant plus beau chaque année. Ainsi, dans le calme, je me plongeai dans mon récit.
Je sentis, avant d’entendre, Edward se diriger vers notre clairière. Probablement à ma recherche. Je restai immobile, bien que la joie qui m’envahit à l’idée de l’avoir de nouveau près de moi étira légèrement mes lèvres. Peu à peu, je m’arrachai au livre pour écouter ses pas s’approcher. Il s’arrêta derrière moi, et s’assit en m’enserrant dans ses bras. « Quel auteur n'as tu pas encore découvert ? Je me demande si nous ne devrions pas faire construire une bibliothèque rien que pour toi à côté de notre cottage chérie. »
« Et bien, il va falloir que je me lance dans la littérature étrangère pour les cours ; j’ai hâte de lire les livres d’ailleurs. Et une bibliothèque ne serait pas de trop ! » souris-je en tournant les yeux vers mon mari. Bien sûr, je plaisantais. J’adorais la littérature, et c’était la raison pour laquelle j’avais décidé d’enseigner cette matière à l’université, mais la bibliothèque qui se trouvait là bas était amplement suffisante. Ses lèvres rencontrèrent les miennes l’espace d’un court –trop court– instant, et Edward s’écarta légèrement pour me laisser continuer ma lecture. Je tentai de reprendre où je m’en étais arrêtée, mais comme souvent lorsqu’il était près de moi, j’étais déconcentrée, et les mots s’ensuivaient sous mes yeux sans que je parvienne à en saisir le sens. Lorsque je me rendis compte que je venais de lire trois fois le même paragraphe sans pouvoir dire de quoi il parlait, je délaissai Heathcliff et sa chère Catherine et fermai calmement mon livre pour me concentrer sur la présence de mon mari. Ce fut le moment qu’il choisit pour parler de nouveau. « Tu as eu des nouvelles de Nessie chérie ? Elle n'a pas répondu à mon dernier SMS... Je dois être un peu lourdaud comme père je pense... » Je le sentis s’allonger derrière moi et dus retenir un rire. « Et quand lui as-tu envoyé ce SMS ? il y a cinq minutes ? » le taquinai-je en me tournant doucement vers lui, restant entre ses jambes. Je repris un semblant de sérieux, remplaçant mon sourire malicieux par une simple expression à mi-chemin entre la compassion et la tendresse. D’une certaine façon, j’adorais voir Edward comme ça. Le portrait typique du papa poule. Ça lui donnait un petit côté encore plus adorable. Si ça m’amusait et m’attendrissait, je ne savais pour autant pas comment essayer de le rassurer ou lui faire entendre que notre fille était parfaitement capable de rester éloignée de nous le temps d’une journée. Même si au fond, sa présence de moins en moins longue à nos côtés me fendait le cœur. Je savais qu’elle serait toujours près de nous, et qu’elle vivrait une vie heureuse auprès de Jake. Personne n’avait à s’inquiéter. Il fallait juste nous apprendre à la partager avec le reste du monde. « C’est une grande fille, Edward. Qu’on le veuille ou non… Ce n’est plus notre petit bébé. On le savait, et c’est arrivé vite, très vite. Mais c’est comme ça, et même si elle s’éloigne un peu, jamais elle n’abandonnera son papa. Elle t’aime terriblement, tu le sais. » Je me penchai au dessus de lui, posant mes mains de chaque côté de sa tête, pour embrasser le coin de ses lèvres. « Et tu n’as rien de lourdaud. C’est normal. Il faudra bien qu’un jour Renesmée vole de ses propres ailes. L’entraver et l’empêcher d’avoir sa vie à elle n’apporteront rien de bon. Je crois qu’on doit juste… Souffrir en silence et la laisser devenir une adulte. » terminai-je avec un demi-sourire en caressant la joue d’Edward du dos de la main.
