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En bref
Bienvenue à Forks ! [One Shot]
Ven 21 Sep - 1:03Kara Watson
Bienvenue à Forks L ’avion en provenance de Paris entrait dans l’aéroport de Forks. Et après une douzaine d’heures à survoler l’océan Atlantique et une partie de l’Amérique, Kara ne fut pas mécontente d’arriver. Elle ne savait pas où elle se rendait. Tout ce qu’on lui avait dit, c’était que son voyage se limitait dans la petite ville pluvieuse de l’Amérique. Toujours affectée par le sort que lui avaient réservés ses parents, elle se sentit plus seule que jamais. Aaron s’était joué d’elle et sa meilleure amie ne lui avait plus adressée la parole depuis la fameuse soirée de fin d’année. En seulement un mois, toute sa vie avait basculée. A seize ans, la jeune femme dû tout quitter pour se reconstruire. Vivre loin de la honte de ses parents envers elle. Aucun d’eux ne s’étaient pris la peine de comprendre leur fille, mais ça lui était bien égal. Leur relation avait pris une tournure bien avant les derniers problèmes qu’elle vivait.
Plusieurs mois après son admission au lycée, la jeune Kara s’était soudainement transformée en une jeune étudiante rebelle. Mais pour elle, l’âge et son développement corporel en étaient tous deux les raisons probables à ce changement. Elle avait ça dans le sang, selon son père. Elle ne pouvait donc y échapper. Puis, les garçons ont commencé à lui courir, à la draguer, comme tout étudiant cherchant à se faire remarquer quand une fille leur plaît. Cette sensation, Kara la connaissait parfaitement. Seulement, ce que les garçons de son lycée ne savaient pas, c’était que Kara était liée à une tradition : pas de sexe avant le mariage. Mais il était impossible pour elle de résister à cette tradition quand elle vit pour la première fois, Aaron, le père de son enfant à naître. Tout s’était si vite déroulé. Pourtant, elle résistait bien assez longtemps au charme de cet étudiant sans perdition. Mais l’inattendu se passa lors d’une soirée, une simple fête de fin d’année.
Kara descendit de l’avion et repensa à ses dernières semaines difficiles. Sa première pensée se tourna principalement sur ses parents. Ils lui manquaient affreusement. Leurs bons conseils sur la jeune femme qu’elle deviendrait, c’en était fini. Puis, elle repensa à cette soirée, celle pour qui sa vie tourna au drame. Elle ne pouvait s’empêcher de détester Aaron pour l’avoir certainement droguée dans le seul but de coucher avec elle. Mais c’était le passé, dorénavant, et elle devait passer à autre chose, se reconstruire pour l’arrivée prochaine de son bébé.
Un bagage dans chaque main, après avoir récupéré ses affaires, l’adolescente quitta l’aéroport sous une pluie battante. Trempée de la tête au pied, Kara attendit qu’un taxi s’approche assez pour lui faire signe. Et quand elle en vit un, l’homme qui attendait également un taxi, monta le premier dans la voiture et lui refusa l’accès. Lasse, elle reprit en main ses bagages et marcha jusqu’au motel le plus proche de l’aéroport. Elle demanda à un agent de sécurité l’adresse du plus proche et quand il lui indiqua, elle s’y rendit sous la pluie. Et pendant près d’une trentaine de minutes, elle avança lentement sous la rafale de vent qui venait de monter en puissance.
Lorsqu’elle arriva enfin à destination, elle sonna à l’accueil. La responsable du motel la laissa entrer sans prendre la peine de lui demander ses papiers et lui trouva une chambre. Kara, tremblant de froid et de frayeur, suivit la femme sans dire un mot. Et à la première vue, le bâtiment semblait dater du début du vingtième siècle. Des cris qui provenaient d’une des chambres d’à côté de l’endroit où elles passèrent, interrompit la démarche progressive de Kara. La jeune femme l’assura que tout était normal. Puis, le moment tant attendu que Kara voulait plus que tout, se trouvait devant elle : la porte de sa chambre. Elle fit mine d’être à l’aise, mais quand elle se retrouva seule dans sa petite chambre toute miteuse, elle ferma la porte à double tour. Et sans prendre la peine de se poser, elle se rendit dans la salle de bain et se déshabilla. L’intérieur de la pièce était aussi froid qu’un congélateur. Des frissons apparurent aussitôt son haut retiré. Puis, quand l’eau fut assez chaude, elle monta dedans et se reposa. Elle y resta quasiment une bonne demi-heure. Puis, quand elle eut fini de se rincer, elle rejoignit la pièce principale et se coucha.
