Je devais chasser, il le fallait, la pleine lune approchée et si je continuais à vider les poches de sang à ma portée, je n'en aurais plus le soir venu. Je décidais de me rendre en forêt près de chez moi. Je ne pris pas la peine de m'habiller chaudement, après tout j'étais une hybride et je ne ressentais que rarement le froid. J'étais uniquement vêtu d'un jeans ainsi que d'un petit gilet recouvrant mon tee-shirt. J'avais amené avec moi une gourde pour pouvoir faire le plein si j'étais repus avant la fin de ma proie.

Je détestais me voir sous cette forme, telle une bête incapable de dominer ses appétits et ses craintes. Plusieurs nuits avaient passés durant lesquelles il m'avait été impossible de dormir une seule fois. Étais-ce du à mon arriver dans cette ville mystérieuse ou nous étions tous prisonnier ? A mes retrouvailles avec ma mère morte il y a des années ? Il faut dire que beaucoup de bouleversement avait lieu dernièrement dans ma vie et avec Klaus qui avait perdu la mémoire, je me sentais plus seule et plus fragile que jamais. Cette fois, la pleine lune arrivante m'effrayer comme ce ne fût pas le cas auparavant. Ma vie allait changer certes, mais je ne m'étais jamais imaginé à quel point.

Avec la rapidité que me donnait mes deux espèces, je me positionnais sur une haute branche d'un arbre, guettant ma proie, un puma magnifique. Son sang allait être d'une divinité. J'étais tellement assoiffée que je jetais un rapide coup d’œil aux alentours. Personne, parfait, je me jetais sur l'animal qui me faisait face et d'un coup de croc le tua sans qu'il ne puisse se débattre.

Le roi était perdu. Lui qui n'avait plus quitté Volterra depuis bien des siècles, si l'on faisait abstraction de l'expédition punitive montée contre les Cullen, se retrouvait ainsi en territoire inconnu. Et pourtant, il jubilait. Laissant sa curiosité naturelle être plus forte que sa prudence, il avait même congédié Renata malgré tout principe de précaution. Aro Volturi, seul en terre inconnue, à première vue une cible facile pour les ennemis qu'il s'est fait au cours des siècles. Il le savait parfaitement. Que la force des Volturis résident dans leur nombre et les pouvoirs de leur garde. Et pourtant, il restait parfaitement paisible, sachant qu'à l'opposé des Roumains, il ne s'est guère changé en statue au fil des siècles. Qu'on le croit ou non, le roi italien était encore parfaitement capable de se battre.

Mais pour l'heure, il ne s'agit pas de se battre. Simplement de se laisser guider par son instinct, extraordinairement bien aiguisé au fil des siècles à se rendre utile. Bien sur que Eleazar et son don ont été une avancée formidable dans la constitution de la garde Volturi, et une perte d'importance lorsque le désormais Denali a demandé sa liberté, mais l'instinct de Aro ne le trompe jamais. Et aujourd'hui encore, il s'apprête à le mener à un être des plus rares. Même si, depuis ce petit fiasco avec les Cullen, le vampire a l'impression que ses semblables ont développé l'hybridation à grande échelle, tant lui parviennent de rapports concernant de nouveaux hybrides jusque là inconnus.

"Et bien. Tant de qualités pour la chasse gâchées pour un simple chat. Il est triste de constater que Carlisle ai fait tant d’émules parmi les nôtres."

Attristé, il ne semble pourtant guère l'être, sa voix claire restant imperturbablement sur un ton des plus égaux alors qu'il prend la parole, peu soucieux de déranger ainsi l'inconnue pendant son repas. Après tout, quand on a la position qui est la sienne, on se soucie peu de ce que pensent les autres. On veut on prend. On demande on reçoit. Et peu importe les moyens à mettre en place pour y parvenir.

Une fois vidé de son sang, je repoussais le corps de l'animal écoeuré comme toujours par ce que je venais de faire. Alors que j'étais prête à rebroussé chemin, je fus interrompu par une voix que je ne connaissais pas qui m'avait l'air d'une grande prétention comme je détestais souvent.
Je me retournais donc sur moi-même prête à attaquer si nécessaire et tomba sur nul autre que Aro Volturi. Il se proclamait avec Caïus et Marcus comme roi des vampires. Tout les trois pensaient avoir droit de vie ou de mort sur quelconque vampire qui brisaient les règles qu'ils avaient décider d'établir. Il ne me faisait nullement peur et encore plus car il était seul. En combat singulier, mon don ne pouvait me procurer que l'avantage.

