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    En bref



    Tyler R. Joseph


    Nom : Joseph • Prénom(s) : Tyler Robert • Surnom(s) : écrire ici • Date de naissance : écrire ici • Âge physique : 22 ans • Race : Humain • Études : Ecole de musique • Métier : écrire ici • Classe sociale : écrire ici • Statut matrimonial : En couple avec un Spooky • Orientation sexuelle : Bi • Plus grande peur : écrire ici • Plus grand rêve : écrire ici • Avatar : Tyler Joseph  (Mon manque de créativité est voulu..)
    Caractère
    Enthousiaste Ø Impulsif Ø Hypercatif Ø Créatif Ø Naïf Ø Sensible Ø Gourmand Ø Original
    Signes particuliers

    Ø Il possède de multiples tatouages qui ont tous une signification précise mais sur lesquelles il n'aime pas se confier. Ce sont ses cicatrices à lui, elles lui appartiennent tout comme ce qu'elles représentent. Il possède d'ailleurs un en commun avec Jishwa.

    Ø Il est et restera, malgré tous les efforts du monde de ses parents, un grand excentrique qui peine à se fondre dans la masse, le parfait portrait du vilain petit canard mais qui ne deviendra certainement pas un superbe cygne si vous voulez son stricte avis.

    Ø C'est à son entrée au collège où il débuta les cours de musique qu'il se découvrit une passion pour ça. Il aime découvrir les instruments tous autant qu'ils sont, il s'amuse aussi bien avec un Ukulélé, qui est plus cool que vous pourriez l'imaginer, qu'avec une simple guitare ou un piano. Ces trois instruments sont ceux qu'il maîtrise le mieux. Il aime tout autant marier les sons ensemble ou écrire des chansons pour en trouver les mélodies. Voilà toute sa passion, masquée à cause d'un père qui préférait voir son fils unique faire du sport.

    Ø Parlons donc de sport. Tyler est un génie du basket, et seulement du basket, c'est le seul sport qu'il a appris, et il n'est pas franchement très passionné, bien que très bon. Il a d'ailleurs manqué de passer professionnel à un moment. Il s'est soudainement trouvé une douleur dans le genou cette fois là.

    Ø Ty est donc doué dans beaucoup de choses, mais il est également nul dans beaucoup d'autres. Les jeux vidéos par exemple. Le seul où il peut espérer s'en sortir à peu près dignement étant Mario Kart.

    Ø C'est un accro à ces petits biscuit rond que l'on nomme amoureusement "Oreo" il a même fait un remake de la chanson avec sa boite à musique.

    Ø Quand il n'était alors qu'à la petite école il se faisait racketter sa boîte à goûter, il courrait toujours aussi vite qu'il pouvait à travers la cour de récréation mais on finissait toujours par le coincer. Par manque d'option il a fini par balancé sa boite au visage de son ravisseur, manquant tout juste de l'éborgner. Il s'est retrouvé dans un coin de la classe pour comportement violent, c'est depuis ce jour qu'on le qualifie comme tel, et qu'il ne se dérange plus pour l'être quand ça lui est nécessaire.
    You should never forget the Reese's Puff.
    Behind the screen
    Pseudo web : Smol Bean • Surnom(s) : écrire ici • Âge : 22 • Ce que tu fais dans la vie : écrire ici • Comment avez vous connu le forum ? : Partenariats • Comment trouves tu le forum ? : Bah je me suis inscrit ça suffit pas ? • Un petit mot : Bon matin.
    Afterglow

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    En bref



    Partie une

       

    - I feel my conscience wearing thin. And my skin, it will start to break up and fall apart. -

    | The world around us is burning but we’re so cold. /

    La famille Joseph était une famille réputée dans ce quartier riche de la cité des anges. Les jeunes mariés qu’ils étaient, lorsqu’ils avaient emménagé sur les lieux, avaient su instaurer leur réputation. Mais les années qui passèrent sans voir d’enfants courir dans le jardin commençaient à éveiller la curiosité de certains. Le couple allait-il si bien qu’il pouvait le laisser prétendre ? Oh que oui, il semblait toujours aller pour le mieux, à l'exception de madame Joseph qui était  un peu plus morose au fur et mesure qu’elle prenait de l’âge sans pouvoir voir son ventre s’agrandir. Ceci ne lui arriva jamais. Et le chef de famille s’était donc engagé personnellement pour offrir un enfant à sa douce. Il réussit, en toute illégalité, mais l’argent permet tout de nos jours, vous savez ? Ainsi neuf mois et quelques complications budgétaires plus tard, un petit Tyler a vu le jour. Petit, c’était peu dire, l’être semblait minuscule et beaucoup trop frêle aux yeux du père. Aurait-il mal choisi la génétique de la porteuse de son enfant ? Mais ce qui importait était le sourire rayonnant de sa femme. Sourire qui était désormais de retour face à ce cadeau qu’il lui avait fait. La femme qui venait d’accoucher semblait tout aussi heureuse, sans que l’homme fraîchement devenu père ne sache que ce n’était pas pour les nombreux billets verts qu’il lui offrirait. Non. Cette femme était radieuse de pouvoir savoir que cet enfant ne manquerait de rien, qu’il serait heureux. Mais ce n’était que sa simple imagination de l’avenir que pourrait avoir Tyler. Ce n’était pas la vérité, car la vérité est toujours plus dure et froide que ce qu'on préfère s’imaginer.

    Le nouveau-né était choyé par ses parents, il leur facilitait la vie, toujours silencieux, faisant parfaitement ses nuits, il ne garda pas longtemps ses couches sales, il n’était pas compliqué à nourrir non plus. Qu’est-ce que les jeunes couples fraîchement parents les avaient envié pour avoir un enfant si calme. Les premiers pas se firent avec tout de même de multiples accidents et allers-retours à l’hôpital, cependant un point venait entacher ce tableau si parfait. L’enfant ne parlait pas. Il était très rare de l’entendre pleurer, et pour ce qui était de se tenter à s’exprimer, il y avait clairement des absents. Ce n’était pas si dérangeant aux yeux du couple aux premiers abords, il était tellement en avance pour tout le reste, il prenait tout simplement son temps pour cela, là était leur seule explication. Ce fut à sa première rentrée pour l’école qu’il daigna enfin exprimer un mot bien distinct. « Non. » Il secouait la tête de gauche à droite sans relâche, tout en serrant la main de sa mère un peu plus fort alors qu’ils se trouvaient devant le petit portillon de l’école où déjà des enfants par dizaine courraient dans tous les sens. « Non. » Répéta-t-il sans cesser les mouvements sa tête malgré les tentatives vaines de sa mère pour lui expliquer que si, il se devait d’aller s’instruire, que ce serait comme ça qu’il grandirait, deviendrait quelqu’un. N’était-ce pas tout ce qui importait les enfants ? Se dépêcher de devenir adulte ? Mais lui ne s’y intéressait pas, il voulait simplement rentrer chez lui, à l’abri de toute cette foule violente et bruyante que lui semblait être cette école. Mais on ne lui laissa pas le choix, pour la première fois, ses parents l’avaient forcé à faire quelque chose qu'il refusait de faire de tout son être. Ce n’était rien qu’une journée à l’école, ça arrivait parfois, c’était normal, l’inconnu ça faisait toujours peur. Ses parents avaient accompli leur devoir en le laissant entre les mains de la maîtresse avec ce sentiment d’abandon. Et s’il se renferma dans un profond mutisme à nouveau suite à cette journée, même si sa mère revenait toujours le récupérer à la fin de la journée, il s’était finalement résigné à se plier aux exigences de ses parents. Ce fut d’ailleurs ce qu’il fit tout au long de sa vie.

    | Quiet is violent. /

    « Reviens ici Joseph ! » L’intéressé courrait à en perdre haleine à travers la cour de l’école. Tyler avait bien grandit, quoi que toujours assez petit pour son âge, et tout aussi svelte. Son silence et son incapacité à se mêler aux autres avait fait de lui leur bouc émissaire. Il ne comptait que sur ses jambes et sa taille pour pouvoir leur échapper, se faufiler là où il ne pourrait pas les trouver, les semer. Mais comment se faire oublier alors qu’il était lui-même renfermé dans un espace clos ? Et ce fut quand il passa dans l’ouverture du préau qu’il percuta quelqu’un et qu’il comprit qu’il était fichu, une fois de plus. Les trois autres bourreaux arrivèrent dans les deux secondes qui suivirent, essoufflés, ce qui ne rendit pas peu fier leur future victime. Mais les mouvements du petit écolier étaient moins certains plus maladroits et la seule chose qu’il se vu capable de faire était de reculer, reculer encore avant que le mur ne lui rappelle qu’il était simplement pris au piège. Si seulement il avait pu s’enfoncer dans ce mur et disparaître à jamais, il n’aurait jamais souhaité quelque chose d’autre aussi fort. Mais ce ne fut pas dans le béton qu’il disparu, mais dans la poubelle de la cantine. Ses hurlements couverts par les rires de ceux qui le gardaient enfermé, ses poings frappant contre le couvercle de sa prison dans de vaines tentatives pour l’ouvrir, mais quelles chances avait-il contre le poids des quatre garçons assis au-dessus ? Alors il abandonna, attendant simplement que ce moment termine, ça finissait toujours par s’arrêter, il finissait toujours par s’en sortir, par être délivré. Il lui suffisait d’attendre, tel qu’il était, recroquevillé, ses bras autour de ses jambes collées contre son torse, tentant de calmer ses sanglots et de passer outre l’odeur nauséabonde des restes du repas qu’on leur avait servi le midi même. Il avait eu raison d’attendre, car la sonnerie qui signalait aux élèves qu’ils devaient retourner en classe avait fini par retentir, après ce qui lui avait semblé une éternité. Il jeta un coup d’œil par l’embrasure pour voir s’il pouvait bel et bien sortir sans risques. L’habitude. Combien de fois avait-il été trop confiant et s’était retrouvé avec les phalanges écrasé dans l’ouverture de la poubelle. Il commençait à connaître ses supplices et s’y faire, l’adaptation, c’était le quotidien de Tyler depuis ses premiers jours à l’école.

    Ses parents ne s’étaient finalement interrogés que lorsque ce fut Tyler qui dût répondre de ses actes. Leur enfant n’était pas violent, ils en étaient certains, il ne ferait pas de mal à une mouche. Il était doux, toujours aussi silencieux et calme, il s’était forcément passé quelque chose d’important pour qu’un dérapage pareil se produise. Et il était inconcevable qu’ils n’aient pas pu s’en apercevoir. Son père était furieux, sa mère condescendante. Payons donc les dommages et intérêts aux parents des autres gosses et n’en parlons plus. Envoyons le chez le meilleur psychiatre de la ville pour le réparer et continuons d’avancer. Mais si désormais Tyler s’était décidé à rendre les coups, il n’était toujours pas décidé à parler plus qu’il ne lui était nécessaire. Les visites ne servaient à rien, mais tant que vous continuez de payer, qu’est-ce que ça lui fait à lui, le psychiatre, que Tyler ne lui décroche pas un mot de toute l’heure ? Alors ils avaient continué ainsi, à faire semblant que Tyler progressait, que Tyler irait mieux, qu’il redeviendrait ce petit être inoffensif, jusqu’à ce fameux jour où ils n’eurent, patient comme docteur, plus besoin de faire semblant. Il y avait ce type, qui sortait de la séance qui précédait celle de Tyler. Sa mère était en retard pour venir le chercher lui aussi. Celle de Tyler était toujours en retard, il avait pris pour habitude d’écouter sagement les histoires de l’assistante, histoires toutes aussi farfelues les unes que les autres. Tyler l’aimait bien, il aimait toutes ces aventures qu’elle lui contait, l’enviant de pouvoir affronter le monde sans se soucier du regard de qui que ce soit. Et ce fameux patient, qui attendait lui aussi, avait fini par les rejoindre à leur petit rituel. « Dis c’est quoi dans ton sac qu’il y a ? » Curiosité pour le premier. Surprise pour la deuxième. Amusement pour le dernier. Il était rare d’entendre le son de la voix de Tyler encore plus si c’était pour briser le silence, c'était la première fois à vrai dire. C'était le cas bien plus souvent pour l’inverse, il ne s’était toujours contenté de réponses courtes et fermées. Mais le nouveau venu n’en savait rien, et ce fût bien pour cela qu’il lui répondit sans même relever cet événement si spécial. Une guitare. Les yeux du plus jeune s’étaient écarquillés d’émerveillement face à cet instrument. Le son qui s’en échappait lorsque les doigts habiles du musicien venaient pincer les cordes l’émerveilla un peu plus encore. Alors Tyler apprit. Chaque séance chez le docteur était devenue une partie de plaisir, chacune d’entre elles étant suivies par quelques grattages de cordes et de vocalises. Tyler ne s’adonna qu’à ça. C’était le point central de son petit monde, la chose qui lui permit de s’ouvrir un peu plus sans qu’il ne s’en rende réellement compte.

