Avec un titre pareil on aurait pu croire à un conte de fée... Je vous expliquerai un jour que tous les contes de fée sont à l'origine des histoires pour effrayer les enfants le soir, mais qu'un idiot a décidé de leur accorder des "happy endings". Bien sur que non, le loup n'a pas digéré le chaperon rouge, il a gardé chacun des morceaux dans sa gorge jusqu'à ce qu'un crétin de chasseur vienne le tuer, tout récupérer et jouer à Frankenstein (oui, une fillette ne tient pas entière dans l'estomac d'un loup, soyons réaliste)...
En tout cas ce que je peux dire, c'est qu'il faut une meute de loups de la taille d'un double poney bien monté pour avoir la peau d'un vampire. Mais n'empêche qu'il me l'ont eu, la peau, et le souvenir de leurs crocs sur ma chair est plus que vivace. Remarquez que j'émerge tout juste, sans savoir où je suis, si ce n'est qu'en toute logique, un vampire qui se fait déchiqueter par des loups-garous ne fini ni à l'hosto, ni au paradis. L'Enfer? L'Enfer ça serait de me retrouver nez à nez avec James et Victoria... et deux ou trois autres que j'ai trahi au cours de mes quatre siècles d'existence. Je finis par me relever du sol froid où je suis étendu pour me découvrir dans la même forêt, à proximité de la clairière où j'ai voulu mettre un terme à la vie si fragile de l'oisillon délicat des Cullen. Parlant de ça, j'ai toujours faim moi.
Je réveille mes sens mis en sommeil pour repérer un effluve intéressant, me demandant si les loups se sont également chargé de l'humaine. A dire vrai, j'étais bien trop occupé à les fuir pour me demander si ils l'ont dévorée ou si ils sont passé à coté. D'un coté, qui peut passer à coté d'elle, avec l'odeur qu'elle dégage? Les loups-garous sont peut-être des animaux stupides, ils ont l'odorat au moins aussi développé que le notre, si ce n'est plus.

"Et bien petit oiseau, où te caches-tu donc?"

Non, je ne la sens pas, même si je sens une autre odeur, plus ténue, et moins appétissante. Retirez. Tous les humains sont appétissants. Mais certains plus que d'autres. Et il est... particulièrement difficile de résister à Bella.

Il y avait plusieurs décennies maintenant que j'avais élu domicile dans l'afterlife. Au bout d'une cinquantaine d'année, j'avais rencontré celui qui était aujourd'hui mon mari : Elias. Nous étions heureux, mais nous savions aussi que mort c'était pour la vie^^, donc il nous arrivait de partir en vadrouille chacun de notre côté de temps en temps et nous en étions d'autant plus heureux de nous retrouver. C'était le cas aujourd'hui. J'avais entendu parler d'une ville avec des vampires et des modificateurs, des êtres capable de se transformer en loup selon leur bon plaisir. N'étant pas très loin, je me suis dit que je pourrais aller y faire un tour.
Une fois la bas je tombe sur d'anciens membres du clan Quilleutes. Lorsque je leur explique mes connaissances du monde vampirique, ils osent s'ouvrir à moi et nous échangeons beaucoup sur ses monstres aux yeux rouges. Voilà déjà quelques jours que j'étais là. Je pouvais voir les humains encore en vie de l'autre côté, mais je préférais d'avantage m'occupais du monde des morts, quand je n'avais pas l'occasion d'apercevoir ma fille chérie.

J'étais en pleine forêt. Je profitais de cette odeur d'herbe fraîche, lorsqu'une voix se fit entendre. Petit oiseau? Était-ce pour moi ce surnom? J'en doutais, mais je suivais tout de même cette voix, elle m'attirait.
J'aperçu enfin un homme, avec des dreadlocks, il avait la peau sombre, il brillait sous les rayons du soleil. Lorsqu'il se tourna enfin vers moi, je pu apercevoir ses yeux rouges. J'en eu un hoquet de surprise. J'avais l'impression de revoir celui qui m'avait tué. Je fus incapable du moindre mouvement. J'avalais difficilement ma salive.

