Cela fait près de 15années que ma vie a changé du tout au tout. De professeur de littérature, j'ai tourné soldat de l'Union, puis vampire, bien que cette dernière étape n'ai pas été la plus évidente à suivre, et pourtant la plus irréversible de mon histoire. Après que mon créateur m'ait laissé pour mort, livré à moi-même à charge de comprendre ma nouvelle nature, Eleazar a été un soutien utile pour moi, alors qu'il me menait à Aro et à Volterra. Le roi vampire m'a permis de découvrir mon don. Ce contrôle sur le métal que j'apprends à faire mien au fil des mois, de même que j'apprends à faire avec ce que je suis désormais... ce qui est moins compliqué, à dire vrai. L'instinct de prédation m'aide à faire taire mes principes quand il s'agit de m'alimenter, et pour le reste, apprendre à contrôler ma force pour limiter la casse, me faire une place au palais Volturi, sachant rester à celle qui est la mienne sans me faire marcher dessus pour autant.. je pense qu'on a fait le tour.

Ici et maintenant, pourtant, on pourrai presque dire que je broie du noir, installé sur le toit du palais à observer le lever du soleil, durant les quelques instants qu'il me reste à passer dehors avant de devoir rentrer à l'intérieur, abritant ma peau des rayons du soleil qui la font briller comme des milliers de diamants, ce qui est assez peu discret dans une ville peuplée d'humains ignorants de notre nature. Pourquoi s'être installés dans une ville aux conditions climatiques aussi peu favorables? Je ne remettrais cependant pas en doute les décisions d'Aro. J'ai appris à le considérer comme mon supérieur, là où je craint particulièrement Caius et ses sautes d'humeur. Quand à Marcus et Carlisle? Le premier ne doit pas même avoir conscience de mon existence, et le second m'intrigue avec ses yeux dorés.

Je revenais d'une bataille au près d'un clan en Slovaquie. Ils s'étaient crus à l'abris d'Aro et ses frères aussi loin de l'Italie, mais aucun pays, aucune personne n'est assez loin pour nous. Nous trouvons toujours les personnes ou les clans que l'on recherche grâce à Démétri. Nous sommes revenus dans la nuit et après une bonne douche pour évacuer toute la crasse, je me mets à la recherche de mon très bon ami Carlisle. Lui et moi ? Oui, ça a été court mais intense. J'en garde un merveilleux souvenir, je ne regrette rien, mais nous n'étions clairement pas fait pour vivre ensemble.
Je suis sa piste jusqu'au bureau d'Aro ou je comprends bien vite que ma présence serait de trop, je ne frappe même pas à la porte et je décide d'aller là où vont me mener mes pas.
Après un temps à flâner dans les étages, je me retrouve sur le toit. Le soleil est bientôt là, mais pour l'instant je ne m'en préoccupe pas... nous verrons cela plus tard! je sens la présence de l'un de mes frères. Oui je considère un peu tous les Volturi comme mes frères et sœurs. J'espère que c'est réciproque. L'odeur est celle d'Hunter. Il est avec nous depuis un certain temps maintenant, plutôt doué avec tout ce qui concerne le métal... il a donc plus d'importance que moi dans la garde, mais je ne m'en offusque pas. J'aime ce que je fais pour les Volturi, je n'ai pas besoin de plus.

- Bonsoir! Je ne te dérange pas ?

Je ne m'installe pas, je préfère avoir son accord avant. Je ne tiens pas à m'imposer si il ne veut voir personne, ou simplement pas me voir moi.

Une voix me tire de mes pensées, me faisant par la même remarquer que je n'étais pas bien concentré sur mon environnement, pour me faire surprendre ainsi. Car non, le léger sursaut que je laisse échapper n'est pas feint. Je relève les yeux vers Mina, mon ainée semblant indécise sur le fait de rester ou non à proximité de ma personne. Je lui indique d'un geste de la main que la place est libre, mes yeux sombres croisant les siens l'espace d'un instant. Vivement le prochain bus de touristes, j'ai faim.

