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    Well, I'm a newcomer in town


    Cette histoire me prend la tête, et c'est bien peu de le dire. On dit que chaque flic a une enquête, et une seule véritable enquête dans sa carrière, qui arrive à lui offrir des cauchemars et à ne plus le faire penser qu'à ça. Le fait de ne pas dormir aide à ne pas faire de cauchemars, je dirai, mais je pense avoir lu et relu ce dossier suffisamment souvent pour le connaitre par cœur, et y voir des choses qui ne sont pas réellement là. Enfin, j'ai deux certitudes que je n'ai pour le moment pas partagé avec le reste de mon équipe, parce que la première n'est pas à partager et la seconde les ferait m'emmerder encore davantage que d'ordinaire. La première? Notre tueur en série est un vampire, de ça, j'en suis convaincu. Et un vampire sacrément dérangé quand je vois le soin qu'il prend à mettre en pièces ses victimes. La seconde? Il a une dent contre moi. Une vraie. Il suffit d'en croire les petits messages qu'il laisse à mon attention depuis quelques meurtres déjà, assez bien planqués pour que seul mon odorat développé et l'attrait du sang me les fasse trouver. Une raison suffisante pour que je n'ai pas embarqué Adé et Tom dans cette histoire. C'est ma bataille, et je refuse qu'il y ai des dégâts collatéraux. Surtout pas eux.

    Alors me voilà à Forks, après avoir expliqué mon départ à ma frangine, eu droit à un regard plein de remontrances de mon neveu, pris mes dispositions pour me loger sur place et avoir avalé un dernier diner du coté de chez moi. Et c'est devant le bureau du shérif que je gare ma voiture, une Dodge Viper grise pour laquelle j'ai eu un coup de foudre il y a plusieurs années, avant de baisser le pare soleil pour pouvoir observer mes yeux une seconde, vérifiant que mes lentilles tiennent le coup. Pas évident, avec le foutu venin qui coule jusque dans mes prunelles rouges vif du repas d'hier soir. Cela vérifié, je sors du véhicule avant de rejoindre le bureau, conscient que la première des choses à faire en arrivant est d'aller se présenter et expliquer le pourquoi du comment de ma visite au shérif local. Qui pourrait d'ailleurs très bien me refuser d'enquêter dans sa juridiction s'il le souhaitait.

    "Shérif Swan? Commissaire Evenson, de la police de Portland."

    Une discussion d'une bonne demi-heure s'en suit, pendant laquelle je doit passer près de la moitié du temps à m'expliquer sur les raisons qui me font penser que mon homme compte s'établir dans cette ville. A vrai dire, c'est davantage l'instinct et du flic et du vampire qui parle. Celui qui dit que, grillé à Portland et ses environs, le mec a tout intérêt à élargir sa zone d'action.. et l'autre qui trouve qu'un nid de vampires, même aux yeux vinaigre, fait une parfaite planque pour un malade mental tel que lui.

    Les choses mises au clair entre nos deux bureaux, je finis par ressortir à l'air libre, appréciant un instant l'éloignement de l'homme. J'ai beau me contrôler assez bien pour éviter les bains de sang publics, je dois dire que rester enfermer avec un humain, c'est toujours plus ou moins problématique. Encore heureux qu'il ne m'ait pas fait le coup de se couper avec son coupe papier... bref, c'est prenant une bouffée d'oxygène bienvenue malgré mon absence de respiration que je sens cette odeur étrange qui me fait me retourner sur moi-même pour croiser le regard d'une jeune femme. Pas des yeux de vampire, c'est certain, mais mon odorat me fait me dire que je ne suis pas le seul ici à tricher.


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    Les histoires de ma famille me prenaient la tête.  Ça aussi, c'était bien peu de le dire. Notre dernière réunion familiale – à laquelle je n'aurais vraiment pas dû assister -  m'avait beaucoup affectée. Plus qu'elle ne l'aurait dû. J'avais passé une partie de la nuit à cogiter à tout ça, incapable de fermer l'œil. Pas même la présence de mon père à mes côtés n'avait su m'apaiser. Comment oncle Emmett et oncle Jasper avaient pu faire preuve d'une pareille déloyauté envers mes tantes adorées ? Envers leur famille ?!  N'avaient-ils pas eu une once de jugement avant de commettre leurs stupides infidélités, ne serait-ce que de penser aux conséquences que cela aurait sur le reste de notre famille ? Une sanguinaire et une Volturi, qui plus est. J'avais beau retourner la question dans les sens, je n'arrivais pas à comprendre. Et c'est à moi que l'on reprochait de badiner avec un loup... Vraiment ?