Le petit oiseau semble s'être envolé, car je n'en retrouve pas la moindre trace. Et elle ne court pas assez vite pour disparaitre de la sorte. De la magie? Je dirai bien que je n'y crois pas mais, je suis un vampire après tout. Alors pourquoi pas. Zut, quand ce ne sont pas les loups-garous qui viennent me voler ma pitance, ce sont les sorciers! Bon, ce n'est peut-être pas si mal, ça m'évitera d'avoir à expliquer à Irina comment j'en suis venu à saigner à blanc la copine de son cousin... Et si c'est Victoria qui lui tombe dessus, à la petite? Je l'ai mise en garde, pas ma faute si elle a refusé ma proposition.

Enfin, c'est sur un autre oiseau que je tombe. A priori humains également, et suffisamment intelligente pour avoir un mouvement de recul en ma présence. Une humaine au teint bien sombre pour la région, d'ailleurs. Dans le coin, les blancs sont aussi pâles qu'un mort, et les amérindiens sont loin de posséder une peau aussi sombre que la mienne. Ses cheveux blancs, c'est original. Pas naturel, certainement, mais on peut dire que ça lui va bien... enfin bref, si j'étais là pour commenter les choix cosmétiques des autres, ça se saurait... et on commencerai par les cheveux rouges de Victoria... ça ça ne ressemble à rien.

Je fais quelques pas dans la clairière où nous nous trouvons, tournant autour de son périmètre comme le fauve ayant acculé sa proie. M'arrêtant, je feins de trouver mes ongles intéressants, non sans rester parfaitement à l'affût de la moindre de ses réactions. Une humaine lambda j'ai le droit non? Mes prunelles rouges rubis prouvent que je l'ai déjà pris sur le chemin, il faut dire. D'accord, à la limite, on peut aussi parler... ça n'empêche pas de manger après. Et j'aime assez m'entendre parler. C'est instructif.

"Et bien, vous n'êtes pas vraiment l'oiseau que je cherchais, mais on fera avec. A tout hasard, vous n'auriez pas aperçu une jeune fille? A peu près haute comme ça..." Je positionne ma main à peu près à hauteur de mon épaule, trouvant que ça doit être à peu près la bonne hauteur. Ok, elle est peut-être un peu plus grande. "... Brune, agaçante, une odeur de terreur associée à un parf...ok, ok, laissez tomber. Vous n'auriez croisé personne avant d'arriver ici?"

Je m'attends à un "et pourquoi vous le dirais-je?"... ces humains, incapables de voir ce qui pourrait leur sauver la vie...

Les cheveux blancs? Une nouvelle lubie, qui me passerait probablement aussi vite qu'elle était arrivée, mais pour l'heure j'en était plutôt contente. Mais là n'est pas le sujet n'est-ce pas ? Je ne peux me défaire de ses yeux rouges. je ne vois plus que ça, le reste du monde semble être en stand bye. Sa voix m'a amené à jusqu'à lui, comme un enchantement. Je me sens attiré par cet homme, comme par celui qui m'a ôté la vie. Ironique, non! Et moi qui croyais voir tout vu en débarquant ici. Je savais qu'il y avait des vampires dans l'afterlife, mais j'avais toujours réussi à les éviter jusqu'à présent. Une fois pas deux que je me disais pour me rassurer!
Il me parle d'une jeune femme brune et me demande si je l'ai vu. Non je n'ai vu personne et heureusement pour elle je suppose.

- Non... personne! Je prend un instant pour respirer et avaler ma salive qui passe bien difficilement dans ma trachée, avant de dire l'évidence à voix haute : Je vais devenir votre dîner, n'est-ce pas ?

Un rire nerveux m'échappa à cette pensée. Je devais passer pour une folle désormais, mais je n'arrivais plus à m'arrêter, j'en avais les larmes aux yeux. Mais je crois que ce fait plus ma peur me faisait délirer. Intérieurement je l'implorais de faire vite. J'ai beau essayé de me contrôler, je tremble de tout mon corps. Je ferme les yeux, je revois Elias et notre fils, sans parler d'Ambre que je n'aurais pas la chance de revoir. Je les embrasse mentalement, leur dis que je les aime, même si ils ne peuvent pas m'entendre. Et j'attends...

Décidément, tous les humains de cette petite ville sont-ils au courant de notre existence? Les Volturi vont vraiment finir par vous tomber sur le coin du poil, Carlisle, si vous êtes aussi peu doués pour vous dissimuler aux yeux des autres. C'est étrange, cette imprudence n'est pas franchement ce qui m'a le plus marqué dans ce clan... hormis la présence de leur chaton domestique, bien sur.