"Aucun dérangement non. J'ai craint une seconde qu'il s'agisse d'un autre que toi."

Je respecte mes frères d'armes, tous autant qu'ils sont. Je dois dire cependant avoir plus de mal à approcher les plus anciens d'entre eux. Jane et Alec, Démétri... ce genre de vampires qui n'accordent guère d'importance aux novices, et dont on a pas plus que cela envie d'être proche. Bien qu'ils soient d'une influence certaine pour qui chercherait à s'élever. Ce qui n'est guère mon cas, je dois dire. Ma place me convient très bien.

"Alors, cette bataille?"

Si je devrais avouer attendre avec intérêt le jour où l'on me jugera prêt à en faire partie? Peut-être un besoin vital d'évacuer un trop plein d'énergie pas assez utilisée en ces lieux trop calmes. Mais je ne suis pas d'un naturel violent, alors rester en arrière ne me dérange pas plus que cela.

Je pense voir de qui il parle, mais je ne relève pas. Moi-même je ne m'approche pas plus que cela des jumeaux ou de la garde rapprochée des rois. Je ne suis pas folle, je sais bien que nous ne sommes que des fantassins, les pions d'un jeu d'échec tandis qu'eux sont les pièces importantes et je m'en moque pas mal. j'ai besoin de me défouler, de rejeter ma frustration sur autre chose et ma place actuelle me le permet, alors à quoi bon chercher autre chose.
Je ne le dérange pas... tant mieux. J'apprécie la compagnie de cet homme. Il m'est sympathique. Je me permets donc de me joindre à lui et de m'asseoir à ses côtés.

- Oh bien, très bien! Nous avons une nouvelle recrue : Juliàna. Visiblement elle a un truc avec l'acide.

Je lui montre mon bras légèrement brûlé. Il était dans un bien moins bon état à notre départ de Slovaquie il y a quelques heures, heureusement pour moi nous avons tous la capacité de guérir vite, même sans autres pouvoirs. Je lui souris pour lui assurer que je vais bien. Pas que je pense qu'il puisse s'inquiéter pour moi, loin de moi cette idée, mais juste pour montrer que je suis plus forte qu'une petite brûlure de rien du tout.

- Elle est avec Jane me semble-il! Je ne doute pas que d'ici quelques jours elle aura totalement oublié son clan et sera des nôtres.

Par chance je n'avais jamais eu a subir le pouvoir de Jane. Mais rien que d'entendre les cris en passant devant ses appartements me donne le tournis. Je pouvais donc aisément imaginer que la douleur pouvait leur faire perdre la raison au point d'oublier leur premier clan, ou la peur de souffrir d'avantage nous implore de demander pitié à nos bourreaux et le pouvoir de Chelsea fait le reste. Dans tous les cas, rien de glorieux et la fin reste la même. J'en frissonne rien que d'y penser. Je pose de nouveau mon regard vers Hunter après avoir détourné le regard à cette pensée. Mon visage redevient impassible la seconde suivante. Ne jamais montré sa faiblesse, pas ici ...

- Et ici, qui de neuf en notre absence ?

Mina s'installe à mes cotés et m'explique rapidement le résultat de cette bataille à laquelle elle a participé. Une nouvelle recrue, bien sur. Il y a souvent de nouvelles recrues dans les choix de batailles de nos rois. Elle me parle de son don en rapport avec l'acide, l'illustrant en me montrant son bras, qui devait être dans un état bien plus impressionnant il y a quelques heures seulement. Je connais notre capacité de régénération. De même que les pouvoirs de Jane. Je frémit d'ailleurs à cette pensée. Honnêtement, je suis ravi de n'avoir jamais eu l'occasion de lui rendre visite comme d'autres le font... Ma loyauté à Aro est tout ce qu'il y a de plus sincère, et n'a eu besoin d'aucune torture d'aucune sorte pour se faire.

