Caractère

émotif: facilement influencé par les émotions des autres, il est trop empathique,
et a bien a du mal à prendre du recul... Ce qui le rend parfois impulsif. C'est assez handicapant pour un sorcier, puisque les émotions peuvent alimenter les pouvoirs, comme elles peuvent les brider et empêcher un sorcier d'utiliser la magie...

bienveillant: toujours à l'écoute des autres, il fait passer leurs besoins avant les siens. Il était ainsi capable de bosser plus de 24h à l'Hopital au besoin, jusqu'à ce qu'il ne tombe de fatigue. Autant vous dire que le rythme a bien diminué depuis qu'il est médecin à Forks, et qu'il habite au milieu des bois. Il consacre son temps aux plantes et à la végétation environnante lorsqu'il n'a pas de patients à s'occuper.

hyperactif: Arai tient rarement en place, il faut toujours qu'il garde son esprit et ses mains occupées. Vous le verrez rarement à flâner et regarder le bleu du ciel. S'il ne dort pas, il est forcément en train de faire quelque chose.

passionné: quand il aime un truc, c'est jamais à moitié. Ses deux grandes passions dans la vie sont la botanique et les reptiles. Les deux lui permettent de vider son esprit et trouver un peu de calme dans un monde en perpétuel mouvement. Étant très à fleur de peau et émotif, il a besoin de calme, et quoi de mieux que les plantes ou les reptiles pour cela? Son appartement est donc majoritairement meublé par des plantes de toutes sortes, recouvrant les meubles et les murs, ou pendues au plafond. Et vous trouverez également des vivariums avec quelques créatures au sang froid, majoritairement des serpents: leur venin est tout aussi utile que les extraits de plantes dans les remèdes pharmaceutiques. Autant lier l'utile à l'agréable non?

Ta petite histoire

29 Fevrier 1992

Date de ma naissance à Shenzhen, en Chine. Issu d’une passion éphémère entre un humain et une sorcière, j’hérite des pouvoirs de celle-ci. D’où je viens, on me désigne donc comme étant un “wūshī”, un sorcier, et en général, soit c’est dit sans être pris au sérieux, soit c’est avec dédain (mes semblables ne sont pas vraiment bien vus hors de notre petit cercle), ou avec un ton très hautain (selon les clans y’en a qui se prennent limite pour des dieux, et j’ai horreur de ça.)
Je sais ce que vous vous dites “il nous parle de Chine, mais il est japonais non?” Oui, mon père était un japonais qui voyageait beaucoup de par son travail (avocat international, un tombeur hors pair), et ma mère était une jeune chinoise tombée raide dingue d’un connard qui n’en avait rien à faire d’elle. C’est la vie quoi. On a habité en Chine jusqu’à mes 3 ans environ, quand ma mère a décidé qu’on allait déménager au Japon, parce que ça nous rapprocherait de mon père qu’elle voulait absolument retrouver. Je pense que c’est là qu’elle a commencé à s’intéresser à la magie noire, mais à l’époque, j’en étais encore à dire areu areu hein, faut replacer dans le contexte… Je vous parle avec le recul dont je dispose aujourd’hui, et les informations que j’ai réussi à obtenir, de notre ancien clan et de mon frère, entre autres.

1997

J’ai 5ans, et ça part en sucette. Ma mémoire a occulté les souvenirs de cette nuit là, j’ignore la vérité sur les événements de ce soir de décembre, je me souviens juste de flammes et de cris. Peut être un sort qui a mal tourné? Quelqu’un qui s’en est pris à ma mère? Aucune idée. Je sais juste que la maison entière a brûlé, que ça avait rapport avec la magie noire, que notre clan ne s’est pas vraiment préoccupé de mon sort (de toute façon, nous n’étions plus en Chine et ils nous considéraient déjà plus comme des leurs. Partir pour retrouver un humain? Hérésie. Ils ne devaient même plus savoir que j’existais). Bref, je me retrouve seul, et c’est là que j’apprends que j’ai un demi-frère plus âgé que moi. Notre seul lien? Notre père, collectionneur de donzelles, qui s’est barré avant notre naissance.