Devant sa question, je me laisse le temps de la réflexion, et d'écouter chaque battement de son cœur en quête du moindre signe de mensonge. J'ai déjà mangé aujourd'hui, et je saurai faire preuve de mansuétude, si elle ne se joue pas de moi. Mais en vérité, seule la peur fait battre son cœur, si rapidement qu'il m'en donnerait presque le tournis, et la pensée que son sang circule aussi rapidement dans ses veines manque me faire oublier ma promesse. Après un mouvement rapide dans sa direction, je me ravise, mettant mes sens suffisamment en veille pour me concentrer sur les alentours et non plus sur elle.

"A bien y réfléchir, non. Appelez cela un geste charitable si vous le désirez."

Je croise les bras, tapotant mon coude de mes doigts tout en l'observant. Il y a ceux des nôtres qui ne pensent qu'à saigner, lorsqu'ils croisent un humain. Ceux qui décident de les adopter. Et ceux qui savent parfois apprécier le plaisir d'une conversation, malgré leur quatre siècles d'existence.

"Si j'étais vous, je prendrais mes cliques et mes claques et je quitterais la ville quelques jours. La tornade qui arrive risque bien de faire des dégâts."

Une tornade? Non, je ne suis pas météorologue. Je peux juste dire qu'elle est aussi déchainée qu'un ouragan, et à la crinière aussi rousse qu'un renard. Et oui, je parle de Victoria, la seule et unique. Celle dont je comptais mettre Bella à l'abri... en la dévorant? Bah, j'ai été honnête sur un point. Je lui aurait offert la mort rapide que Victoria lui refusera. Enfin, qu'elle s'amuse donc avec elle. Pour ma part, je compte bien avoir quitté la ville avant son arrivée.

Charitable ? Oui peut-être. Je n'avais aucune, mais alors aucune envie de savoir si il était charitable ou si c'est juste qu'il n'avait pas soif. Je n'avais pas du tout envie de m'éterniser ici. J'étais déjà morte et pourtant l'idée d'être mordu par un vampire ... encore, me hérissait les poils. Il continuait à me parler, comme si tout ça avait un sens.

- Une... une tornade ?

Je lève bêtement les yeux au ciel, mais le ciel est plutôt dégagé et j'en conclu qu'il parle d'une personne ou d'un évènement tout du moins. Je suis pétrifiée, ces yeux rouges ne me donne pas vraiment envie de faire quoi que ce soit, excepté fuir, mais mes jambes ne répondent plus.

- Vous êtes là depuis longtemps ? Dans l'afterlife j'veux dire!

Je n'avais pas escompté lui faire la causette au départ, mais bon quand à ce que mon propre corps ne me réponde pas, autant s'occuper l'esprit deux minutes. Je sais pas, il avait eu l'air comme sonné, alors que j'arrivais prêt de lui tout à l'heure. Je ne pensais pas à ce qu'il puisse venir d'arriver, mon inconscient peut-être. Puis s'était peut-être aussi une histoire de cette personne qu'il cherchait. Je serais bientôt fixé, non ?

Si j'étais moins discipliné, je m'amuserais de la voir lever les yeux vers le ciel comme si la météo allait subitement changer. Mais pour tout dire, penser à Victoria me retire toute envie de rire.

"Vous le saurez quand elle sera là. Victoria. Une vampire... face à qui vous me trouverez bien aimable, sans vouloir m'offrir de fleurs."

Sa question suivante me laisse hésitant, et je prend largement le temps d'y répondre, m'offrant un nouveau tour de cette clairière que je vais finir par connaitre par cœur. Qu'est-ce qu'elle appelle "Afterlife"? Fin, j'ai beau être français de base, je parle assez bien anglais pour traduire ce mot. "Après-vie" quoi. Sauf que bon, l'après vie ça fait quatre siècles que je connais. Ça s'appelle "être un vampire". Je m'arrête finalement au beau milieu d'un pas avant de me rappeler que je ne suis pas seul et revenir vers l'humaine aux cheveux blancs, intrigué.

"L'Afterlife vous dites? Qu'est-ce donc?"