"Jane et Chelsea font une alliance détonante pour rallier les membres d'autres clans à notre cause... j'ai cependant du mal à croire que la loyauté de quelqu'un dont nous avons détruit la famille nous soit durablement acquise..."

Je sais de source sure que Mina n'a pas non plus subi les tortures de Jane, raison pour laquelle je me permet de tels propos en sa présence. J'ai connu la Guerre Civile, et entendu parlé des méthodes employées par les dirigeants des deux camps pour faire changer d'allégeance un soldat fidèle à sa cause... mais en vérité, pour avoir combattu avec de tels hommes, j'ai longtemps attendu le moment où leur arme allait se retourner contre les nôtres.

"La rancœur finit toujours par surpasser la peur de la torture. Peut-être que le don de Chelsea aide... mais combien peut-elle en tenir sous sa coupe avant d'arriver à saturation?"

Mon regard, perdu dans les hauteurs de Volterra, revient vers Mina, et croise un instant le sien alors qu'elle me demande ce qui s'est passé de neuf en son absence. En vérité, rien de bien spécial... sauf peut-être concernant le menu du jour.

"Heidi a raté une prise. Une histoire de bateau dérouté à cause d'une tempête. Aro semble légèrement contrarié, d'ailleurs. Pour ma part, je commence à songer à me trouver un en-cas à La Sterza, ou dans les environs."

Pas que je sois bon chasseur. J'ai rarement eu l'occasion d'essayer, grâce aux livraisons de Heidi. Mais je sais où planter mes crocs, et je suis légèrement plus rapide qu'un être humain lambda. Ceci plus ceci, je devrais arriver à me sustenter.

Moi non plus je n'avais pas subit le pouvoir de Jane et celui de Chelsea nous maintenait tous que nous soyons là de notre plein grès ou non, Aro ne devait tout de même pas être rassuré.
Sa remarque me fit songer aux autres monarques et dictateurs en tout genre et je partais un instant dans mes pensées. J'avais tenu le bras de nombres d'entre eux avant d’arriver ici. c'était tous les mêmes. Ils disaient tous vouloir la paix pour leur peuple, mais avant il fallait en passer par la guerre pour arrêter le démon, éteindre le mal ... Peut importe la religion, peut importe le pays et ses coutumes, c'était toujours le même discours et tout était bon pour cela. Les frères Volturi ne dérogeait pas à cette règle, tout était bon pour leur famille, pour avoir la paix, mais si il fallait se battre, ils étaient les premiers.

- Oui c'est sur, mais avec Chelsea, celui qui voudrait partir ... enfin c'est pas pour demain quoi! Pas la moindre idée, je dois dire. Je me demande combien elle doit en gérer exactement. Toi et moi on est là de notre plein grès, on ne doit pas être les seuls.... donc tu enlèves tout ce beau monde déjà et ...

J'écoute ensuite le vampire me parlait d'Heidi et de ses proies ratées. Oh je suis sûre qu'elle va vite se rattraper. Mais je comprends aisément la frustration du roi et de mon ami ici présent.

- Et bien si tu veux bien de moi, on pourrait y aller tout de suite! Ce combat m'a creusé l'appétit!

Je me lève et lui tend la main, pas qu'il est besoin d'aide mais c'est le genre de chose qui se fait... ou peut-être que ce n'est que entre humains ? Je ne sais plus très bien.

Mina a raison sur le fond. Sur la forme, je dois avouer ignorer si d'autres que nous sont présents ici de leur plein gré. Disons que ce n'est pas la question qui se pose dans les conversations par ici.

"A savoir qui d'autre est ici de sa volonté propre. Eleazar, je pense. Carlisle surement. Pour le reste..."

Pour ma part, je suis bien ici, mais j'apprécie Mina pour une chose. Entre autres. Celle d'avoir vécu une vie avant Volterra, et d'avoir pu visiter ce monde sans frontières.
En attendant, elle répond à ma déclaration sur la faim qui me tenaille, se relevant avant de me tendre une main que je saisis au vol, même si je n'en ai guère besoin pour la suivre. Une simple courtoisie de sa part, que j'apprécie. Qui a dit que anglais et américains ne pouvaient pas s'entendre?