1998 à 2004

Depuis cette nuit horrible, je me suis réfugié dans le mutisme. Je n’ai pas prononcé un mot ou son pendant bien un an et demi. Mon frère (je l’appelle Lou) se demandait même si je n’étais pas muet, mais les médecins affirmaient que ça viendrait avec le temps, que c’était ma façon d’encaisser la perte de ma mère. Lou, c’est quelqu’un de très intelligent. Il est détective de renommée mondiale, et ces années à ses côtés nous avons parcouru le monde au fil des affaires qu’il acceptait de résoudre. C’était un petit génie, et il semblerait que ça, ce soit notre héritage du côté paternel, car je suis diagnostiqué haut potentiel courant 1999. Je me prends au jeu, je m’intéresse à ses enquêtes, et je finis par prononcer mes premiers mots… Et c’est le bordel entre le chinois, le japonais, et l’anglais. Une chance que mon frère parle couramment les trois, selon l’humeur, si je suis sous le coup d’une émotion quelconque, c’est le chinois que me vient d’instinct. Allez savoir… Bref, mon mutisme devient sélectif. Je ne parle qu’avec Lou, parce que je ne suis pas encore assez sûr de moi et que je m’embrouille entre les différentes langues. En parallèle, je grandis, mes pouvoirs aussi, mais je n’en fais jamais usage sauf par accident. C’est comme si inconsciemment, après le décès de Maman, j’avais renié ce qu’il me restait d’elle. La magie. S’inquiétant que je perde ce qu’il appelle un “don” mais que je vois personnellement comme une malédiction, mon frère a repris contact avec le clan auquel appartenait ma mère, pour m’aider à comprendre ma véritable nature, et à maîtriser mes pouvoirs, et c’est un sujet de discorde. Là où lui voit une opportunité de faire le bien, je ne vois qu’une porte ouverte vers les enfers. Moi qui rêvais de bosser à ses côtés, je commence à me braquer, à voir l’autre visage de son boulot. Je commence à vouloir aider les gens de façon plus concrète et plus "juste" que par le biais de lois aussi imparfaites que les hommes qui les rédigent. J’obtiens mon bac en 2004, et m’inscris en fac de médecine. C’est là que nos chemins se séparent un temps, avec le frérot. J’ai besoin de me trouver, de savoir qui je suis par moi même, et je retourne en Chine pour mes études, auprès de mon ancien clan sorcier, qui a accepté de veiller sur moi… Bon sans insistance de la part de mon frère qui me laisse partir, espérant que je renouerai peut être avec la magie en côtoyant des wushis.

2004 à 2016

Je m’éclate en médecine, et pour être honnête… C’est elle qui me fait tomber dans la magie. Très vite, je me rends compte des limites de cette science que les humains ne peuvent surpasser, et c’est là que je m’initie sérieusement à cet art que j’avais jusque là renié et évité au possible. Grâce aux membres de mon clan, j’apprends vite, et voit des liens entre la sorcellerie et la médecine. Je voue une véritable passion à la botanique, les plantes étant mon meilleur atout en tant que doc’ sorcier. Je concocte des élixirs maison très efficaces, et ne cesse de perfectionner mes recettes. Je deviens un soigneur renommé dans ma petite ville, offrant mes services gratuitement quand je le peux, hors de l'hôpital et de mon internat. Lors de ma dernière année de médecine, on me confie une patiente avec une pathologie lourde. Au fil des mois de traitement, même la magie ne semble rien pouvoir pour elle, et c’est quand je commence à songer à la magie noire pour la sauver que je prends peur, je plaque tout à un mois des examens finaux de mon cursus, et fuis le pays. Je décide de rejoindre mon frère au Japon, celui-ci me demandant depuis des mois de venir l’aider sur une enquête qui lui pose problème… Et croyez moi, vu son égo et son sale caractère, il en faut pour qu’il OSE demander un coup de main, même à son propre frère...