    | Out of control. /

    Mais arriva un jour où son professeur de musique attitré ne vint plus. Tyler avait continué à consulter tout en gardant l’espoir qu’il finirait par pointer le bout de son nez. Il était peut être parti en vacances ? Il avait toujours parlé de partir au Japon, un pays qui, après toutes ces histoires à son sujet, avait paru fantastique aux yeux du petit garçon. « Veux une guitare. » Voilà donc d’où venait cet élan de progrès de leur fils. La musique. Oh non pas question que son fils finisse comme ces junkies rockeur que l’on pouvait parfois retrouver à faire la manche aux périphéries de leur quartier. Le piano semblait une bonne alternative, il prendrait donc des cours de solfège comme un bon petit garçon droit et discipliné. Tyler continua d’apprendre, à sa façon, la musique avait endurci l’âme du gosse tout comme ces nombreuses années de mutisme, créant ainsi une sorte d’explosion dévastatrice en lui et ce qui l’entourait. Les touches des pianos exprimant son ravage, sa folie grandissante, et cette mélodie qui se voulait non conforme à ce qu’on essayait avec peine de lui inculquer. Alors il envoya tout valser, sous la douce protection de sa mère qui encourageait ce côté extraverti qui grandissait en lui, l'épargnant de la colère noire de son père qui ne comprenait pas d’où venait ce vif changement. Et tout empira avec l’âge, le collège fut l’opposé de la petite école. Le petit garçon effacé devint l’artiste non conforme que l’on enviait, regardait de travers, détestait parfois, souvent, pour revendiquer tout ce sur quoi se basait leur monde de bobos. Les cours de musique que l'on donnait là-bas l’inspiraient bien plus que ce qu’il avait pu connaître jusqu’ici, son professeur était sûrement le type le plus cool qu’il avait pu rencontrer, tirant son élève vers le haut, fier d’avoir un membre de sa classe aussi investi malgré la particularité de son style. « Mom regarde ! » Deuxième essai. Sa mère seule ne pouvait lutter face au regard suppliant de son fils, depuis le temps qu’il la voulait sa guitare, elle pouvait bien lui faire plaisir. Combien de fois elle l’avait vu loucher sur les vitrines des magasins de musique alors qu’elle tentait en vain de lui attribuer un style vestimentaire correct. Mais elle finissait toujours par céder à ses envies à lui. Ce n’était pas un garçon capricieux, il n’insistait jamais, mais les étoiles qu’elle apercevait dans ses yeux quand il trouvait quelque chose qui lui plaisait... Elle ne pouvait s’empêcher de céder devant cet air heureux. Air qu’elle avait longtemps guetté avant que l’enfant ne s’ouvre enfin. Mais le nouveau joujou de Tyler fit vite polémique au sein de la petite famille, car quand son père rentra du travail et vit son fils débout sur son nouvelle ampli dans sa chambre, croyez-le ou non, mais le père gueula plus fort que le son de la guitare électrique du gamin, et c’était loin d’être une musique douce qu’il nous inventait là. Bam. Il se prit sa première gifle par son père. Une gifle qui se transforma en un poing la seconde fois que sa main vint rencontrer sa joue. Il ne compta pas les suivantes. Alors que les mots qu’il vociférait étaient tout aussi violents, et incompréhensibles pour Tyler qui ne connaissait lui-même pas le secret de sa naissance. La femme de la maison s’interposa en larmes, larmes que Tyler n’avait pas, attendant simplement que le supplice finisse. Ça finissait toujours par s’arrêter. Il était convaincu que sa mère le protégerait et si Tyler apprécia un instant le geste de cette dernière, il  le regretta aussitôt. Une claque tomba mais ne fut pas pour le plus jeune cette fois ci. Les yeux ronds et terrorisés du collégien ne pouvaient plus s’empêcher de fixer son père qui se lamentait déjà en excuses auprès de sa femme qui s’était redressée péniblement. Sa lèvre était ensanglantée et elle ignora son mari pour prendre son fils dans ses bras. Les affaires de Tyler s’étaient retrouvées pèle-mêle dans son sac de voyage sans que sa mère ne sache vraiment ce qu’elle y mettait, Tyler se contentait de la regarder, immobile, de nouveau muet, incapable de dire quoi que ce soit, plus parce qu’il ne comprenait pas que par la douleur qui lançait sa mâchoire.  

    Ils étaient longtemps restés dans le cottage de ses grands-parents, Tyler les aimait bien, ils étaient fun et décalés, encourageant vivement la voie que Tyler s’était apparemment choisie. Il avait sa chambre à lui tout seul malgré la petite taille de la maison, que son grand-père avait veillé à insonoriser pour ne pas être dérangé par les concerts privés de son petit-fils quand celui-ci se décidait à faire des concerts privés à coups de guitare électrique ou de synthé. La vie n’était donc pas vraiment horrible pour Tyler depuis que sa mère avait trouvé refuge chez ses parents dans le Minnesota. Le seul ennui était la distance qui le séparait de son collège et de ses cours de musique en particulier. Les cours étaient redevenus une corvée à ses yeux, entouré par des gosses qui regardaient de travers ceux qui osaient ne serait-ce qu’être un peu différents. Autant dire que Tyler avait le droit à sa dose chaque jour. Il s’y était parfaitement adapté, ses folies lui suffisaient et il trouva même une paire d’amis aussi tarés que lui. Se plaisant à partir dans de nombreux délires, musicaux ou non, avec eux. Tout commençait à devenir parfait pour lui. Mais c’était trop beau pour durer, comme toute chose dans la vie. Il le sut à l’instant même où la porte s’ouvrit sur son paternel, que les haussements de voix avaient surgis du salon suivis des pleurs de sa mère. Il était renfermé dans sa chambre, ne voulait pas le voir, ne voulait pas rentrer, car il savait que c’était ce qu’il allait arriver. Il allait devoir rentrer à LA et dire adieu à sa musique, c’était certain. Et il avait eu raison sur toute la ligne, ils plièrent bagages dans l’heure qui suivie laissant guitare, ampli et synthé derrière eux. Tyler ne dit pas un mot du trajet, front collé contre la vitre, écouteurs enfoncés dans les oreilles, regardant les kilomètres qui le séparaient de ses jouets favoris défiler.

    | Be who they want you to be. /

    Le lycée se présentait déjà sans que d’autres accrocs ne se produisent depuis leur départ du Minnesota. Tyler avait fini par se lasser de sa rébellion contre son père, se convaincant que les événements passés n’avaient été qu’un accident. Il eut l’occasion de visiter une quantité impressionnante de lycées, mais cette foutue structure catholique avait tapé dans l’œil de ses vieux. Il savait qu’après ça, le choix ne lui revenait plus, mais voyons l’essentiel, la salle de musique était gigantesque bien que très branchée classique. Le gigantesque piano qui y trônait lui avait fait rapidement de l’œil. Mais il lui fit seulement de l’œil, parce que son père avait bien fait en sorte que son fils n’y mette jamais les pieds, l’inscrivant au cursus de basketball au détriment de la musique. Et ainsi se fit sa rentrée. La voiture de sa mère se gara devant la grande grille de la bâtisse. Tyler avait traîné des pieds toute la matinée, remplissant son sac de sport avec une certaine rancœur. Il avait passé tout le trajet à jouer avec sa boîte à rythmes installée sur son téléphone, sa mère avait éteint la radio pour le laisser profiter, se laissant même jusqu’à apprécier le son que créaient les doigts de son fils. Elle aimait le voir faire, elle aimait la façon dont ça le rendait heureux. Il avait éteint l’appli à grand regret, fixant la grille sans vouloir pour autant la passer. Ses yeux se baladèrent sur les environs à travers la vitre, observant les élèves qui traînaient encore à rentrer, beaucoup de petits riches hautains, comme Tyler avait déjà eu l’habitude de fréquenter dans ses anciens établissements. Son regard s’arrêta sur quelqu’un en particulier, skateur, fringues noires, et cheveux colorés, vraiment colorés. Peut-être que le lycée ne serait pas aussi nul que ce qu’il avait pu se l’imaginer. Sa mère l’appela et il tourna vivement la tête en se rendant compte qu’il s’était mis à le fixer. « Oui s’tu veux mom. » L’enthousiasme sur le visage de sa mère avait disparu devant la réponse du plus jeune. Elle s’en voulait de ne pas lui avoir le laisser aller là où il avait vraiment eu envie. « Et on ira au Music Center si tu veux mais… » Commença-t-elle. « Tu dis rien à ton père. J’sais mom. » Finit son fils pour elle. Il attrapa son sac de sport sur le siège arrière avant de sortir de la voiture dans un bref « à ce soir » alors que les élèves étaient déjà rentrés. Voilà qu’il était en retard. Quand il vit la cours vide il se pressa jusqu’au panneau d’affichage qui affichait les classes. 208-C. Et aucune traduction à côté. Fort pratique comme système. Tyler regarda autour de lui en réfléchissant que le temps d’une seconde, avant de courir jusqu’au bâtiment C et d’escalader les escaliers toujours au pas de course. La salle 208 se trouvait juste en haut des escaliers, quelle chance. La porte était fermée en revanche, la poisse. Il frappa et entra dès qu’il y fut invité, s’attirant tous les regards, et donc vingt-huit paires d’yeux de merlans frits sur lui. Vingt-neuf avec celle du prof. Joie. Seuls les premiers rangs étaient libres. Bonheur. Il n’eut pas d’autre choix que de s’y asseoir. Posant son sac de sport près de sa table et déballant ses affaires de son Eastpack sans vraiment écouter ce qu’avait à dire l’adulte. Il ne l’écouta pas plus quand il finit, penché sur son bloc en dessinant distraitement quelques partitions. La pause fut une libération. Moment où il pourrait extérioriser son énervement d’être resté assis près de deux heures à dessiner des notes qu’il ne pourrait jouer. Il avait pris soin de repérer le gymnase au préalable pour ne pas se retrouver à nouveau en retard pour jouer du ballon puisque on lui avait bien fait remarqué que la prochaine fois qu’il se retrouvait devant une porte clause il ne pourrait pas rejoindre le cours, et se perdre dans leur labyrinthe n’était apparemment une justification. Il se retrouva face à un surveillant clope au bec, prêt à l’allumer une fois qu’il aurait rejoint le coin fumeur. Mais pour l’instant, on lui barrait le chemin. « T’es en première année. Les premières années ne passent pas la grille. Interdiction de fumer. » Tyler le dévisagea, il aurait bien rit à la vanne si son interlocuteur n’avait pas cet air sérieux sur le visage. Il fit demi-tour sans même répondre, pestant dans quelques marmonnements. Il rabattu sa capuche, assis sur un banc dans un coin de la cours, en jouant avec sa cigarette sur laquelle il ne pourrait pas tirer avant ce soir. Son regard s’attarda sur les petites bandes qui s’étaient déjà formées, fashionistas, amoureuses des potins, geeks, culs serrés, les gros bras et le gang des beaux gosses qui faisaient généralement la Loi dans ce genre d’endroit, il y en avait pour tous les goûts. Son regard chercha inconsciemment celui qu’il avait aperçu plus tôt ce matin. Disparu. Et après un quart d’heure à ruminer, il dû se résoudre à se diriger vers les vestiaires. Tours de terrain et étirements au programme puis match d’entraînement pour évaluer le niveau de chacun, pour le plus grand malheur de Tyler, qui était bel et bien doué pour ce sport. Il fallait remercier son père pour ça, accro à cette discipline il avait forcé son fils à l’apprendre. Si bien qu’il s’était retrouvé avec un excellent niveau pour son âge. Niveau qui lui attira tous les regards pour la deuxième fois de la journée. Plus la journée passait et plus il commençait à s’imaginer les milles et une façons du comment il pourrait se faire virer de cet endroit. Mais une chose plus importante que s’échapper d’ici envahie ses pensées, son estomac gronda, exprimant son mécontentement. Il prit donc sa douche en vitesse pour pouvoir profiter pleinement de sa pause déjeuner. Peut-être qu’au moins la nourriture était bonne. La file d’attente pour s’engouffrer dans le self calma son enthousiasme. S’achetant un simple paquet de biscuits au distributeur avec les quelques pièces qu’il trouva dans ses poches. Il ne se dérangea pas pour s’allonger sur un banc pour savourer son repas, écouteurs dans les oreilles, battant le rythme du pied. Il jeta un coup d’œil à son téléphone qu’il lui indiquait encore une longue heure d’attente avant le début de son prochain cours. Il abandonna son banc pour retourner au seul endroit qu’il avait apprécié lors de sa première visite. La salle de musique. Regard à droite, regard à gauche. Le couloir était vide. Tout comme la salle. La porte était ouverte, comme une invitation à ce qu’il entre pour s’asseoir derrière ce piano qui lui avait fait tant envie. Il attrapa les partitions qu’il avait faites le matin même, installant son téléphone près de celles-ci, lançant quelques rythmes qu’il avait déjà fait, et laissa finalement ses doigts aller sur les touches. Un pur bonheur. Il n’avait rien perdu et ça lui avait putain de manquer. Tout le reste avait disparu autour de lui, juste le son de la mélodie et les touches sur lesquelles pianotaient ses doigts existaient. Sa voix s’échappa de ses lèvres sans paroles constructives, puis elles vinrent vraiment, impulsivement, dans une sorte de transe innommable. Transe qui ne le fit pas s’apercevoir que quelqu’un l’observait.