- Carlisle ? Je n'ai nul eu besoin de monsieur Cullen pour choisir mon mode d'alimentation. Et les dires d'un inconnu quelqu'il soit ne sont que murmure traversant le vent.

Certes il était un homme arrogant et soit disant sans pitié, mais j'avais dompté pire que lui, Klaus avait été beaucoup plus réputé pour ses actes sanguinaires que Aro et quand bien même l'usurpateur roi Volturi souhaiterait s'en prendre à moi, il aurait une montagne d'ennemie à sa porte où du moins, si un jour il retrouve son château.

- Vous ne devriez pas vous balader seul en forêt. Ce n'est pas un lieu très fréquentable même pour les êtres surnaturels.

Monsieur Cullen? Aro n'avait pas eu besoin de tirer les vers du nez de la jeune hybride pour qu'elle lui confirme connaitre son vieil ami Carlisle. Cela l'amusa, à dire vrai. Autant que la répartie cinglante de la demoiselle. Il en avait connu d'autres, revêches, qui à présent lui mangeaient dans le creux de la main. Et rien que d'y songer, il lui offrit son plus grand sourire, sans doute truqué de malice.

"Que Carlisle y soit pour quelque chose ou non n'y change rien. Cela reste dommage de gâcher un tel talent pour un simple animal. Le sang humain est un mets tellement plus exquis... vous ne sauriez en revenir."

Quand à la mise en garde de sa rencontre impromptue? Il éclata purement et simplement de rire, d'un rire clair et cristallin qu'on ne penserait pas trouver chez un homme de son âge.

"Sachez, jeune fille, que je suis sans aucun doute la plus grande menace qui règne en ces bois." Aucune vantardise dans ses paroles ou dans sa voix, une simple constatation. "Et bien malgré moi, je ne suis jamais tout à fait seul."

Il avait effectivement pu repérer les pas pourtant silencieux du traqueur le suivant à distance. Démétri connaissait son affaire. Il n'avait pas intérêt à intervenir tant que son roi ne le lui ordonnerait pas explicitement, au risque de subir son courroux. Et personne ne tient à subir le courroux d'Aro. Cependant, l'Ancien savait pouvoir compter sur lui, et ce même s'il doutait honnêtement en avoir besoin. Il était effectivement parfaitement capable de se défendre seul, auquel cas, il ne serait pas parvenu où il en était aujourd'hui. Sa garde ne suivrait pas un faible incapable de se protéger soit-même.

"Et bien, qu'avons-nous là. Une hybride, à n'en pas douter. Je peux le sentir. Mais différente de cette chère Renesmée Cullen." Alors qu'il se parlait davantage à lui-même qu'en destination de Ambre, il hausse soudain le ton, lui destinant ses prochains mots. "Dites m'en plus je vous prie. Non, mieux. Venez jusqu'à moi."

Disant cela, il tendit la main vers elle, comme le ferait un parent demandant à un enfant de le tenir avant de lui faire traverser une route dangereuse. Aro Volturi n'a pas besoin de mots. Il voit tout ce qu'il désire observer.

Il semblait amusé par mes paroles et il n'en fallut pas moins pour confirmer ce que j'avais entendu sur les Volturi. Des personnes qui prenaient de haut et se sentaient supérieur à tous, du moins tous pas vraiment puisqu'il avait décidé il y a quelques années d'anéantir la famille Cullen par peur de leur clan. Heureusement, ce n'était pas arriver. J'aurais aimé savoir ce qu'il avait en tête, puis me rappela que les psychopathe était très bien dans leur propre pensée et moi dans les miennes.

- Je pense que vous ne me connaissez pas suffisamment pour savoir si je gâche quoi que ce soit et pour tout vous dire, je connais la saveur du sang humain. Gâcher le peu d'humanité qui reste en chaque vampire pour une simple histoire de sang et si dommage.

