Il est déjà 9h du matin lorsque tu mets les pieds dans le sentier, direction l'étang de Westminister. Tu adores cet endroit et il semble que tu ne sois pas la seule, car nombreux sont les touristes à s'y aventurer, il fait partit des plus faciles d'accès. Tu sais que tu vas y rencontrer des gens de tout âge et les potentiels dégâts qu'ils ont pu faire sur leur route : déchets par terre, feu... Toi et tes collègues passaient souvent par là, mais vous ne pouvez pas être partout et certains passent à la trappe. Et puis pour combler le tout il n'y a pas beaucoup de réseau, alors lorsqu'il y a un problème, ta radio est encore le meilleur moyen de communication.

Pourquoi si tard ce matin ? Il paraît que tu as fêté tes trente neuf ans ce week-end et dans le coin on fait pas semblant. Entre tes amis humains et ta meute tu n'as fait que ça et tous on une bonne descente. Par chance, ton patron était à la-dite soirée, alors aucun soucis à te faire du côté de ton retard.
Et c'est là que tu te dis, que tu n'as plus l'âge pour tout ça. Le réveil a été dur et l'expression : "sauter dans un pantalon" n'a jamais été aussi réel. Tu n'as même rien mangé et bu, tu as juste profiter de ta douche pour  laisser le café couler et le mettre ensuite dans un thermos qui va pouvoir te suivre le reste de la matinée. Ça tinte dans ta tête et tu es un peu nauséeuse, mais malheureusement si un retard est accepté sans problème, une absence totale ça passe mal, même s'il t'apprécie beaucoup ton boss.

Tu prends une gorgée de café bien serrée et tu t'enfonces entre les arbres. Tu connais ce chemin par cœur. Tu le parcours depuis toujours. Déjà dans les bras de ta mère, tout bébé tu te baladais ici et elle te montrait l'étang. Ton père aima dire à tout le monde que tu as apprit à nager ici... Rare sont ceux à savoir si c'est vrai ou non.

Tu es dans tes pensées lorsque tu entends tes collègues à la radio. Ils proposent une soirée après-demain pour le dernier match des knights de la saison. Techniquement ils ont terminé depuis un mois environ, mais ils ont accepté une rencontre avec des jeunes du collège. Dans ta tête, c'était clair que tu allais y aller, au moins pour le match puisqu'il y a une p'tite voisine qui t'a demandé si tu pouvais venir la voir jouer; et tu ne peux rien lui refuser, elle est un peu comme ta fille. Et d'un sens tous les membres de ton clan le sont, même si tous n'ont pas développés leur capacités. Certains ne le font jamais d'ailleurs, sans que vous comprenniez pourquoi.

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Je m’étale de tout mon long dans la broussaille et fait retomber mes lunettes de soleil sur mon nez, des ray ban noire de style aviateur. C’est bien beau les bagues de jour pour survivre à l’astre diurne, mais c’est toujours pas la joie d’être la proie de ses rayons. On va faire simple : vivant, j’étais blanc comme un cul, d’origine slave aux yeux tellement clairs qu’on peut s’y noyer. Maintenant que je suis un macchabé, j’suis blanc cadavérique et mes yeux ont pas gagné en acuité visuelle diurne, mais plutôt un penchant pour la nyctalopie. Alors oui, lunettes de soleil, c’est le minimum syndical à une expédition comme celle-ci. Je soupire et retire mes baskets en m’aidant uniquement de mes pieds, pour mes chaussettes c’est une autre bataille, mais j’ai envie de sentir la nature sous mes pieds. Un truc que j’ai pas souvent l’occasion de faire mais que j’adore … me promener sans chaussures. Un truc que mon p’tit citadin de copain pourrait pas comprendre ! je m’amuse a attraper entre mes orteils des morceaux de mousses et autres, j’vais pourrir mes chaussures de terre au retour, c’est un fait, mais bon.