    Son spectateur ne l’interrompit pas, et c’est bien pour ça que Tyler ne se rendit compte de sa présence qu’une fois les dernières notes jouées. Il reconnut l’intrus, bien que c’était plus Tyler, l’intrus, que l’autre garçon, pour avoir cherché sa silhouette des yeux à plusieurs reprises. Et voilà qu’il réapparaissait comme s’il avait toujours été là. Ses doigts encore sur le clavier, Tyler ne bougea pas d’un pouce, comme si cela lui permettrait de disparaître. Seule sa boîte à rythme scandait son existence. « Désolé, c’était ouvert et… » Il regardait désormais le piano comme si tout était entièrement de sa faute. Trop tentant. Mais son interlocuteur ne paraissait pas vraiment réclamer de justifications. « C’était cool. » Tyler sourit, cela faisait bien longtemps qu’on ne lui avait fait de compliment sur sa musique, qu’on s’y était intéressée. Tyler s’apprêtait à filer pour laisser la place dans un « merci » sans demander son reste. Il avait encore du mal à se mêler aux autres avec aisance et le fait que l’on venait de le surprendre au beau milieu d’un endroit où il n’était pas censé être ne l’aidait pas vraiment à entamer la conversation. Si son père l’apprenait il était cuit, mort, pendu, avec surement un tas de tortures moyenâgeuses au préalable. Si peu. Mais il allait certainement passer un très mauvais quart d’heure, si ça ne se résumait qu’à un quart d’heure d’ailleurs. Le voilà qu’il réfléchissait trop alors qu’il devrait plutôt filer pour se contenter de poireauter devant sa prochaine salle de cours pour ne pas y être en retard, programme beaucoup plus sûr pour sa survie. Mais un autre programme s’offrait à lui. Des plus tentants. « Tu permets que j’essaye quelque chose ? » L’intéressé n’eut pas à répondre pour que l’autre s’empare de baguettes dans son sac et s’installe derrière une caisse, s’emparant d’une poubelle et du tabouret du piano dans la foulée. Tyler fronça des sourcils, intrigué, sa curiosité remportant sur ses bonnes résolutions prises la seconde d’avant. Mais il ne regretta pas d’être resté écouter. Jamais il ne le regretterait. Il reconnut la mélodie qu’il avait lui-même joué quelques minutes plus tôt. Tyler resta bouche bée et immobile devant ce spectacle, ce talent, jusqu’à ce que l’envie de l’accompagner qui lui démangeait les doigts l’emporta sur cette admiration. My brain has given up. White flags are hoisted. I took some food for thought, it might be poisoned. The stomach in my brain throws up on to the page. Does it bother anyone else that someone else has your name ?! Juste le temps d'une chanson, une fois de plus, Tyler se sentit libre, se laissant bercer sur la nouvelle rythmique qui l'accompagnait. Il aimait cette rythmique, son jeu, son originalité, sa capacité de créer du son à partir de simples objets. Les dernières notes retentirent en même temps que la voix de Tyler faiblissait. Essoufflé, mais bienheureux, cela ne faisait que trop longtemps qu’il n’avait pas pu se défouler comme ça, qu’il n’avait pas pu partager ça avec quelqu’un. Ils restèrent ainsi à jouer pendant un bon moment. Suffisamment longtemps pour que la cloche retentisse sans qu’ils ne s’y attendent. Leurs regards se croisèrent alors que déjà une prof qui les avait trouvés là leur beuglait dessus et les envoyait dans le bureau du directeur. Pas terrible pour un premier jour, mais la présence seule du garçon aux cheveux colorés suffisait à rassurer Tyler. Pourquoi ? Il n’en savait trop rien, car peu importait s’il était seul ou accompagné, la dérouillée qu’il prendrait en rentrant pour cet affront serait la même. Mais pourtant ils parlèrent comme s’il s’agissait d’une simple visite de routine, du moins jusqu’à ce qu’ils posent leurs fesses sur les chaises dures et froides face au directeur. Dossiers ouverts, comme s’il les avait attendus, qu’on l’avait prévenu par radio de leur arrivée. Pas effrayant du tout. « Monsieur Dun, Monsieur Joseph. » Mains croisées sous son menton tout en les jaugeant du regard, le chef d’établissement avait presque l’air d’un pervers sadique vu comme ça. Tyler se regarda pour voir ce qui faisait tâche. Après réflexion, et un bref coup d’œil à ses vans, son jean noir et son sweat tout aussi noir et qui avait connu des jours meilleurs, il comprit que la tâche était lui-même, dans sa totalité. C’était évident au milieu de ce décor classique, propre et organisé. Froid. « Pouvez-vous m’expliquer ce comportement ? » Tyler aurait bien aimé connaître la notion précise de ce dernier mot, il n’avait fait que jouer de la musique, pas tagger des murs, sécher les cours ou jeter des pétards dans les toilettes. Agacé, il finit par lui répondre. Foutu pour foutu. « L’explication n’est pas compliquée à avoir m’sieur. Vous avez une salle de musique à disposition des élèves. On est des élèves de ce lycée, on l’a utilisé. » Il se laissa retomber contre le dossier de sa chaise. Son manque de nicotine jouait peut être également d’un iota sur ses nerfs, mais s’imaginer la réaction de son père s’il avait assisté à ça, suffisait à l’abstenir d’en rajouter une couche. Après un coup d’œil à son dossier le directeur planta de nouveau son regard dans celui de Tyler. « Monsieur Joseph, vous avez tout à fait raison, cette salle est à disposition de nos élèves qui ont cependant été inscrit à cette option. Ce qui est seulement le cas de votre camarade. Et cela n’explique pas votre retard à chacun de vous pour votre première heure de l’après-midi. » Le brun voulu s’enfoncer dans sa chaise et disparaître, mais la seule réaction qu’il eut fut un regard envieux en direction de son voisin de droite sans qu’il n’écoute réellement la dernière phrase de l’adulte. « Oh aller, on n’aurait pas été si en retard si on nous avait pas envoyé ici pour avoir simplement joué un peu de musique. Et il n’était là seulement parce que je l’y ai invité. » Tyler s’apprêtait à protester, refusant que le dénommé Dun paye pour eux deux, pour lui tout seul même, mais le regard de son défenseur l’en dissuada, et il se décida à lui faire confiance. Le directeur croisa ses bras contre son torse, il n’avait pas l’air d’apprécier l’air détendu du batteur. « Vous n’avez pas lu le règlement Messieurs ? » Il leur demandait sincèrement s’ils avaient lu le gros pavé composé des nombreuses règles qu’ils se devaient de respecter alors que même ses propres enseignants n’avaient pas eu le courage de leur lire ? Tyler aurait voulu répliquer mais se ravisa quand il vit l’autre hausser des épaules d’un air toujours aussi peu inquiet, curieux de ce qu’il pourrait encore répliquer. « Votre pavé aux mille et une règles ? Ce n’est que le premier jour monsieur, il va falloir plus de quelques heures pour toutes les lires et les ingérer… » Il l’amusait et se surprit même à sourire, espérant que le plus âgé ne l’avait pas remarqué, il avait définitivement eu raison en pensant ce matin que lui serait différent de tous ces autres fils à papa pour qui la vie ne se résumait qu’à des billets verts. Et si Tyler avait souris, le directeur réagit de manière inverse, mais le garçon aux cheveux bleus ne le laissa pas intervenir, n’en ayant apparemment pas fini. « Puis, le but du lycée n’est-il pas de faire de nouvelles connaissances ? Vous allez pas nous le reprocher non ? » Tyler se tassa sur sa chaise alors qu’il voyait le dirlo virer au rouge. « Vous ne semblez pas avoir bien compris l’intérêt du lycée jeune homme. Vous n’êtes pas là pour faire des amis mais pour étudier. A en croire votre dossier je ne pense pas à avoir me plaindre de nouveau de vous Monsieur Dun, en espérant que vous fassiez le nécessaire pour rester parmi nous. » Tyler voulu s’enterrer milles pieds sous terre quand il senti le regard du directeur glisser vers lui. Le sien était loin d’être rayonnant, s’étant fait référencé dès la petite école. « Monsieur Joseph j’ai entendu dire que vous seriez un bon élément pour notre équipe de basketball cette année, ce qui serait bénéfique pour notre établissement. Et je peux donc passer sur cet incident pour cette fois. » Si Tyler aurait cru un jour que le basket le sauverait un jour, il y aurait certainement mis plus d’enthousiasme. Ce fut donc rassuré qu’il s’apprêtait à quitter le bureau avec son compère alors que le chef d’établissement les y avait invités. Mais au moment où il s’apprêtait à leur ouvrir la porte il ajouta dans un regard entendu : « Vos parents à tous les deux seront tout de même prévenus de votre comportement. » Le brun blanchit un peu à cette dernière phrase. Finalement, ce sport ne lui aura servis à rien, une fois de plus. Lorsqu'ils se retrouvèrent tous les deux dans le couloir, Tyler faisait déjà carburer ses méninges pour savoir quelle excuse valable il pourrait fournir, mais une voix vint se frayer un chemin parmi ses pensées. « Désolé. » Tyler tourna la tête vers celui qui s’excusait, lui adressant un sourire, ce sourire enfantin, innocent qui pouvait masquer tous les malheurs d’une vie entière. « T’en fais pas, ce sera qu’un moment à passer ! Merci d’avoir essayé euh… » Il ne connaissait pas son nom, s’en rendant compte qu’à la dernière seconde, et il n’allait certainement pas l’appeler monsieur Dun, merci bien. « Josh. » « Tyler. »

    | Spooky. /

    Il n’avait pas recroisé Josh à la sortie des cours, il devait bien avouer qu’il ne l’avait pas cherché, sa mère était passée prioritaire. Elle était au bord de l’implosion, hystérique et folle de panique, elle lui avait rabattue les oreilles qu’il allait la tuer à continuer à n’en faire qu’à sa tête, que son père était furieux, qu’il fallait qu’il grandisse. Si grandir voulait dire abandonner sa musique, Tyler voudrait ne jamais grandir, il l’avait dans la peau, vivait pour elle. Il put bien évidemment faire une croix sur la sortie en ville de prévue avec sa mère, et donc sur sa balade dans son magasin de musique préféré. Quand ils arrivèrent à la maison, la voiture de son père était déjà garée dans l’allée, quelle chance qu’il avait d’avoir un père si attentionné, rentré du travail plus tôt pour mettre une raclée à son fils en bonne et due forme. Et ça ne manqua pas, bien que Tyler ne s’était pas attendu à ce que le premier coup tombe dans la seconde où il avait franchi le seuil de la porte. La mère couina dans un sursaut de surprise alors que le gamin se faisait déjà traîner par les cheveux jusque dans sa chambre. Des hurlements se faisaient entendre depuis celle-ci, mais également d’autres bruits bien plus significatifs. Et malgré que son corps rencontrait chacun des meubles de sa chambre et à plusieurs reprises, Tyler serrait les dents, attendant qu’il en termine, priant pour que sa mère, qui martelait la porte de l’autre côté, ne réussisse pas à l’ouvrir. Et quand la poignée finit par tourner pour s’ouvrir sur un chef de famille furax et presque pas assez détendu pour quelqu’un qui s’était autant défoulé, la femme de celui-ci sursauta, attendant qu’il s’éloigne pour se précipiter vers son fils, tremblant, recroquevillé sur son matelas. La femme retira doucement le sweat de son fils pour observer l’étendue des dégâts. De nombreux hématomes commençaient déjà à se former le long de son dos qu’elle se mit à caresser pour apaiser son petit garçon. Ce dernier se crispa à ce premier contact avant  de se détendre lentement devant la douceur du geste, et ce fût ainsi qu’il s’endormi, la gorge serrée, le corps endoloris, mais le cœur un peu plus apaisé. Et puis après tout, le jeu en avait valu la chandelle, il aurait été prêt à remettre le couvert si cela lui permettait de repasser un moment comme il l’avait passé avec Josh.

    Quand le jour vint se montrer à la fenêtre de sa chambre, ses yeux peinèrent à s’ouvrir, son corps tout entier était ankylosé par la douleur. Sa mère était déjà là, sachant que ces matins lui étaient toujours difficiles, ou alors était-elle restée ici toute la nuit ? « Ty, lève-toi chéri, il ne faut pas que tu sois en retard. » Pour sûr qu’il ne devait pas l’être, ce serait sa fête non seulement au lycée, mais aussi à la maison, encore une fois. Il fronça des sourcils dans une lutte intérieure pour se forcer à se lever, une douleur vint traverser son œil gauche, merde. « Chéri s’il te plaît, ton père est toujours furieux, j’ai essayé de… » Elle s’arrêta en apercevant les yeux de son fils qui désormais la fixaient. Non, elle n’était pas restée toute la nuit dans sa chambre, Tyler savait toujours ce qu’il se cachait derrière ces mots, et il détestait ça, il en voulait à sa mère de subir ça pour plaider une cause qui n’était pas la sienne. Le garçon se redressa dans une grimace alors que son estomac, pas le moins dérangé que son hôte puisse souffrir suffisamment, criait déjà famine. Sa mère esquissa un sourire quand elle l’entendit, lui caressant la joue avant de se hâter vers la cuisine. Tyler resta un moment sous l’eau chaude, voulant s’y noyer, mais la journée devait continuer. Voilà pourquoi il en était sorti, s’était dépêché de s’habiller, et avait engloutit son petit déjeuner. Sa mère le déposa devant la grande grille, lui lançant de nombreux regards inquiets depuis le début du trajet. Il n’avait pas touché à la radio, n’avait pas pianoté sur téléphone, incroyablement silencieux, elle haïssait lorsque le silence émanait de lui de cette manière, elle ne l’avait que trop subit. Mais le baiser qu’il déposa sur sa joue avant de quitter l’habitacle de la voiture suffit à la rassurer. Les choses finiront par s’arranger, la roue tournerait à nouveau. N’est-ce pas ? Tyler baissa un peu plus la visière de sa casquette pour cacher ses yeux, prenant le temps de fumer la seule cigarette de sa journée avant la sortie des cours. S’il avait bien un point en commun avec son père, c’était son aspiration envers cette derrière, il se cachait, bien évidemment, il ne valait mieux pas que celui-ci l’apprenne. Et comme un signe du destin, ce fut bien grâce à Josh qu’il arrêta cette addiction stupide. Ce dernier était arrivé, et même si la moitié du visage de Tyler était masqué, il l’avait reconnu, faisant sursauter le brun au point d’en lâcher sa clope qui se fit écrasé par l’un des membres de la petite foule qui s’entassait devant la grille. Tant pis. Son regard se posa sur Josh qui ne paraissait qu’à moitié désolé, ce ne fût que plus tard que Tyler comprit, il se devait d’affronter ses démons, pas s’en créer d’autres. « Tes parents t’en ont pas trop fait baver alors ? » Son inquiétude lui fit plaisir, et il ne mentit qu’à moitié quand il lui répondit dans un sourire qui se voulait rassurant. « Pas plus que d’habitude. On devrait vraiment remettre ça. » Tyler en avait vraiment envie, qu’importe les conséquences, mais il ne sût pas si c’était son cas à lui aussi, puisque que son œil n’était apparemment pas si bien caché. « C'est ça pas plus que d'habitude ? » Lui demanda-t-il en désignant son visage. Tyler porta sa main à son oeil encore douloureux par réflexe et servit l'excuse habituelle, celle à laquelle tout le monde avait acquiescé sans jamais poser plus de questions. « Oh, ça ? Non, juste un accident en jouant au basket hier. » Il n'avait pas vraiment eu l'occasion d'observer sa blessure ce matin pour voir si l'excuse était crédible ou pas. En tout cas, elle ne l'était pas aux yeux de Josh, qui fronça légèrement des sourcils en l'observant. « J'aurais jamais cru que le basket puisse être un sport de combat. » Tyler frémit et ce n'était certainement pas à cause du froid sous cette chaleur pesante qui avait été là dès le petit matin. Ce n'était jamais arrivé qu'on suspecte autre chose que ce qu'il racontait, la surprise se lisait sur le visage de Tyler sans qu'il ne puisse répondre, il n'avait jamais eu à prévoir d'autres réponses. Alors il finit par lui donner raison. « S'il te plaît, dis rien. Personne doit savoir. » Souffla-t-il. Non, tout ne ferait qu’empirer. Et pour son plus grand soulagement, il acquiesça sans pour autant l’abandonner là. Et les journées s’assemblèrent, se ressemblèrent, sans jamais que l’un ne soit sans l’autre, d’autant plus lorsqu’ils devinrent Sophomore l’année suivante et qu’ils se retrouvèrent dans la même classe. Ses prouesses en basketball lui permirent d’avoir un père plus conciliant notamment avec la musique qu’il pouvait enfin jouer un peu plus librement. Tyler n’avait pas vraiment compris comment la simple arrivée de Josh dans sa vie l’avait complètement remise dans l’ordre. Les coups se faisaient moins nombreux, même si toujours présents, et il savait désormais compter sur cette échappatoire que lui offrait Josh, lui, sa maison, leur musique. Ils avaient même l’occasion de squatter le garage de Tyler pour y jouer, quand son père était absent, ou trop de bonne humeur pour trouver quelque chose à y redire. Ça arrivait souvent. Bien que Tyler trouvait ça surprenant, inattendu, et encore une multitude d’adjectifs du même champ lexical, il ne voulait pas s’en soucier, préférant largement en profiter. Josh était devenu Spooky sans prévenir, ce qui était supposé être une simple boutade d’Halloween resta plus longtemps, et après tout, ce nom lui allait tellement bien. Personnage étrange et particulier tout en étant purement inoffensif qu’il était. Comme ce petit fantôme qu’il avait vu, enfant, dans les vieux comics que sa mère se plaisait à lire. Pas Casper, non, Tyler ne l’avait jamais trop aimé celui-là, Spooky, lui, était ce petit fantôme qui voulait rejoindre cette organisation qui lui refusait l’entrée pour ne pas être suffisamment méchant. Mais il avait gardé ça pour lui, sa raison, celle que personne ne comprendrait jamais, parce que c’était son Spooky à lui, et à personne d’autres. Tyler s’aimait à penser qu’il lui appartenait et inversement, devenu complètement dépendant de leur amitié, il était bien trop difficile à vivre ne serait-ce qu’une journée sans le voir, aligner les délires avec lui, ou tout simplement mêler sa musique à la sienne. Mais ce soir-là, alors qu’il bossait ses devoirs de Junior, il ne savait pas que la tournure des événements allait changer son quotidien tout comme celui de Spooky, les rapprocher un peu plus, tout en les destinant à une inévitable séparation.