Le lendemain matin, le ciel était toujours d’un gris foncé et la pluie diluvienne continuait de s’abattre en ville. Kara, penchée sur un livre, resta toute la matinée dans sa chambre, à l’abri des intempéries. Et quand la pluie cessa de tomber aux alentours de midi, elle profita de cette pause pour sortir prendre l’air et s’acclimater à la vie de Forks. Il lui fallait également un travail, alors, elle saisit sa chance en postulant à de nombreux postes à pourvoir. Et tandis qu’elle était en chemin pour l’office du tourisme, un groupe d’hommes, probablement plus âgés qu’elle, l’interpellèrent de l’autre côté de la rue. Elle ne prit pas la peine de leur rendre la pareille.
- Salut, ma jolie ! dit l’un d’eux. T’es trop bandante !
Kara grogna à la vulgarité de la racaille. Elle poursuivit sa route. Mais leur sifflement et leur propos agaçait la jeune femme.
- Allez, tu peux répondre, quand même ! insista le même homme.
- T’as un numéro ? demanda un autre. On peut se retrouver ce soir, si tu veux !
Lassée de les entendre, elle leur lança un regard noir et dit à haute voix :
- Pauvres mecs, dit-elle soudainement.
Puis, elle emprunta un autre chemin qui la séparait de ces individus et s’empressa de quitter ce quartier plutôt sinistre.
Trois quarts d’heure après être sortie de l’office du tourisme, Kara prit la direction du motel, un plan de la ville et quelques autres brochures en mains. Mais à son retour, l’orage retentit et la pluie commença à tomber. Malgré le mauvais temps, elle contourna le quartier sinistre, préférant emprunter la grande avenue. Cependant, la bande se trouvait sur les lieux, en train d’accoster une fillette. Elle s’avança vers eux et libéra la petite de leurs griffes.
- Laissez cette petite fille tranquille, rugit-elle en la prenant par les épaules. Vous n’avez donc rien d’autre à foutre de votre vie, plutôt que d’embêter une fillette en pleine rue ? Elle s’adressa à la petite. Rentre chez toi, maintenant, ma chérie ! lui suggéra t-elle.
La petite fille s’éclipsa en courant et ne se retourna pas. Dans le même temps, Kara les abandonna pour reprendre le cours de sa vie. Mais l’un des hommes, la rejoignit et se plaça devant elle.
- C’est quoi ton problème ? lui demanda t-elle. Va rejoindre tes potes et laisse-moi tranquille, maintenant !
- T’es qui toi, pour me donner des ordres, sérieux, rétorqua t-il sur un ton agressif. Tu n’as pas l’air de comprendre qu’ici, c’est ma zone. Pas la tienne. Je fais ce que je veux et quand je veux.
- Et bien, bon vent ! répondit-elle seulement. Maintenant, laisse-moi partir, tu seras fort aimable.
- Ecoute-moi bien, sale pute, la menaça t-il en lui saisissant les deux bras. Tu me dis pas ce que je dois faire, compris ? Ce n’est pas une traînée comme toi qui va me dicter mes principes. Je te crache à la gueule quand je veux. Je peux faire de toi ma pute, en un seul claquement de doigt. Alors ne viens pas me faire chier… Putain !
- Je n’ai pas peur d’un connard, comme toi ! réagit-elle sans réfléchir. T’es qu’un pauvre minable qui cherche à se faire remarquer. Mais tu sais quoi ? Je m’en balance de toi et de tes amis tordus. Allez tous crever !
Elle rejeta le bras de son assaillant et tourna les talons. Elle passa devant les autres qui la dévisagèrent du regard. Puis, elle emprunta une ruelle. Elle ne se sentit pas à l’aise dans cette ville. Tout paraissait étrange. Sa rencontre avec cette bande, en était une preuve. Mais ce qui lui parut tout aussi bizarre, c’était le bruit qui provenait d’une chambre voisine du motel.
Le soir suivant, le temps se gâtait. Les intempéries de cette ville semblaient si fréquentes que c’en était d’une grande tristesse ; elle passa la plupart de son temps enfermée dans cette petite pièce, privée de toute sortie touristique. Peut-être était-elle arrivée à une mauvaise période ? Mais ce soir-là, elle se coucha très tôt, avec l’espoir que le lendemain soit un meilleur jour.
Quand elle se réveilla le lendemain matin, le soleil était de sortie. Elle ne tarda pas à se préparer pour profiter pleinement de ce temps radieux qui se présentait à elle. L’objectif du jour : trouver un emploi pour un meilleur logement. C’est alors qu’elle erra toute la journée dans les rues de à la recherche d’un emploi. Par chance, elle tomba sur une annonce qui recherchait une serveuse dans un Café/Restaurant. Elle entra à l’intérieur du bâtiment, non loin de l’endroit où, la veille, elle s’était confrontée à cette bande de malfaiteur. Elle se présenta au comptoir et quand le patron la vit, il la prit pour un essai et la fit commencer. Elle passa toute la journée à servir. A la fermeture du Café, le patron la prit à part et l’engagea.