"Bonne idée. Faisons ça avant que le soleil ne soit trop haut dans le ciel. Je doute que nous voulions contrarier Aro davantage aujourd'hui."

Quoique je suis convaincu que la perspective d'un nouveau don à étudier lui a totalement fait oublier l'erreur d'Heidi. Cela étant, je ne m'y risquerais pas davantage. J'observe la rue en contrebas pour m'assurer qu'elle soit vide d'humains avant de me laisser tomber du toit, atterrissant en douceur sur les pavés de la rue. De là, j'attends ma compatriote avant de me diriger dans la direction de la ville la plus proche, la Sterza.

- Je ne sais pas trop!

Il répond ensuite à ma proposition d'y aller tout de suite pour ne pas finir trop tard et ne pas attirer davantage les foudres d'Aro. J'approuve. Il saute du toit et je le rejoins bien vite. J'attéris sans un bruit et le suis. Les humains finissent par abondaient, il était grand temps que nous arrivions dans la rue. Nous sommes en un rien de temps à la Sterza. Ce n'est pas loin pour nous autre, avec notre vitesse. Je m'avance dans les ruelles sombres. Il est encore tôt le matin, mais Hunter a raison nous ne devons pas trop traîner. Il n'y a pas grand monde à cette heure dans les petites impasses, nous devons vite nous résoudre à aller sur l'allée principale.

Je vois un homme se diriger vers un bâtiment n'acceptant que les hommes ... pas besoin que je vous fasse un dessin. Je décide que lui est pour moi. Je n'aime pas qu'on se serve ainsi des femmes. Et désolée pour mon ami, mais je ne partage pas mon repas, le seul avec qui je pouvais le faire et bien .... et bien rien, je ne le fais pas c'est tout. Trouver un vampire qui dit qu'il est partageur, je vous file cent balles.
Je m'approche furtivement, alors qu'il avait déjà une main sur la porte d'entrée. Je l'envoie plusieurs dizaines de mètres plus loin. Je lui saute dessus. Mes dents ne tardent pas à effleurer son petit cou si fragile. Je sens son sang jaillir de ses veines. Il est si chaud dans ma gorge, cela fait un bien fou. Il n'y a plus rien d'autre qui compte, je suis comme dans un autre monde, dans une bulle. Le plus gros lourdeau pourrait bien débarquer à un centimètre de moi que je ne l'entendrais pas, c'est une situation très particulière.

Je finis par lâcher ma victime, son sang dégoulinant encore de mes lèvres. Je n'ai jamais dit que j'étais quelqu'un de raffinée et délicate. Ma langue passe autour de mes lèvres pour ne pas en perdre une goutte.

- Si tu veux rentrer pour te rassasier, je t'attends là!

Je lui fait un sourire mi figue - mi raison. Il fait bien ce qu'il veut, il choisit bien qui il veut comme victime, mais je ne le suivrait pas sur ce terrain là, très peu pour moi. J'attendrais le prochain qui voudra rentrer dans ces cas là...