    | Feel you burn. /

    « Mom ? » Appela-t-il alors qu’il entendit un bruit sourd au rez-de-chaussée. Son père était rentré, après un bref coup d’œil à son réveil, Tyler devina ce qu’il se passait. Il descendit quatre à quatre les marches qui le séparaient de ses parents. Sa mère jonchait sur le sol, la bouche en sang, et celui de Tyler ne fit qu’un tour, poussant son père qui dégageait une profonde odeur d’alcool, mêler à autre chose, un parfum, que Tyler ne saisissait pas, mais peu lui importait. Il s’agenouilla près de sa mère pour l’aider à se relever. Trop lent. Il était devenu la nouvelle cible. Il aurait pu répliquer, il n’était plus cet enfant si fragile, bien que toujours aussi svelte et bien loin de pouvoir concurrencer avec la masse musculaire de son père. Mais tant qu’il s’intéressait à lui, il ne s’intéressait pas à sa mère. La femme à genoux sur le sol pleurait, mélangeant ses sanglots à ses hurlements qui priaient son mari d’arrêter. Mais il ne s’arrêta pas, l’alcool et l’adrénaline s’ajoutant à cette colère refoulée qu’il déversait sur son fils qui finit par tenter de le repousser. L’homme tituba avant de revenir. Le court laps de temps que ça avait pris permit à Tyler de soulever sa mère pour l’éloigner, peine perdue, son père l’agrippa pour le traîner à sa suite et Tyler se retrouva renfermé dans la pièce d’à côté. Il s’acharna contre la porte alors qu’il pouvait entendre clairement les gémissements de sa mère malgré le grondement du tonnerre qui se manifestait, là, dehors, tout près. Il ne sut pas vraiment d’où vint le craquement, mais le devina quand le bruit changea en un crépitement, il entendu un cri surpris, surement son père, puis plus rien, le silence absolu en dehors du doux son que produisait les flammes qui se nourrissait de la maison. Tyler cessa bien vite de s’acharner contre la porte qui ne daignait pas s’ouvrir, l’air lui manquait quand la fumée prenait sa place, le faisant suffoquer lentement tandis que les flammes commençaient à entrer dans la pièce, le narguant, dansant devant lui sans lui laisser de porte de sortie, mais la porte fragilisé par la destruction lente de la maison, il réussit à s'échapper du cellier. Ses pensées allèrent pour sa mère, le forçant à garder les yeux ouverts pour la trouver. Elle était là, les yeux clos, presque paisible, il ne saurait se rappeler comment il avait réussi à la rejoindre. Utilisant ses dernières forces pour la tirer vers l'extérieur, son corps saignait, méchamment perforé par l'une des branches de ce plafonnier qu'elle n'avait pourtant jamais aimé. Il n'atteignit pas la porte de sortie à temps. A bout de forces, le noir vint prendre la place qui lui revenait et son corps entama sa chute alors que son esprit était déjà loin. Il se réveilla en sursaut, attaché sur un brancard, dans sa panique, son premier réflexe fut de lutter contre ses entraves, un pompier vint pour le rassurer, mais que dire à un gosse pour le calmer alors que sa maison était partiellement en cendres et que sa mère ne se réveillerait peut être jamais. Tyler cherchait désespérément cette dernière des yeux mais elle était introuvable, on lui expliqua qu’elle avait déjà été emmené, qu’il avait eu bien plus de chance qu’elle. Tyler s’en fichait de cette chance, on aurait mieux fait de lui donner à elle, cette chance. Tyler n’avait pas compris que tout ça n’avait rien avoir avec la chance, que tout était une question de gênes, mais il considéra cet incident comme sa responsabilité, et rien ne pouvait lui enlever cette pensée, certains s’amuseraient même à s’en servir contre lui. On le traîna à l’hôpital où il dut se soumettre à une auscultation puis à de nombreux tests pour satisfaire la curiosité des médecins. Après ça seulement, on l’autorisa à voir sa mère. Cette dernière était branchée à tout un tas de machines dont Tyler détestait les rythmiques. Son corps était partiellement brûlé, et couverts de bandages, elle était considérée comme miraculée, bien que les pronostics ne soient que très peu optimistes, suite à la gravité de ses blessures. Tyler s’était endormi là, rendant les armes à la fatigue qui l’avait envahi, mais son père qui arriva l’heure d’après n’eut pas la délicatesse des médecins. « Tyler, debout, on rentre. » Dit-il en le secouant sans ménagement. Le trajet dans la voiture se fit dans un silence de plomb. La voiture s’arrêta devant une petite maison aux apparences chaleureuses, elle n’avait rien avoir avec celle où Tyler avait vécu, mais elle valait toujours mieux qu’un tas de cendres, n’est-ce pas ? Son père avait déjà rassemblé les affaires de son fils que les pompiers avaient pu sauver et les avait déposées dans la pièce qui lui servirait de chambre. Tyler voulu s’y enfermer et ne plus jamais en sortir. Mais il devrait aller au lycée dans près de quatre heures. Il aurait très bien pu s’en dispenser, possédant une très bonne excuse, mais attendre là dans cette petite chambre, avec son père qui pouvait manquer de péter les plombs à tout moment ne le rassurait pas. Il préférait bien plus aller au lycée, s’enfermer dans cette petite bulle ou le monde autour de lui était bien plus joyeux, et pourquoi pas s’approprier la salle de musique avec Josh. Josh… Celui qui lui permettait de garder pied, de ne pas se noyer, pétrifié qu’il était dans ce courant d’eau auquel s’apparentait sa vie. Ce fut avec cette certitude qu’il s’endormi, et qu’il se réveilla. Forcé de prendre le bus pour aller au lycée, il resta dans son coin, sa musique qui retentissait dans ses oreilles lui faisant oublier le brouhaha qui l’entourait, et les coups d’œil indiscret de ceux qui le connaissait suffisamment pour savoir qu’il s’agissait de sa maison qui était passée aux infos la veille.

    « Spooky ! » Il était là, avait certainement vu les infos matinales aussi, mais son regard n’était pas curieux comme ceux des autres, ni rempli de pitié, ou encore réprobateur. Il semblait juste content de le voir, laissant le plus jeune tourner sa soirée en dérision, lui prêtant ses cours et devoirs pour qu’il les recopie, lui achetant un sandwich parce qu’il avait, encore une fois, oublié son argent. Tyler n’avait pas ressassé une seule fois au sujet de sa mère ou des événements de la veille grâce à lui, il avait passé une journée normale, bien que Josh se doutait probablement que le déni n’était pas vraiment ce qu’il y avait de mieux pour lui. Il s’en rendit certainement compte à la fin de cette fameuse journée, où Tyler se rendit compte que personne ne l’attendait de l’autre côté de la grille. Mais il ne dit rien, restant silencieux et immobile, se souvenant tout juste d’où il habitait depuis à peine vingt-quatre heures. Spooky était toujours là, Spooky le força à bouger, à le suivre, Spooky passa un bras autour de ses épaules, réveillant quelques douleurs de coups vieux de la veille. Spooky serait toujours là. Qu’est-ce qu’il l’aimait son Spooky. « Tu pourrais dormir à la maison ce soir. On n’a même pas eu le temps de squatter la salle de musique aujourd’hui. » La tête de Tyler, restée basse jusque-là, se releva avec un sourire sur le visage, contrastant avec ses yeux qui transparaissait son mal être, sourire sincère cependant, sourire à réchauffer les cœurs, alors que le sien se faisait déjà plus léger d’être à ses côtés. « Je vais finir par user ton vieux synthé tu sais. » Et c’est en prenant le pari que Josh l’entraîna jusqu’à chez lui, lui faisant découvrir à quoi ressemblait réellement une vie de famille. Ils ne mirent cependant pas de temps pour filer dans la chambre de Josh après le dîner pour retrouver leurs instruments, puisque, un pari étant un pari, Tyler était bien décidé à crever le malheureux synthé de son meilleur ami. Ils jouèrent ainsi pendant une bonne partie de la soirée et de la nuit, jusqu’à ce que l’épuisement ne puisse plus être ignoré. « Tu crois qu’on pourrait rester ici demain ? » Demanda Tyler tout en enlevant son t-shirt avant d’aller s’étaler sur le matelas. Mais seul le silence lui répondit. Il alla pour se tourner vers lui. « Spoo-…? » Il s’arrêta dans son geste alors qu’une main était venue glisser le long de son dos, le faisant frissonner plus que grimacer. Il aurait aimé pouvoir apprécier le geste s’il ne s’était pas rendu compte qu’il venait de lui dévoiler les différents hématomes qui étaient ressortis la veille alors que de plus vieux peinaient encore à disparaître.Il aurait voulu se cacher, il avait honte de ces marques qui démontraient ses faiblesses, qui le réduisait à l’état de rien, qui l’avait fait jusqu’à douter de son droit d’exister. Il enfouit son visage dans l’oreiller de Josh, son odeur rassurante envahissant ses narines. Il parla à travers l’oreiller sans oser le regarder, ayant peur de ce qu’il trouverait dans son regard. Pitié, dégoût, colère ? Mais il sentait toujours sa main glisser le long de son dos. Il lui expliqua, brièvement, les pics de colère de son père, la dévotion de sa mère, et enfin, les événements de la veille, alors que l’oreiller commençait à se remplir peu à peu d’eau salée. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » Tyler le devinait un peu vexé qu’il ne lui ait jamais confié ça, mais à quoi bon ? Tyler n’avait jamais voulu d’aide, à quoi bon en parler s’il ne voulait pas de soutien ? Il savait que sa mère ne pourrait avancer sans son mari, aussi violent soit-il. Il ne pouvait pas lui faire subir ça, il ne pouvait être égoïste avec elle alors qu’elle ne l’avait jamais été avec lui. Aujourd’hui plus qu’avant, elle avait besoin des deux hommes de sa vie ensemble, et c’est ce qu’il ferait, peu importait combien il lui en couterait. « Parce qu’il n’y a rien à y faire ? » Son visage était sorti de l’oreiller pour fixer Josh, bien qu’effrayer de ce qu’il pourrait déchiffrer sur son visage. « Il finit toujours par s’arrêter. » Ces mots ne semblaient pas lui plaire, mais Tyler ne sût en trouver d’autres, il avait peur de son père c’était vrai, son corps faiblissait toujours plus face à ses coups, c’était également vrai. Mais il n’y avait qu’à voir le résultat de sa première tentative de résistance, sa mère se retrouvait entre la vie et la mort, défigurée, et sa maison avait été partiellement réduite en cendres, Il ne devait pas vraiment être content de lui là-haut. Josh n’était pas du même avis, le prenant dans ses bras, Tyler se laissa faire, opinant doucement à ses mots, essayant de se convaincre lui-même qu’il en serait capable. « Promets-moi de plus jamais le laisser recommencer, de m’appeler si ça venait à arriver. Et surtout, me cache plus jamais un truc pareil. » Tyler releva son visage vers celui de Josh pour lui adresser un faible sourire, et ce fut à ce moment qu’il commença à réfléchir, réfléchir au pourquoi son rythme cardiaque augmentait à chaque fois qu’il posait les yeux sur lui. Son téléphone vibra cette nuit-là, mais le sommeil auquel il avait cédé était trop lourd pour qu’il ne puisse le réveiller, et les messages continuaient d’arriver, exprimant toujours un peu plus l’énervement grandissant de l’envoyeur. Jusqu’au dernier message qu’il eut le courage d’envoyer et qui resta afficher sur son écran d’accueil : « Je te jure que demain si je te chope, ça va chauffer pour ton matricule. ». Pas besoin de lire le nom qui s’affichait au dessus des messages pour savoir qui en était l’auteur. Tyler s’insulta intérieurement dès le réveil pour ne pas avoir attendu l’autorisation, à quoi est ce qu’il avait pensé en s’imaginant que son paternel accepterait son absence pour la nuit ? Pourtant il en voulait encore, la chaleur que produisait le corps contre lui avait un effet apaisant, bienfaiteur, rassurant, quelque chose qu’il voulait ressentir tous les matins quand il se lèverait. Il sortit des draps laissant son meilleur ami terminer sa nuit, lui empruntant au passage un t-shirt pour ne pas reproduire la même erreur avec les parents de Josh qu’il avait fait la veille avec ce dernier. Il descendit à la cuisine pour proposer son aide, n’aillant pas pour habitude de ne rien faire. Mais il sursauta quand il vit la flamme de la gazinière tressauter devant lui quand il s'approcha. La mère de Josh le remarqua et le congédia, lui promettant de l’appeler quand le petit déjeuner serait prêt, et il n’insista pas, il s’engouffra dans la seule pièce qui lui permettait de se vider la tête. Remember the moment you know exactly where you're going, 'cause the next moment, before you know it, time is slowing and it's frozen still, and the window sill looks really nice, right? You think twice about your life, it probably happens at night, right? Fight it, take the pain, ignite it, tie a noose around your mind loose enough to breathe fine and tie it, to a tree, tell it, "You belong to me, this ain't a noose, and this is a leash. And I have some news for you, you must obey me."La porte s’ouvrit alors qu’il laissait ses mains en suspens au-dessus du piano, un éclair rose passa à travers l’ouverture de la porte, Josh. « Tu t’arrêtes jamais toi. » Tyler lui adressa un large sourire, secouant de la tête à la négative. « Bon matin à toi aussi Spooky. » Répliqua-t-il tout en pianotant les touches distraitement. L’intéressé s’apprêtait à répondre quand sa mère l’interrompit pour leur annoncer que le petit déjeuner était servi. Ils descendirent tout deux sans chercher à savoir qui des deux aurait eu le dernier mot si l'appel de la nourriture n'avait pas été si fort. Ce qui n'empêcha pas une chamaillerie au sujet de comment manger ses pancakes, provoquant nombreux rires et fausses moqueries au sein de la petite famille. Tyler resta un moment-là, plusieurs jours à vrai dire, Josh y avait tenu, et plus les jours passaient plus Tyler appréhendait son retour à la maison. Alors il le repoussa toujours plus loin.