Je reprenais ces mots, certes, mais il était lourd de sens. Il était facile pour lui de se terrer dans son château à Volterra à l'abri de tous, mais il verrait bien que à Blackstone, sans alliance et avec la multitude d'ennemi que les Volturi avaient, quelques alliances ne leur feraient pas de mal, et avec qui feraient-ils ces alliances si ils continuaient à négliger les humains ? Allons savoir, mais si nous étions tous, race du mal réuni ici c'était bien pour nous punir des dégâts faits parmi le monde des humains alors continuez ainsi, ne le ramènerait pas dans son beau château Italien. J'avais bien peur cependant que trop de fierté l'empêcherait de comprendre ceux-ci, et je ne comptais pas perdre mon temps en explication pour un tel individu. A ces paroles suivantes, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire, la plus grande menace ? Peut-être n'avait-il eu jamais vent de la famille Mikaelson, ou même de la meute hybride d'Alexander, car eux était une réelle menace pour les Volturi.

- Je suis désolée, je ne peux m'empêcher de rire en entendant ce genre de parole. Votre égaux est à ce point sur-dimensionné. J'en avais entendu, mais je ne pensais pas que c'était aussi important.

Il était évident qu'il n'était pas seul, il y avait toujours sa petite bande de toutou prêt à accourir au sifflement du maître, dans tout les cas, j'étais prête, même si il ne s'en doutait pas. Au premier faux bon, toute le secteur serait rendu à l'état de simple humain et en moins de temps qu'il ne le faudrait pour le dire.

- Effectivement, je suis une hybride et je n'ai pas plaisir à connaître Renesmée Cullen pour pouvoir faire la comparaison. Vous comprendrez que je n'ai aucun ordre à recevoir de votre part et que je ne compte pas vous laisser libre accès à mes pensées juste pour votre simple plaisir.

Il était tellement aisée pour lui d'arriver ainsi à ces fins en apprenant les moindres secrets, les moindres peurs d'une personne. Arriverait-il à échanger en toute impartialité avec une personne sans usé à tort et à travers de son don ? A moins que je lui fasses goûter le mien.

Tenace. De ça, il n'aurait pas douté. Tout le monde a cependant un point faible, et rares sont les convictions inébranlables. Sauf peut-être celles de Carlisle en matière de sang. Il avait essayé, en cette époque où l'anglais faisait partie intégrante de son clan, de le convaincre d'offrir à ses iris une couleur plus naturelle. Mais il avait du admettre que la force de ses croyances dépassait ses belles paroles. Ce qui ne l'avait pas attristé, loin de là. Un allié tel que Carlisle aurait été un allié si sur. Et un adversaire tel que lui n'est pas à prendre à la légère.

"Soit, si vous l'entendez de cette manière. Puis-je cependant me permettre une question, simple curiosité de ma part?" Ou bien test de inaltérabilité de ses principes, allez savoir ce qui peut passer par l'esprit d'Aro. "Que feriez vous, dans le cas où vous vous retrouveriez affamée, seule avec l'un d'entre eux, sans autre possibilité de contenter votre soif? Soyez honnête, je vous prie."

S'il donne l'impression de voir plus grand derrière cette question? En vérité non. Sa curiosité est sincère. Carlisle est-il un cas unique ou bien tous les végétariens, comme ils aiment à se nommer, ont-ils cette capacité innée de refuser catégoriquement le sang humain, même lorsqu'il pourrait leur sauver la vie?

La façon qu'elle a de lui rire au nez suite à ses paroles le met mal à l'aise. Il est de loin le plus âgé, et donc le plus puissant, des deux personnes ici présentes, mais il n'est pas sans ignorer que certains vampires ont des dons pouvant aisément rivaliser avec la puissance naturelle des Anciens. Quelle erreur n'avait-il pas faite en relâchant Eleazar. Sa capacité à découvrir les dons d'autrui était sans nul doute un avantage considérable, même s'il l'avait jugé assez peu utile pour le laisser filer. Il faut dire qu'il espérait bien le voir revenir. Peut-être même aurait-il accepter sa compagne parmi eux, malgré son inutilité évidente. Les Volturis ont toujours besoin de chair à canon.

"Et bien, je suis impatient de découvrir ce qui ébranlerait ma certitude, selon vous. Votre don doit être des plus remarquables pour que vous sembliez si sure de vous."