crackle bones
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Re: Always [Bella]
Jeu 14 Mai - 0:38Always
Il fallait peu de raison pour se sentir bien et heureux. Ne m'avait-il pas fallu un siècle quasi entier pour trouver celle que j'attendais ? Le jeu en valait la chandelle. Je ne courais plus après le temps que je pensais perdu depuis des décennies. Il s'étendrait pour l'éternité à ses côtés. Quoi de mieux que de savoir qu'à n'importe quelle période de ma vie future, je trouverais ce visage angélique en tournant le regard. Je n'eus pas beaucoup à chercher pour découvrir mon épouse, épanouie, en pleine lecture. Elle illuminait le paysage de sa simple présence, rendant si subtil ce décor qui avait bercé à maintes reprises nos journées. Je ne pus résister à l'appel de son corps contre le mien. C'était viscéral, j'étais dépendant de son toucher délicat, de sa peau douce et son parfum si agréable à respirer. Ma dose d'héroïne comme j'avais pu lui dire il y a de ça quelques années. Ce qui me rassurait, c'était que rien n'avait changé. Enfin si je mens... Je tombais amoureux de cette femme un peu plus chaque jour. Je ne pourrais jamais remercier comme il se doit Carlisle de m'avoir sauvé il y a de ça cent treize ans... Sans lui, je ne l'aurais jamais rencontré. Je n'aurais jamais connu la joie d'être père, la fierté et la responsabilité que cela représentait. Je me sentais perdu dans cet apprentissage. Aucuns siècles passés ne pouvaient apprendre à faire les bons choix concernant son enfant. Je le découvrais. Et cela rajouté à la découverte de ma nouvelle paternité... Je devrais d'ailleurs tenter d'en parler à Bella. En attendant, je me contentais de m'en approcher.
Ah ce sourire. D'où provenait-il pour illuminer toutes mes journées. Je me glissais agilement derrière ma dulcinée, analysant le moindre de ses gestes. Je ne parlais qu rarement, me satisfaisant de ses actes et la tendresse effusive qu'elle pouvait avoir à mon égard. Mes mains trouvèrent leurs places dans le creux de ses reins, comme si il leur était impossible de se sentir aussi bien ailleurs. Je regardais légèrement la tenue qu'arborait mon épouse. Un sourire en coin s'étira délicatement sur mes lèvres. Alice menait toujours cette guerre qui lui tenait à cœur concernant la garde robe de Bella. Non pas que je n'appréciais pas, mais peu m'importait ce qu'elle portait, elle avait le don d'embellir ce que ma sœur pouvait qualifier de « Ringard ». De toute les façons, je m'efforçais de faire comprendre à Bella et ma sœur que la tenue dans laquelle je préférais mon épouse était la plus simple : Nue.
La voix de ma tendre et chère me sortit de la torpeur dans laquelle mon imagination venait de m'entraîner. Subitement, je venais de percuter sa phrase. J'attrapais doucement son livre, gardant sa page de mon pouce tout en rabattant la couverture vers moi pour apercevoir le titre. Les hauts de Hurlevent. Je n'avais que très peu lu ce livre en dernière année au lycée. Il me semble que la dernière fois remontait à une vingtaine d'années. Je reposais le livre dans les mains de Bella, l'interrogeant du regard. Les cours me paraissaient finis, enfin, nous rentrions dans les derniers jours, la graduation s'approchant à grands pas. D'ailleurs... Il faudrait qu'on trouve de la place pour nos nouveaux chapeaux. Ma voix suave se glissa au plus près de l'oreille de Bella. "Depuis quand Brontë est étudiée au lycée. Suivons nous les mêmes cours ou as tu quelques choses à m'apprendre ? Pour la bibliothèque, si tu acceptes de masser le dos de ton mari quand celui ci rentrera épuisé d'avoir bâti de ses propres mains cet endroit dans lequel tu t'enfermeras et tu te surprendras à rêver... alors oui, je vais sérieusement y réfléchir ! " lui murmurais-je avant de rire aux éclats. Je laissais Bella retourner à sa lecture, conscient que je n'appréciais pas non plus être dérangé durant un moment comme celui ci. Je me contentais donc de jouer avec les marguerites qui se trouvaient à nos côtés, arrachant pétales après pétales tout en jetant les queues des pauvres fleurs lorsque le résultat obtenu ne me convenait pas. J'en déposais une dans le creux du roman de Bella, riant délicatement, avant de faire part à mon épouse d'une partie de ce qui me tracassait.
