Blond? Oui j'ai eu envie d'essayer. Et merde si ça vous dérange. Je fais encore ce que je veux de ma coiffure, au grand dam de ma famille. Juste pour info, le blond, c'est pas franchement la teinture d'origine de Adélaïde non plus. J'dis ça, j'dis rien.
Bref, ma sœur est blonde, mon neveu est blond, ma fille est blonde, et moi j'suis brun. A un moment donné on se dit que y a un cheveu dans la soupe. Donc voilà, fin de la discussion... de toute manière en dix douches il n'y paraitra plus alors...

Sinon, Halloween? Un peu plus de monde dans les rues à la nuit tombée, une appréciation de ma nature qui me permet de veiller sans souci aucun là où la plupart de mes collègues vont piquer du nez après huit cafés et trois heures d'attente dans leur voiture de patrouille, et une autre appréciation, contre cette même nature, du fait que je me sois restauré hier soir, à peu près à 50km au sud de la ville. C'pas que j'aime pas Halloween, je dirai même que c'est amusant de voir ces gamins déguisés en ces créatures qui leur font si peur d'habitude, mais si ces mêmes ados pouvaient s'en tenir à balancer des œufs pourris et du papier toilettes sur la maison de leur prof de math ça serait pas mal du tout. D'où qu'il est besoin de cramer la voiture avec?! Bref, commissaire ou pas, chargé d'enquêtes bien plus importantes que ça ou pas, ce soir, tous les flics sont à la même hauteur. J'espère juste que ça se passe pas trop mal à Portland. L'idée de ne pas gérer mon propre district à cette période de l'année me défrise, mais voilà, semblerait que des petits malins en aient décidé autrement. On va faire avec. Tout ce que j'espère, c'est que Adélaïde et Tom vont bien. J'aime ma fille, comme c'est pas permis, et je suis le plus heureux des pères de l'avoir retrouvée, mais je refuse d'échanger ma sœur et mon neveu contre elle. Ce que je veux? Ma famille, entière.

Elias est moi avions décidé de profiter de cette soirée pour être tous les deux puisque notre fils avait décidé de sortir avec de nouvelles connaissances pour profiter des festivités prévus par ceux là même qui nous envoyés ici. J'avais réussi à dénicher un costume de catwoman... un truc bien moulant ,avec très peu de tissus. Ne me demandez pas pourquoi, à 20h passé, alors qu'il faisait déjà nuit noir je portais cette ensemble très léger sous un manteau noire ... une histoire de clef, mais je n'en dirais pas plus.  Si on me voyait comme ça on dirait surement une prostituée mais non même pas.
Je sonnais donc désespérément à la porte, attendant qu'on vienne m'ouvrir, mais à croire qu'Elias n'était pas encore rentré.
Le temps n'était pas au beau fixe. J'entendais déjà les éclairs provenant probablement des nuages au dessus de la place centrale. Et dire que mon fils était la dessous... j'espérais qu'il se mette à l'abri, amis aussi qu'il ne rentre pas tout de suite tout de suite à la maison. J'aurais eu l'air maligne pour expliquer le comment du pourquoi.
J'espérais de tout cœur que quelqu'un ne passe pas dans cette rue avant Elias. Je l'espérais si fort et pourtant je finis par entendre un bruit derrière moi. Je n'ose pas me retourner de peur de reconnaître quelqu'un. La dite personne va t'elle faire attention à moi ou non ? je l'ignore. je vais attendre patiemment sans faire de bruit si possible. Comme lorsque j'étais enfant, je vais prier pour qu'on ne me voit pas  et ... on ne me verra pas c'est évident!

Roulant au pas dans un quartier résidentiel de la ville, je finis par apercevoir du mouvement à la porte de l'une de ces maisons. Je coupe le moteur et continue un peu en roues libres jusqu'à actionner le frein à main du véhicule pour l'immobiliser. Un peu trop grande pour être de ces gosses qui balancent des œufs sur les fenêtres, et un cambrioleur aurait surement repéré la fenêtre ouverte au premier étage. Je l'observe un instant depuis la voiture avant d'en sortir, me disant que cette personne a peut-être tout simplement besoin d'aide, et que je serai bien mauvais flic de ne pas lui proposer la mienne.

Afin d'éviter de l'effrayer par mon approche, je claque la portière, tâchant de faire remarquer ma présence, avant de m'engager sur l'allée pavée menant jusqu'à elle. Il manque la palissade blanche. Vous savez, celle où tous les vampires de série télé ont peur de s'embrocher? Bref, on verra plus tard pour les clichés. Parlant de cliché j'en connais un autre. Les flics et leur plaque. N'importe qui croirait une fausse plaque, mais dites être flic sans montrer votre plaque, et personne ne vous croit. Alors je prévois d'avance, la sortant de la poche arrière de mon jean avant de m'approcher de la damoiselle en détresse.