Pour être honnête? Elle m'a fait sortir le chaton domestique des Cullen de l'esprit. Et pourtant, qu'est-ce qu'elle semble appétissante, cette jeune Bella... D'accord, d'accord, après tout, si Victoria la veut, elle n'a qu'à l'avoir. J'vais pas courir après les services non rendus. Si elle ne veut pas que j'abrège ses souffrances rapidement, qu'elle teste donc la pitié de Victoria... D'accord, je suis irrécupérable, j'irai peut-être trainer du coté de chez elle d'ici quelques jours pour voir si mon offre intéresse davantage la petite humaine. Victoria m'en voudra mais ça ne ramènera pas son souffre-douleur à la vie, si?

Ahh! Il parlait d'une vampire! Comment j'aurais pu devenier? bon ok j'étais peut-être un peu blonde, vu que lui aussi était vampire, mais bon, passons et lui en comparaison il est aimable? Je veux même pas savoir à quel point il a raison. Il me fait peur rien qu'à la façon qu'il a de le dire. Il met un certain temps à répondre ensuite à ma question. pourquoi aussi longtemps ? il le sait pas quand il est arrivé ? Ou peut-être qu'il veut trouver une façon de me dire de m'occuper de mes affaires? Non, rien de tout ça. il finit juste par me demander de quoi je parle. Ah bon bin ça doit vraiment pas faire longtemps alors. Je suis mal là!

- Là où on est maintenant. Les gens du coin l'on appelé comme ça. Enfaites c'est un monde, après la mort. Mon mari a été tué par des sorciers, moi par un vampire et vous par ...?

Je laisse un blanc,ne sachant pas du tout comment il a pu arriver là. Je suis même pas sure d'avoir envie de savoir, mais bon je suppose que je dois en passer par là pour qu'il comprenne et puisque mes jambes ne répondent toujours pas à mon cerveau, je fais de mon mieux.

- Rassurez moi vous me charriez enfaites, vous savez bien où on est là?

Je ne sais pas sur quel pied danser. Je tente un sourire, mais ça fait plus grimace qu'autre chose.

Je retiens un feulement énervé quand elle répond à ma question comme une évidence. "Là où on est". Aux dernière nouvelles, j'étais dans la forêt entourant Forks, et le paysage n'a pas changé d'un poil, excepté l'absence des loups et du chaton. Mais elle n'a pas l'air de l'entendre de cette oreille. Son mari a été tué par des sorciers? La belle affaire. Elle par un vampire? Là ça m'intéresse. Je ferme les yeux un instant, me concentrant sur son odeur, où je ne décèle pas la moindre odeur de vampire. Nope, elle n'est pas l'une des nôtres. Quand à moi, qu'elle me demande? Je hausse les épaules, ne voyant pas plus que ça où elle désire en venir.

"J'ai été transformé il y a quatre siècles. Techniquement, je suis mort depuis ce jour. Dernièrement, j'étais en train de discuter avec l'animal de compagnie des Cullen quand nous avons été interrompus par ces loups-garous... qui ont du finir par remarquer que la pleine lune, c'était y a trois semaines, parce que ma foi, je n'entends plus leurs aboiements. Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire. Satisfaite?"

Elle n'a pas l'air convaincue. Me demandant même si je ne me moque pas d'elle. C'est moi qui vais finir par penser qu'elle se moque de moi, en force!

"Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus? Forks, État de Washington, Etats-Unis, Amérique du Nord... planète Terre? Je sais où nous sommes, merci!"

Sinon, qu'elle continue comme ça, elle va me donner faim. Avec tout ça, j'ai toujours rien eu à me mettre sous la dent, moi!

Mais il le fait exprès ou bien ? Il me dit qu'il est mort il y a 400 ans, mais il me parle de sa première mort, pas de celle qui l'a conduit ici. Il ne doit vraiment pas savoir où il est tombé. j'essaie de me souvenir de mon arrivée ici et ça ne fait pas que du bien. les Cullen ? Je sais pas de qui il me parle. Il parle aux animaux? OK là on sort de mes compétences ein! Je suis tombée sur un fou ? Il évoque ensuite des loups-garou qui l'ont vu et l'ont pourchassé. De ce que je sais des loups-garou vivant ici aucun ne lâche jamais sa proie une fois transformée, il en est simplement incapable ne se rendant compte de rien tout simplement. C'est peut-être là qu'est la faille ?

- Vous êtes sur qu'ils ont lâché l'affaire? J'ai pas souvenir qu'un loup lâche sa proie aussi facilement!

