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    Entretien d'embauche au poste
    Silas & Charly
    Peut-être que le retour de Blackstone a simplifié la vie de certaines personnes... je ne peux pas vraiment en dire autant me concernant. Enfin, grâce à quelques coups de téléphone bien passés, mon départ précipité de Portland risque de se finir mieux qu'il n'avait commencé. Le coup de main le plus utile? Pas Dmitri, j'ignore dans quel coin de la planète celui-là est parti se planquer, mais je l'imagine bien retourné au fin fond de la Sibérie. Carlisle aura été le plus utile, en me renseignant sur Rhenna, la faussaire, qui m'a permis de repartir avec des papiers neufs, plus ajustés aux neufs années d'écart entre mes derniers papiers et mon apparence physique. En passant, je compte garder son numéro en mémoire pour Gwen... étant donné que ma fille a 14ans depuis trois décennies... ça risque d'être utile. Bref, sorti de la forêt, c'est à présent devant le bureau du shérif que je gare ma voiture, vérifiant par réflexe la couleur de mes iris avant de sortir du véhicule. Pour profiter de la sortie d'un agent pour pénétrer dans le bâtiment, appréciant l'accessibilité des lieux comparé à mon ancien bureau. Le shérif? Je le repère quasiment immédiatement, et je me présente à lui rapidement, avec les règles de courtoisie qui vont bien avec.

    "Shérif Swan, je présume. Je suis Silas Evenson, commissaire de police à Portland. Ex. Je ressors d'une année sabbatique, pour être tout à fait exact. Et le docteur Cullen m'a conseillé de me renseigner auprès de vous, concernant une quelconque place disponible dans vos locaux."
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    Je fixais d'un air morose le mur, me laissant divaguer à mes pensées. Ce corps ne faisait plus vraiment l'âge que l'on me donnait et pour cause, j'avais été embarqué dans une aventure... Si l'on m'eut dit un jour que je la vivrais, j'aurais rit au nez de la personne. Pourtant, Jacob m'avait déjà fait part de sa... particularité, j'aurais dû me douter plus tôt qu'il n'était pas le seul. Et ma fille, parlons en de ma fille... Elle qui m'avait tant inquiétée après son mariage. Non, elle ne pouvait plus se cacher derrière des excuses. Le vieil homme que j'étais savait, désormais, qu'elle faisait partie du même monde que la famille Cullen.
    Avec du recul, j'aurais dû m'en douter... Cela me laisse tout de même une sorte de goût amer en bouche. J'avais été dupé, trompé par ma propre fille et sa belle famille. Loin d'être rancunier, j'avais tout de même un peu de mal à digérer ça et si j'appréciais toujours autant les Cullen, je ne pouvais m'empêcher de grimacer à l'évocation de leur nom.

    Et c'est mon visage qui se crispa lorsque j'entendis le nom de Carlisle sortir de la bouche de ce jeune homme à qui j'avais tendu la main en lui offrant un sourire maladroit. La jeunesse venait enfin frapper aux portes du commissariat de Forks. Plus personne ne désirait rester ici, le temps pluvieux ne faisait plus son charme et les jeunes fuyaient la région pour des endroits plus ensoleillés. "Charlie Swan, enchanté", dis-je pour confirmer mon identité. Je n'avais jamais entendu ce nom. Pourtant, j'avais quelques amis dans la police de Port Angeles. Des gens bien qui savaient aussi bien manier le décapsuleur que la canne à pêche. Des vieux, comme moi quoi. A moins qu'il ne s'agisse de Portland et dans ces cas là, il faut que je m'inquiète pour mon audition. "C'est la pêche ou la pluie qui vous attire ici ?" demandais-je dans une tentative d'humour sûrement raté. J'enchainais rapidement, ne lui laissant pas le temps de réagir. "Il y a effectivement quelques postes à pouvoir. Je peux voir votre CV ?" Formel, l'habitude. Je revins néanmoins sur l'homme qui l'avais recommandé. Ainsi donc il connaissait Carlisle ? Pouvais-je logiquement me méfier de sa réelle nature ? Le médecin semblait avoir beaucoup de vampires qui gravitaient autour de lui. Je ne l'ai que très rarement vu en présence de gens qui avaient l'air normaux. "C'est un bon gars, Carlisle," marmonnais-je dans ma barbe, plus pour moi que pour lui.
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    Entretien d'embauche au poste
    Silas & Charly
    Il me semble que donner le nom de Carlisle comme commanditaire de ma présence ici n'ai pas été le meilleur plan du monde. Le toubib me l'aurait dit s'il avait mieux valu que je me taise, non? Quoique avec ces végétariens, on ne peut jamais vraiment savoir quand le sang de lapin leur monte au cerveau... ok Silas, focus. Je serre la main qu'il me tend sans me préoccuper qu'il remarque ou non la froideur de ma peau, osant un léger sourire en coin lorsqu'il s'essaye à un trait d'humour sur l'attrait de cette région. Je pourrai répondre la pèche, mais l'idée d'étriper un ver de terre en le transperçant de part en part avec un hameçon... oui, sinon je suis un tueur en série, mais chacun ses faiblesses.

    Ne me laissant pas le temps de répondre, il en vient à me demander mon CV, que je ne perd pas de temps à sortir de la pochette à documents que j'ai sous le bras. Un CV un peu remanié si l'on tient compte de mon âge réel, mais je crois que pouvoir prétendre être sorti de l'académie de police à 25ans pour gravir peu à peu les échelons au cours des dix années suivantes, ça reste logique. En vérité, il y a dix années maintenant que j'ai cessé de gravir les échelons, satisfait de la place de commissaire qui était la mienne jusque là, mais il faut savoir être astucieux dans ses mensonges.