Le temps s’écoule lentement et je jette un œil à ma montre pour constater que 9h est déjà bien entamée. Je me redresse sur mon séant et attrape mes grôles pour les prendre à la main. Si c’est pas l’insolation qui me guette, je dirais pas non à trouver un coin d’ombre et l’étang est assez large pour qu’une partie soit plus ombragé par le bois qui l’entoure. Le soleil va pas se faire plu clément et aucune obligation ne me force à rentrer en toute hâte. Silas a pas de bague et se cloitre chez lui, je pourrais toujours l’y trouver s’il le faut, mais Nath devait faire un truc pour son bar et j’ai pas suivi tout le truc, juste qu’il devait s’y rendre sans savoir quand finir et potentiellement enchainé avec son horaire de nuit là-bas … j’irais aussi le voir, faut pas déconner, il me faut ma dose de Nath par jour si j’veux survivre.

Sinon, qu’est ce qui m’amène dans les parages ? Un petit meurtre ! Quoi d’autre pourrait bien m’attirer aussi loin de ma zone de combat préférée qu’est la ville. Bon grosso modo, j’ai rien trouvé et j’vais avoir un compte rendu des plus simples à faire à Silas du genre : c’pas là ! La tête dans les nuages, je m’amuse avec des brindilles tout en avançant en direction du bosquet et n’entends que tardivement le bruit de pas réguliers d’un autre bipède en approche. Je me fige immédiatement et relance la machinerie de mon sixième sens – pas celui de l’araignée mais plutôt de la chauve-souris – et tente de repérer d’où vient l’écho exactement. Pour faire simple, y’a le chemin principal à une cinquantaine de mètres pas loin et à l’abris des arbres, je longe les bords de l’étang à seulement deux trois mètres et je suis totalement exposé. Alors j’veux bien être un vampire et avoir des réflexes de jedi, mais j’demande quand même à ce qu’on me refile un sabre si j’me fais attaquer là maintenant. Sinon mon choix premier sera de sauter à l’eau et j’ai pas envie de foutre en l’air ma super chemise … déjà parce que c’est une des rares que m’a offert mon homme et ensuite parce que en fait c’est carrément la seule qu’il m’a offert … bon ok, cet argument vaut ce qu’il vaut en face d’un danger immédiat et j’suis pas sûr qu’après une confrontation direct, elle a plus de chance de survie. L’avantage, c’est qu’en apercevant un p’tit brin de femme, j’ai presque mes battements de cœurs qui décélèreraient s’ils s’étaient tout simplement pas tus y’a belle lurette. Je prends donc un air décontract et continue sur ma lancé en direction du chemin, en direction de la demoiselle.

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Tu prends un air désespéré lorsque tu découvres le énième mouchoir au sol. Ces humains ! Ils sont si brillants et si idiots à la fois. Ils ne profitent même pas de ce qu'ils ont de plus précieux, la Terre. Si tu es écolo ? Disons que tu fais tout pour protéger ton univers et ton univers comprend cette forêt et donc cette planète. C'est plus fort que toi; ça fait partie intégrante de ce que tu es.

Alors que tu continues d'avancer, tu sens une odeur bien particulière, celle de mort. Tu sais déjà de qui il s'agit, enfin de quelle espèce il est tout du moins. Ils sont nombreux a avoir débarqué en ville ces dernières années. Tu leur dois ce que tu es. Tu leur dois ton essence même de créature surnaturelle, ceux qui sont de par votre nature considéré comme tes ennemis ... Les vampires! Même l'animal le plus sauvage de cette forêt a un cœur qui bat, et ce n'est pas son cas; pourtant tu le sens qui approche. Tout ton être te hurle de te transformer maintenant, mais tu as aussi apprit à te contrôler, dans cette ville tu n'as pas eu le choix. Si tu transformais au moindre croisement de vampire tu serais un lynx h24 et tu ne peux pas te le permettre. Il arrive face à toi. Il est là.

- Bonjour.

Tu restes sur tes gardes. Un pas plus en retrait que l'autre, prête à bondir au moindre faux pas de sa part.