2016 à 2018

Mon frère enquête sur un meurtrier en série qui opère au Japon, dans la région du Kanto. Le type ne laisse jamais aucune trace, c’est comme si les victimes étaient attaquées par une meute de chiens. Aucune trace ADN, rien. Corps abandonnés en piteux état. Je l’aide dans ses recherches et ses déductions, mais je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour sa santé. Monsieur ne se nourrit que de sucre, monsieur ne dort presque jamais, il ne vit que pour résoudre des énigmes, des affaires que personne d’autre que lui n’arrive à boucler, et je ne cesse de me demander s’il ne passe pas à côté de quelque chose, à ne côtoyer pratiquement que moi en dehors du boulot depuis toujours. Je ne réalise qu’à présent à quel point il est seul, et ça ne semble même pas le déranger. Les autres sont trop à la traine, pas dignes de son intérêt, Lou est un être hors norme. Moi qui ne suis qu’empathie, une véritable éponge qui a bien du mal à ignorer la souffrance des autres, je suis tout son contraire. Il est logique, impartial, et ne s’encombre pas de sentiments inutiles. Les choses sont comme elles sont, il ne cherche pas plus loin. Tout n’est que statistiques à ses yeux, contrairement à moi qui n’agit que par instinct. J’avoue que j’ai donc souvent besoin de m’aérer l’esprit, car nos différences sont toujours source de conflit, et c’est une nuit en sortant prendre l’air que je rencontre Rue.

Rue est grand pour un japonais. Il a les cheveux d’un noir charbonneux, la peau très pâle, et j’apprendrais bien plus tard qu’il porte des lentilles de couleur noire. En vérité, ses iris sont rouges vermeil, et aujourd’hui, j’ai honte d’avouer que j’ai cru à son histoire d’albinisme oculaire pendant si longtemps. Je l’ai rencontré à moitié conscient dans une ruelle, blessé. Je l’ai ramené chez nous, j’ai pansé ses blessures, et… Il a fui.
Evidemment, j’étais obsédé par ce type mystérieux, et à force de passer mon temps avec un stalker hors pair (aka mon frère le détective), je retrouve bien vite sa trace grâce à l’aide de la technologie. L’homme me repousse des semaines durant, me demandant d’y foutre la paix, qu’il n’a rien pour me payer, tandis que je répète que je veux juste m’assurer qu’il va bien.
Quel crétin j’étais.

Il a fini par me laisser l’approcher. Le cotoyer. Le soigner au mieux. On a fini par se lier d’amitié, et se voir régulièrement. Une chose en entraînant une autre, notre relation devient plus intime, parce qu’il est seul, je le sais bien: il ne voit personne en dehors de moi. Ca m'interpelle un peu, mais c’est la première fois que je tombe amoureux, alors je n’y prête pas plus attention. A sa solitude, à ses “blessures” récurrentes, ce sang sur ses vêtements, ses disparitions parfois pendant des jours, et cette teinte que ses yeux prennent parfois, quand il me désire, ou que je me blesse et saigne… C’est difficile à décrire. Moi aussi, j’avais un secret, et je ne cherchais donc pas à comprendre ce qu’il foutait de ses nuits et le pourquoi du comment. Moi aussi avec mon boulot, j’étais parfois taché de sang. Je respectais ses zones d’ombre comme il respectait les miennes. On s’aime, on se déteste, mais on revient toujours l’un vers l’autre. La passion nous dévore, il me blesse, et moi je continue de me démener pour l’aider à aller mieux, et à le soigner quand il rentre blessé, sans poser de questions. C’est comme ça que ça a toujours fonctionné, des mois durant. Jusqu’à ce que je découvre le pot aux roses.