Lorsque le nettoyage des locaux fut terminé, Kara sortit par la porte de derrière complètement épuisée. Il lui restait quelques minutes de marche avant d’arriver au motel. Mais à quelques mètres du Café, un véhicule, les phares de route allumés, était garé, prêt à partir. Une voix d’homme assez grave l’interpella :
- Besoin d’un taxi, mademoiselle ? lui demanda t-il en s’approchant d’elle, une cigarette à la bouche.
- Je vous remercie, mais je vais plutôt rentrer à pied, se méfia t-elle tout en restant polie. C’est gentil à vous.
- N’ayez aucune crainte, lui assura t-il. Je suis en service. Je m’accorde juste une petite pause.
- Je n’ai pas le permis, mais chez moi, en France, dès qu’une voiture est à l’arrêt pendant plus de trente secondes, il faut arrêter le moteur, lui dit-elle avec ironie. C'est pour éviter toute pollution.
- Baliverne ! Allez, montez donc, je vous ramène chez vous.
- Je vous assure que je préfère marcher. C’est vrai.
- Une si jolie fille comme toi, ne devrait pas traîner seule dans les rues, à cette heure-ci, tu sais ?
- Je dois m’en aller, maintenant ! Bonne soirée, monsieur !
Au même instant, l’orage retentit et une pluie diluvienne s’abattit de nouveau. L’homme monta dans sa voiture, tandis que Kara se mit à courir. La voiture passa juste à côté d’elle et l’inconnu insista pour qu’elle monte. Sans dire quoi que ce soit, elle accepta ce geste. Pourtant, quand elle fut à l’intérieur, la méfiance fut son alliée. Kara était montée pour la première fois dans la voiture d’un inconnu. La main sur la poignée, prête à s’en saisir en cas de force majeure, elle jeta des regards méfiants à l’homme. Puis, quand celui-ci, commença à passer sa main sur les cuisses de l’adolescente, celle-ci se contracta, ne sachant pas quoi faire pour se libérer.
Elle resta paralysée, espérant qu’il daigne à retirer sa main. Mais, l’inconnu ne semblait pas le voir de cet œil. C’est alors qu’un clap se fit entendre : il venait de verrouiller les portières. Puis, il arrêta la voiture.
- N’aie pas peur, jeune fille, je ne vais rien te faire ! lui dit-il soudainement après un long silence. Je ne vais pas te violer. Je ne suis pas un pédophile. Je recherche juste une jeune fille comme toi pour un job. Il détourna son regard vers elle. Je t’ai observé toute la journée, dans ce Café. Et je peux te garantir que tu as du potentiel. Je peux te faire gagner beaucoup d’argent. Tellement d’argent que tu ne saurais pas quoi en faire.
Il retira sa main de la cuisse de Kara. Celle-ci, ne bougea pas et l’écouta.
- Tu as un beau visage et un putain de beau sourire. Ton physique est parfait pour ce que j’ai à t’offrir. Tu vas travailler pour moi et arrêter avec mon frère.
Son regard se posa sur le ventre de la jeune femme.
- Je vois que ton petit copain t’a engrossée, dit-il sans relâche. Vous n’avez pas perdu de temps tous les deux. Mais peu importe. Quitte ton boulot de serveuse et accepte mon offre. Fais profiter ton corps à un tas de mec qui seront prêt à payer cher pour ton physique, crois-en mon expérience…
- Vous êtes taré ! s’exclama t-elle. Vous êtes un salaud et un abruti. Si vous croyez que je vais me…
- Tais-toi, et écoute-moi ! coupa t-il. Je suis peut-être ce que tu as dit, mais ce n’est pas moi qui ait un gosse implanté dans mon ventre. Tu as besoin d’argent et tu peux en gagner avec…
Elle lui donna une gifle.
- Je ne suis pas une pute, vous entendez ? mugit-elle. Si vous voulez vous en faire, allez en trouver ailleurs. Mais moi, c’est hors de question que je me prostitue pour votre compte.
- Qui parle de prostitution ? Je te parle d'être danseuse exotique, dans un cabaret.
- Allez vous faire foutre, vous et tous les mecs qui me pourrisse l’existence. Je ne suis pas un vulgaire objet. Je n’ai que seize ans…
- Et à seize ans, tu viens de foutre ta vie en l’air avec cette chose en toi.
Elle tenta de lui donner une autre gifle sous la colère, mais l’inconnu intercepta sa main.
- Gifle-moi encore une fois et je risque d’être moins tendre avec toi… ou ton bébé ! menaça t-il sur un ton calme.
- Vous êtes un enculé de première classe…
- Peter… Mon nom est Peter.