       
    Afterglow

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    En bref



    Partie deux

       

    - Roses are red, violets are beautiful. I don't care what you say, play this at my funeral. -

    | Our brains are sick but that's okay. /

    Vivre sous le même toit avait rapproché les deux garçons, un lien fraternel, ou peut-être quelque chose de bien plus fort que pourrait penser Tyler. Mais il n’y réfléchit pas, comment nommer sa relation avec Josh ne l’intéressait pas, c’était sa compagnie qui lui importait. Il n’avait jamais été aussi heureux de toute sa vie, été lui-même sans avoir peur de l’image qu’il projetait à ceux qui l’entourait, seul son regard comptait et il ne le craignait pas. Il se l’était promis, de plus jamais se lâcher, et Tyler y croyait dur comme fer. Mais quelque chose faisait toujours vide en lui, sa mère, et c’est bien pour ça qu’il retourna la voir, souvent, tout en évitant soigneusement son père, cela faisait des semaines maintenant qu’il l’évitait, qu’il ne l’avait pas revu. Et Dieu savait ce qu’il prendrait si cela venait à arriver, mais Tyler avait bonne mémoire, connaissait les emplois du temps de son père jusqu’au bout des ongles et s’en sortait toujours bien. « Dis Mom. Pourquoi tu l’aimais autant, hein ? Et comment qu’on sait quand on aime quelqu’un comme ça ? Pourquoi tu veux pas te réveiller Mom… On partirait loin d’ici, sans lui, si tu savais à quel point c’est mieux la vie sans lui. » Il resserra son emprise autour de sa main, haïssant le silence qui lui répondait en retour, il s’était habitué aux bruits des machines, si bien qu’ils ne le gênait plus, il les oubliait presque. Seule la respiration difficile de sa mère à travers ce tuyau d’oxygène était toujours aussi dure à entendre. Quand il s’apprêta à quitter la petite chambre d’hôpital, il se pétrifia sur place en apercevant son père, là juste de l’autre côté de la porte, qui discutait avec une infirmière. Tyler fit un pas hésitant en arrière mais il était réellement coincé, avec aucun endroit pour s’enfuir ou se cacher. Il sorti son téléphone pour prévenir Josh, lui dire de ne pas l’attendre, trop tard, il était déjà là, dévisageant son fils à qui il avait promis bien des horreurs s’il ne rentrait pas. Alors Tyler ferma les yeux, attendant un coup qui ne vint pas, remplacé par une accolade bien trop chaleureuse pour être vrai, ses yeux se rouvrirent avec étonnement. Croyant nager en plein rêve, il y avait forcément quelque chose là-dessous, mais après tout, tout le monde finissait par changer un jour non ? Ce fût-ce que Tler décida de croire. Et il y cru encore un peu plus quand son père l’autorisa à rester plus longtemps chez Josh, qu’il comprenait. Et alors son père s’immisça un peu plus dans sa vie, sans que Tyler ne cherche à le freiner, sa méfiance et sa crainte s’envolant chaque jour qui passait sans qu’il n’ose toujours pas quitter le quotidien qu’il s’était instauré avec Josh. « Dis Spooky, tu crois que maintenant que les aliens lui on laver le cerveau et qu’il est devenu gentil, je devrais retourner chez lui ? » Les aliens. C’était ce que Josh lui avait dit la première fois, la seule chose qui avait pu expliquer un tel comportement de la part de son paternel, ça l’avait fait rire, et ils avaient gardé cette idée, aussi puérile qu’elle pouvait être. « T’es pas obligé. » Fut sa seule réponse, Tyler fronça du nez, pas vraiment satisfait de la réponse. Ca ne l’aidait pas à faire un choix, sa maison avait été rénovée depuis plusieurs jours maintenant, mais sa maison était aussi là, sur ce lit, à jouer à Happy Wheels Adventure, ou bien dans la pièce d’à côté, à aligner les notes, ou encore en bas, avec les deux parents de Josh, ces derniers étant si gentils. Il n’avait jamais connu des jours comme il les avait connus ici, chez son meilleur ami, mais est ce qu’il avait vraiment le droit de s’approprier une famille qui n’était pas la sienne ? « T’es sur de toi ? T’en as vraiment envie ? » Oh que non il n’était pas sûr de lui, voilà pourquoi il lui posait la question, il ne savait simplement pas où il devait se trouver, où était réellement sa place. Il secoua la tête silencieusement, mais Josh ne le regardait plus, arrachant une mine soucieuse à Tyler, avait–il dit quelque chose qui n’allait pas ? « T’es pas bien ici ? » Bien sûr que si, il l’était, peut-être un peu trop pour ce qu’il pensait mériter. Mais était ce ça qu’il devait choisir ? Un endroit où seul son bonheur comptait et ce, même si son père semblait faire tous les efforts du monde pour retrouver une famille ? Tout ça le perdait bien plus qu’il ne l’était déjà. Mais sa mère lui avait toujours enseigné une chose, une chose que son père avait toujours détesté qu’elle lui enseigne, mais s’il avait vraiment changé, peut être comprendrait il ça. Tyler secoua alors les cheveux colorés de son meilleur ami. « Je resterais tant que tu voudras de moi, deal ? » Tyler roula sur le dos, et contempla le sourire qui était revenu sur le visage de Josh. « Deal. Et si je veux de toi toute ma vie ? Tu vas rester mon prisonnier ? » Tyler laissa échapper un rire alors que la tentation se lisait déjà dans ses yeux. Une proposition qu’il ne pourrait jamais refuser, ils se l’étaient promis, semblables à deux gosses qui se serait l’auriculaire pour prêter serment de ne jamais s’abandonner l’un l’autre. « Pourquoi pas, ça m’a l’air cool d’être prisonnier avec toi. » Lui répondit le brun en captant son regard, s’humectant les lèvres inconsciemment. Tyler le regarda se redresser tandis que son meilleur ami le contredisait. « Qu’est-ce que t’en sais ? Si ça se trouve je serai un geôlier terrible… » L’air curieux de Tyler passa très vite à un air de défi, il le connaissait bien, et s’attendait déjà  à une traîtrise de sa part, traîtrise qui ne fit que se confirmer quand il sentit sa main bloquer ses poignets au-dessus de sa tête pour le faire prisonnier, littéralement. « Après tout je connais ta faiblesse… » Tyler n’était pas du tout gêner par leur posture, pas plus lorsque Josh s’installa à califourchon au-dessus de lui, mais il gigotait déjà pour essayer de se libérer de son emprise, sachant dès cet instant ce qui l’attendait. Mais il était trop tard puisque sa main libre vint aussitôt lui chatouiller les côtes, les reins, et tout ce qui pouvait se présenter là, mais toujours attentif à ne lui faire aucun mal, Josh y veillait toujours sans que Tyler ne le remarque vraiment, trop occupé à calmer son rire qui n’en finissait plus. Rire trop présent pour lui laisser le temps d’aspirer suffisamment d’air, mais Josh s’arrêtait toujours à temps, et à peine sa main eu-t-elle finit de parcourir son corps qu’il s’efforçait déjà de calmer sa respiration. Respiration qui fut coupée par tout autre chose, puisque Josh scella ses lèvres aux siennes sans prévenir, et si les yeux de Tyler s’écarquillèrent de surprise au départ, ils se refermèrent pour intensifier le baiser. Il se sentait fiévreux sans savoir pourquoi, son cerveau l’avait lâchement abandonner alors que ses mains étaient toujours prisonnières, l’empêchant de faire durer l’étreinte plus longtemps. Mais il n’eut pas d’autre choix que de s’y résoudre, et s’il mourrait d’envie de recommencer à nouveau, il ne savait plus vraiment si c’était la meilleure chose à faire désormais. Il avait senti le sursaut qu’il avait eu, regrettait-il son geste ? Il senti également son regard fuir ses lèvres, et Tyler commença à ressentir de la gêne, de l’embarras, si ce n’avait été qu’une erreur alors pourquoi avait-il autant aimé ça ? Son rire nerveux ne fit que l’augmenter alors que Tyler continuait de le dévisager, silencieux, perdu, comme s’il avait complètement perdu le fil des évènements. « Et merde… » Et si Josh avait libéré ses poignets pour se frotter le visage de ses mains, Tyler ne bougea pas pour autant. Silencieux, hésitant, attendant quelle serait la bonne réaction à avoir, lui qui était d’ordinaire beaucoup plus impulsif, voilà que son coté effacé reprenait violemment le dessus. « Je suis désolé… » Il bafouillait, se perdant dans ses mots et Tyler se redressa sur ses coudes, cherchant à capter son regard sans y parvenir, il s’apprêtait finalement à parler, pour le rassurer, bien qu’il ne savait toujours pas la bonne chose à dire, peut être que dire ce que lui-même en pensait suffirait ? « Enfin, non, mais un peu quand même… » Et c’est à ce moment qu’il eut sa réponse, et malgré sa posture peu stable, ce fut à son tour de venir l’embrasser, moment bref, hésitant, court et maladroit, mais suffisamment confiant pour exprimer sa sincérité. « Je préfère mille fois plus ce genre de torture que les chatouilles tu sais ? » C’était maladroit, mais il l’avait toujours été un peu devant un Josh sérieux, ça arrivait rarement, mais ça arrivait, et c’était le cas à ce moment, tout comme Tyler, qui pensait encore un peu naïvement que l’amour ne se commandait pas, qu’il vaincrait tout, et que ce serait le cas pour eux deux. Tyler fut comblé de le revoir sourire, tellement qu’il lui rendit, son coeur peinant à garder un rythme régulier, et il allait avoir de nouvelles difficultés. « Je sais pas si tu fais bien de me dire ça… tu pourrais finir par le regretter… » Son pouce vint caresser la lèvre de Tyler avec envie et devança ce dernier qui mourrait d’envie de rétablir un contact. Le baiser bien plus intense que les deux premiers, la main du plus jeune redessinant chaque courbe du dos de celui qui l’avait à nouveau plaqué entre lui et le matelas. Il serra instinctivement la main qui était venue rejoindre la sienne, se promettant de ne jamais la lâcher, de ne jamais perdre ça. Son souffle s’était perdu alors que déjà les lèvres de Josh le quittait, son corps tout entier à l’exception de leurs paumes serrées l’une contre l’autre et du contact qu’ils avaient établi
    d’un simple regard. Son choix était alors déjà tout fait.