    Cette réunion m'avait affecté à un tel point que j'avais ressenti le besoin, encouragée par ma mère, de me changer les idées et de me promener un peu hors des environs de notre cottage et de la villa de mes grands-parents. Oh, j'aurais certes pu me rendre du côté de la réserve et longer la rivière Quillayute le temps d'une heure ou deux, mais je n'avais pas non plus spécialement envie de voir Jacob. Ce n'était en rien contre lui… À dire vrai, non seulement ms nerfs m'auraient rendu d'humeur exécrable, mais je ne voyais plus trop clair dans mes idées. Difficile de converser dans de pareilles situations.

    J'avais l'impression que tout mon monde s'écroulait; mes assises, mes espoirs, mes certitudes, mes croyances, mes illusions. Tout s'était envolé. Tout. Larguées, mes croyances, tout comme ma confiance. À quoi et à qui croire maintenant ? J'étais empreinte de doutes, si bien que je remettais même en question les sentiments que j'éprouvais pour mon loup. Et s'il nous advenait la même chose à lui et moi ? Et Papa ? Et maman ? Et mes grands-parents ? Je ne savais définitivement plus vers qui me tourner pour écouter mes appréhensions.

    Mes pas m'avaient instinctivement mené du côté du quartier est de Forks. En ville, autrement dit. J'aimais m'y promener. Il m'arrivait d'ailleurs de m'imaginer mener une autre existence. Être humaine, aller à l'école, sortir avec des amis de mon âge, me préoccuper de trucs plus anodins que… enfin… Ce n'est pas par hasard que mon instinct m'avait guidé jusqu'ici. Mon shérif de grand-père travaillait en ville. À cette heure, j'avais peut-être des chances de l'attraper avant le lunch du midi. Je m'imaginais déjà partager un repas avec lui à ce petit restaurant où il avait l'habitude d'amener ma mère. Cette idée à elle seule me faisait un bien fou!

    C'est en m'apprêtant à entrer dans le poste de police que je le croisai, celui qui n'avait rien d'un humain. Cette odeur, je la reconnaissais. Pas tant la sienne de manière personnellement que l'odeur typique du vampire sanguinaire. Je me tournai vers lui presque aussi machinalement que ce dernier, visiblement sur mes gardes. Quand on parlait de tricher… Malin, le coup des lentilles. Que faisait-il ? Étais-je en danger ? Mon grand-père, lui, l'était-il ? L'idée de me retrouver nez à nez avec ce vampire que je ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam, donc nouveau dans la région, ne me rassurait guère. Au mieux, tante Alice aurait une vision et ma famille viendrait à ma rescousse. Au pire… Je préférais ne pas y penser.

    Que faire ? M'éloigner d'ici demeurait la meilleure idée. Grand-père Charlie attendrait, tout autant que cette délicieuse tarte aux fruits qui faisait la réputation du Carver Café. La sécurité de mon grand-père était ma priorité.


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    Alors c'est ça l'odeur d'un de ces vampires qui se disent végétariens mais saignent des animaux au rythme d'un abattoir? Pas désagréable. Quoique le truc qui me surprend aussitôt après, c'est d'entendre le sang battre dans ses veines. Donc, pas une vampire. Pourtant pas une humaine non plus. Et pas un loup. Pas que j'en ai déjà senti, mais je sais que ça pue, les loups. Enfin bref, je passerait trois heures à débattre avec moi même de ce qu'elle est plus tard, remarquant que si moi, j'ignore ce qu'elle est, elle elle sait parfaitement ce que je suis. Il n'y a qu'à sentir la peur suinter par chacun des pores de sa peau. En temps de chasse, je m'en amuserais, je prendrais même certainement grand plaisir à jouer au chat et à la souris, mais j'ai mangé avant d'arriver en ville, et j'ai encore le boulot dans la tête, de quoi m'éviter les écarts. Je lève donc une main devant moi pour lui signifier que je ne compte pas lui faire de mal.

    "Hé, j'vais pas vous manger." Puis parlant du shérif, certainement totalement inconscient de ma nature. "Lui non plus d'ailleurs."