- Peter, ou peu importe qui vous êtes… si jamais vous en prenez à mon enfant, je…
- Tu f’ras quoi ? Hum ? T’iras porter plainte ? Ce serait pas la première fois que je me ferait arrêter pour avoir engagé des filles de seize ans.
- Qu’est-ce que vous essayer de me faire comprendre ? Que je suis la seule parmi tant d’autres, c’est ça ? Vous avez tort, Peter !
- Tu as de l’arrogance en toi. J’aime beaucoup. Tu iras loin dans la vie, petite. Tu peux me croire.
- Vous êtes un vicieux interminable ! répondit Kara en tentant de s’éloigner de lui.
- Je t’offre juste l’opportunité de montrer ton joli minois et d’être payée honnêtement ! Je ne suis pas le méchant.
Kara ne dit rien. Elle resta un long moment à fixer la pluie qui tombait abondamment. Puis, elle se décontracta et dit :
- Je devrai juste danser et c’est tout ?
- Exactement. Rien de plus, répondit Peter. Et tu pourrais commencer dès ce soir, si cela te convient. Juste pour un essai. Ça ne t'engage à rien.
- Je veux bien tenter l’essai.
L’inconnu sourit et remit le moteur en marche. Il conduisit la jeune adolescente dans un quartier, non loin de l’endroit où ils se trouvaient. Il arrêta le moteur et tous deux sortirent. Kara observa les environs, et constata qu’il n’y avait rien de ressemblant à un cabaret. Mais Peter lui fit signe de se taire et de le suivre. Quand ils arrivèrent dans ce qu’il semblait être une ruelle ornée d’une porte, Kara continua de le suivre. A l’extérieur, quatre femmes d’âges mûres fumaient leur cigarette. Toutes observèrent Kara suivre Peter.
- Pauvre petite, murmura l’une d’entre elles aux trois autres. Encore une qui est tombée dans le piège de ce sale type.
Kara pénétra à l’intérieur du bâtiment. Le couloir était si étroit qu’il était presque difficile de se mettre côte à côte. Elle resta donc derrière lui. Et quand il ouvrit une porte qui donnait sur une chambre dépourvue de couleur rouge, Kara hésita.
- Ne sois pas stupide ! Entre, dit-il.
Kara l’écouta et entra à l’intérieur, tandis que Peter fouillait dans une commode. Il en sortit des tenues extrêmement très étrange. Des vêtements dont elle n’avait encore jamais porté, ni même vus.
- Enfile ça, et rejoins-moi dehors, avec les autres.
Il quitta la pièce, laissant une Kara désemparée.
Quelques minutes plus tard, Kara rejoignit Peter et les autres femmes. Puis, dans un silence, toutes les cinq suivirent Peter sans prononcer un mot. Et quand ils sortirent de la ruelle, Kara comprit aussitôt l’entourloupe. Elle venait d’être piégée. Elle n’allait pas faire un essai de danse exotique, mais de la prostitution. Elle tenta d’échapper à Peter, mais celui-ci la rattrapa et lui ordonna de rejoindre les autres et de suivre ses directives. Il lui montra un révolver caché sous son long manteau et lui fit comprendre d’un simple regard l’usage qu’il pourrait en faire.
Apeurée par la suite des événements, Kara avança doucement sur le trottoir. Elle retira sous le regard menaçant de Peter sa courte veste, qui laissa paraître une tenue en cuir. Tous les regards se tournèrent vers elle. Alors, elle tenta de cacher sa poitrine, mais Peter s’approcha d’elle et lui murmura à l’oreille :
- Cesse de me pourrir l’existence, veux-tu ? Et tu vas me faire l’honneur de rendre ses hommes heureux… tous autant qu’ils sont.
Il se décala, puis se pencha de nouveau :
- Sache que je te tiens, désormais. Ta vie est entre moi et mon flingue. Alors, cesse de faire l’enfant et donne-leur entière satisfaction ! Tu es ma pute, dorénavant.
- T’es qu’une pourriture ! répondit Kara, des larmes coulantes le long de son visage.
- Messieurs ! annonça Peter avec satisfaction. Voici pour vous, une proie fraîchement capturée ! Une jeune demoiselle âgée seulement de seize ans… Oui, messieurs, j’ai bien dit seize ans…, et prête à tout pour satisfaire vos besoins. Mais comme il s'agit d'une succulente nouvelle acquisition, je vous demanderais de vouloir mettre un bon prix afin que je puisse m'assurer que vous passiez un agréable moment en sa compagnie. Allons, messieurs ! Faites monter les enchères pour cette merveilleuse créature !
Sa vie dépendait désormais de Peter. Lui seul avait le pouvoir sur elle et les autres femmes. Le monde était injuste. Comment un homme pouvait traiter les femmes de cette façon ? Comment arrivait-il à dormir la nuit ? La vie de Kara était désormais lié à cette pourriture et à ce fléau. Sa vie dépendait du sexe, désormais...