Croyez bien que si je savais moi-même que j'avais des gènes de loups en moi je me serais un peu mieux renseigner sur le sujet! Je crois que je comprends un peu mieux pourquoi il ne se souvient pas d'où il est si il vient tout juste de mourir.

- Je crois que j'ai comprit... Ces loups-garou n'ont pas lâché l'affaire et leur venin vous aura été mortel. Vous venez donc tout juste de débarquer dans ce monde.

Bon ok les modificateurs ont pas de venins, mais je fais avec les infos qu'il me donne ein!

Effectivement, il faudrait être particulièrement naïf pour penser qu'un loup-garou ai lâché sa proie. Une meute doit être pire. Sauf si ils ont fini par s'entre déchiqueter. C'est que les loups-garous en meute, ça non, c'est du domaine du pas possible. Mettez deux loups-garous dans la même forêt et ils se boufferont le nez. Et pourtant... bah, mauvais concours de circonstances, c'est tout. Enfin, sa remarque a le don de me faire tendre l'oreille de nouveau, tous mes sens momentanément à l'affut dans le cas où ses dires se confirmeraient.

"Je dois sans doute courir plus vite qu'eux. La fuite, c'est mon rayon."

Si cela fait de moi un lâche? Vaut mieux être un lâche en vie qu'un brave mort.
Ses paroles suivantes me font cependant perdre mon sourire, mon humeur s'assombrissant d'un coup comme en témoigne le grondement sourd que j'entends résonner au fond de ma gorge, sans que je ne lui ai demandé quoi que ce soit. Si mon assurance en prend un coup dans l'aile? Assurément.

"Si je vous suis, et j'ai bien dit "si", on est où là? Ce "monde" dont vous parlez. Il n'y a rien pour les vampires après la mort."

Sauf peut-être une virée en Enfer. Et je vois ça un peu moins rose que Forks, pour tout dire.

 Je n’ai jamais vu personne courir aussi vite, voir plus vite qu’un loup et pourtant dieu sait que les vampires sont rapides, mais je ne sais pas pourquoi j’ai du mal à y croire. De toute façon je suis morte depuis assez longtemps pour ne plus me faire d’illusions sur ce monde, il ne peut- qu’être mort sinon nous ne serions pas entrain de discuter du pourquoi du comment. Il ne serait qu’une ombre sur un tableau bien loin de moi, que je ne pourrais atteindre. Maintenant il fallait le lui faire comprendre et il était visiblement têtu. Et en même temps lorsque je me suis retrouvée à sa place voilà plusieurs décennies, j’ai aussi dû avoir du mal à avaler la pastille. Il me demande de quoi je parle, alors je vais développer :

- Nous sommes dans l’afterlife, un monde où vont tous ceux créatures ou même humains qui ont connaissances du surnaturel. Pour ma part j’ai été tué par un vampire, j’ai donc apprit à ce moment là que ce monde existait et j’ai atterrie ici.

Bien sur j’étais là pour mon sang de loup, mais je l’ignorais. C’est ici que finisse tous les vampires. Il n’y a pas de paradis ou d’enfer pour nous ; nous sortons du contexte biblique tous autant que nous sommes.
Oui oui je me mettais à parler de bible et de croyances, mais bon, j’étais née à une époque ou la religion à toute son importance et je n’en avais pas perdu beaucoup en vieillissant et même ici, j’avais gardé certaine de ses facettes.

- Vous allez avoir le reste de votre vie, ou plutôt devrais-je dire l’éternité pour contempler le monde des vivants sans vous. Vous allez voir vos proches de loin, sans jamais pouvoir intervenir, sans jamais pouvoir leur parler.

Je n’avais peut-être pas prit de pincette, mais après tout je ne portais pas les vampires dans mon cœur. Ma fille avait beau en être une aujourd’hui, elle ne l’avait jamais voulu et l’un d’eux m’avait tué, alors bon ; je n’avais pas vraiment de compassion pour eux.

Je la laisse m'expliquer ce qu'elle sait des lieux, jetant un œil aux alentours pendant qu'elle me parle. Pas apr désintéressement, non. Plutôt par méfiance de ce qui pourrait arriver autour de nous. Genre une meute de loups-garous, si elle me raconte des cracks. Je n'ai rien d'un traqueur mais l'odeur de loup, c'est bon, je l'ai dans le nez ad vitam æternam.

"Si je vous écoute, je risque de recroiser chacun des types que j'ai saigné ces trois derniers siècles? Ça risque de faire du monde. Fin, j'aurai que l'embarras du choix pour me nourrir..."