"Bonjour madame. Commissaire Evenson. Puis-je vous aider?"

J'étais dehors, la pluie et l'orage menaçaient de me tomber sur le coin du nez et je n'avais qu'un manteau pour me protéger tandis qu'en dessous s'était plus que léger. j'entends un bruit de porte qui claque derrière moi, après avoir vu se refléter la lumière des fards sur le mur blanc. Je n'ose pas me retourner. Il intervient pourtant. Je ne suis donc pas passée aussi inaperçue que je l'espérais. Il ne s'agit pas non plus d'Elias, je reconnaîtrais sa voix entre mille. Je ferme un peu plus mon manteau si possible, avant de tourner la tête vers lui.

- Bonsoir. C'est gentil, mais enfaîtes, j'aurais surtout besoin d'ouvrir cette porte. J'ai oublié ma clef.

Oui comme ça j'ai l'air d'une parfaite idiote, je m'en rends bien conte. Je me retourne totalement vers lui désormais, sans tenir fermement mon manteau des deux mains. Oui la fermeture éclair déconne avec ce manteau, c'est pas de am faute.
Rappelez moi pourquoi j'ai traversé la ville habillé seulement comme ça ... fait être vraiment bête ein!

- Je doute qu'un policier puisse se permettre de crocheter une serrure ...

Je marque une pause. C'est une véritable question, quoique en la disant ça fait plutôt rhétorique. Au fond de moi, j'espère qu'il me réponde : "Hé bien je vais faire une exception pour vous!" Mais il n'y a aucune raison pour qu'il sache que j'habite bel et bien ici, alors je peux toujours rêver je pense.

Je tique un instant sur le choix vestimentaire de la jeune femme, me disant, vu la gène qu'elle semble en avoir, que ce doit être une erreur semblable à la couleur actuelle de mes cheveux. Il n'y a que ceux qui ne font rien de leur vie qui ne font pas d'erreur. Elle me répond qu'elle a simplement oublié la clef de chez elle, une excuse que pourrait utiliser n'importe quel cambrioleur incapable d'ouvrir une porte d'entrée pour entrer quelque part. Cependant, mon instinct de flic ne se réveille pas, et comme pensé précédemment, elle serait vraiment un sacré mauvais cambrioleur si elle n'avait pas repéré cette fenêtre ouverte au premier.

"Vous seriez surpris de ce qu'un officier de police peut parfois faire. J'ai un neveu passé maitre dans l'art et la manière de s'enfermer dehors en oubliant les clefs à l'intérieur."

Je passe devant elle, ne m'intéressant pas davantage à sa tenue - ce dont elle me remercie intérieurement, j'en suis convaincu - observant un instant la dite serrure avant de retourner à ma voiture, pour en ramener un véritable petit kit du parfait cambrioleur.

"Avant que vous vous ne posiez des questions. Certains individus aiment à se retrancher chez eux. Et j'en ai eu marre de me déboiter l'épaule à forcer leurs portes."

Sinon, il parait que certains commissaires attendent l'arrivée du SWAT pour intervenir face à un homme retranché. Je suis de ceux qui trouvent que leurs méthodes manquent de tact, sans compter le fait qu'il faut encore attendre qu'ils arrivent, ce qui peut nous faire perdre de précieuses minutes. Non, pénétrer par la porte d'entrée pendant que les collègues font diversion par la porte de derrière, c'est une méthode qui a fait ses preuves... ok, le fait que je ne craigne pas de prendre une balle aide, il faut dire. La dernière? Une balle perdue de l'un de mes hommes dans l'épaule, à deux centimètres du gilet par balle qu'il m'arrive de porter pour faire bonne figure. Pas de quoi fouetter un chat.

Bref, la serrure cède bientôt face à moi, et je place la main sur la poignée, empêchant la femme de rentrer à l'intérieur, tout en me retournant vers elle.

"Permettez-moi de rentrer à votre suite. Que je vérifie votre version des faits. J'imagine que vous avez une carte d'identité ou des photos de famille dans un coin."

J'ai dit que mon instinct de flic ne s'était pas réveillé. Ma conscience professionnelle en revanche, ne me laissera pas tranquille tant que je n'aurai pas confirmé ne pas m'être trompé dans cette histoire.