Qu'elle le veuille ou non, il finirait par en apprendre davantage. Une certitude qui se renforce à chaque seconde qui passe. Il n'est pas le seul ici à posséder un certain égo, et c'est en voulant jouer à la maligne qu'elle se dévoilera.

"Soit. Si vous l'entendez ainsi." Renesmée Cullen, en voilà un sujet passionnant. "Vous gagneriez à la rencontrer. La pureté de son don est... magnifica."

Leurs dons font miroir, en vérité. Lui capte les souvenirs de ceux qu'il touche, elle leur confie les siens. Cependant, Aro sait pouvoir être floué, pour peu que la personne croit sincèrement à un souvenir mensonger. Cette enfant est incapable de transmettre autre chose que la vérité à l'état pur, il en est persuadé.

Cette conversation allait-elle tourner à la catastrophe, il me fallait me préparer à tout dans cette petite ville de Blackstone, ce matin même je ne m'attendais pas à ce que j'avais vu à ma fenêtre. En effet, nous étions tellement confiné dans cette ville que j'avais pris la décision d'accueillir comme je le pouvais la meute d'Alexander, le temps qu'ils trouvent un lieu où vivre. Ce matin en me levant, j'avais pu constaté qu'avoir des loups en tant que voisin pouvait parfois ne pas être pratique. En effet, ce matin, le voisin a fait caca dans le jardin. Je ne me doutais pas que les loups d'Alexander faisait ce genre de chose sous forme lupine et en pleine nature, mais il fallait composer avec. D'ailleurs, noël approchant, il allait falloir organiser un grand repas pour tout le monde. J'ai toujours trouvé curieux cette idée de fourrer une dinde, et j'allais devoir en fourré beaucoup au vu du monde que nous aurons à table. Je reportais mon attention sur mon interlocuteur lorsqu'il reprit la parole.

- Tu vas ralentir oui ! Tu t'es pris pour The raven ou quoi ? A peine un Volturi rencontre-t-il une personne qu'il le questionne de la sorte ? En toute sincérité, je n'en ai pas la moindre idée. Il est difficile d'imaginer une chose qui nous est jamais arrivé. J'aimerais dire que je ne toucherais pas à un humain, mais nul ne peut savoir ce qu'il adviendra demain.

Je faisais preuve de sincérité. Qu'aurais-je gagner dans le cas contraire. Aro n'était personne pour moi, il n'était ni mon roi, ni quelqu'un qui compte au sein de ma vie. Et dans tout les cas, le mensonge était loin d'être ma tasse de thé. Je voyais que mes rires le rendre mal à l'aise, il était si facile d'ébranler une personne, et même un roi. Et bien, je ne devrais pas me promener cul nu devant Aro, sans quoi, il nous ferait un syncope. Personne n'était infaillible, même les Volturi et j'aimais par dessus tout croire que la roue pouvait tourner et que un jour ces hommes qui se prenaient pour des rois, seraient résolu au même sort que tout autre être. N'étais-ce pas ce qui s'était produit ici à Blackstone ? Oui, complètement il était comme tout être surnaturel coincé ici et leur statut de roi n'y avait rien changé.

- Il n'est pas uniquement question de mon don, mais effectivement, il m'apporte assez de certitude et surtout d'efficacité quand c'est nécessaire.

Les Volturi était connu pour leur soif de connaissance et de contrôle et il était évident que sans me connaître, il était difficile pour le roi Volturi d'avoir d'emprise sur moi. Je m'hésitais à une note d'humour du style Je te préviens le père noël fait gréve cette année, il a mis un gilet jaune et proteste, après tout il en fait des kilomètres. Après tout, il aurait pu demander des infos au père noël, mais je me gardais de cette idée saugrenu.

- J'y penserais à l'occasion. Il doit être difficile pour votre clan de vous retrouver en dehors de votre chateau, prisonnier de cette ville ?

Je ne m'attendais pas vraiment à une réponse.

Il apprécie son honnêteté. Il est si facile de prétendre être irréprochable dès lors que l'on craint d'être jugé sur ses principes. On ne peut jamais savoir sans avoir essayé. Un principe que plus de gens devraient retenir. Le concernant? Il pourrait se résoudre à planter ses crocs dans la chair animale, s'il n'avait que cela à se mettre sous la dent. Même si ce jour n'est pas arrivé. Et même si ses souvenirs en matière de sang animal, par l'odeur trainant parfois sur Carlisle au retour de la chasse, ne l'attirent pas plus que cela.