Quelques minutes passèrent et quelques-uns des prétendants avaient offerts une grande somme d’argent pour s’approprier le droit de divertissement en la compagnie de Kara. Et quand la somme de dix-millions de dollars fut la dernière offre, un homme d’âge mûre repartit avec Kara. N’ayant nul choix que de suivre les règles de Peter, Kara l’emmena au fond d’une ruelle sans issue. Et c’est à partir de cette nuit-là que Kara, soudoyée par Peter, débuta dans la prostitution dans l’unique but : subvenir au besoin de son enfant à naître…
Plusieurs mois après son admission au lycée, la jeune Kara s’était soudainement transformée en une jeune étudiante rebelle. Mais pour elle, l’âge et son développement corporel en étaient tous deux les raisons probables à ce changement. Elle avait ça dans le sang, selon son père. Elle ne pouvait donc y échapper. Puis, les garçons ont commencé à lui courir, à la draguer, comme tout étudiant cherchant à se faire remarquer quand une fille leur plaît. Cette sensation, Kara la connaissait parfaitement. Seulement, ce que les garçons de son lycée ne savaient pas, c’était que Kara était liée à une tradition : pas de sexe avant le mariage. Mais il était impossible pour elle de résister à cette tradition quand elle vit pour la première fois, Aaron, le père de son enfant à naître. Tout s’était si vite déroulé. Pourtant, elle résistait bien assez longtemps au charme de cet étudiant sans perdition. Mais l’inattendu se passa lors d’une soirée, une simple fête de fin d’année.
Kara descendit de l’avion et repensa à ses dernières semaines difficiles. Sa première pensée se tourna principalement sur ses parents. Ils lui manquaient affreusement. Leurs bons conseils sur la jeune femme qu’elle deviendrait, c’en était fini. Puis, elle repensa à cette soirée, celle pour qui sa vie tourna au drame. Elle ne pouvait s’empêcher de détester Aaron pour l’avoir certainement droguée dans le seul but de coucher avec elle. Mais c’était le passé, dorénavant, et elle devait passer à autre chose, se reconstruire pour l’arrivée prochaine de son bébé.
Un bagage dans chaque main, après avoir récupéré ses affaires, l’adolescente quitta l’aéroport sous une pluie battante. Trempée de la tête au pied, Kara attendit qu’un taxi s’approche assez pour lui faire signe. Et quand elle en vit un, l’homme qui attendait également un taxi, monta le premier dans la voiture et lui refusa l’accès. Lasse, elle reprit en main ses bagages et marcha jusqu’au motel le plus proche de l’aéroport. Elle demanda à un agent de sécurité l’adresse du plus proche et quand il lui indiqua, elle s’y rendit sous la pluie. Et pendant près d’une trentaine de minutes, elle avança lentement sous la rafale de vent qui venait de monter en puissance.
Lorsqu’elle arriva enfin à destination, elle sonna à l’accueil. La responsable du motel la laissa entrer sans prendre la peine de lui demander ses papiers et lui trouva une chambre. Kara, tremblant de froid et de frayeur, suivit la femme sans dire un mot. Et à la première vue, le bâtiment semblait dater du début du vingtième siècle. Des cris qui provenaient d’une des chambres d’à côté de l’endroit où elles passèrent, interrompit la démarche progressive de Kara. La jeune femme l’assura que tout était normal. Puis, le moment tant attendu que Kara voulait plus que tout, se trouvait devant elle : la porte de sa chambre. Elle fit mine d’être à l’aise, mais quand elle se retrouva seule dans sa petite chambre toute miteuse, elle ferma la porte à double tour. Et sans prendre la peine de se poser, elle se rendit dans la salle de bain et se déshabilla. L’intérieur de la pièce était aussi froid qu’un congélateur. Des frissons apparurent aussitôt son haut retiré. Puis, quand l’eau fut assez chaude, elle monta dedans et se reposa. Elle y resta quasiment une bonne demi-heure. Puis, quand elle eut fini de se rincer, elle rejoignit la pièce principale et se coucha.
Le lendemain matin, le ciel était toujours d’un gris foncé et la pluie diluvienne continuait de s’abattre en ville. Kara, penchée sur un livre, resta toute la matinée dans sa chambre, à l’abri des intempéries. Et quand la pluie cessa de tomber aux alentours de midi, elle profita de cette pause pour sortir prendre l’air et s’acclimater à la vie de Forks. Il lui fallait également un travail, alors, elle saisit sa chance en postulant à de nombreux postes à pourvoir. Et tandis qu’elle était en chemin pour l’office du tourisme, un groupe d’hommes, probablement plus âgés qu’elle, l’interpellèrent de l’autre côté de la rue. Elle ne prit pas la peine de leur rendre la pareille.
- Salut, ma jolie ! dit l’un d’eux. T’es trop bandante !