Il me fait sourire avec sa remarque sur son neveu. On dirait mon fils. De vrai tête en l'air ces adolescents. Il passe devant moi afin d'accéder à la porte d'entrée et de retourner à sa voiture. il en ressort avec de quoi faire sauter un coffre, enfin j'exagère, mais vous avez l'idée. Puis il me parle de ceux qui préfèrent rester bien enfermer chez eux plutôt que d'avoir affaire à la police, comme on peut le voir dans les films et parfois dans les faits divers aux infos. Noté qu'il y a des années que je n'ai pas lu les informations dans un journal.

- Oh oui je comprends! Moins douloureux!

Je le regarde faire en silence. Je ne veux surtout pas le déconcentrer. Je suis plutôt intriguée par sa façon de faire, mais dans les années 1900, j'en ai vu, ou plutôt entendu de belle à Chicago sur la façon de faire des policiers, alors ça, ça ne me choque pas.
Il s'arrête après avoir entendu un déclic signifiant l'ouverture de la porte. Je m'avance, mais sa main sur la poignée m'empêche d'entrée. Il me demande à rentrer avant moi pour vérifier mes dires. je ne saurais lui refuser même si j'avais menti, se n'aurait pas été très crédible, mais de toute façon j'étais bel et bien chez moi, je n'avais rien à cacher alors grand bien lui fasse.

- Allez y! lui dis-je en faisant un signe avec mon bras pour qu'il ne rentre à l'intérieur. Des photos de famille ? Oui je vais vous trouvez ça, heureusement ceux qui nous ont envoyé dans cette ville ont pensé à nous laissé nos effets personnels au moment du départ et des appareils photos et avec ces téléphones portables il n'y a rien que l'on ne puisse pas réaliser. Laissez moi une petite seconde.

Je me dirige vers le salon ou je trouve rapidement un cadre avec mon mari et mon fils. Je souris bêtement en la regardant. J'ai voulu l'a faire il y a quelques semaines, lorsque nous avons comprit que nous ne repartirions pas aussi aisément que nous le croyons au début et que nous devions essayer de vivre ainsi, ne pas perdre une minute, au cas ou quelque chose d'autre surviendrait. Mais ce n'est pas une preuve que je vis ici, puisque je ne suis pas dessus. Je me dirige donc vers mon sac se trouvant sur le canapé.

- Mon mari et mon fils. et voilà votre preuve.

J'en sors la fameuse carte prouvant qui je suis. Mon biens ur dessus il y a indiqué que je suis née en 1900. Elle date un peu, mais bon je l'ai jamais refaite, à quoi bon, j'étais morte. Il va probablement tiquer si il y fait attention, on verra bien!

En vérité, vous vous doutez bien qu'une porte ne résiste pas dix secondes à un vampire. Je dirai même que forcer la serrure m'évite de la fracasser sans avoir calculé ma force, et avoir trente questions à répondre à ce sujet par la suite. Bref, j'ai passé les trente dernières années à m'intégrer du mieux possible partout où j'entrainais Adé, puis Tom, afin qu'ils ne soient jamais inquiété par de quelconque soupçons sur ma personne malgré les nombreux cadavres que je laisse derrière moi, et me fondre dans le décor dde l'humanité est devenu si naturel pour moi que j'oublierai presque être un vampire, par moment. Si mes sens aiguisés, mon absence de respiration naturelle et la faim qui me tenaille par moments ne me rappelaient pas à l'ordre régulièrement.

"C'est ça. Et j'ai une toubib pointilleuse au commissariat. Capable de vous coller en arrêt pour un bleu. J'ai appris à éviter de lui rapporter une épaule démise."

Je vais arrêter là. Je sais doser quand il est temps d'arrêter d'insister sur la faiblesse humaine qui ne m'appartient pas.
Je la laisse entrer donc, la suivant à l'intérieur quoique m'arrêtant dans l'entrée alors qu'elle va chercher les photos que je lui ai demandé en sachant parfaitement où elle va. Aucun doute sur le fait qu'elle connaisse assez cette maison pour l'habiter depuis un moment. Elle me ramène d'ailleurs une photo, m'expliquant qu'il s'agit de son époux et de son fils, avant de me tendre une carte d'identité que laquelle elle est bien plus reconnaissable que la plupart des gens. Vous avez déjà essayé de reconnaitre une personne sur une photo où il est âgé de 7ans au max? Compliqué. Là, aucun doute possible, quoiqu'un détail me chiffonne assez pour que je réveille mes sens. L'année de naissance figurant sur la carte. 1900? Cette femme serait plus âgée que moi, et d'un bon demi-siècle. Mon ouïe entend pourtant des battements de cœur réguliers, et mon odorat me rapporte davantage l'odeur d'une proie que d'un chasseur... d'ailleurs, je remet mon odorat en sommeil, ne souhaitant pas laisser l'instinct prendre le dessus.