Le trajet jusqu'à la Sterza ne nous prend que quelques instants. Nous sommes légèrement avantagés sur les transports en commun par notre vitesse naturelle, il faut dire. Aucun cheval ne peut rivaliser avec nous. Derrière les bâtiments formant impasses et ruelles, les premiers rayons du soleil commencent déjà à filtrer, signe que nous n'avons effectivement pas de temps à perdre.
Mina est la première à se mettre ne chasse, trouvant rapidement de quoi calmer sa soif, et je la laisse volontiers à son diner. Nous savons mieux que nous comporter comme des animaux, à chercher à dérober le repas de l'autre. En l'attendant, mes sens se retrouvent malgré moi assaillis par les bruits, et les odeurs sortant de ce lieu de débauche devant lequel nous nous sommes arrêtés. Moi prude? Je considère seulement qu'il y a plus honorable que profiter de la faiblesse de ces femmes qui n'ont d'autre choix que d'user de leur corps pour s'offrir un semblant de vie décente... s'il y a quelque décence à retirer d'un tel emploi.
Si j'attends que Mina ai terminé pour bouger? Aucun de nous n'a d'ordres à donner à l'autre, si c'est là votre pensée. Je connais juste quelques règles de courtoisie dont celle qui dit "les dames d'abord". Elle m'oppose cependant rapidement sa volonté de me laisser prendre les devants, et je ne me le fais pas dire deux fois avant de pénétrer à l'intérieur, trouvant un premier gentleman à saigner, avant de faire subir le même sort à un second. Pour finir par me montrer plus partageur que la plupart des nôtres et en envoyer voler un troisième par la fenêtre, atterrissant quelque part à proximité de Mina. Pour ma part, un quatrième verra mes crocs plonger dans sa gorge avant que je ne me calme, peu désireux de laisser un repas à moitié fini. J'ai appris à apprécier ce que je suis, ce n'est pas pour cela que je compte faire subir ce destin à un pauvre bougre, aussi pourri soit-il. Pourri? M'est avis que la plupart de ces hommes ont épouse en leur demeure.
Je finis par ressortir du bâtiment, rejoignant Mina, dont les yeux rouges brillants font plaisir à voir. Sa brulure? Oubliée depuis longtemps, j'imagine. Le sang a cet effet revigorant sur nous.

Je le laisse rentrer dans cet endroit. Je n'ai rien a y faire, ça ne m’intéresse pas. J'entends deux/trois cœurs s'arrêter. Puis une vitre qui se brise et un homme qui attérit à quelques mètres de moi à peine. Il est plutôt beau garçon, si seulement il n'avait pas le don pour cocufier sa femme. Je sens deux parfums complètement antinomique sur lui, alors ça ne fait aucun doute. J'ouvre la bouche, faisant ressortir mes crocs. je m'approche de lui, l'attrape par un bras pour le soulever, avant de tirer sa tête sur le côté et boire ce nectar divin coulant dans ses veines. Le plaisir reste intact bien qu'il ne soit pas le premier de la soirée. Ma blessure est déjà guérit, je le sens.

Bon question de se faire repérer on est mal. On va se faire taper sur les doigts je pense, non ... Je jette un oeil sur les deux cadavres devant moi et sur Hunter qui sort quelques secondes plus tard. On fait quoi là, on les fous dans le fossé, on creuse des trous pour les balancer ? Et les témoins ? Doit y en avoir à l'intérieur, non ?

- T'as été vu ?

Alors que je ressors du bâtiment, la première préoccupation de Mina est de savoir si j'ai été vu. Honnêtement, peut-être, mais je doute que quiconque ira en parler autour de lui.

"Je ne t'affirmerai pas que non avec certitude. Mais entre ceux qui auraient à expliquer ce qu'ils faisaient à cet endroit, et celles auxquelles j'ai abandonné la bourse de ces hommes en partant, il m'étonnerait qu'il y en ai pour évoquer ce qui s'est passé ce soir."

Je profite du reflet d'une fenêtre pour glisser un doigt sur mes lèvres, me débarrassant des dernières traces de sang qui peuvent y rester, avant d'observer pour la première fois la rue dans laquelle nous nous trouvons. Certainement pas le quartier le plus chic de la ville, mais en vérité, c'est aussi bien comme ça. J'apprécie d'étudier l'architecture du palais Volturi, mais cette débauche de luxe n'est pas dans ma nature.

"Et même si évoquer une ombre ayant saigné trois hommes en moins de deux minutes était crédible pour qui que ce soit... et bien, je me ferai taper sur les doigts et puis voilà. Je pense qu'il en faut plus pour que Aro décide d'un châtiment plus important."

Une façon discrète de lui dire que le cas échéant, je prendrait la faute sur moi? Peut-être. Pourquoi? Parce que c'est ce qu'on fait quand on apprécie quelqu'un. Accessoirement, je ne suis pas encore débarrassé de mon éducation, et de cette règle qui dit que les femmes, on les protège. N'en déplaise à cette forte tête qu'elle peut être quand elle l'a décidé.