Kara grogna à la vulgarité de la racaille. Elle poursuivit sa route. Mais leur sifflement et leur propos agaçait la jeune femme.
- Allez, tu peux répondre, quand même ! insista le même homme.
- T’as un numéro ? demanda un autre. On peut se retrouver ce soir, si tu veux !
Lassée de les entendre, elle leur lança un regard noir et dit à haute voix :
- Pauvres mecs, dit-elle soudainement.
Puis, elle emprunta un autre chemin qui la séparait de ces individus et s’empressa de quitter ce quartier plutôt sinistre.
Trois quarts d’heure après être sortie de l’office du tourisme, Kara prit la direction du motel, un plan de la ville et quelques autres brochures en mains. Mais à son retour, l’orage retentit et la pluie commença à tomber. Malgré le mauvais temps, elle contourna le quartier sinistre, préférant emprunter la grande avenue. Cependant, la bande se trouvait sur les lieux, en train d’accoster une fillette. Elle s’avança vers eux et libéra la petite de leurs griffes.
- Laissez cette petite fille tranquille, rugit-elle en la prenant par les épaules. Vous n’avez donc rien d’autre à foutre de votre vie, plutôt que d’embêter une fillette en pleine rue ? Elle s’adressa à la petite. Rentre chez toi, maintenant, ma chérie ! lui suggéra t-elle.
La petite fille s’éclipsa en courant et ne se retourna pas. Dans le même temps, Kara les abandonna pour reprendre le cours de sa vie. Mais l’un des hommes, la rejoignit et se plaça devant elle.
- C’est quoi ton problème ? lui demanda t-elle. Va rejoindre tes potes et laisse-moi tranquille, maintenant !
- T’es qui toi, pour me donner des ordres, sérieux, rétorqua t-il sur un ton agressif. Tu n’as pas l’air de comprendre qu’ici, c’est ma zone. Pas la tienne. Je fais ce que je veux et quand je veux.
- Et bien, bon vent ! répondit-elle seulement. Maintenant, laisse-moi partir, tu seras fort aimable.
- Ecoute-moi bien, sale pute, la menaça t-il en lui saisissant les deux bras. Tu me dis pas ce que je dois faire, compris ? Ce n’est pas une traînée comme toi qui va me dicter mes principes. Je te crache à la gueule quand je veux. Je peux faire de toi ma pute, en un seul claquement de doigt. Alors ne viens pas me faire chier… Putain !
- Je n’ai pas peur d’un connard, comme toi ! réagit-elle sans réfléchir. T’es qu’un pauvre minable qui cherche à se faire remarquer. Mais tu sais quoi ? Je m’en balance de toi et de tes amis tordus. Allez tous crever !
Elle rejeta le bras de son assaillant et tourna les talons. Elle passa devant les autres qui la dévisagèrent du regard. Puis, elle emprunta une ruelle. Elle ne se sentit pas à l’aise dans cette ville. Tout paraissait étrange. Sa rencontre avec cette bande, en était une preuve. Mais ce qui lui parut tout aussi bizarre, c’était le bruit qui provenait d’une chambre voisine du motel.
Le soir suivant, le temps se gâtait. Les intempéries de cette ville semblaient si fréquentes que c’en était d’une grande tristesse ; elle passa la plupart de son temps enfermée dans cette petite pièce, privée de toute sortie touristique. Peut-être était-elle arrivée à une mauvaise période ? Mais ce soir-là, elle se coucha très tôt, avec l’espoir que le lendemain soit un meilleur jour.
Quand elle se réveilla le lendemain matin, le soleil était de sortie. Elle ne tarda pas à se préparer pour profiter pleinement de ce temps radieux qui se présentait à elle. L’objectif du jour : trouver un emploi pour un meilleur logement. C’est alors qu’elle erra toute la journée dans les rues de à la recherche d’un emploi. Par chance, elle tomba sur une annonce qui recherchait une serveuse dans un Café/Restaurant. Elle entra à l’intérieur du bâtiment, non loin de l’endroit où, la veille, elle s’était confrontée à cette bande de malfaiteur. Elle se présenta au comptoir et quand le patron la vit, il la prit pour un essai et la fit commencer. Elle passa toute la journée à servir. A la fermeture du Café, le patron la prit à part et l’engagea.
Lorsque le nettoyage des locaux fut terminé, Kara sortit par la porte de derrière complètement épuisée. Il lui restait quelques minutes de marche avant d’arriver au motel. Mais à quelques mètres du Café, un véhicule, les phares de route allumés, était garé, prêt à partir. Une voix d’homme assez grave l’interpella :
- Besoin d’un taxi, mademoiselle ? lui demanda t-il en s’approchant d’elle, une cigarette à la bouche.
- Je vous remercie, mais je vais plutôt rentrer à pied, se méfia t-elle tout en restant polie. C’est gentil à vous.