"La survie avant tout. Vous avez raison. On ne sait jamais à quel point notre instinct de survie est développé avant de l'avoir mis à l'épreuve."

Quand au sien d'instinct de survie? A  l'heure actuelle, il a tendance à se réveiller. Parce que si Aro adore posséder tous ces dons qui courent dans la population vampire, il n'ignore pas que certains peuvent se montrer dangereux. En vérité, il ne voudrait pas avoir Jane ou Alec contre lui. Et pourtant, Isabella lui a démontré qu'on pouvait trouver plus dangereux qu'eux encore. Le sien, de don, a ses limites, comme il le prouve actuellement. Sans contact physique avec la jeune hybride, il ne risque pas d'en apprendre davantage qu'elle ne veut bien lui en apprendre. Et cela l'agace, même s'il ne le montre pas.

"Vous avez là un avantage dans la conversation. vous savez qui je suis et ce dont je suis capable. Pourquoi ne pas équilibrer un peu la balance, très chère?"

Son changement de sujet, il ne le voit pas venir. Et pourtant, il est là, devant lui. Il pourrait l'ignorer, faire celui que la question embarrasse. Et pourtant non, il décide de suivre cette conversation. Parce que, pour le moment, le mystère de cette jeune femme l'intrigue. S'il se montre imprudent? Aro n'est jamais imprudent.

"Cela change. Un changement appréciable. Volterra devenait ennuyante, passé deux millénaires."

Bien qu'il puisse jurer que Caius n'en pense pas moins. Le monde connu résumé à une seule ville? De quoi contrarier les projets de conquête de son frère... et en vérité, arranger Aro. Tout ce qui dérange Caius arrange Aro.

Comment cette conversation allait-elle bien pouvoir finir ? Le roi Volturi allait-il tenter quelque chose à mon encontre ? Je ne pouvais le savoir tout de suite. Et nous allions devoir poursuivre encore un moment notre petit manège de la personne qui dirige la conversation et non l'autre. Il aimait avoir de l'emprise sur les gens, quant à moi, je ne me laissais jamais faire.

- Vous vivez depuis trop de temps dans votre petit château bien protéger Aro, alors je ne pense pas que votre survie est réellement été mis à l'épreuve.

Le roi des Volturi avait l'air de moins en moins à l'aise au fil de notre conversation. Étais-ce parce que pour une fois, il ne pouvais pas connaître qui il avait réellement en face de lui ? C'était probable. Et ces paroles ne manquèrent pas de confirmer ce que je pensais. Les Volturi n'étaient rien sans leur armée et sans leur don.

- Équilibrer la balance ? Sachez que à aucun moment je ne vous donnerais l'autorisation de me toucher. Donc posez donc vos questions, mais je ne suis pas certes d'y répondre. Et puis, si les Volturi se mettaient un peu moins en avant dans le monde vampirique, je ne serais pas capable de connaître vos capacités. Peut-être est-ce une leçon pour vous !

Je ne croyais que peu à ses dernières paroles, mais soit peut-être. Si les Volturi s'ennuyaient réellement à Volterra, ils pouvaient en partir quand ils le désiraient. J'étais surtout persuadé que ils aimaient la puissance qu'ils représentaient dans leurs sièges dorés italien.

L'éclat de rire qui me prend est sincère. Aussi bien parce que son petit jeu m'amuse, que par ses paroles. Une enfant ignorante de sa propre histoire, essayant de trouver la morale de la mienne? C'est amusant.

"Il est une époque bien lointaine où il n'en était pas ainsi. Où d'autres gouvernaient ce monde, avec moins d'attention, et moins de principes que nous. Ce qu'ils y ont gagné? Rien de moins qu'une chasse irraisonnée qui a bien failli nous mener à notre perte, tous autant que nous sommes. Vous autres enfants vous complaisez à croire que nos lois sont injustes et doivent être brisées... mais vous ignorez pourquoi nous les avons dictées au départ."