Nous avions tendance à parler régulièrement de notre fille. En même temps quoi de plus normal pour des parents ? Le problème étant c'était que j'avais l'impression de tenir le mauvais rôle...Chose que Bella s'évertuait à contredire. J'avais beau avoir changé, côtoyer une femme aussi formidable que Bella me bonifiant, je n'en restais pas moins hésitant quant à mes actes. J'aurais apprécié avoir une relation fusionnelle avec Renesmée, mais ce rôle était réservé à Bella. Je me contentais d'admirer avec fierté ma fille à chaque grande étape de sa vie. Cependant, le temps pour nous y préparer me semblait beaucoup trop court. Bella répondit avec sarcasme à ma question, ce qui m'arracha une grimace, conscient que je devais certainement me répéter une fois de plus aux grands damnes de ma femme. Nonobstant, le regard de ma conjointe débordait de compassion à mon attention, comme si elle me plaignait de douter de la sorte. Sans broncher, j'écoutais les paroles rassurantes de Bella.. Voir ma fille prendre son envol à l'âge de 8 ans... qui l'aurait cru ! C'était une partie de son statut d'hybride que je n'acceptais pas encore. Et que probablement je n'accepterais jamais. Je détournais le regard de celui de mon épouse, conscient qu'elle avait raison. J'avais encore beaucoup de mal à avouer mes torts. Je fermais les yeux, moment durant lequel Bella en profita pour me caresser amoureusement la joue, faisant poindre le sourire qui me qualifiait tant. Sans interlude, j'échangeais d'un mouvement vif et tranchant nos places, bloquant de la sorte Bella entre l'herbe fraîche et mon corps l'appelant. Je souriais, sentant une idée germer dans mon esprit. Délicatement, je me mis à dessiner les trais du visage séraphique de la jeune femme, suivant les traits fins de mon pouce tout en me mordant légèrement la lèvre inférieure. Il était dur de résister à ce charme. Je me reculais donc, me sortant de sur le corps étendu d'Isabella, retrouvant dans les pâquerettes mon seul échappatoire si je ne voulais pas céder à l'appel de la chaire. Je souriais sans pour autant daigner regarder Bella, avant de briser ce long silence d'une voix assurée.
" Et si pour une fois nous parlions simplement de nous... Nessie ne reviendra pas à l'âge de ses deux ans, et nous devons apprendre à gérer notre rôle de parents d'une toute autre manière... Cependant j'aurais aimé avoir un nourrisson à la maison... La dorloter, lui chanter des berceuses, lui comptait des histoires.. Ces moments de tendresses qui me semblent si lointains et qui apportaient un peu de douceur dans nos conditions maléfiques...
Je m'arrêtais quelques instants, percutant que je n'abordais certainement pas le sujet tant attendu. Je souhaitais passer un peu de temps sans soucis avec Bella, comme nous savions si bien le faire. Je m'excusais d'un haussement d'épaules, avant de m'allonger, posant ma tête sur les jambes de ma femme, bras croisés autour de sa taille.
'' Donc comme ça tu comptes changer de cours... Le lycée t'insupporte tellement ? C'est quand même fou ça, je me posais des questions quant à un possible avenir en dehors du lycée, simplement, je n'ai trouvé aucune voie... Tu me donneras des cours particuliers dis moi ! Le genre cours du soir... ''
Je laissais traînais ma voix, sifflant tout en roulant des yeux. Après tout, je pense qu'elle aussi de son côté, ressentait la même envie qui me tenaillait.
Ah ce sourire. D'où provenait-il pour illuminer toutes mes journées. Je me glissais agilement derrière ma dulcinée, analysant le moindre de ses gestes. Je ne parlais qu rarement, me satisfaisant de ses actes et la tendresse effusive qu'elle pouvait avoir à mon égard. Mes mains trouvèrent leurs places dans le creux de ses reins, comme si il leur était impossible de se sentir aussi bien ailleurs. Je regardais légèrement la tenue qu'arborait mon épouse. Un sourire en coin s'étira délicatement sur mes lèvres. Alice menait toujours cette guerre qui lui tenait à cœur concernant la garde robe de Bella. Non pas que je n'appréciais pas, mais peu m'importait ce qu'elle portait, elle avait le don d'embellir ce que ma sœur pouvait qualifier de « Ringard ». De toute les façons, je m'efforçais de faire comprendre à Bella et ma sœur que la tenue dans laquelle je préférais mon épouse était la plus simple : Nue.