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Le p’tit truc qui me titille … c’est que même si j’suis plutôt sûr que c’est un cul de sac cet étang, j’peux pas risquer de laisser une personne seule ici alors que le 100% n’existe pas. Je m’arrête donc et profite qu’elle me salue pour le lui retourner. J’en profite pour inspecter sa tenue qui dénote avec celle des touristes habituels. Un sourire se dessine sur mon faciès et je me dis que je peux jouer franc-jeu et essayer d’obtenir un peu d’aide de sa part en prime. Ça me permettra de pas la laisser seule au cas où je me serais planter – ouais ouais … ça m’arrive malheureusement – et je sors ma carte de mon portefeuille qui atteste de mon statut de détective.

« Bonjour Madame, excusez-moi de vous importuner, mais j’investigue – je lui montre ma carte tout en parlant – une disparition. »

Ok, j’esquive un peu la partie « on suppute grandement que la disparue est morte et enterrée quelque part dans le coin », mais au moins j’amorce un début de conversation avec la jeune femme et savoir si elle a repéré quoi que ce soit. Je regarde autour de moi et soupire.

« Malheureusement, je ne suis pas un expert dès qu’il s’agit de sortir de la ville … »

Je souris à la demoiselle et hausse les épaules en espérant que mon charme naturel l’incitera à m’aider à être un peu plus méticuleux sur les environs de l’étang. Paradoxalement, je la sens sur la défensive, mais je mets ça sur le compte qu’elle n’avait pas envie de tomber sur qui que ce soit et qu’elle a l’air d’avoir passé une sale nuit. Je remballe ma carte de détective et tente vaguement de garder mon équilibre alors que je remets mes baskets. J’vous laisse imaginer la scène hyper classe du mec trop bien sapé pour un tour en forêt, qui essaye de rester debout en même temps qu’il fait tomber les brindilles qui se sont accrochés à ses pieds avant d’enfiler ses basket et tout ça en restant debout sur une jambe. Je dois vraiment avoir l’air crédible. Je finis par frotter mes mains l’une contre l’autre avant de reprendre et plonger mon regard bleuté dans celui de la jeune femme.

« Seriez-vous en mesure de m’aider ? Si je ne m’abuse, vous travaillez comme ranger ? »

Non, mais leurs tenues ne peuvent pas tromper, ils sont repérables à des kilomètres et elle m’a l’air sympathique, si on oublie qu’elle me jauge depuis tout à l’heure. J’avoue je sais qu’un truc cloche, me titille tout du moins, mais j’arrive pas à mettre le doigt dessus de mon côté.

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Il te semble que l'allée est plus courte que d'habitude... Le dit macchabée est plus rapide que n'importe quel humain aussi faut dire, d'où la distance qui te paraît plus courte. Il est face à toi bien trop rapidement à ton gout. Tu n'as pas d'autre choix que d'être courtoise, peut importe qui il est, ça fait partit de ton job. Politesse déjà, puis pour pouvoir expliquer certaines choses aux gens, ça passe mieux. Fin bref...
Il n'a pas l'air plus embêté que ça par ton odeur de chat mouillé, d'après Nathan. Sait-il au moins qui tu es ? Rien n'est moins sur! En tout cas il n'en laisse rien paraître.

Il te présente sa carte ... de détective privé. Ok. S'il parvient à se faire à la vie entourée d'humain, c'est déjà pas si mal, à voir pour le reste... ou pas. Tu connais pas tous les vampires de cette ville et t'y tiens pas plus que ça.
Il est pas un expert hors de la ville ? Tu crois que t'aurais pu le parier. Tu n'avais même pas fait attention, mais il remet ses chaussures devant toi... Ok chelou le garçon ! T'en reviens à son histoire de disparition et l'aide qu'il te demande.
Il est courtois ça tu peux pas lui enlever. Et à moins qu'il ne joue très bien le jeu de celui qui ne connait pas les modificateurs, il aura l'effet de surprise. S'il cherche à te bouffer, il sera bien reçu.