    "Pour être honnête, j'ai laissé une partie de ma famille à Portland. Je tenais à rester dans les environs, et il semblerait que Forks soit la seule ville qui ne croule pas sous les candidatures."

    J'entends son commentaire concernant Carlisle, mais hésite à y répondre, peu certain qu'il ai réellement été prononcé à hauteur de voix intelligible pour un être humain lambda. Blackstone a été ma malédiction pour cela. Cotoyer davantage de vampires que d'humains a eu la mauvaise tendance de me faire perdre une partie de cette humanité que je chéris tant. On fait moins attention à ce qu'on fait quand les vampires se promènent librement en ville.

    "L'une de mes enquêtes m'a conduit jusqu'ici, il y a quelques années. Et je crois que la tranquillité des lieux m'ira bien, après le tumulte incessant qu'est Portland. Quand à la pluie... disons que ça me rappellera le pays. Je suis de Londres, à l'origine."

    L'Angleterre et la pluie? C'est à peu près comme la Normandie et la pluie. Ça a été vrai il y a quelques années. Aujourd'hui, avec le réchauffement climatique, l'été est sec partout... enfin ok, faut concéder qu'il pleut quand même pas mal en Angleterre.


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    La fraicheur de la poignée de main me confirma l'identité de la personne qui se tenait en face de moi. J'en fis abstraction. Tous ces trucs... fantastiques me dépassaient. Rien que cet épisode à Blackstone, je n'y avais rien compris. Uniquement que j'avais été puni, comme les autres, parce que j'en savais un peu trop sur le monde surnaturel. J'aurais préféré ne rien savoir du tout. Car cela avait été un vrai combat que de tenter d'expliquer mon retour après tant d'années d'absence. Surtout que tout le monde savait à Forks que je n'étais pas le genre de personne à vouloir quitter cette petite bourgade pluvieuse. Je n'aimais pas trop bouger.

    Je lu rapidement le CV de l'homme face à moi. Il était bien, très bien même. Cette jeune âme était prometteuse. Enfin, jeune... Pour sûr qu'il devait être plus vieux que moi, mais passons les détails, je n'étais pas ici pour juger la nature réelle de ce Silas, j'étais là pour l'embaucher, ou non. Je posais le papier sur le bureau, constatant les plis et les rides de ma main. Je n'étais plus tout jeune et savoir que j'allais pouvoir passer la main à un volontaire m'enlevait un petit poids des épaules. Je m'autorisais un petit écart à imaginer ma retraite au coin de l'eau à sortir les plus belles truites de la région. Un légère sourire marqua mon visage tandis que je relevais les yeux vers le jeune commissaire.

    "Forks est... calme, oui, si on peut le dire comme ça. Ici, la pluie côtoie la quiétude et les habitudes des habitants. Si vous aimez le calme et ne rien faire, vous êtes au bon endroit !" nouvelle pique sur Forks. Cette ville m'avait tant apportée mais je ne pouvais pas m'empêcher de la voir comme elle était réellement : ennuyeuse. "Et bien, vous n'avez pas l'accent anglais." dis-je simplement avant d'enchainer. "De quelle enquête s'agissait-il ? Je ne me souviens pas vous avoir vu par ici avant aujourd'hui, et pourtant, à défaut de mon audition, j'ai encore bonne mémoire." J'étais sceptique. Rien ne m'échappais à Forks, rien... Sauf peut-être les magouilles surnaturelles.
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    Entretien d'embauche au poste
    Silas & Charly
    Je l'écoute me dire que dans cette ville, il n'y a pas grand chose à voir de plus que la pluie et la tranquillité. Je rajouterai bien"et les vampires", mais si les humains des environs peuvent encore croire que leurs voisins directs n'en sont pas, ce n'est pas moi qui vais trahir le secret que je partage avec les Cullen.

    "Croyez moi, après la dernière année, j'ai besoin d'un peu beaucoup de calme..." Blackstone? En cours de route, j'ai pris connaissance de l'actualité du monde lorsque nous n'y étions pas. Et il semblerait que l'absence des vampires ai provoqué plus de mal que de bien. On vous a jamais parlé de la régulation naturelle des troupeaux de gnous que provoquent les lions? Enlevez les lions.. et les gnous dépériront rapidement. "L'épidémie. J'imagine qu'ici, vous avez été relativement épargnés. A Portland, ça a été un peu plus mouvementé."

    S'il n'a pas l'air plus au courant que moi? Je passe. Comme dit, ce qui se passe en ville atteint rarement les petites bourgades, pour peu qu'on soit, comme moi, un adepte de netflix et des DVDs et un allergique chronique au Journal TV et à toutes ces conneries dont on peut nous rabâcher les oreilles pour nous faire peur et faire de nous de gentils soldats bien obéissants.

    "Il y a longtemps que je n'ai pas mis le pied en Angleterre, pour tout dire."

    Concernant cette enquête dont je parle? Bien sur que j'ai pensé à emmener ce que j'ai sur ce dossier. Pourquoi celui-là précisément? Parce qu'il y a bien une enquête dont je veux avoir le fin mot, c'est bien celle-là. Elle me concerne personnellement.

    "Slater Pevensie. Il nous en a fait voir à Portland il y a quelques années. Et s'est offert un petit séjour à Forks. Je suis content d'apprendre que vous n'en ayez rien su, je dois dire. Là était mon travail, dès lors que nous avons compris que nous ne l'attraperions pas aussi facilement que nous le pensions au début. Éviter d'impliquer trop de juridictions différentes. Ce n'était pas contre vous. Nous avions des ordres."

    Et qu'en est il de cette vermine aujourd'hui? Aucune idée. Moi qui pensait le confronter enfin à Blackstone, il faut croire que cette ville était encore assez grande pour que telle rencontre ne se fasse pas.


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