    | Time to say goodbye. /

    Ce que j’aimerais que tu ne m’en veuilles pas, mais je crois qu’il est un peu tard pour les excuses hein ? Ma chambre n’a pas changé tu sais, les murs y sont toujours blancs, la moquette est toujours grise, mon sommier grince toujours et il n’y a toujours aucune trace de piano ou de guitare dans le coin. C’est comme si rien n’avait brûlé, comme si tout ce qu’il s’était passé depuis mon entrée au lycée n’était jamais arrivé. Et pourtant je m’y accroche toujours, j’écris pour me rappeler, et pour que tu te souviennes, j’écris pour m’échapper, j’écris pour te parler, tu me manques. Comment ai-je pu penser qu’il avait changé ? Je suis sûr que tu te le demandes, tu n’y a jamais cru, j’aurais dû t’écouter, j’aurais dû le faire beaucoup plus souvent… Il me tarde demain que je puisse te revoir, remise des diplômes, ça devait être un grand moment hein ? S’afficher main dans la main, toi, moi et notre musique. Je la laisserai de côté pour toi tu sais, elle n’a pas de sens sans toi, elle n’existe pas, je veux juste ressentir de nouveau le contact de ta paume contre la mienne. Dis-moi, tu le feras ?
    Tyler renifla, chiffonnant sa feuille qu’il mit dans son sac, il était en avance, il n’avait pas dormi, et ce n’était pas sa première nuit blanche à en croire les cernes qui soulignaient ses yeux. Il sentait son sang frapper contre ses tempes, lui filant la migraine et le tournis, il s’en foutait, il allait le revoir, qu’il lui en veuille ou non d’avoir retrouvé ces marques qu’il n’avait eu que trop souvent sur ses bras et son dos, il pourrait poser les yeux sur lui en se remémorant les sensations que ses lèvres avaient sur son corps. Il s’arrêta devant la porte de la chambre d’à côté, silence, toquant avec douceur à la porte, il rentra la seconde suivante pour aller embrasser sa mère toujours amorphe dans son lit. Elle n’en bougeait presque jamais depuis son retour de l’hôpital il y a de ça un mois, ce même jour où Tyler était revenu. Il était revenu pour elle, il avait déçu Josh pour elle, faisant face à son père seul, et il avait eu raison, il avait explosé. Plus que jamais auparavant, jusqu’à ce que la douleur soit trop insupportable pour continuer à rester conscient. Il avait voulu fuir, mais des volets condamnés et une serrure à la porte étaient venus se rajouter à la décoration de sa chambre. Son père, excessif ? Si peu. Mais il n’avait pas pu le garder enfermé là pendant longtemps, alors la stratégie fût changée, manipulant la mère pour mieux atteindre le fils. « C’est ta faute. Ta faute. Ta faute. Ça aurait dû être toi. Assassin, menteur, traître, erreur de la nature. » Les mots s’étaient répétés en boucle jusqu’à ce que le garçon ne puisse plus penser l’inverse. Alors l’ombre s’installa en lui doucement, prudemment mais avec aisance, le garçon n’avait plus rien à sauver, plus rien en quoi croire. Seul le doux souvenir d’un baiser qui le réveillait au beau milieu de la nuit, souvenir qui se floutait doucement, le gardait encore lucide, ou était-ce là aussi un symptôme de sa folie grandissante ? Tout était flou, il l’était lui-même, alors il avait écrit, il y passait des heures, des souvenirs, des mots pour lui, quelques chansons, des brides par ci, par-là, mixées par quelques battements de crayons. Il aimait le son, ça l’apaisait, à travers lui ses souvenirs s’intensifiaient, des caisses, des baguettes, des cymbales, des cheveux colorés… « A ce soir Mom. » Il descendit les marches au pas de course. Ne pas le voir, ne pas le voir, ne pas le voir. La porte de sortie ne quittait pas son champ de vision mais on le stoppa dans sa lancée, son père lui agrippait déjà le bras avec force, n’ayant que faire des traces que ses doigts pourraient y laisser, il aimait voir le garçon s’efforcer de les cacher, en avoir honte, lui faisant bien plus mal que les coups en eux-mêmes. « Essaye ne serait-ce que de penser à ne pas rentrer et tu le regretteras amèrement mon garçon. » L’intéressé, hocha lentement la tête tout en gardant le silence, attendant juste d’être libéré pour enfin aller dehors.

    Tu te souviens quand je t’ai raconté comment je m’étais perdu dans le lycée, comment je t’avais cherché dès le premier jour. J’avais l’impression d’y être ce matin, je me suis trompé de salle, mon sens de l’orientation est toujours aussi mauvais, et toujours obsédé à trouver cette chevelure colorée qui te va si bien. Je ne t’ai pas trouvé, mais si on doit suivre l’ordre des choses, c’est à toi de me trouver, pas vrai ? Est-ce que tu le feras ? Je ne sais pas si je dois y croire ou pas. Je sais pas si tu as déjà lu cette feuille que j’ai glissé dans ton casier ce matin en arrivant, il y avait encore tes bouquins qui étaient là, je sais que ce n’est pas le genre de documents qui te passionne. Qui est ce que ça passionne, hein ? L’amphi est trop grand, j’ai beau cherché, je te vois pas, j’ai envie de reposer mes doigts sur un piano, et encore plus de les poser sur toi.
    Midi. Tyler sécha la cafétéria, se moquant bien de ce que pouvait en dire son estomac, il trouva la salle de musique bien plus facilement que l’amphithéâtre de ce matin, il connaissait cet endroit que tro bien pour se l'être approprié avec Josh ces quatre dernières années. Tyler sourit en voyant le piano face à la batterie, qu’il perdit en se rappelant que plus personne ne viendrait occuper cette place derrière les caisses. C'était grâce à Josh qu'elles étaient là. Alors il s’empara du synthé qui se trouvait un peu plus loin, le posa sur le piano et aligna les notes, aux notes vinrent s’ajouter les mots, des mots sincères, où l’on pouvait y sentir l’émotion de celui qui les chantait sans qu’ils n’y perdent leur justesse. I know where you stand. Silent in the trees. And thats where I am. Silent in the trees. Why won't you speak, where I happen to be? Silent in the trees. Standing cowardly. Ses yeux ne quittaient pas la place vide en face de lui, il n’accorda pas un regard à son clavier, ses doigts voyageant dessus à leur bon gré. Ses yeux se fermèrent, essayant de se l’imaginer avec lui, son regard expressif, son sourire qui pouvait réchauffer le plus frileux des cœurs, il lui manquait, ce manque le tuait. I can feel your breath. I can feel my death. I want to know you. I want to see. I want to say… Hello… Le dernier mot se répéta, une fois, deux fois, trois fois, jusqu’à ce que la grosse caisse lui fasse rouvrir les yeux, les cymbales frémissement, Tyler était surpris, heureux, il était là. Et il continua, ne voulant jamais rompre ce moment, trop heureux de retrouver ça, leur musique, la plus grande preuve qu’ils étaient faits pour être ensemble. Et la chanson s’improvisa, sans paroles supplémentaires, elle se poursuivit simplement, parce que c’était ce qu’ils voulaient tout deux. Le rythme change, varia, sans perdre son sens. Tyler retrouvant cette folie qui l’habitait quand il venait à interpréter, mais jamais ses yeux ne lâchèrent Josh, comme s’il voulait imprimer ce moment à tout jamais dans sa mémoire si jamais il venait à disparaître à nouveau. Non, il ne laisserait pas ça arriver de nouveau. Il ne pouvait simplement pas. Il se promit de tout faire pour Josh et d’agir seulement dans son intérêt à lui. Quand la chanson s'arrêta Tyler était devant lui, planté là, le fixant, essoufflé. Son sourire ne voulait plus quitter son visage. « Hello. » Son cœur frappait contre sa poitrine à lui en faire mal, son souffle était erratique, mais le plus douloureux était cette paire d’yeux qui le fixait en silence. Il ne cilla pas, et Tyler non plus, attendant, la peur se mêlant à l’impatience, mais il garda le silence. Il le garda alors qu’il le voyait se lever, contourner la batterie, lui faire face, il ne broncha pas, ne pipa mot, silencieux, ne pouvant s’empêcher de fermer les yeux dans un mouvement craintif alors que ses mains se levaient… Mais la claque ne tomba pas, au lieu de ça ses deux mains s’étaient placé doucement de chaque côté de son visage. Jusqu’à ce que ses lèvres vinrent rejoindre les siennes. Ses poumons brûlaient par le manque d’air, mais Tyler préféra se resserrer contre ce corps qui lui avait tant manqué dès l’instant où il avait réalisé qu’il ne rêvait pas. A bout de souffle, leurs lèvres finirent par se séparer, Tyler retrouva le courage de rouvrir les yeux, fixant les prunelles de Josh. « On devrait vraiment remettre ça… » Il sourit timidement, reconnaissant ces propres mots il y a maintenant des années de ça. Déjà à ce moment, il aurait tout donné pour rejouer avec lui, il aurait été prêt à subir les pires conséquences pour connaître ça à nouveau. Ils ne se connaissaient que depuis un jour cette fois là, il avait eu raison, et maintenant qu'il le retrouvait il ne se sentait pas prêt de le perdre à nouveau. Il ne voulait plus le lâcher, plus jamais. Et ce fut donc les yeux humides qu’il lui sauta dans les bras, ses bras entourant son cou, s’accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage. « Je suis désolé... » Souffla-t-il, plissant des yeux pour s’empêcher de pleurer. Josh redressa la tête, ça n’était pas réellement ce qu’il avait souhaité entendre, il plongea son regard dans celui de Tyler qui s’efforçait toujours de retenir ses larmes. Il n’avait pas à pleurer, pourquoi le ferait-il ? Il était là, il avait retrouvé la sensation de ses lèvres contre les siennes, il avait retrouvé l’osmose de sa musique avec la sienne. Mais s’il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même pour avoir perdu ça pendant tout ce temps. « Je t’interdis ne serait-ce que d’y penser. C’est moi qui suis désolé d’avoir été con. J’aurais dû deviner, venir te… » Tyler ne comprenait pas, pourquoi était-il si empathique, gentil, pourquoi n’était-il pas en colère, pourquoi est-ce qu’il rejetait la faute sur lui ? Sans que la réponse ne vienne, l’embarras vint balayer ces questions d’un seul geste. Le visage qui faisait face à Tyler s’était tendu, son regard longeant sa clavicule pour remonter jusque sur son épaule. Tyler l’avait vu faire, avait senti son doigt l’effleurer alors qu’il tirait sur son col, il savait ce qu’il regardait, et même si la honte lui brûlait les oreilles et les joues, il ne bougea pas. « …te sauver. » Tyler ferma les yeux le temps d’une seconde appréciant chacune des caresses qu’il lui accordait du bout de ses lèvres, ses doigts vinrent se glisser d’instinct sur son torse. Mais il peinait toujours à se faire à l’idée que Josh puisse culpabiliser, ce scénario n’avait jamais été une probabilité pour le plus jeune. « Tu n’aurais pas pu y faire grand-chose Spooky. Sa prison était beaucoup plus sécurisée que la tienne. » Murmura Tyler en essayant de garder un ton léger. Mais cela se voyait, Tyler n’avait jamais eu la peau très blanche, encore moins lorsqu’il sortait des vacances d’été, mais le mois qu’il avait passé dans pénombre de sa chambre ne lui réussissait pas au teint. Son front se posa contre son épaule, de là, il posait sentir son parfum, son déo, l’odeur de sa lessive ou bien était ce tout simplement naturel chez lui ? Peu importe, Tyler adorait cette odeur. « Partirais plus sans toi… » Il opina. « Vu ce qu’il t’arrive quand tu n’es pas avec moi, je ne te laisserais plus jamais t’éloigner de moi. » Et sur ces mots, les habitudes de Tyler revinrent comme si le mois passé n’avait jamais existé. Il voulait l’oublier, l’effacer de sa mémoire, et la proximité de Josh fut en grande partie responsable de cette réussite. La remise des diplômes n’étaient devenus qu’un bruit de fond sur leur débat acharné qu’avait débuté Tyler. Soit l’absence de tacos à la cafétéria. Comment pouvait-on prétendre à faire des sandwichs en wrap sans proposer de tacos ? Discrimination totale, c'était à se demander comment ils avaient survécus jusque là. Mais quand tous les élèves fraîchement diplômés se dirigeaient vers la soirée clôturant la journée, Tyler s’était pétrifié à peine sorti du bâtiment, les mots que son père lui avait adressé le matin même lui revinrent en pleine tête. Il ne fallait pas qu’il traîne, mais il n’avait pas envie d’y retourner, il venait tout juste de retrouver son Spooky. Ses doigts vinrent chercher les siens, les serrant d’une légère pression, s’il ne rentrait pas, il le regretterait, s’il rentrait, il aurait certainement le droit de sortir plus souvent, le calcul pouvait être vite fait. « Tu te souviens ? Tu ne pars pas sans moi Ty. » Son cœur se serra, oui, ils l’avaient dit chacun à l’autre il y a quelques heures, alors qu’est ce qui avait changé pour qu’il puisse déjà se penser incapable de tenir parole ? La crainte certainement, celle dans laquelle il avait toujours vécu, celle qui lui avait rongé le cœur et qui l’avait empêché de vivre. Mais Josh était là, il valait tous les efforts du monde, alors il se battrait. Il releva les yeux timidement vers lui alors qu’il reprenait déjà la parole, l’écoutant sans vouloir l’interrompre, sa voix avait un effet apaisant. « Tu choisis, mais on reste ensemble. Je reste avec toi. Je m’en fous. » Sa main lâcha celle de Tyler, qui se sentait déjà perdu sans ce contact, pour venir se tendre vers lui alors qu’il continuait. « Je te raccompagne chez toi, même si l’on risque de faire des détours qui dureront probablement toute la nuit. » Tyler se retint de rire jaune, rentrer chez lui avec Josh était du grand suicide. Il voyait déjà son père sortir la carabine et tirer sur eux sans un seul remord. Mais déjà sa main gauche se présenta à Tyler. « Soit tu acceptes d'être mon cavalier pour le bal et on va se mêler encore un peu aux autres êtres humains avant de rentrer chez moi… » Il vira au rouge pivoine dès les premiers mots que Josh prononça. Il balbutia un peu avant de lui adresser un pâle sourire, s'emparant de ctte main là. « A tes risques et périls, je suis bien meilleur sur scène que sur la piste Jish. » Il serra cette main de toute ses forces avant d’aller conquérir ses lèvres, peu importe les nombres de regards qui étaient venus se poser sur eux à cet instant. Au moins sauraient-ils qu’il était à lui. « On va vérifier ça de suite... » Josh entremêla ses doigts aux siens pour l'attirer vers le gymnase où se déroulait la fête. Il y avait foule, les nombreux élèves fraîchement diplomés se déchaînaient sur la piste. D'autres se ressourçaient autour de la fontaine à punch et du bar improvisé sous le regard concerné de certains de leur professeurs. Endroit que Josh lui désigna la seconde d'après. « Tu veux peut-être de quoi te motiver avant ? Ou on voit de suite ce dont tu es capable ? » Tyler lui sourit d'un air moqueur.
    « Va pour un verre mais plus pour éviter la piste de danse que pour la motivation d'y aller. » Accepta-t-il en traînant Josh par la main. Il se fraya un passage jusqu'au bar, attrapant deux verres de punch n'attendant qu'à être bu. Il en tendit un à Josh avant de finalement poser son regard sur la scène, un groupe d'élèves y faisaient l'animation.  Sirotant son verre, Tyler finit par poser la question qui le démangeait un peu. « Tu faisais parti du programme de musique toi aussi, pourquoi t'as refusé d'y participer ? » Tyler regretta sa question aussitôt, devinant qu'il n'y était pas pour rien dans cette histoire. Et il devina juste puisque Josh confirma ses pensées après une grande inspiration. « Je ne suis jamais à mon maximum quand tu ne joues pas avec toi. Alors monter sur scène sans toi ? Non, ce n'était juste pas possible... » Avoua-t-il d'un air un peu triste. Tyler lui adressa un regard désolé alors qu'il portait de nouveau son verre à ses lèvres. Il posa les yeux de nouveau sur la scène, hésitant à le forcer à y aller maintenant qu'il était là, il crevait d'envie de le voir de nouveau se déchaîner sur les caisses, lui qui n'avait pu toucher un instrument pendant un mois entier, ça lui manquait. Il n'avait pas pu s'inscrire lui même, ne faisant pas parti de l'option musique.  « Mais tu es là maintenant... » Tyler sursauta un peu, sortant de ses pensées pour regarder de nouveau Josh qui finissait déjà son verre. Il finit le sien d'une traite pour se donner du courage sachant déjà ce que Josh lui proposerait. « Qu'en dis-tu mon Ty... Et si on leur volait la vedette ? Et qu'on mettait un peu d'ambiance à ce bal de promo... » La gorge de Tyler se serra un peu, il n'avait pas franchement l'habitude de se mettre en avant. Mais il accepta, attrapant sa main, pour le suivre jusqu'à la scène. « Qu'est ce que tu me fais pas faire... » Lâcha-t-il dans un soupir, alors qu'il venait enfin à bout de la foule pour se retrouver au bord de la scène. Mais il lui faisait confiance, tant qu'il était là il irait bien, et puis jouer lui avait terriblement manqué, pourquoi refuser cette opportunité qui se présentait ? Josh laissa échapper un sourire, avant de l'attirer à lui pour lui accorder un bref baiser et de le guider un peu plus loin pour faire signe aux autres membres du club de musique. L'un deux vint les rejoindre et Josh ne perdit pas son culot alors que Tyler commençait à trouver la foule de plus en grande. « Vous nous laissez la scène ? Vous avez vu votre moment, la place à nous maintenant ! » Sourit-il sans lui lâcher la main, et heureusement puisqu'il n'était pas aussi confiant que le batteur. Ce n'est pas pour autant qu'il fuya le regard du camarade de Josh lorsqu'il commença à l'observer, au contraire il le soutenu sans broncher, focalisant ses pensées sur son clavier. Le type se désintéressa donc de lui avant de retourner à Josh.  « T'avais dit que tu jouais pas ce soir... Faudrait savoir. » Lui reprocha-t-il faisant lever les yeux au ciel à Josh, Tyler le regarda faire d'un air amusé. « Et je change souvent d'avis. Comme ça vous faites une pause, le punch est délicieux. Allez vous faites pas prier ! » Insista-t-il, faisant baisser les armes à l’intéressé une bonne fois pour toute. Ils annoncèrent leur pause et la présence des deux garçons pour la suite. Tyler grimpa sur la scène sans lâcher la main de Josh, mais celle ci s'échappa alors que son propriétaire s'installait derrière son joujou favori. Les yeux de Tyler restaient fixés sur tous ceux qui le dévisageait, toutes ces paires d'yeux posées sur lui, ça le pesait, lui donnait la sensation d'étouffer. Ce furent les tressautements du charley derrière lui qui le firent sortir de sa paralysie. Il se retourna aussitôt et adressa un sourire à Josh, ses doigts vinrent finalement se poser sur les touches du piano, donnant le ton, et déjà Josh le suivait sans la moindre hésitation. « He stays home from work this time. He never really told his wife. He never really told a lie but this time he decides that it's alright. It's alright. » Il avait oublié tous ces gens, ne s’intéressant qu'aux sons qu'ils produisaient, juste eux deux. Ses yeux ne quittèrent presque jamais Josh, et très vite il retrouva ses bonnes vieilles habitudes comme s'il n'y avait qu'eux, et ce n'était pas entièrement faux. Puisque ce ne fut qu'une fois les dernières notes jouées sur son clavier qu'il osa reposer les yeux sur ceux qu'il leur faisait face. La foule devant lui semblait enjouée et Tyler esquissa un sourire ravi avant de se tourner vers Josh qui lui adressa un haussement de sourcil, amusé. Et ce fut bien plus confiant que Tyler reposa les mains sur les noires et les blanches. Les chansons se suivirent sans que Tyler ne puisse s'en lasser, jouer avec Josh lui avait manqué, et ils enchaînaient avec une facilité déconcertante pour une improvisation. Les anciens camarades de Josh étaient déjà revenus mais leur avaient laissé la scène plus longtemps avec plaisir. Tyler s'éclatait là où il était et il n'était pas le seul. Ils finirent sur une drum battle, Tyler non peu fier de se voir confier un bout de joujou de Josh, avant de tirer leur révérence. Son coeur battait à tout rompre alors que Josh vint l'embrasser, il serra un peu plus fort contre les siennes, snas vouloir les quitter, mais Josh s'en détacha. « Faudra aussi qu'on remette ça... » Tyler lui sourit en hochant la tête pour approuver. Il se laissa entraîner à la suite de Josh qui l'entraînait déjà par la main pour quitter la scène. Josh adressa un sourire à ses anciens partenaires de musique. « Elle est toute à vous, merci de nous avoir laissé jouer ! » Leur lança-t-il avant d'entraîner Tyler derrière lui pour se mêler à la foule qui diminuait petit à petit il atteignirent rapidement la sortie pour atteindre l'extérieur. Josh s'arrêta pour lui faire face alors que l'air frais de la nuit ramenait Tyler à l'amer réalité. Il fallait qu'il rentre. « Ça faisait du bien... Maintenant on rentre ? » Tyler comprit où il voulait en venir rien que par l'utilisation de ce pronom personnel. il le voulait, mais la peur le dévorait de nouveau tout entier. Ses pensées s'entrechoquant, il se réfugia dans les bras de Josh comme pour y trouver plus de sérénité. Il n'avait pas envie de retourner d'où il venait, il voulait accepter. Et laisser ta mère derrière, ce n'est pas pour rien que tu es rentré mon lapin. Tyler se crispa à cette voix, voilà qu'il réapparaissait, toujours là pour influencer ses choix. Mais cela faisait déjà des années qu'il la combattait, cédant parfois à ses influences dans ses moments de faiblesses, mais Josh était là. Il y arrivait toujours mieux quand c'était le cas, alors il hocha de la tête le nez toujours cacher dans le tee-shirt de Josh. « On rentre à la maison. » Josh releva le visage de Tyler vers le sien pour venir l'embrasser, apparemment satisfait de ce choix, rien n'en était vraiment étonnant, mais Tyler en apprécia pas moins sa récompense. « Merci mon Ty. En plus, ton oreiller a perdu ton odeur… » Il lui adressa un clin d'oeil, embrassant furtivement ses lèvres à plusieurs reprises, Tyler ne pouvant s'empêcher de sourire alors qu'ils commençaient à marcher, main dans la main en direction de chez Josh. « Mais c'est toi qui feras le matelas cette nuit. » Sourit-il comme pour instaurer une condition. Entendre le rire de Josh lui fit un bien fou, et il n’avait apparemment pas fini de lui en faire vu la réponse à laquelle il eut le droit dans un clin d’œil. « Pour ça, il faudra déjà que je te laisse dormir Ty... » Ce fut au tour de Tyler de lâcher un rire, il n’était ni nerveux, ni moqueur, disons plutôt impatient. Tyler ne lâcha pas sa main du trajet, et ce fut chacun avec un grand sourire sur les lèvres qu’ils passèrent le seuil de la porte. Tyler avait un petit peu appréhendé la réaction des parents de Josh, ils étaient loin d’être des parents comme ceux qu’avait connu Tyler, mais il était conscient d’avoir blessé leur fils et si lui-même s’en voulait déjà tant pourquoi eux lui pardonneraient-ils ? Mais retrouver cette maison, son atmosphère apaisante, celle où on ne lui avait rien demandé d’autre que de sourire, la retrouver lui retira les nombreuses questions qui tournaient en boucle dans sa tête, jusqu’à disparaître complètement au moment où la mère de Josh le serra dans ses bras. Il répondit à l’étreinte comme s’il s’agissait de sa propre mère, il avait longtemps envié Josh pour ça. Mais ne disait-on pas que ne choisissait pas sa famille ? Pour Tyler ce n’était pas vraiment vrai, elle ne s’arrêtait tout simplement pas au lien de sang, et jamais il n’aurait cru être autant dans le vrai à cet instant. La discussion passa très vite sur leur première journée de cours pour atterrir sur des sujets comme la nourriture et donc décider ce qui était meilleur entre les Oreos et les Reese’s ou encore devant quel film la soirée se terminerait. Ils finirent donc par fuir le film français que la femme de la maison avait choisi puisque aucun des deux ne semblait vouloir se mettre d’accord et parce qu’elle savait parfaitement qu’ils ne resteraient pas jusqu’à la fin. Ils lui avaient donné raison.