Mon frère et moi étions sur une piste pour retrouver le serial killer. Nous étions quasi sûrs de l’endroit où il allait frapper: nous avions réussi à identifier un schéma de ses tueries, après avoir couplé plusieurs données ensemble: heures des meurtres, lieux, temps écoulé entre chaque meurtre, distance entre les lieux etc… Nous avions donc deux endroits en vue, que nous surveillons depuis plusieurs nuits. Lou passait la nuit à arpenter les rues du quartier d’Akihabara, et moi celles de Shibuya. L’homme s’en prenait toujours à des personnes seules, souvent alcoolisées et dans l’incapacité de fuir ou se défendre. Je traînais donc près des sorties de bars et boîtes de nuit. Appelez ça le hasard ou le destin, je repère un jeune homme qui ne marche pas du tout droit, qui s’engouffre dans des rues peu fréquentées, et je le suis de loin. Soudain, j’entends un cri, et je me précipite pour rattraper ce type. Une ombre avait fondu sur lui, comme tombée du ciel, et je le trouve au sol, à la merci de son attaquant, qui le lâche en m’entendant arriver, se retourne, et s’essuie la bouche dont les lèvres dégoulinent de sang. Mes yeux retournent vers le type au sol, qui semblait blessé au cou, du sang s’écoulant d’une espèce de blessure au niveau de la jugulaire. Je vous le donne en mille… Le type qu’on recherchait c’était Rue. Je n’avais jamais cru aux histoires de vampire de mon clan, car je n’en avais jamais vu auparavant. Je sais juste qu’il ne faut pas leur faire confiance, qu’ils n’ont aucune pitié pour la race humaine, et détestent par dessus tout les sorciers.

On se toise comme deux cons un moment, et j’explose de colère, alors qu’on est tous les deux à côté d’un cadavre, et lui est couvert de sang. Le meilleur endroit et le meilleur moment pour une dispute de couple. Je gueule, il gueule, il me crache que c’est pour ça qu’il ne m’a rien dit, qu’il a très bien deviné que j’étais qu’un p’tit con de sorcier, que c’est pour cela qu’il m’avait rejeté au début, persuadé que je voulais surtout mettre fin à ses souffrances en l’empoisonnant, mais qu’en fait j’étais juste débile et naïf et qu’il s’était servi de ça pour avoir son petit esclave-médecin personnel. J’explose, et pour la première fois malgré moi, j’utilise mes pouvoirs pour blesser. Je n’ai absolument aucun contrôle là dessus, mes émotions interfèrent sur ma magie, je me retrouve vidé de toute energie, et Rue se jete sur moi et me maitrise comme une vulgaire poupée de chiffon. Il m’assomme, et je pense ma dernière heure venue, alors que je reprends connaissance dans son appartement des heures plus tard.

Je me redresse, le vois en train de fumer une cigarette comme si de rien, assis non loin de moi. Le cadavre? - En miettes. Zéro trace de toi, ou de moi. Ton frère a dû le trouver, depuis. - Tu vas me tuer? - Non. Tu vas me balancer à ton frère? - Non. - Bien.
Il passe sa main dans mes cheveux, comme si je n’étais qu’un toutou bien obéissant qu’il récompensait, et qu’il avait bien dressé. Je le serre contre moi, je craque, je l’embrasse, je me déteste de l’aimer en sachant qui il est vraiment, et malgré tout ce que ça implique… Je finis par trahir Lou en mentant à propos de ma disparition d’une nuit, en camouflant les traces de Rue, en l’aidant à commettre ses foutus meurtres sans jamais en être directement témoin. En parallèle, j’essaie de le raisonner. Pas besoin de VIDER un humain de son sang, si? S’il se nourrit ailleurs, qu’il boit en plusieurs fois…? Il m’explique la perte de contrôle. Le manque de discrétion. Le fait qu’il laisserait des témoins, que l’existence des vampires doit rester secrète. Et je ne peux pas risquer sa vie. Je sais que les vampires n’hésitent pas à tuer l’un des leurs s’il risque de compromettre leur sécurité et révéler leur existence au monde… Alors je protège Rue, même si chaque fois qu’il tue, ça me bouffe, et j’essaie toujours de trouver d’autres solutions. Mon frère se doute de quelque chose, avec le temps. J’ai changé. Je suis plus sombre. Plus silencieux. “Tu nous fais une dépression ou bien?” Je ricane, et je réalise qu’il a sans doute raison. Ma relation avec Rue est toxique, et malgré les promesses de faire des efforts qu’il me fait tout le temps, rien ne change. Et je suis le seul à encaisser les choses. Lui s’en fout. Il sait que je finis toujours par revenir quand je craque.

