Je n’en pouvais plus de toutes ces tensions à la maison. Que ce soit entre Rosalie et moi principalement. Ou encore parce qu’il y a Irina. Certes j’ai peut-être un foutu caractère mais j’ai du mal à digérer ce qu’on a pu traverser à cause d’elle. Encore heureux qu’on avait réussi à s’en sortir mais en tout cas ce n’était pas grâce à elle c’était certain. M’enfin Carlisle et Esmée l’avaient recueillie alors je tâchais le plus possible de faire bonne figure. Même si en ce moment tout me soûlait. Et c’était un peu compliqué de s’évader puisqu’on est tous coincés dans cette fichue ville de Blackstone. Bon sang ce que je regrettais Forks. Là-bas on était bien. Même si on avait connu pas mal de péripéties depuis que Bella était entrée dans la vie de notre famille.

Cet après-midi j’étais parti chasser en compagnie de notre clan. Hormis Rosalie qui avait refusé de nous accompagner. Chose peu étonnante puisque la plupart du temps on s’évitait l’un l’autre. Moi je voulais que tout redevienne comme avant mais je n’avais pas envie qu’on passe notre temps à se disputer en présence des autres. Je n’avais pas envie de laver mon linge sale en public. Il m’arrivait même par moments de m’éclipser moi aussi en solo juste pour m’éloigner des tensions à la maison. Donc je comprenais tout à fait que ma Rose préfère chasser toute seule. Même si j’ai de plus en plus de mal à accepter cette distance entre nous. Je sais parfaitement que c’est de ma faute, que j’ai grave déconné. Si je le pouvais, je remonterais dans le temps afin d’éviter de la tromper mais malheureusement je n’ai pas ce pouvoir et je dois assumer cette connerie que j’ai faite.

En rentrant de la chasse en compagnie des autres membres du clan, je préfère rester dehors. J’ai bien vu que Rosalie m’observait par la fenêtre alors je lui fis un signe de tête pour l’inviter à me rejoindre à l’extérieur. J’ai besoin de me retrouver un peu seul avec elle, même si je ne sais franchement pas ce que je vais pouvoir lui dire. Parce que j’ai la sensation de lui avoir présenté mille et une fois mes excuses et que ça n’y a rien changé. Alors qu’elle arrive je lui lance un petit sourire, parce que oui je suis content qu’elle m’ait rejoint. « Il faut qu'on en parle, Rose... s'il te plaît parle-moi. » Lui dis-je doucement, presque en la suppliant. Alors que ma femme m’indique qu’on ne parlerait pas de ça ici, je la suis au pas de course ne voulant pas la perdre de vue à travers la forêt. Mon épouse a raison de vouloir qu’on s’éloigne. Mieux valait être loin des oreilles indiscrètes du reste de notre clan. Même si Alice risquait d’avoir des visions nous concernant.

Au bout de je ne sais combien de temps ma bien-aimée s’arrête et je fais de même, la laissant venir vers moi. Elle me pose une question, un simple mot et déjà je ne sais pas quoi lui répondre. Je soupire non pas parce qu’elle m’ennuie mais parce que je ne me sens pas à l’aise. Je lève les mains doucement en l’air comme un signe de capitulation. Je ravalais difficilement ma salive, comme un gamin pris en faute par sa mère. « Je n’en sais rien Rose. Je pense qu’être coincé ici m’a fait perdre la raison tout simplement… » Je m’arrêtais un instant non pas pour reprendre mon souffle car je n’en ai pas besoin mais pour essayer de rassembler mes idées. « Je peux t’assurer d’une chose Rose c’est que tu es la seule femme que j’ai aimée de toute ma longue vie. » En effet même lorsque j’étais humain je n’étais jamais tombé amoureux, même si j’avais eu quelques petits coups de cœur mais rien de semblable à mon amour pour cette femme en face de moi. « Tu sais avant que tu ne me sauves la vie en 1935 je n’étais pas un garçon fidèle. J’ai eu des aventures avec beaucoup de femmes… Mais avec toi j’ai changé… » Oh que oui elle avait réussi à faire de moi un homme meilleur. Ou en tout cas un homme qui ne trompe pas sa compagne. Parce que sinon en dehors de ça lorsque j’étais humain j’étais plutôt un bon garçon. « Je sais que j’ai fait une erreur monumentale en te trompant et crois-moi je m’en veux horriblement. Si je pouvais revenir en arrière je le ferais. Parce que cette fille je n’en ai rien à faire. Elle n’est rien à mes yeux. Je ne sais pas du tout ce qui m’est passé par la tête ce jour-là… » J’avais l’impression que plus j’essayais d’arranger les choses et plus je m’enfonçais. « Encore une fois je te demande pardon ma Rose, mon ange. Je t’aime plus que tout, plus que ma propre vie. J’espère qu’un jour tu arriveras à me pardonner… » Dis-je en baissant la tête, n’osant guère affronter son regard. Parce que j'avais peur d’y lire une fois de plus toute la colère qu’elle a envers moi. « Tu me manques terriblement. » Ajoutais-je tandis que j’étais appuyé contre un arbre, ne sachant pas si je devais continuer à rester ou tout simplement rentrer.