J'écarte les mains en signe de défaite. J'aurai souhaité en apprendre davantage par mon moyen habituel, et ce même si j'aime pas toujours ce que j'y trouve. Et je pourrai fort bien l'y forcer. Mais là n'est pas mon intérêt. Pourquoi vouloir changer en désastre une conversation aussi plaisante?

"Soit. Vous êtes une hybride. Je peux le sentir. Mais pas comme l'est la petite Cullen. Il y a du vampire en vous, c'est certain. Mais également autre chose de dissimulé en arrière plan."

Et je dois dire que je ne connais pas cinquante espèces surnaturelles en ce vaste monde. Sorcières, loups-garous, modificateurs et vampires, voici la palette de choix qui s'offre devant nous.

"Vous avez un don, très chère. Je n'ai pas le talent de mon cher Eleazar pour le découvrir, mais cela me parait évident. M'en feriez-vous démonstration?"

Si je prend là des risques inutiles? Contrairement à moi, cette conversation semble passablement l'ennuyer. Malgré qu'elle semble compter assez sur ce don pour qu'il vaille la peine d'être vu, elle ne s'en est pas servie, jusqu'à présent. Du moins je le pense. Alors je doute qu'il ressemble à celui de Jane, ou de Kate.

Son rire est d'un agaçant à souhait. Il lui donne un côté hystérique qui vient casser tout ce qui pourrait faire de lui un roi respectable. Leçon numéro 1 Aro, ne plus rire en public afin de me pas avoir l'air ridicule face au personne que tu dis gouverner. Son discours me faisait rire, toutes lois n'étaient pas injuste, certaines étaient même très raisonnées, mais c'est autre chose chez les Volturi qui me déplaisait.

- Les lois sont loins d'être injuste pour la plupart. Elle sont même nécessaire à l'équilibre des choses. Personnellement, c'est votre sentiment de supériorité et voir soif continuelle de pouvoir qui a d'avantage tendance à m'agacer.

En cet instant, je pense qu'il se résignait enfin à ne pas pouvoir utiliser son don sur moi. Je restais cependant continuellement sur mes gardes. Quiconque ne restait pas attentif lorsqu'un Volturi était dans les parages étaient un homme stupide ou suicidaire, voir même les deux. Il avait deviné mon hybridité, rien de bien incroyable pour un vampire de son âge. Restez à lui de découvrir quel type d'hybride j'étais, et ça, c'était d'avantage problématique pour lui.

- Effectivement je suis bien une hybride avec une part vampirique. Et oui, vous avez raison, j'ai un don.

Devais-je lui en faire démonstration ? Pourquoi pas ? Ainsi il serait certainement qu'il ne valait mieux pas jouer avec une personne comme moi. J'activais donc mon don à son encontre. Le son des battements de son cœur venait chatouiller mon oreille et son teint reprenait des teintes rosées. Je me retenais de rire, le roi Volturi paraissait beaucoup plus fragile à cet instant.

Je l'écoute abonder dans mon sens concernant nos lois et notre justice, avant de me préciser que le problème à ses yeux tient plutôt de notre sentiment de supériorité. Jeune fille, il y a plus de 1500ans que nous sommes les souverains incontestés de notre espèce, nous serions bien  hypocrites de prétendre ne pas nous y être habitués.

"Il est certes vrai que nous nous sommes habitués à la position qui est la notre. Quand à cette soif de pouvoir dont vous parlez... si j'étais si désireux de pouvoir, sans considération pour quoi que ce soit d'autre, je me serai donné pour tâche de purifier notre race de ceux qui ne méritent guère le nom de vampire. Voyez qu'il n'en est rien."

Et par là, je parle davantage de ceux des nôtres ne possédant aucun don que de ceux suivant Carlisle et son mode de vie. Je considère Carlisle comme un bon ami, malgré nos différents, quelques années en arrière, et si tel n'était pas le cas, certes, j'aurai pu détruire son clan afin d'en récupérer les meilleurs membres. J'ai cependant trop de considération pour lui. Et, même si Caius me jugerait fou pour cela, je lui fait confiance. Le nombre et la force qui sont siens ne sont en rien une tentative de nous surpasser. Même si l'inquiétude a un temps existé dans mon esprit.