    Je fouille dans les poches de ma veste jusqu'à mettre la main sur les clefs de ma voiture, remarquant que la jeune femme ne m'a toujours pas lâché du regard, apparemment pas convaincue de moi. Je soupire avant de fouiller dans ma poche intérieure pour en sortir mes papiers, que je lui tend ouverts, de façon à lui présenter ma plaque.

    "Silas Evenson, j'suis flic. Et là pour le boulot. Ça serait pas dans mon intérêt de bouffer le shérif local."

    Je range mes papiers dans la poche intérieure de ma veste, hésitant un peu avant de me dire que si elle m'a grillé en dix secondes, elle doit bien connaitre d'autres vampires, quoi qu'elle soit.

    "Donc, vous avez deux avantages sur moi. Vous savez qui je suis, et ce que je suis. Me rendrez vous la pareille?"

    Je penche légèrement la tête sur le coté, très légèrement, presque subtilement, pour l'observer, m'intéressant surtout à ses yeux. Les miens sont dissimulés derrière une paire de lentilles rendant leur couleur rouge vif naturelle plus tolérable à la vue des humains, du brun presque noir dont ils étaient dotés avant ma transformation, mais je ne parviens pas à voir de lentilles sur les siens. Ce serait donc leur couleur naturelle? Je dois dire qu'ils sont superbes, presque.. envoutants?


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    J'avais l'odorat moins développé que le reste de ma famille, mais je parvenais malgré tout à distinguer les vampires végétariens des vampires sanguinaires. Ces derniers avaient une odeur bien à eux. L'odeur du sang humain était particulière. Puissante, je dirais. Je comprenais qu'il puisse être difficile d'y résister, mais je n'en étais toutefois pas attirée, mon statut d'hybride oblige. M'abreuver de sang humain aurait été une forme de cannibalisme, quand on y réfléchissait bien. Très peu pour moi, même si abattre des animaux ne me plaisait guère tout autant. J'avais beau faire les choses proprement et dans le respect de la bête en question, je me sentais toujours un peu cruelle de m'y adonner. Enfin… Ça aussi on pourrait en débattre des heures. Toujours était-il que mon flaire ne m'avait pas menti. J'étais bel et bien en présence d'un vampire sanguinaire. Nouveau-né ? Non, de toute évidence. Dans le cas contraire, je me plaisais à croire qu'il m'aurait depuis longtemps sauté dessus pour planter ses crocs à l'endroit de ma jugulaire. J'avais plutôt affaire à un vampire bien en phase avec ce qu'il était et, visiblement, doté d'un énorme contrôle. Travailler avec des humains dans sa condition en était bien la preuve.

    Doté d'un énorme contrôle ou pas, je n'étais pas pour autant tranquillisée. De nous deux, il demeurait le plus dangereux. Sentant ma peur, je le vis lever la main pour ensuite me signifier qu'il n'allait pas me manger. Lapsus ou mauvais de mots, je crois que « manger » n'était pas le terme le plus approprié dans l'état actuel des choses. Il m'affirma aussitôt qu'il ne voulait pas plus de mal à mon grand-père.

    Il m'en fallait cependant un peu plus pour me rassurer et c'est surement ce qu'il crut bon de faire en sortant ses papiers. Mon regard oscillait entre le vampire et les papiers en question, puis, d'une moue perplexe, je lui répondis.


    "Je veux bien vous croire, agent Silas Evenson. Il serait effectivement dans votre intérêt de ne pas bouffer le shérif Swan. C'est mon grand-père, voyez-vous…"

    Je lui balançai un de ces regards, non pas pour lui faire comprendre que je pouvais m’attaquer à lui en retour, mais surtout pour lui signifier que s'en prendre à mon grand-père en déplairait à plus d'un.
    Cette façon qu'il avait de me détailler du regard… J'en fus presque intimidée plus que charmée. En temps normal, je me serais présentée à lui au contact de ma main sur sa joue, mais je préférais encore rester sur mes gardes.


    "Renesmée Cullen…"

    N'aimant pas cette impression d'être sondée du regard, je baissai la tête. Avais-je bien fait de révéler mon identité ou allais-je entrainer ma famille dans une autre guerre ?