- N’ayez aucune crainte, lui assura t-il. Je suis en service. Je m’accorde juste une petite pause.
- Je n’ai pas le permis, mais chez moi, en France, dès qu’une voiture est à l’arrêt pendant plus de trente secondes, il faut arrêter le moteur, lui dit-elle avec ironie. C'est pour éviter toute pollution.
- Baliverne ! Allez, montez donc, je vous ramène chez vous.
- Je vous assure que je préfère marcher. C’est vrai.
- Une si jolie fille comme toi, ne devrait pas traîner seule dans les rues, à cette heure-ci, tu sais ?
- Je dois m’en aller, maintenant ! Bonne soirée, monsieur !
Au même instant, l’orage retentit et une pluie diluvienne s’abattit de nouveau. L’homme monta dans sa voiture, tandis que Kara se mit à courir. La voiture passa juste à côté d’elle et l’inconnu insista pour qu’elle monte. Sans dire quoi que ce soit, elle accepta ce geste. Pourtant, quand elle fut à l’intérieur, la méfiance fut son alliée. Kara était montée pour la première fois dans la voiture d’un inconnu. La main sur la poignée, prête à s’en saisir en cas de force majeure, elle jeta des regards méfiants à l’homme. Puis, quand celui-ci, commença à passer sa main sur les cuisses de l’adolescente, celle-ci se contracta, ne sachant pas quoi faire pour se libérer.
Elle resta paralysée, espérant qu’il daigne à retirer sa main. Mais, l’inconnu ne semblait pas le voir de cet œil. C’est alors qu’un clap se fit entendre : il venait de verrouiller les portières. Puis, il arrêta la voiture.
- N’aie pas peur, jeune fille, je ne vais rien te faire ! lui dit-il soudainement après un long silence. Je ne vais pas te violer. Je ne suis pas un pédophile. Je recherche juste une jeune fille comme toi pour un job. Il détourna son regard vers elle. Je t’ai observé toute la journée, dans ce Café. Et je peux te garantir que tu as du potentiel. Je peux te faire gagner beaucoup d’argent. Tellement d’argent que tu ne saurais pas quoi en faire.
Il retira sa main de la cuisse de Kara. Celle-ci, ne bougea pas et l’écouta.
- Tu as un beau visage et un putain de beau sourire. Ton physique est parfait pour ce que j’ai à t’offrir. Tu vas travailler pour moi et arrêter avec mon frère.
Son regard se posa sur le ventre de la jeune femme.
- Je vois que ton petit copain t’a engrossée, dit-il sans relâche. Vous n’avez pas perdu de temps tous les deux. Mais peu importe. Quitte ton boulot de serveuse et accepte mon offre. Fais profiter ton corps à un tas de mec qui seront prêt à payer cher pour ton physique, crois-en mon expérience…
- Vous êtes taré ! s’exclama t-elle. Vous êtes un salaud et un abruti. Si vous croyez que je vais me…
- Tais-toi, et écoute-moi ! coupa t-il. Je suis peut-être ce que tu as dit, mais ce n’est pas moi qui ait un gosse implanté dans mon ventre. Tu as besoin d’argent et tu peux en gagner avec…
Elle lui donna une gifle.
- Je ne suis pas une pute, vous entendez ? mugit-elle. Si vous voulez vous en faire, allez en trouver ailleurs. Mais moi, c’est hors de question que je me prostitue pour votre compte.
- Qui parle de prostitution ? Je te parle d'être danseuse exotique, dans un cabaret.
- Allez vous faire foutre, vous et tous les mecs qui me pourrisse l’existence. Je ne suis pas un vulgaire objet. Je n’ai que seize ans…
- Et à seize ans, tu viens de foutre ta vie en l’air avec cette chose en toi.
Elle tenta de lui donner une autre gifle sous la colère, mais l’inconnu intercepta sa main.
- Gifle-moi encore une fois et je risque d’être moins tendre avec toi… ou ton bébé ! menaça t-il sur un ton calme.
- Vous êtes un enculé de première classe…
- Peter… Mon nom est Peter.
- Peter, ou peu importe qui vous êtes… si jamais vous en prenez à mon enfant, je…
- Tu f’ras quoi ? Hum ? T’iras porter plainte ? Ce serait pas la première fois que je me ferait arrêter pour avoir engagé des filles de seize ans.
- Qu’est-ce que vous essayer de me faire comprendre ? Que je suis la seule parmi tant d’autres, c’est ça ? Vous avez tort, Peter !
- Tu as de l’arrogance en toi. J’aime beaucoup. Tu iras loin dans la vie, petite. Tu peux me croire.
- Vous êtes un vicieux interminable ! répondit Kara en tentant de s’éloigner de lui.