Elle me confirme son hybridité et l'existence de son don, et m'intrigue davantage encore cela faisant. J'écarte légèrement les mains entre nous, lui laissant la scène si elle la désire. Cette jeune demoiselle - au demeurant insolente - est intéressante, je dois dire. Si je songe à lui offrir une place en ma cour? J'ai cru comprendre qu'elle n'était pas intéressée. Ce qui est dommage.

La suite me prend de cours. M'inquiète un instant, si je veut être honnête. Il y a de nombreux siècles que je n'ai plus éprouvé telle sensation. Mon regard se baisse vers mes mains, ayant retrouvé de leur couleur naturelle, et mes doigts dans lesquels je sentirai presque couler le sang, le fleuve de vie. Mais, le choc de la surprise passé, je relève le regard vers elle, un sourire sans doute un peu trop calculé sur le visage.

"Grandioso."

Ses dernières paroles étaient très lourdes de sens. D'après les rumeurs qui avaient circulé sur les Volturi dans le monde vampirique, il avait été près à tuer un clan entier juste pour quelque élément qu'il jugeait important pour sa garde. Je ne me doutais pas à l'époque qu'il s'agissait de la famille de mon père.

- J'ai entendu bien des choses à ce sujet qui viendrait contredire vos dernières paroles. Mais ici n'est plus la question. Dans cette ville, mieux vaut s'entourer d'allié qu'avoir trop d'ennemis à son porche.

Sa réaction est tellement hilarante, mais mon égo me retient de montrer quelconque émotion. Je le sens à la fois perdu et subjugué par ce qu'il lui arrive. Combien de temps allais-je le laisser dans cet état. Peu bien sûr, je n'avais pas besoin de d'avantage d'ennemis dans cette ville sinistre. Les Mikaelson et moi-même en avions largement à la pelle pour s'en faire d'avantage.

- Merci du compliment. Vous vouliez savoir de quoi j'étais capable ? Ce n'est qu'une démonstration minime, mais pleine de sens.

Je ne savais maintenant pas comment notre conversation allait tourner, mais je maintenais mon don en place pour le moment. Pas que je veuilles attaquer mon interlocuteur, mais juste pour lui laisser pleinement le goût de l'humanité, de la fragilité. Et puis, Aro Volturi avec le rose aux joues était un moment à vivre. Si j'avais pu je l'aurais mitraillé de photo, mais je doutes que ce ne soit une bonne chose.

Quelqu'un m'a un jour dit que les rumeurs n'étaient faites que de mensonges et d'exagérations provoquées par la déformation des informations d'une personne à une autre. Il semblerait que cela se confirme. Effectivement, nous avons usé de pardon à quelques reprises pour nous offrir les services de quelque vampire au don intéressant qu'il aurait été dommage de détruire pour un motif pour lequel un clan quasi complet avait déjà payé. Dire que la présence d'un don nous aurait fait provoquer l'attaque... comme je l'ai déjà souligné, le clan Cullen respire toujours, que je sache. Alors même que j'aurai pu laisser la fureur de Caius détruire la moitié non intéressante de la famille sans mot dire.

"Sages paroles pour une enfant telle que vous. Votre génération n'est pas totalement perdue, il semblerait. Effectivement, dans cette ville et à l'époque actuelle, notre race a besoin de se réunir plutôt que de se déchirer."

Cependant, le temps n'est rien pour un vampire. Encore moins pour un vampire de mon âge. Alors ces quelques semaines depuis lesquelles nous sommes ici? Il en faudra surement bien plus pour que tous se décident à cohabiter pacifiquement. Et bien davantage encore pour que nous nous décidions à intervenir. Ce n'est pas encore la crise dont certains s'inquiètent. A dire vrai, ici et maintenant, il y a plus inquiétant en la personne de cette jeune femme. fascinant, mais inquiétant.

"Effectivement. Et bien que j'apprécie cette occasion que vous m'offrez ici et maintenant, je doute que mes frères en aient le même ressenti. Si vous pouviez..."

Je ne finis pas ma phrase, me doutant qu'elle comprenne parfaitement où je veux en venir. Une question me taraude soudain. Serait-elle capable d'influencer cette chère Isabella Cullen et son talent pour échapper aux dons de tous?