Un soir, j'ai fini par tout avouer à mon frère. Je sais que je le mets dans une situation délicate. Je suis un complice, pour avoir aidé à dissimuler son implication et couvert ses traces. J’ai volontairement fermé les yeux sur ses agissements, même si ça me rendait malade. Il ne dit rien, me dit devoir réfléchir à la situation, alors que je le supplie de laisser Rue agir, de ne pas l’envoyer à l’échafaud, puisque la peine de mort existe encore au Japon, et que de toute façon on ne peut pas prouver son implication sans parler de vampirisme, et qu’on nous laisserait pas faire. Je me prends la claque de ma vie, jamais mon frère n’avait perdu son calme au point de hausser la voix (j’vous laisse imaginer comme c’est frustrant de se disputer avec quelqu’un qui reste toujours calme), ou au point de me frapper, comme là. Je me tire donc chez Rue, et on prend la fuite pour disparaître tous les deux…

Ca dure plusieurs mois, cette petite fugue folle entre amoureux, fuyant l’un des meilleurs détectives du monde. J’en profite pour continuer à perfectionner ma maîtrise de la magie, je lis, je pratique, je continue à élaborer toujours de nouveaux élixirs & potions miracle, et Rue me répète que je perds mon temps. Etre un vampire ça ne se soigne pas. Je le sais bien. J’essaie juste de trouver des alternatives…

Mon frère finit par nous coincer, et je me retrouve entre les deux personnes que j’aime le plus au monde. Sorciers et émotions ne font pas bon ménage, je fiche tout en l’air à cause d’une vague d’energie qui balaie tout dans la pièce. Tout est sens dessus-dessous, mon frère et Rue assommés chacun de leur côté. Je panique, me précipite vers mon frère, ouf, il va bien. Le temps de me retourner, et Rue avait disparu.
Je me sens abandonné, plus bas que terre. Je traine mon frère jusqu’à chez lui… Et j’y reste. Quelques jours plus tard, je reçois une lettre de Rue, qui m’explique que c’est mieux que je reste avec “mes semblables”, et que j’arrête de vouloir sauver ce qui ne peut l’être.
Lou n’aura pas à réfléchir à ce qu’il faisait de moi: le lendemain, comme des milliers d’autres êtres surnaturels, je disparaissais, pour me réveiller 8ans plus tard à Blackstone.

2026

Nous ne saurons sans doute jamais le fin mot de l’histoire, mais je suspecte un groupe de sorciers derrière Blackstone. Je sais que l’équilibre et la Nature sont le centre de la magie, ce envers quoi nous agissons tous… Plus ou moins. Je suis redevable à la nature, et à tout ce qu’elle procure. Mais je n’agis pas vraiment pour la préserver. Je suis plutôt de l’ordre social… Je comprends bien le but d’une telle “prison”: restaurer un équilibre, préserver la race humaine. Je ne suis juste pas d’accord avec les méthodes employées. Qui sont ils pour décider de qui doit vivre ou mourir? Ils ont donc aléatoirement balancé une population humaine pour la jeter en patûre aux vampires et espérer que ça va les calmer? Combien de temps avant qu’ils n’aient tous consommé chaque goutte de sang? Et puis, d’autres sorciers comme moi se sont retrouvés ici. Nous aussi on a été séléctionnés? Jetés en sacrifice? Dire que les sorciers et sorcières étaient toujours là les uns pour les autres, je me demande qui est l’idiot qui a prôné cette espèce de camaraderie inter-clans!