- Je peux vous aider ! Dites moi ce qu'il vous faut !

Tu continues à le dévisager. Il a pas l'air désagréable, il t'a pas encore sauté dessus. Mais bon s'il vit en ville, il peut pas se permettre de sauter sur tout ce qui bouge non plus... S'il ignore véritablement qui tu es, tu n'as  aucun intérêt à le lui dévoiler. Tu dois te montrer plus avenante. Tu tentes un sourire. Est-il convaincant ? tu n'en sais rien, mais tu devais essayer!

- Et il va m'en falloir un peu plus sur la personne que vous recherchez!

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J’suis pas un original, juste un mec qu’a grandi dans une ferme y’a … 60 ans et des brouettes. Donc oui, j’me promène pied nu, souvenirs de gosse et juste pour dire, j’suis déjà super fier de m’être souvenu de vouvoyer au lieu de tutoyer … j’ai un souci avec ça depuis que j’ai changé de langue principale et c’est un véritable exercice mental pour me souvenir constamment que ça se fait pas d’aborder les gens en leur parlant comme si on avait élevé les chèvres ensemble. Je fronce les sourcils à l’odeur persistante que dégage la jeune femme. Ça fait une paye que je suis par ici, je connais cette odeur pour l’avoir senti sur d’autres occasionnellement, mais impossible d’y associer une explication logique. Au moins, une chose est sûre, elle doit pas être que humaine, mais allez savoir à quoi j’ai affaire dans cette ville de fou. Le truc, c’est que rien qu’en me regardant dans une glace, je sais que c’est pas ma nature qui définit le monstre. J’ai choisi de faire le bien et vampire ou pas, j’ai toujours essayé d’être droit dans mes bottes. La jeune femme me demande quelques précisions et je ne peux qu’accéder à sa requête.

« J’ai besoin de savoir s’il y a quelque chose qui vous est apparu anormal depuis qu’t’es arrivée – et merde ça aura pas tenu longtemps ma bonne résolution – Est-ce que tu connais assez bien le coin pour y déceler la présence, le passage de quelqu’un autre que pour pique-niquer. »

Je sais que des gens viennent ici se poser pour se détendre, c’est un lieu sympa et connu des environs, pas que j’y trainerai Nath, je doute que ça soit son kiffe les virées au clair de lune à se baigner nu dans un étang. Un sourire ingénu vient poindre sur ma face et j’me retire tout de suite cette pensée stupide. L’avantage c’est qu’elle peut mettre ça sur le compte d’un retour de son sourire à elle-même si j’ai l’impression qu’elle le fait plus par politesse qu’autre chose et que son visage reste un peu pincé.

« Une jeune femme. »

Je baisse les yeux et mes souvenirs retournent à ma lecture du dossier plus tôt dans la journée, on le sait avec Silas que ça sent mauvais. C’est la troisième qui passe à la trappe en 2 mois. Les flics ont rien, ça ressemble à une fugue. Les valises sont faites, des fringues manques et des trucs perso, mais à chaque fois les familles trouvent étrange le comportement les jours d’avant. Avec mon collègue, on a retrouvé les deux premières et on a bon espoir que la troisième à une chance, certes mince, mais reste une chance, d’être toujours en vie … ou pas. Le truc, c’est que les cadavres ressemblaient tellement plus à rien que si elles avaient pas été aussi méticuleusement enterré, on aurait cru un animal sauvage qui se serait défoulé sur elles.

« La vingtaine, sans doute gravement blessée et qui aurait pu trouver refuge dans les environs. »

La lueur d’espoir est là, avec Silas, on a de forte chance de croire que si son cadavre a pas rejoint ses copines, c’est qu’à un moment, elle s’est peut-être débattu et enfui. Des chances que ça soit par ici ? Très faible, mais on épluche tout pour être sûr et ce soir on se retrouve lui et moi pour aller vers une autre partie de la forêt où il est plus probable qu’elle y soit. Mais bien dangereux car en territoire ennemi …

Non, non, j’ai pas d’ennemi moi en particulier, mais mon p’tit côté sanguinaire et amateur d’hémoglobine est pas pour plaire à tout le monde semble t’il et pourtant, j’suis vraiment pas sûr d’avoir jamais été consentant à devenir un suceur de sang.