La voix de ma tendre et chère me sortit de la torpeur dans laquelle mon imagination venait de m'entraîner. Subitement, je venais de percuter sa phrase. J'attrapais doucement son livre, gardant sa page de mon pouce tout en rabattant la couverture vers moi pour apercevoir le titre. Les hauts de Hurlevent. Je n'avais que très peu lu ce livre en dernière année au lycée. Il me semble que la dernière fois remontait à une vingtaine d'années. Je reposais le livre dans les mains de Bella, l'interrogeant du regard. Les cours me paraissaient finis, enfin, nous rentrions dans les derniers jours, la graduation s'approchant à grands pas. D'ailleurs... Il faudrait qu'on trouve de la place pour nos nouveaux chapeaux. Ma voix suave se glissa au plus près de l'oreille de Bella. "Depuis quand Brontë est étudiée au lycée. Suivons nous les mêmes cours ou as tu quelques choses à m'apprendre ? Pour la bibliothèque, si tu acceptes de masser le dos de ton mari quand celui ci rentrera épuisé d'avoir bâti de ses propres mains cet endroit dans lequel tu t'enfermeras et tu te surprendras à rêver... alors oui, je vais sérieusement y réfléchir ! " lui murmurais-je avant de rire aux éclats. Je laissais Bella retourner à sa lecture, conscient que je n'appréciais pas non plus être dérangé durant un moment comme celui ci. Je me contentais donc de jouer avec les marguerites qui se trouvaient à nos côtés, arrachant pétales après pétales tout en jetant les queues des pauvres fleurs lorsque le résultat obtenu ne me convenait pas. J'en déposais une dans le creux du roman de Bella, riant délicatement, avant de faire part à mon épouse d'une partie de ce qui me tracassait.
Nous avions tendance à parler régulièrement de notre fille. En même temps quoi de plus normal pour des parents ? Le problème étant c'était que j'avais l'impression de tenir le mauvais rôle...Chose que Bella s'évertuait à contredire. J'avais beau avoir changé, côtoyer une femme aussi formidable que Bella me bonifiant, je n'en restais pas moins hésitant quant à mes actes. J'aurais apprécié avoir une relation fusionnelle avec Renesmée, mais ce rôle était réservé à Bella. Je me contentais d'admirer avec fierté ma fille à chaque grande étape de sa vie. Cependant, le temps pour nous y préparer me semblait beaucoup trop court. Bella répondit avec sarcasme à ma question, ce qui m'arracha une grimace, conscient que je devais certainement me répéter une fois de plus aux grands damnes de ma femme. Nonobstant, le regard de ma conjointe débordait de compassion à mon attention, comme si elle me plaignait de douter de la sorte. Sans broncher, j'écoutais les paroles rassurantes de Bella.. Voir ma fille prendre son envol à l'âge de 8 ans... qui l'aurait cru ! C'était une partie de son statut d'hybride que je n'acceptais pas encore. Et que probablement je n'accepterais jamais. Je détournais le regard de celui de mon épouse, conscient qu'elle avait raison. J'avais encore beaucoup de mal à avouer mes torts. Je fermais les yeux, moment durant lequel Bella en profita pour me caresser amoureusement la joue, faisant poindre le sourire qui me qualifiait tant. Sans interlude, j'échangeais d'un mouvement vif et tranchant nos places, bloquant de la sorte Bella entre l'herbe fraîche et mon corps l'appelant. Je souriais, sentant une idée germer dans mon esprit. Délicatement, je me mis à dessiner les trais du visage séraphique de la jeune femme, suivant les traits fins de mon pouce tout en me mordant légèrement la lèvre inférieure. Il était dur de résister à ce charme. Je me reculais donc, me sortant de sur le corps étendu d'Isabella, retrouvant dans les pâquerettes mon seul échappatoire si je ne voulais pas céder à l'appel de la chaire. Je souriais sans pour autant daigner regarder Bella, avant de briser ce long silence d'une voix assurée.
" Et si pour une fois nous parlions simplement de nous... Nessie ne reviendra pas à l'âge de ses deux ans, et nous devons apprendre à gérer notre rôle de parents d'une toute autre manière... Cependant j'aurais aimé avoir un nourrisson à la maison... La dorloter, lui chanter des berceuses, lui comptait des histoires.. Ces moments de tendresses qui me semblent si lointains et qui apportaient un peu de douceur dans nos conditions maléfiques...
Je m'arrêtais quelques instants, percutant que je n'abordais certainement pas le sujet tant attendu. Je souhaitais passer un peu de temps sans soucis avec Bella, comme nous savions si bien le faire. Je m'excusais d'un haussement d'épaules, avant de m'allonger, posant ma tête sur les jambes de ma femme, bras croisés autour de sa taille.
'' Donc comme ça tu comptes changer de cours... Le lycée t'insupporte tellement ? C'est quand même fou ça, je me posais des questions quant à un possible avenir en dehors du lycée, simplement, je n'ai trouvé aucune voie... Tu me donneras des cours particuliers dis moi ! Le genre cours du soir... ''
Je laissais traînais ma voix, sifflant tout en roulant des yeux. Après tout, je pense qu'elle aussi de son côté, ressentait la même envie qui me tenaillait.
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