Pas la moindre trace de Rue. Impossible d’avoir un contact avec l’extérieur. J’avoue un peu péter les plombs, je refuse de passer mon temps à me cacher et fuir des vampires assoiffés. Je fais la rencontre d’un groupe de vampires qui veut changer les choses, même si c’est principalement pour éviter qu’ils ne finissent par s’entretuer quand le sang humain viendra à manquer… Et c’est ainsi que je me lançais dans l’élaboration d’un sang synthétique, aux côtés de Carlisle et Dimitri. Carlisle est un camarade de l’ordre des médecins, avec qui je partage beaucoup d’intérets et de points communs. Son calme et son sang froid me rappellent beaucoup Lou, je ne peux pas le nier, et c’est sûrement ce qui fait que je l’apprécie. Pour Dimitri… C’est plus compliqué. Il déteste les sorciers, et au départ, il refusait catégoriquement de collaborer avec moi. Son p’tit truc c’était trouver comment ne PAS m’appeler par mon prénom, et il redoublait de créativité pour me titiller les nerfs et me lancer des piques verbales en continu. “Hé l’asiat’, j’espère que t’es pas déjà en train de réfléchir à une contrefaçon du sang synthétique qu’on élabore.” - “C’est fou si j’te fais rire t’y vois plus rien non? J’ai pas besoin de ça pour te tuer en moins d’une minute mais bon” - “Et donc c’est quoi tes pouvoirs? Tu fais pousser des jolies fleurs? Ouais ça vaut pas un élémentaliste quoi” - “Retourne parler à un arbre et dégage de mon labo” Bref, je vous en passe. J’ai fini par l’ignorer, et il a finit par me tolérer dans leur groupe. Autant le dire: j’étais l’un des rares sorciers à s’être allié à eux… Et quand un vampire me demandait pourquoi je faisais ça, je répondais simplement que j’avais été trop souvent témoin de chasses, et de la culpabilité qui les suivait parfois… Je sais que Carlisle se doute que j’ai eu une histoire avec un vampire. Il est observateur, protecteur. Il ne pose jamais de questions indiscrètes, mais c’est comme s’il devinait les choses d’un regard. Dimitri s’en fout comme de l’an 40, du pourquoi.

2027

Nous arrivons enfin à élaborer du sang synthétique utilisable, et fiable. Des volontaires valident notre découverte en arrivant à se nourrir plus que de notre création, et c’est une véritable fierté. C’est sûrement ce qui fût notre salut, et permit à Blackstone de s’ouvrir à nouveau sur le monde, nous libérant enfin de notre quarantaine interminable. Dehors, le monde a changé… Et j’apprends que 8 ans ont passé. Cette nouvelle là, elle ne fait ni chaud ni froid aux immortels. Moi j’ai perdu 8 putains d’années de ma vie, et je ne sais pas combien d’années je pourrais gagner malgré mes talents en remèdes en tous genre… Être sorcier, c’est aussi être humain et avoir tout ce qui va avec. La mortalité va avec. On vieillit peut être plus lentement, mais on vieillit. Je me demande ce que sont devenus Lou, et Rue, mais après tant d’années… Je préfère rester dans l’ombre. Repartir à zéro. Carlisle m’a beaucoup parlé de Forks, une petite ville peu fréquentée et paumée, et je finis par le suivre là bas, m’installant (illégalement, puisque je n’ai pas validé ma dernière année) comme médecin “élémentaliste”. Les humains interprètent ce terme comme ils le veulent, je m’en tape. Je suis juste le sorcier soigneur que les êtres surnaturels de la région connaissent, et vont voir. Ma patientèle comprend autant d’humains que de sorciers et de vampires. Après la révélation de l’existence des buveurs de sang au monde, ils ne sont pas encore accepté par la majorité d’entre eux, et la communauté sorcière est assez confuse quant à quel parti prendre. Certains continuent de voir les vampires comme une race maléfique à éradiquer, et ne comprennent pas ma volonté de les aider. Ca a toujours été ainsi, et je pense que ça le sera toujours un peu...