 Oui logique. Il aura été trop rapide pour eux; personne ne croira les rares humains s'en étant sortis si jamais ils parlaient. Alcools, drogues en tout genre pas dessus le marché, ils ne seraient pas crédible.

- Oui pardonne moi tu as raison. Je suis parfois un peu trop fébrile.

Pourtant, Dieu sait que j'adore ça. Enfin Dieu, le diable plutôt. Il n'y a que lui pour accepter et comprendre ce sans qui se répand et qui est probablement l'une des rares choses à pouvoir faire battre mon cœur mort.

Tout cela m'avait fait le plus grand bien. J'étais de nouveau au meilleur de ma forme.  Je m'étais déjà bien requinqué sur le chemin du retour, mais là un peu de sang frais et je suis comme une jeunette , vous savez ce moment où les vampires sont au meilleur de leur capacité, bin c'est un peu l'impression que j'avais là.

- On devrait rentrer, il va faire jour et là on aura plus à s'inquiéter de ce que les gens on vu ou non ! Et j'assume ce que je fais t'inquiète pas pour moi!

Je lâche un sourire en coin, avant de lui faire signe de me suivre d'un signe de la main. Nous retournons vers le château lorsque je sens une présence ... un des sbires d'Aro nous a suivit, je reconnaîtrais son odeur entre mille : Un certain Nicolas. Je m'écouterais je le taillerais en pièce pour nous avoir suivit, mais ça c'était l'autre moi, celle qui agissait sans réfléchir, avant de venir ici. J'avais changer … un peu…
Je regarde Hunter du coin de l'œil, comme pour lui dire : Et si on s'amusait un peu ? J'espère qu'il comprendra le message. Y a une différence notable entre lui arracher les entrailles et le faire virer fou parce qu'il nous perd de vue ...

"Aucune offense. Et tu as raison, nous devrions rentrer. Il sera plus difficile d'expliquer que notre peau luit au soleil que d'excuser le massacre de cette nuit."

Je lui emboite le pas, devant me faire à ses enjambées plus courtes que les miennes. Nous finissons par repartir en courant vers le château, du moins jusqu'à ce que Mina s'arrête, me montrant un reflet au coin d'un mur, qui trahit la présence de l'un des nôtres à notre suite.

"Viens avec moi, je connais un passage."

Je lui attrape la main, l'entrainant à ma suite vers un quartier de la ville où il est aisé de perdre l'odeur d'un vampire. Un quartier où l'odeur des caniveaux se le dispute à l'odeur de la pestilence de quelque cadavre d'animal en train de finir de se décomposer dans une arrière cour sordide. Honnêtement, je pense qu'à partir de là, Démétri est l'un des rares à pouvoir reprendre une piste... Enfin, en cas où, je finis par sauter par dessus la rivière Era, attendant que Mina m'y rejoigne pour reprendre un pas moins rapide, en direction de Volterra. Nicholas risque de chercher un moment, d'autant plus qu'il n'ira pas imaginer que ce détour finisse par nous ramener au palais... qu'il puisse être piégé par le soleil dans quelque bâtisse désaffectée, ça lui fera des vacances...

Je ne dis pas non à un peu d'action, mais je pensais qu'on avait eu notre dose pour ce soir, mais visiblement je me trompais. Nous nous sommes désaltéré et nous avons reprit notre route lorsque j'aperçois une ombre au coin de la rue. Je reconnais l'odeur de Nicolas. pas un mauvais gars, mais un peu trop sous l'influence de notre bon roi. J'étais pour Aro et je croyais en ce qu'il faisait, mais je savais aussi penser par moi-même, contrairement à certain.