- Je t’offre juste l’opportunité de montrer ton joli minois et d’être payée honnêtement ! Je ne suis pas le méchant.
Kara ne dit rien. Elle resta un long moment à fixer la pluie qui tombait abondamment. Puis, elle se décontracta et dit :
- Je devrai juste danser et c’est tout ?
- Exactement. Rien de plus, répondit Peter. Et tu pourrais commencer dès ce soir, si cela te convient. Juste pour un essai. Ça ne t'engage à rien.
- Je veux bien tenter l’essai.
L’inconnu sourit et remit le moteur en marche. Il conduisit la jeune adolescente dans un quartier, non loin de l’endroit où ils se trouvaient. Il arrêta le moteur et tous deux sortirent. Kara observa les environs, et constata qu’il n’y avait rien de ressemblant à un cabaret. Mais Peter lui fit signe de se taire et de le suivre. Quand ils arrivèrent dans ce qu’il semblait être une ruelle ornée d’une porte, Kara continua de le suivre. A l’extérieur, quatre femmes d’âges mûres fumaient leur cigarette. Toutes observèrent Kara suivre Peter.
- Pauvre petite, murmura l’une d’entre elles aux trois autres. Encore une qui est tombée dans le piège de ce sale type.
Kara pénétra à l’intérieur du bâtiment. Le couloir était si étroit qu’il était presque difficile de se mettre côte à côte. Elle resta donc derrière lui. Et quand il ouvrit une porte qui donnait sur une chambre dépourvue de couleur rouge, Kara hésita.
- Ne sois pas stupide ! Entre, dit-il.
Kara l’écouta et entra à l’intérieur, tandis que Peter fouillait dans une commode. Il en sortit des tenues extrêmement très étrange. Des vêtements dont elle n’avait encore jamais porté, ni même vus.
- Enfile ça, et rejoins-moi dehors, avec les autres.
Il quitta la pièce, laissant une Kara désemparée.
Quelques minutes plus tard, Kara rejoignit Peter et les autres femmes. Puis, dans un silence, toutes les cinq suivirent Peter sans prononcer un mot. Et quand ils sortirent de la ruelle, Kara comprit aussitôt l’entourloupe. Elle venait d’être piégée. Elle n’allait pas faire un essai de danse exotique, mais de la prostitution. Elle tenta d’échapper à Peter, mais celui-ci la rattrapa et lui ordonna de rejoindre les autres et de suivre ses directives. Il lui montra un révolver caché sous son long manteau et lui fit comprendre d’un simple regard l’usage qu’il pourrait en faire.
Apeurée par la suite des événements, Kara avança doucement sur le trottoir. Elle retira sous le regard menaçant de Peter sa courte veste, qui laissa paraître une tenue en cuir. Tous les regards se tournèrent vers elle. Alors, elle tenta de cacher sa poitrine, mais Peter s’approcha d’elle et lui murmura à l’oreille :
- Cesse de me pourrir l’existence, veux-tu ? Et tu vas me faire l’honneur de rendre ses hommes heureux… tous autant qu’ils sont.
Il se décala, puis se pencha de nouveau :
- Sache que je te tiens, désormais. Ta vie est entre moi et mon flingue. Alors, cesse de faire l’enfant et donne-leur entière satisfaction ! Tu es ma pute, dorénavant.
- T’es qu’une pourriture ! répondit Kara, des larmes coulantes le long de son visage.
- Messieurs ! annonça Peter avec satisfaction. Voici pour vous, une proie fraîchement capturée ! Une jeune demoiselle âgée seulement de seize ans… Oui, messieurs, j’ai bien dit seize ans…, et prête à tout pour satisfaire vos besoins. Mais comme il s'agit d'une succulente nouvelle acquisition, je vous demanderais de vouloir mettre un bon prix afin que je puisse m'assurer que vous passiez un agréable moment en sa compagnie. Allons, messieurs ! Faites monter les enchères pour cette merveilleuse créature !
Sa vie dépendait désormais de Peter. Lui seul avait le pouvoir sur elle et les autres femmes. Le monde était injuste. Comment un homme pouvait traiter les femmes de cette façon ? Comment arrivait-il à dormir la nuit ? La vie de Kara était désormais lié à cette pourriture et à ce fléau. Sa vie dépendait du sexe, désormais...
Quelques minutes passèrent et quelques-uns des prétendants avaient offerts une grande somme d’argent pour s’approprier le droit de divertissement en la compagnie de Kara. Et quand la somme de dix-millions de dollars fut la dernière offre, un homme d’âge mûre repartit avec Kara. N’ayant nul choix que de suivre les règles de Peter, Kara l’emmena au fond d’une ruelle sans issue. Et c’est à partir de cette nuit-là que Kara, soudoyée par Peter, débuta dans la prostitution dans l’unique but : subvenir au besoin de son enfant à naître…