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    "Commissaire."
    En vérité, je n'ai guère le droit de la reprendre alors que la seule dénomination de mon poste que je lui ai donné est "flic". Mais cela fait si longtemps qu'on ne m'a pas appelé "agent" que cela semble presque mal placé dans la conversation. Elle m'explique ensuite que l'homme que je viens de quitter est son grand-père, ce qui attise ma curiosité un instant. Elle est à peine assez vieille pour ne pas être un enfant immortel, si elle était vampire. Et cela se confirme par le fait que son grand-père doit être plus jeune que moi. Un nouveau-né serait bien plus sauvage...et y a toujours la question de ses yeux naturellement bruns qui me titille. Ah oui, je radote mais, ses battements de cœur aussi, c'est bizarre.

    "Je ne lui ferai aucun mal, vous avez ma parole. Ni à lui, ni à personne en ville d'ailleurs. J'ai mon terrain de chasse, pas besoin d'empiéter sur celui des autres."

    Parce que même si je n'avais pas fait de recherches sur cette bourgade avant de débarquer, je pourrais dire à l'aise que l'odeur de vampire est partout, ici. Celle des loups-garous aussi, et si je n'en savais pas assez pour comprendre le fin mot de l'histoire, je me demanderai comment nos deux races peuvent se supporter sur le même territoire.

    "Cullen? Comme les yeux vi..." Une gifle mentale et on reprend, en réfléchissant un peu plus. "Comme les végétariens qui vivent ici?"

    Je croise de nouveau son regard. Elle semble indécise, ne sachant pas si elle a fait ou non une bêtise en me dévoilant son identité.

    "J'vous l'ai dit, j'suis flic. J'ai fait mes recherches avant de venir. Pis y a les rumeurs. On dit qu'ils ont convaincu la moitié des clans de la planète de s'allier contre les Volturis, pour une gamine immortelle. C'est vous, n'est-ce pas?"

    Oui, je sais mettre deux et deux ensemble pour obtenir quatre. J'ai eu vent de cette histoire à l'époque. J'ai même jugé préférable de m'éloigner, à dire vrai. Si j'avais été seul, bien sur que je serai allé coller une baigne toute personnelle à ces enflures, même si j'avais du y rester. Mais je me devais de veiller sur Adé et Tom, et la raison l'a emporté sur mon désir de vengeance.

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    Commissaire… Pas que j'étais orgueilleuse ou que je détestais qu'on me reprenne, mais je parus quelque peu froissée. Moi qui partais d'une bonne intention en l'appelant "agent", je venais de me faire reprendre comme une vulgaire écolière. Je penchai ingénument la tête sur le côté lorsque le nouveau vampire de la région me corrigea. Commissaire, agent, flic, pour moi tout ça c'était du pareil au même, aussi maladroit que cela puisse être. Le domaine policier m'était, disons-le, plutôt inconnu. Jeunesse oblige.

    "Quelle est la différence ?"

    Je ne savais effectivement rien d'autre sur lui sinon qu'il était flic et qu'il était ici pour… Pour quoi, au juste ? Pour le boulot, d'accord… Mais quel boulot ? Que voulait-il à mon grand-père et surtout qu'est-ce qui l'amenait à devoir bosser avec lui ? La présence de ce vampire sanguinaire suscitait en moi bien des interrogations et c'était évident à ma façon de le regarder. Quoi qu'il en soit, il me rassura quant à ses intentions de ne vouloir aucun mal à personne à Forks et j'étais bien forcée de le croire.

    Après lui avoir dévoilé mon identité, je fus étonnée de constater que mon nom de famille ne lui était pas inconnu. Plus encore, il me connaissait moi. Il savait les circonstances qui avaient mené les miens à s'allier à d'autres clans contre nos ennemis jurés les Volturi. Quelle drôle d'impression que de se savoir ainsi connue par quelqu'un que l'on ne connait pas. J'ignorais que mon histoire avait à ce point voyagé. Je n'avais guère d'autre choix que de confirmer ses observations. Il en savait beaucoup sur moi… C'était déconcertant.


    "Je gagne quoi, si je dis oui ?"

    Nul besoin d'en rajouter. Je m'approchai tout bonnement de lui et je posai doucement ma main sur sa joue, comme j'avais l'habitude de le faire pour me dévoiler un peu plus. Je préférais nettement lui répondre de cette manière. Les images parlaient en elles-mêmes bien plus que des mots.