"1900? Vous ne faites pas vos 119ans, je dois dire. C'est quoi votre secret?"

Honnêtement? Je connais l'adresse d'un bon faussaire, si elle veut des papiers en règle. Imaginez si je me présentait au poste avec une carte d'identité datant de 1950... ça ne le ferait pas, étrangement...

Il me fait sourire avec son médecin du travail un peu trop pointilleuse. Je ne suis "qu'humaine" et parfois Elias réagit un peu de la même manière avec moi, c'est assez drôle ( enfin quand ça n'est pas trop envahissant, non plus).
Je vais lui chercher la preuve que j'habite ici, en terminant par ma carte d'identité, mais je n'avais pas fait attention à la date de naissance. je rougis comme une tomate lorsqu'il me fait remarquer cela. Je ne sais pas mentir en prime, donc ça va être sympa à expliquer. Je m'entends déjà bafouiller :

- Oh et bien eu ... c'est une erreur de frappe. Je suis née en 1980.

J'avais hésité un peu trop longtemps sur le 80 à mon gout. Le temps d'être sûre que c'était plausible, mais bon il était flic, aucune chance que je sois crédible pas vrai ? Aucune idée, mais j'allais surement bientôt le savoir.
Savait-il que des gens mort était revenue à la vie ? Dans le doute, on va garder cette version de l'histoire. Et en même temps vu la tronche de la carte d'identité, elles avaient surement changer depuis le temps. Nous n'en avions même pas faite pour notre fils, il allait falloir que nous remédions à ça très vite.

- J'ai eu beau leur dire, ils n'y ont pas prêté attention et m'ont dit que ce n'était pas grave. Que les gens verraient bien à ma tête que je n'avais pas 100 ans.

Qui est l'imbécile qui aurait pu me dire une chose pareille. j'étais ridicule avec mes explications. Je me sentais m'enfonçais, alors je décidais de me taire.

Je hausse un sourcil quand elle tente  une explication qui ne tient pas la route, concernant une faute de frappe... sur une carte d'identité datant clairement du siècle dernier. Tout sauf crédible. Et il semblerait qu'elle soit la première à s'en rendre compte.

"A la limite, je peux vous indiquer l'adresse d'un bon faussaire. Ça sera plus crédible."

Je renifle, en profitant pour capter les odeurs qui flottent autour de moi. Clairement, elle ne sens pas le vampire, et pourtant, il y a une teinte étrange en arrière fond, un truc qui me fait dire qu'elle n'est pas tout à fait humaine.
Je m'appuie sur le chambranle de la porte, y prenant légèrement mes aises. Je sens que cette conversation va être intéressante.

"1953. Pour ma part. Merci de penser que je ne fais pas mes 66ans. Vous êtes quoi?"

Cash? Nous avons, tous autant que nous sommes, été victimes d'un sort quelconque qui nous a transporté dans cette ville où la population vampirique l'emporte sur l'humanité... je pense que le dernier des crétins a compris qu'il se passait quelque chose d'étrange dans le coin.

Il me propose un faussaire dont il connait l'adresse pour que je puisse refaire mes papiers. Je réfléchis un instant me demandant comment je dois le prendre, il est flic ou non ? Je suis pas sûre de le suivre.

- J'accepte!

Il me demande ensuite ce que je suis et là à part lui répondre humaine, je vois pas ce que je peux dire de mieux.

- Je suis morte il y a bientôt quatre vingt dix ans. Et jusqu'à mon arrivée ici, je n'avais pas besoin de refaire mes papiers et je ne connais personne. Mais je pense ne pas avoir entièrement répondu à votre question n'est-ce pas ? J'ai du sang de loup dans les veines.

En effet les retrouvailles avec ma fille, m'avaient appris qu'elle était hybride et donc avait du sang de loup dans les veines, ce qui ne pouvait être que de mon fait, puisque son père était "seulement" vampire donc c'était pas de lui.

- Mais comment le savez-vous ? Qu'est-ce qui m'a trahit ?

Il s'est calé sur le mur, pour ma part, je commence un peu à paniquer... Qui est-il ? Un loup ? Un vampire ? Un chasseur ? Ou même un sorcier ? Dans tous les cas je ne suis pas sûre d'être en sécurité.

- Et vous ? Vous êtes quoi ? Vous allez me tuer ?

Elle semble réfléchir deux minutes avant d'accepter ma proposition, même si son expression est équivoque. Je sors un calepin et un stylo de l'intérieur de ma poche, y griffonnant un numéro de téléphone et une adresse, avant de déchirer la page et la lui tendre.