    | It's carthartic. /

    Tyler s’était débarrassé de son T-shirt, il s’était toujours senti plus à l’aise sans, bien qu’il évitait en public vu le nombre important de marques dont son corps était couvert. Seulement, il ne pouvait pas rester éternellement vêtu du même T-shirt toute sa vie, et il l’avait toujours fait par habitude au moment de se jeter dans son lit après manger. Il se rendit compte que ce n’était pas son lit mais celui de Josh et que celui-ci se trouvait dans la même pièce à ce même moment bien après l’atterrissage. Il espérait simplement que Josh ne s’arrêterait pas dessus trop longtemps et se redressa en tailleur sur le matelas pour observer, le temps d’une seconde, son Spooky qui lui avait tant manqué. Ce dernier s’approcha de lui, se déchaussant, pour s’installer à genoux devant lui, Tyler peinait à ne pas trop le dévorer des yeux, les courbes de ses lèvres lui faisaient pourtant terriblement envie. Il ne bougea pas lorsque sa main vint caresser sa joue, se laissant simplement faire tout en étant dévorer par l’impatience de pouvoir de nouveau goûter ses lèvres. Il finit par mettre fin à son supplice, l’embrassant de façon tendre mais trop courte. « Putain, qu’est-ce que tu m’as manqué… » Un sourire se dessina discrètement sur le visage de Tyler. « A moi aussi, beaucoup trop. » Déclara-t-il. Ce genre de réponse faisait peut être niaise, il s’en fichait, il ne se serait jamais douter que quelqu’un puisse lui manquer autant dans sa vie, que son absence puisse le détruire à ce point, qu’une personne puisse envahir autant ses pensées, son quotidien. Il rencontra de nouveau ses lèvres, avec plus d’ardeur, plus passionnément alors que ses bras s’accrochaient autour de son cou. Son coeur battait la chamade, il avait cru l'avoir perdu hier encore et voilà qu'il était de nouveau là, dans ses bras. Il l'attira encore un peu plus à lui, une main s'étant décidé à redécouvrir son torse sous son t-shirt, et mordillant sa lèvre inférieur pour lui rappeler ses avances d'il y a quelques heures. « Ça t’amuse de me torturer hein… » Tyler laissa échapper un doux rire sans détacher son regard du sien. Oh que oui, il aimait voir cette lueur envieuse dans son regard, lueur qui était déjà là. « C’est toi qu’à commencer je te signale. » Lui murmura Tyler alors qu’il l’observait enlever son T-shirt, le laissant profiter de la vue. Ce ne fut que l’affaire d’une seconde puisque Tyler atterrissait déjà sur le dos, prisonnier entre le matelas et le batteur. Ce dernier vint lier ses lèvres aux siennes, mordant cette même lèvre qui l’avait nargué la seconde auparavant, mais Tyler n’en prenait pas moins de plaisir. Le contact du corps de Josh contre le sien était divin, lui qui en avait tant rêvé, ces derniers jours, ces dernières semaines. La caresse des lèvres de Josh, la chaleur qui prenait ses reins, ses doigts traçant des arabesques dans le bas du dos de son tortionnaire, le frisson qui lui secouait l’échine alors qu’il pouvait sentir ses lèvres jouer avec la peau de son cou. « Eh. » Protesta Tyler en sachant parfaitement ce qu’il était en train de faire. « Ça se mérite ce genre de chose… » Dit-il, alors qu’il pressait sa main dans le creux de ses reins pour se serrer un peu plus contre lui tandis que l’autre l’incitait à ramener son visage à hauteur du sien. Josh se laissa conduire, et Tyler pu voir un sourire sur le visage de celui qui lui faisait face alors qu’il répliquait déjà. « Je ferai dire à monsieur, que je l’ai assez sagement attendu pendant un mois, alors j’ai bien le droit de laisser ma marque sur mon Ty. Na. » L’intéressé haussa des sourcils, certes, c’était un argument qui se tenait, créant donc une fausse moue boudeuse à ce très cher Tyler qui n’avait plus rien à redire, pour une fois. Bien heureusement que t’as attendu sagement, manquerais plus que ça naméoh. Pensa-t-il tout de même en silence. Il l’observa d’un regard perçant, dont toute la crédibilité s’était envolée au même moment qu’un sourire qu’il n’avait pas pu retenir naquit sur ses lèvres. Josh s’était appuyé sur un coude et l’observait, en laissant à l’autre une vague impression d’être passé au rayon laser. Les doigts de Tyler s’étaient perdu dans les cheveux de Josh, il n’aimait pas cette couleur foncée, il les avait toujours préféré colorés, bien que ça ne le rendait pas moins beau, cela faisait partie de sa personnalité. Tyler sentit un doigt parcourir son torse, se baladant faisant des détours, lui arrachant quelques frissonnements, le forçant parfois à se contracter pour ne pas rire sous les tentatives de Josh. « Et je compte bien en laisser encore quelques-unes… » Rajouta ce dernier tandis que son regard s’était relevé vers Tyler. Nouvel haussement de sourcils, provocateur, les yeux de Tyler le dévisageait, le défiant d’essayer tout en crevant d’envie qu’il lui montre comment il compterait s’y prendre. Josh l’embrassa pour toute réponse, alors qu’il pouvait sentir son jean se desserrer autour de sa taille sous la main habile de Josh. Tyler ondula lentement ses hanches  pour l’inciter à continuer, ou se dépêcher, il ne savait plus trop, alors qu’il entreprenait lui aussi de mettre Josh au même niveau d’une main un peu plus fébrile, tandis que l’autre ne voulait toujours pas quitter ses cheveux. Il quitta ses lèvres un instant, mordillant le coin de sa mâchoire avant de s’attarder sur la peau de son cou. « Un partout, la balle au centre. » Finit par déclarer Tyler après avoir fait rouler la chair sous ses dents avec un plaisir non dissimulé. Il vint déposer un bref instant ses lèvres contre celle de son amoureux dans un petit sourire victorieux. « Je t’aime. » Et dans un froncement de sourcil il ajouta. « Ce qui est moins le cas de ton pantalon. » Braguette à la con. La réflexion fit rire Josh qui se cacha le visage dans le creux du coup de Tyler pour pas que ce dernier se vexe, ce qui ne fut pas vraiment le cas vu que celui-ci riait lui aussi doucement à ses propres conneries. Heureusement pour lui Josh s’occupa de se débarrasser de son jean lui-même, Tyler ne se dérangeant d’ailleurs pas pour se rincer l’œil et profiter du spectacle avant que ne vienne son tour. Et si les choses sérieuses s’apprêtaient seulement à débuter, elles furent très vite interrompues, dans la seconde qui suivie pour être précis. « Bonne nuit les garçons ! » Tyler sursauta, avant de complètement se figer. Pas très intelligent de se pétrifié alors qu’il savait parfaitement que la mère de Josh avait souvent l’excellente idée d’aller dire bonne nuit à son fils, en personne. La peur faisait faire des choses idiotes parfois. Heureusement pour eux, Josh avait de meilleurs réflexes et ils se retrouvèrent sous le doudou-couverture de Josh dans l’instant qui suivit. Frustré et énervé, Josh gueula à travers la porte tandis que Tyler se mordait à présent la lèvre pour ne pas rire. « OUAIS BONNE NUIT MAMAN ! » Silence. Les deux attendirent mais personne ne vint, et Tyler éclata de rire. Il avait eu plusieurs crampes cette nuit-là, la plus agréable restant celle d’avoir trop rit malgré le regard vexé de Josh.