    Mes pensées transmises, je retire doucement ma main et recule d'un pas ou deux. Je tente un sourire maladroit et plein de candeur tout en encrant mes prunelles dans ses yeux. Considérant ce qu'il est, je devais normalement me sentir en danger et pourtant… c'était tout le contraire. Quelque chose me disait, comme une intuition, que serions liés d'une manière ou d'une autre lui et moi.


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    Je m'amuse quand la jeune femme me demande un peu effrontément quelle est la différence entre agent et commissaire. Et lui être désagréable n'est guère dans mes projets de la soirée. Alors je lui répond le plus basiquement possible. Pas basiquement. Disons, sans sortir le dico des grades de la police du comté.

    "15ans de service. Et la responsabilité d'une équipe dont je dois veiller à ce que chaque membre rentre chez lui en vie le soir venu."

    De nombreuses questions parcourent actuellement son esprit. Il n'y a qu'à suivre son regard pour le comprendre. Je ne suis ni empathe, ni profiler, bien que cette profession m'aurait honnêtement intéressé, quand je vois ce qu'ils arrivent à deviner des plus petites expressions des gens, mais je vois passer tant de gens dans mon commissariat, du menteur compulsif à la veuve éplorée en passant par ceux qui ne comprennent pas, ou refusent de comprendre, ce qui leur arrive... Je crois que lire dans les regards est quelque chose que j'ai appris sur le tas.

    "Je n'en sais rien. Qu'est que vous voudriez gagner?"

    Mon sourire est sincère, de même que la difficulté que j'ai à la cerner. Répondre au tac au tac, à une question par une autre question, j'ai l'impression de revoir Adé il y a dix ou quinze ans. Quinze ou vingt, plutôt. Le temps passe trop vite, surtout quand on n'a pas à s'en soucier.

    Mon regard reste ancré sur elle alors qu'elle se rapproche, la main tendue vers moi, et j'ai un léger mouvement de recul, instinctif, avant qu'elle ne pose sa main contre ma joue. Je ferme les yeux, absorbé par le flot d'images qu'elle fait passer entre nous, et peut-être aussi par la sensation de sa main si chaude contre ma joue. Bon ok, elle a quoi, 50ans de moins que moi? Et au moins 15 physiquement parlant! Alors un peu de tenue!

    Je rouvre les yeux lorsqu'elle retire sa main, laissant les images s'effacer à ma vue pour ne plus voir qu'elle. Subjugué? Le mot est faible. Ce pouvoir qu'elle a c'est...fantastique. Et effrayant à la fois. Pourrait-elle l'utiliser en sens inverse, et s'abreuver des souvenirs des autres? Je décide de n'en retenir que les bons cotés, pour cette fois.

    "Ton don... tu es incroyable. C'est magn...C'est superbe."

    Il n'y a qu'à une seule personne que j'ai un jour dit qu'elle était magnifique, et malgré que le mot ai bien failli m'échapper, je tiens à ce que cela reste ainsi. Ma fille était magnifique, aussi bien dans sa vie humaine qu'en tant que vampire, et son don était la pureté infinie. Cette capacité qu'elle avait à se faire comprendre et accepter de n'importe quel animal, malgré notre nature de prédateurs, et cette faculté qu'elle avait de les comprendre... la pureté à l'état pur. C'est la seule chose qui me vient.
    Enfin, je suis parti loin. Et je me force à remettre dans ce coffre fermé à triple tour qu'est mon esprit ces souvenirs d'une époque que je chéris, pour revenir à la jeune femme en face de moi.

    "Le mien est bien moins intéressant."

    Je m'assure un instant que le shérif n'est pas à la fenêtre, vérifiant que je ne porte pas préjudice à sa petite-fille, avant de ne plus la regarder elle, mais par dessus son épaule, vers mon parfait reflet, tout ce qu'il y a de plus tangible mais en même temps simplement immobile. Une illusion parfaite que je peine à conserver plus de quelques minutes, et que je renverrai même avant tant la dépense d'énergie risque de me faire chasser plus tôt que prévu si je m'y efforce.

    "Un alibi crédible. Une roue de secours parfois. Rien de plus."

    Afterglow

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    Suite à la fin du recensement, ton partenaire de rp est supprimé.

    Je suis donc navrée de t'annoncer que j'archive ce rp.

    Sorry Well, I'm a newcomer in town [ft Nessie] 4267237303

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