Alors que je signifie à Hunter que nous sommes suivit, il m'invite à le suivre et m'attrape la main. Nous arrivons dans un quartier qu'on ne peut pas décrire comme étant très fréquentable. L'odeur nauséabonde me donne des hauts le cœur, mais je vais survivre. Jouer au chat et à la souris, j'ai l'impression d'avoir de nouveau dix ans, c'était assez drôle, je dois l'avouer.
Nous passons ensuite la rivière Era et mes poumons se libèrent. Je suis un peu derrière lui… il est rapide. Je finis par le rejoindre lorsqu'il s'est arrêté de l'autre côté pour m'attendre.

- Bien joué! Il devrait nous chercher un moment je pense.

Nous nous permettons de ralentir l'allure ce qui me convient bien. Nous pouvons ainsi profiter des derniers instants de la nuit. Bientôt le soleil commence à pointer le bout de son nez. Le ciel est rose orangé, c'est magnifique! Mais nous ne pouvons pas vraiment attendre, nous avançons sans nous presser, mais nous avançons néanmoins. Nous atteignons ensuite les portes du palais. Nous passons par une porte dérobée quelques mètres plus loin que la porte principale.

- C'était plutôt sympa cette petite escapade, on remet ça quand tu veux Hunter.

Je souris de plus belle.

Qu'il nous cherche un petit moment, c'était l'idée de base. Je n'ai jamais vraiment été chasseur dans mon ancienne vie, mais j'ai lu bien assez d'ouvrages évoquant cette activité pour savoir comment défier l'odorat du chasseur... sauf qu'on parlait d'un chien et non pas d'un vampire. De toute manière, c'était davantage une façon de se divertir quelques instants plutôt qu'une question de vie ou de mort, ce soir.

"Oui, heureusement pour nous, il ne s'agissait que de lui. Je doute que l'on puisse duper Démétri de la même manière."

Nous prenons le temps de rentrer vers Volterra à une allure plus raisonnable, sans nous arrêter non plus, si ce n'est le temps d'admirer ce lever de soleil qui devrait pourtant tant nous effrayer. A dire vrai, contrairement à ce que peuvent raconter les légendes, nous ne brulons pas au soleil, nous contentant de briller, et d'ainsi, risquer de bien trop attirer l'attention sur nous. Sans doute cette conséquence moins létale que prévu mène à être moins craintifs que prévu face à l'astre solaire.

De retour au palais Volturi, nous décidons d'un commun accord de passer par une porte dérobée, nous arrêtant quelques mètres après, concluant notre échange de cette nuit.

"Bien d'accord avec toi. C'était rafraichissant. Sur ce, excuse-moi, je pense me trouver un point de vue optimal pour voir Nicholas revenir. Ce peut-être intéressant."

Sur ce, je m'apprête à m'éloigner, avant de m'arrêter, me retournant à demi vers elle.

"Si tu n'as rien de mieux à faire, tu es la bienvenue."

 Oui c'est sûr avec Démétri ça aurait été une autre pair de manche. Ca avait été plutôt drôle tout ça. Je l'imaginais perdu dans les différents bâtiments de cette ville et je rigolais intérieurement, même si je n'arrivais pas à dissimuler mon sourire à cette pensée.

- Oui c'est sur! On ne le dupe pas, enfin j'ai pas l'impression, je n'ai jamais essayé ça va s'en dire!

Nous rentrons tranquillement au palais, profitant un minimum du levé de soleil avant de retourner à l'abris. Il me propose ensuite de venir avec lui observer le retour de Nicolas. Je me demande ce que Aro pourra en dire. Sera-t-il en colère que nous lui ayons échappé ou se dira-il que nous sommes rentrés sans difficultés et que cela lui suffit ? Nous le saurions bien assez tôt. Après tout rien ne nous empêchait de sortir, je saurais le lui rappeler si y a quelque chose à dire à cela.

- Oui tu as raison, ça promettrait d'être intéressant, je veut bien venir oui évidemment! Ca serait dommage de louper ça!

Nous nous dirigeons donc tous les deux vers cedit point d'observation et profitons du spectacle, tout en continuant de discuter de nous et de notre avenir, une façon de refaire le monde entre amis.