"Me regardez pas comme ça. J'aime autant qu'on ne me demande pas d'ouvrir une enquête sur une femme de 120ans qui en parait difficilement 40. Ça serait vraiment trop compliqué à expliquer."

Elle m'explique alors être décédée il y a plusieurs décennies à présent. Huit, pour être exact. Une affirmation qui pourrait choquer certaines personnes, même parmi les nôtres, mais pas moi. J'ai perdu ma fille il y a quarante ans à présent, et pourtant, j'ai aujourd'hui la chance et la joie de l'avoir de nouveau à mes cotés.

"Ceci explique cela. Et honnêtement, j'en sais rien. Un pressentiment. Une vague odeur... Et une carte d'identité hors d'âge qui cloue le spectacle."

Je lui répond amusé, essayant de détendre l'atmosphère alors qu'elle est clairement de plus en plus stressée au fur et à mesure des minutes qui s'égrainent.

"Vampire. Et non, je ne vous tuerai pas. J'imagine que vous n'aimeriez pas me voir en chasse... mais là tout de suite, il n'y a que l'homme, ... et le flic. Le vampire est rangé dans un coin."

- Vous croyez encore que certains ignore qui on est ? Enfin ce qui les entoure ? Je sais pas si il y a une personne qui n'a pas retrouvé un proche décédé et avec ce soir et ce temps qui n'a rien de naturel dehors, sans compter cette barrière qui nous enferme ici ?

Je restais calme tout en lui expliquant que pour moi, il était déjà clair que nous étions repéré, enfin peut-être pas catalogué sorcier, vampire ou loups, mais il savait que les choses autour d'eux cloché et même les humains n'étaient pas là par hasard.

Il finit par m'expliquer que lui est un vampire. Ca y est, j'ai fait rentré un ennemi de mon peuple chez moi, dans ma maison. Paraît qu'ils ont besoin de notre autorisation, je suis vraiment trop bête parfois.

- Et moi je n'ai rien contre les vampires, je suis même pas officiellement un loup voyez, donc on est bien!

Pourtant je n'étais pas rassuré le moins du monde. Imaginez que je me coupe … Imaginons encore qu'Elias rentre enfin et me découvre avec un vampire et si c'était notre fils, je n'ose même pas l'imaginer.

- Je vous remercie pour tout ça, mais je vais vous demander de sortir maintenant. Mon mari va rentrer et … enfin je veux juste d'une vie normale voyez.

Bon "normale" dans ma situation c'est pas pour demain, mais je peux toujours espérer. Je ne lui fais pas l'affront de lui montrer où se trouve la sortie. je m'éloigne un peu. C'est con d'avoir peur comme ça, après avoir su que ma fille était une hybride que mon ex était un vampire, mon mari un sorcier et moi avec des gènes de loup, mais ça faisait un peu beaucoup et puis je voulais juste d'une vie tranquille, sans embrouille, je ne tenais pas spécialement à retourner dans l'afterlife quoi, enfin si t'en ai que ça existe encore...

Elle me demande alors si je pense honnêtement qu une seule personne en ville croit encore que tout lz monde est normal dans cette ville. Sincèrement non, mais on attendra encore un peu avant de me voir me balader sous le soleil en plei été.

"J ai passé les trois dernières décennies à dissimuler ma nature à ceux qui m.entourent. Famille, amis, collègues... Rencontres dues au travail... Je ne crois pas que les gens soient stupides, mais je ne suis pas prêt à arrêter de me cacher."

Elle m affirme ensuite ne rien avoir de particulier contre les vampires, mais son empressement à me mettre dehors contredit ses paroles. Si j en suis vexé ? ? Pas plus que ça. Je comprend la crainte que peut représenter un vampire, parfaitement inconnu sui plus est. D autant plus que si elle nous connaît si bien, elle connait une règle qui m échappe à chaque fois que je me retrouve à entrer chez quelqu'un dans le cadre de mon.travail. Sans invitation, pas d entrée. Mais une invitation, même implicite, suffit pour entrer quand je veux. Un droit que je ne me suis jamais arrogé. De plus, je chasse dans la rue, pas dans les maisons. Les courses poursuites sont plus exaltantes quand la proie peut s échapper. Bref.

"Pensez y, pour l adresse. Dites lui que c est moi qui vous envoie, il me doit une faveur. Et si vous avez besoin..."

Je lui laisse ma carte professionnelle avant de reculer, quittant l entrée de la maison.

"Sur ce. Je vous souhaite une bonne soirée."

Je la salue avant de me retourner, retournant à ma voiture pour continuer ma patrouille.