Peu importait nos actions passaient dans cette sinistre ville. Il fallait maintenant tous s'allier contre l'ennemi commun qui nous avait enfermé ici, si nous espérions pouvoir un jour en sortir. La passé était le passé. Cependant, mieux vallait il se tenir à carreau dans la ville, avec toutes les espèces différentes qui s'y mélangeaient actuellement, la moindre erreur pouvait être pretexte à éxécution et donc à une guerre.
A l'heure actuel, tous les habitants de la ville ont une épée de Damoclès au dessus de leur tête, il ne tient qu'à nous de savoir bien nous tenir.
Aro n'avait cependant pas bien compris, je pense, ce qu'il était nécessaire d'accomplie. Peut-être que ça viendrait avec le temps. Pour le moment, il en était encore à la simple idée de réunir la race vampirique ! Avait-il conscience des vampyres présent dans cette ville ? Les comptaient-ils comme membre de son espèce ? Et puis, l'idée finale que nous devions tous avoir en tête était bien une union des espèces et non d'une seule.

- Notre race ? C'est un début effectivement, même si ce ne sera jamais suffisant au vu de la force de notre ennemi commum !

Il allait être difficile pour le roi Volturi et moi-même d'être sur la même longueur d'onde. Le cohabitation entre diverses espèces ne me dérangeaient nullement. Deux races surnaturelles cohabitaient déjà en moi, sans compter que je vivais avec deux autres 2 hybrides, 1 tri-brides, 1 sorcière et des vampires originels.
Il vallait mieux pour moi ne pas lui exposer ce genre de possibilité. Malgré son âge avancé, j'avais peur qu'il ne soit pas réellement prêt pour une telle chose.

- Vos frères ? A peine auraient-ils le temps de bouger un orteil pour venir à votre secours, qu'ils finiraient dans le même état que vous. Mais,... je ne suis nullement ici pour vous imposer un état humain prolonger. Comme je vous l'ai dit, ce n'est qu'une toute petite démonstration afin de satisfaire votre curiosité.


Maintenant qu'ils connaissaient mon don, je me doutais que bientôt, une grande partie de Blackstone, ou du mois des vampires allaient en avoir connaissance. J'avais essayé toute ma vie de le dissimuler aux yeux de tous. Etais-ce la fin à présent ?

- Que comptez vous faire de cette information sur ma personne ?

Elle pense pouvoir m'offrir une leçon, j'imagine. Risible. D'autant plus que depuis notre dernière rencontre avec les Cullen, mon avis diverge de celui de Caius à ce sujet. Les Cullen ont su bien s'entourer, et tous leurs alliés n'appartenaient pas à notre race. En vérité, il est bien regrettable que Caius ai si bien travaillé pour se débarrasser de cette maudite engeance que sont les loups-garous. En posséder quelques uns au milieu de notre garde personnelle serait un atout supplémentaire dans notre jeu.

"Nous avons connu bien des guerres, enfant. Et en connaitrons bien d'autres encore. Nous aviserons le moment venu."

S'il fallait être vraiment honnête, j'émettrais quelques doutes sur le fait que dans telle situation, mes frères ne viennent "à mon secours". Depuis Forks, si nous sommes toujours aussi liés en apparence, j'ai pu observer l'apparition de quelques dissensions. Caius m'en veut d'avoir épargné Carlisle et sa "famille". Quand à Marcus, je crois que ce sont de vieilles rancœurs depuis longtemps enterrées qui refont surface. Non pas que l'un des deux ne m'inquiète, concernant ma propre sécurité. Mais j'aimerai tout autant qu'ils ne mettent pas la main sur cette jeune personne.

"L'utiliser bien sur. Voyez-vous, j'apprécie de connaitre l'éventail des dons que notre race est capable de développer."

Il est d'ailleurs regrettable que ce cher Eleazar ai décidé de quitter la garde. A y réfléchir, sans doute aurions nous du accepter la présence de sa compagne dénuée de don dans nos rangs. Sa perte fut un gâchis, en regard du nombre d'humains potentiellement dotés de dons qui ne verront jamais leur pleine valeur réalisée parce que nous les avons saigné avant... regrettable.

"Votre don est aussi magnifique qu'il n'est dangereux. Il vous attirera des ennuis. A ce moment-là, rappelez-vous de l'offre qui suit. Volterra est ouverte à ceux qui y méritent une place. Sur ce... nous ne voudrions pas que Démétri s'impatiente assez pour aller contre mon ordre de non-ingérence."