Les tentatives d'Irina de me faire saigner des lapins? Irina est à Denali, en sécurité avec ses sœurs et les deux espagnols, Pas prête de me rejoindre dans un quelconque monde des morts, si c'est là la vérité. Ce que les gens ne savent pas ne risque pas de leur faire du mal. Je dirai même qu'elle m'aura probablement oublié depuis long... ok, en vérité, sous mes airs j'en-foutiste, ça, ça me fait chier.

"Ça tombe bien, de proches, j'en ai pas."

Si je clos cette partie de la conversation par un odieux mensonge? Elle m'a l'air du genre curieuse, j'ai pas envie d'en causer, c'est tout. Par contre, dans le genre "proches auxquels je ne tiens pas du tout", y en a un qui m'inquiète...

"Quid des autres vampires? Il y en a certains que j'ai pas spécialement envie de recroiser, je dois dire."

3 siècles ? Oui ça fait du monde. Moi j'aurais dit futurs chasseurs et non pas dîners, mais bon il le prend comme il veut ein. Je ne lui explique pas qu'on ne meurt pas une fois ici, il le découvrira bien tout seul. Je ne vais pas non plus tout lui donner tout cuit dans le bec, je suis une humaine, donc futur proie possible, je ne vais pas tout lui dévoiler c'est trop facile. je n'ai pas oublié que de base il voulait boire mon sang.

- On peut prendre ça comme ça oui effectivement!

je lui parle de ses proches, de la façon dont il va les voir de loin. il me dit qu'il n'en a pas. Il n'a pas d'amis, pas d'allié, pas de gens auxquels il tienne ? Je trouve ça triste, même pour un vampire. Et en même temps si le vampire qui m'a tué n'avait pas fait de ma fille un vampire, elle serait morte à l'heure qu'il est ou sur le point de l'être et je n'aurais plus personne à regarder dans le monde des vivants... Bref vous comprenez mon dilemme ou pas ?
Il me parle ensuite des autres vampires, qu'il y en a quelques uns qu'il aimerait bien ne pas revoir.

- Et bien si ils sont morts ils sont ici, sinon vous êtes tranquilles! Après le monde est vaste quand même. Je suppose que si vous ne voulaispas être vu, vous savez comment vous y prendre.

Si je prenais confiance à force de lui parler ? Oui plutôt. je savais bien qu'il pouvait me tuer en un claquement de doigts, mais en même temps j'étais celle qui connaissait les lieux et qui pouvait lui apprendre des choses, alors bon me "tuer" ne serait pas le plus judicieux. Puis bon j'ai beau ne pas être rancunière, on m'a saigné une fois déjà, donc on va peut-être arrêter le tire deux minutes. je pense que je ne me laisserait pas avoir une seconde fois, surtout avec un sorcier pour mari qui m'a apprit deux/trois trucs. D'ailleurs j'ai toujours un sac de ces herbes dont j'ai oublié le nom pour les éloigner.

Il me demande si la personne dont il parle peut revenir alors qu'il est mort dans les règles de l'art pour un vampire, avec le feu et tout le tremblement. C'est plutôt rhétorique comme question, mais ma réponse sort plutôt facilement à vrai dire :

" J'ai bien peur que oui!"

Il réfléchit à mes réponses, je le sens ailleurs. Il analyse la situation, je ne le connais pas lui, mais je reconnais ce regard, à savoir si je ne lui monte pas un char depuis le début. Il faudrait être fou pour mentir à un vampire sanguinaire, si il me tue ici, je ne suis pas sure de m'en sortir un deuxième fois, je n'ai jamais eu la réponse à cette question là, alors on ne va pas tenter le diable. Je me recule un peu, machinalement, je prends doucement mes distances avec lui, en espérant pouvoir profiter de son intense réflexion pour m'éclipser avant qu'il ne décide que les réponses que je lui ai apporté ne lui conviennent pas, ou qu'il en a assez comme ça et décide de me tuer. Il ne ferait qu'une bouchée de moi et la première fois n'a déjà pas été très agréable je ne suis pas pressée de revivre ça. En reculant je marche sur des branches qui craquent. Je m'arrête nette, prise de panique, je tache de rien montrer mais en moi c'est Armageddon. Pourvu qu'il me laisse partir sans encombres ...