    | I'm no good without you. /

    Cela faisait quatre ans que Tyler et Josh avait été de nouveau réunis et que personne n'avait réussi à les séparer de nouveau. Tyler était heureux, bien qu'il ait eu beaucoup de mal à s'acclimater à leur nouvelle ville, il lui arrivait de regretter Los Angeles, mais il s'y était fait, il était prêt à s'exiler en Alaska si cela voulait dire qu'il pouvait rester avec Josh. Et ce, même si Tyler n'aimait pas, vraiment pas, le froid. Ils avaient choisi cette ville justement parce qu'elle semblait perdue au milieu de nulle part et qu'aucune personne qui leur était indésirable ne viendrait les chercher là.  Ils avaient pris le temps pour choisir, enviant les destinations de leurs rêves, avant de revenir à la réalité. Ils avaient aussi dû chercher un boulot, grande première, mais ils ne tenaient pas, l’un comme l’autre à dépendre financièrement des parents de Josh. Ils voulaient leur indépendance, la vraie, leur petite bulle à eux deux. Tyler se revoit encore parfaitement remplir sa valise de tous ses joujous à défaut de prendre de quoi s’habiller sous le regard moqueur de Josh qui n’avait pas franchement fait mieux. Ils avaient tous deux le même ordre de priorité. Tyler avait regretté de ne pas pouvoir emmener le soleil de LA avec lui, mais Josh réussissait à le rassurer avec l’argument unique qu’il avait, ce semblant de plage qui se trouvait non loin de leur destination et qu’ils pourraient certainement y aller les jours de chaleurs, même s’ils étaient peu nombreux. Il avait bien mis une année à se faire à ce temps pourri, ou du moins d’arrêter de se plaindre à son sujet. Mais l’état de Washington n’était pas réputé pour sa météo extraordinaire un point c’est tout, et il ne pouvait strictement rien y faire. Josh lui rappelait souvent, en plus du fait que c’était lui qui avait fait l’éloge de l’université de Seattle, bien que la prise en compte de la partie percussion avait été l’argument le plus valable aux yeux du batteur. L’internat y était fantastique, et pas trop cher, heureusement qu’il y avait papa et maman Josh et papy et mamy Tyler pour les frais scolaire où ils auraient vite fini par vivre dans un carton. Carton suffisamment grand pour la batterie de Josh évidemment, il ne fallait pas déconner, laisser tomber leur instruments n’étaient pas une option, d’autant plus lorsqu’ils ont commencé à devenir leur gagne-pain en plus de leur job respectif. Ils avaient en effet fini par s’incruster dans quelques bars de Seattle, et même parfois en première partie de certains concerts, ce n’était pas gracieusement payé mais c’était loin d’être leur but premier quand ils montaient sur scène.

    Trois ans que Tyler s’était habitué à se prendre la pluie sur le coin du nez quand ils rentraient pour le week-end et qu’il commençait à éloigner l’idée que son père puisse revenir à la charge, qu’il tiendrait sa promesse, celle de lui faire regretter sa nouvelle tentative de fuite. La peur lui avait serré l’estomac plus d’une fois les premiers mois de leur arrivée dans l’état de Washington. Voyant son père partout, se cachant du regard des autres, pour finalement reprendre toujours un peu plus confiance en remarquant qu’il ne risquait plus rien, qu’il allait bien et que Josh était là. Les cauchemars avaient diminués, et leurs études se poursuivaient avec facilité, bien qu’il arrivait parfois que l’ennui les prenne, là dans le fond de l’amphithéâtre, pendant un cours un peu trop monotone. Tyler rattrapait souvent ses nuits pendant ce genre de cours cette année-là, cédant aux papouilles de Josh quand ses mains n’étaient pas trop occupées à tapoter la table en rythme ou simplement en train d’essayer de suivre vu qu’ils risquaient de se retrouver sans aucunes notes de cours pour les révisions à venir. Deux ans que tout se passait pour le mieux, que les cauchemars se faisaient rares, que Josh et Tyler continuaient de vivre leur idylle sans se soucier du reste du monde. Que le pianiste reprenait peu à peu des nouvelles de sa mère, lentement, sans lui parler directement, cette crainte d’être retrouvé et enfermé de nouveau le possédant toujours. Il n’en avait pas parlé à Josh, il ne voulait pas qu’il s’inquiète, il ne voulait pas qu’il sache qu’elle était la raison de la réapparition de ses peurs, et de cette culpabilité. Il s’en voulait de l’avoir laissé derrière, il l’avait abandonné pour son bonheur personnel, l’avait laissé aux mains de son père alors qu’elle était au plus mal, et son père était l’auteur de ce mal. Mais ses grands-parents n’avaient eu cesse de lui répéter qu’elle allait mieux, qu’elle était remise, il peinait à y croire, les dernière images qu’il avait d’elle lui revenant à chaque fois en pleine figure. Un an que sa mère lui avait envoyé cette lettre, ce premier et dernier courrier de sa part, unique page où elle exprimait à quel point elle l’aimait, à quel point il lui manquait, mais aussi sa fierté, et culpabilité de ne pas avoir su le protéger, et s la lettre avait déjà été marqué par quelques gouttes d’eau salée, les larmes de Milo étaient venues s’y mêler alors qu’à la fin de celle-ci elle le suppliait de venir la voir de nouveau. Un an que les cauchemars étaient réapparus mais que Tyler s’efforçait d’étouffer, tout disparaissait toujours au petit matin, dans un éclair de couleur rose, dans ce doux baiser matinal, cette caresse sur la joue, ce sourire qui le faisait tant craqué, son Spooky tout entier était son meilleur remède, alors il avait répondu à cette lettre, refusant l’invitation de sa mère malgré cette pointe au cœur que lui avait coûté l’écriture de ces mots. Il l’aimait, elle lui manquait aussi mais il s’était donné tant de mal avec Josh pour obtenir ce qu’ils avaient aujourd’hui qu’il ne pouvait se résoudre à céder une fois de plus au risque de le perdre de nouveau.

    Quatre ans qu’ils étaient rien que tous les deux, que malgré ces quelques frayeurs, et ces journées pluvieuses, Tyler  nageait en plein bonheur, et ce n’était rien à tout ce qu’ils leur restaient à vivre, ensemble, Tyler le voulait plus que tout. Quatre années où il goûtait doucement à ce qu’était la liberté. Quatre années de bonheur à l’état brut, ou toutes craintes auraient dû disparaître, mais ce silhouette floue et cette voix rauque était toujours là.

       
    Afterglow

    Ambre Masen
    Hybride

    Ambre Masen

    En bref

    Je suis en ville depuis le : 02/04/2015 J'ai aujourd'hui : 97 ans mais j'en paraît seulement : 18 Je vis à : Forks avec : personne Je suis actuellement : en couple Je suis un(e) : Hybride un mélange de : Vampire / Loup et j'ai le don de : rendre humain les créatures surnaturelles On me confond souvent avec : Mélanie Iglésias Les gens savent que je suis : etudiante en histoire. Je dois mon avatar à : Dooul et mon pseudo sur internet est : Eyota
    Mes messages sont aux nombres de : 1509
    Mes dollars sont aux nombres de : 4426
    My story : He's the love of my life. Tyjo Tumblr_m0ac7aOjKk1qjuvtn
    I'm evil, baby!

    My relationships :
    Spoiler:

    RP en cours :
    Spoiler:

    L'accro au codage

    Coucou,

    Je te souhaite la bienvenue. Dit donc c'est un arrivage de testostérone.
    Si tu as des questions surtout n'hésite pas à prendre contact avec un membre du staff.
    Nous sommes à ta disposition.
    J'ai hate d'en savoir plus sur ton personnage.

    Kisouille
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    Merci Ambre. :25:

    Je ne pouvais pas venir sans traîner mon Spooky derrière moi. He's the love of my life. Tyjo 4247580033 D'ailleurs pour info, on habite ensemble pour sûrement les 3 prochaines semaines à venir, peut être plus, peut être moins, mais tout ça pour dire que c'est normal si la même adresse IP s'affiche pour nos comptes. He's the love of my life. Tyjo 1127188101

    C-ya ~
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    RAAAAH ! MAIS OMG ! MAIS OMG !!
    Je t'avais laissé un message pourtant ! Je ne comprends rien. He's the love of my life. Tyjo 508169341 He's the love of my life. Tyjo 508169341 He's the love of my life. Tyjo 508169341 He's the love of my life. Tyjo 508169341 He's the love of my life. Tyjo 508169341 He's the love of my life. Tyjo 761912473
    Pardon, pardon... He's the love of my life. Tyjo 761912473
    Sinon ! Bienvenue ! He's the love of my life. Tyjo 4264233296
    J'aime déjà beaucoup le début de ton histoire, j'ai hâte de voir la suite. :3
    Comme dis Ambre, si il y'a un problème n'hésites pas. :3
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    Ahah. Ne t'en fais pas, tu es toute pardonnée. He's the love of my life. Tyjo 1127188101

    Merci à toi, et ne t'en fait pas, la suite arrive bientôt.

    Et je n'hésiterais pas, merci encore !
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    En bref


    Bienvenue parmi nous ! C'est super chouette de vous voir débarquer parmi nos petites bestioles toutes mignonnes !

    Comme dit chez Josh, j'ai hâte de lire la suite, c'est super cool votre histoire ** Et j'ai hâte de vous croiser au détour d'une rue ! =*
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    *pas du tout rassuré pour la rencontre au détour d'une rue, mais pour ce qu'il s'agit de se voir dans un contexte un peu plus normal y a pas de sushi*

    En tout cas merci de ton messages et tes compliments. :25:
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    Congrats


    J'ai l'honneur de t'annoncer que ta fiche est VALIDÉE !!!

    Le reste du forum s'ouvre désormais à toi !
    Tu peux donc le découvrir tranquillement, mais avant tout n'oublie pas ces quelques points :
    - Il te faut recenser ton avatar pour qu'il ne te soit pas piqué : WWW
    - Tu peux dès à présent aller créer tes fiches de liens et de sujets et aller voir celles des autres membres ! Il te faudra les recenser ICI. Tu dispose d'un délai d'UNE semaine pour les faire !
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    - Si tu es vampire tu peux avoir un don ! Pour prévenir les membres de ce dont tu es capable, n'oublie pas d'aller le recenser : ICI
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    N'hésite surtout pas à aller jeter un coup d’œil aux fiches des autres membres pour avoir rapidement des liens et peut-être même des RP's !
    Si tu rencontres le moindre souci les admins sont et seront toujours à ta disposition !

    A très bientôt sur le forum ! Profite bien !

    ∞ Un petit mot de l'admin :
    J'ai adoré ta fiche et ton écriture, la façon dont tu envisages et construis ton personnage. C'est avec grand-plaisir que je te valide, et j'ai hâte de te voir dans le reste du forum ! ♥


    © Dakota & A-Lice

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