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Depuis que tu es là ? Qu'est-ce qu'il entend par là ? Tu es dans cette ville et plus précisément cette forêt depuis toujours; tu y es née. Mais il ne peut pas le savoir ça. Mais il parle peut-être d'aujourd'hui ?

- Je parviendrais à déceler une faille si j'en vois une, aussi bien dans cette forêt que dans ceux qui y mettent les pieds. C'est mon job !

Si tu me montres un peu plus froide que tu ne le souhaitais c'est parce que tu as deux raisons de savoir gérer ce qu'il te demande : ton métier de gardien forestier et celui de modificatrice. tout en toi hurle que tu peux déceler le moindre changement dans ta forêt. Tu es née ici, tu la connais mieux que personne (enfin que les habitants de la ville tout du moins) et tu connais bien les prédateurs aussi, enfin certains d'entre eux, dont l'un des principaux est juste devant toi.Alors non tu souris pour bien faire, mais tu n'en as pas envie. Ton corps entier te hurles de ne pas lui faire confiance. Tu as promis à tes parents de respecter le pacte et tu t'y tiendras, ce n'est pas toi qui l'enfreindra, mais tu défendra ta maison (la forêt) et ses habitants contre vents et marrées; ça aussi tu leur as promis.

T'allais dire que tu trouvais bizarre de pas avoir entendu parler de ça, mais bon avec les flics plus rien ne t'étonnes. Pis des fois ils le font exprès pour justement ne pas être parasité par de fausses pistes, c'était peut-être ça leur idées avec cette affaire ? T'en sais rien,! Mais une chose est sûre s'il vous l'avez dit à vous, vous auriez peut-être pu aider plus tôt. Ça vous ne le saurez jamais !

- Depuis que je suis arrivée ce matin, j'ai rien vu. Je vais demander aux collègues. En attendant je ne vois que deux endroits où elle aurait pu se réfugier si elle est venue ici. Je vous emmène ?

Tu tutoierais n'importe qui dans la même situation, mais il n'est pas n'importe qui et tu t'y refuses. T'as bien assez du vampire qui traines de temps à autres chez toi pour tailler le bout de gras avec ton chéri. tu le supportes malgré son odeur et malgré ce qu'il est, pour ton époux et parce que tu le connaissais bien avant qu'il ne soit transformé, mais les autres faut pas trop t'en demander non plus.

Avant de te diriger vers le premier endroit auquel tu penses, t'ouvres ta radio pour demander aux gars d'être vigilant et tu leur expliques brièvement la situation. T'entends déjà le patron râler parcequ'on vous a pas prévenu et qu'il a peur qu'il soit déjà trop tard. Il fait gros ours mal léché comme ça, mais il a le cœur sur la main ton boss, il le montre pas c'est tout.

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Je souris involontairement en l’entendant aussi sûre d’elle. Je ne doute pas de son flaire, mais de là à dire qu’elle parviendrait à déceler une faille. J’ai presqu’envie de lui tapoter gentiment la tête en lui disant « oui oui ma grande », mais je m’en prendrais une c’est sûr et ce serait incroyablement condescendant de ma part et je ne mériterais pas mieux. Je suis plutôt relax alors que la dame semble sur la défensive. Je sais pas pourquoi, j’ai l’impression de m’attirer pleins de regards en ce moment et pas que des tendre. J’dois avoir un mauvais karma, mais je ne vois pas ce que j’ai merdé récemment à part que je suis incroyablement chiant et possessif envers mon homme depuis quelques semaines … j’sais pas quelle mouche m’a piqué, mais j’me prends des crises de jalousies débiles et j’ai envie de me tarter moi-même, alors j’imagine pas ce que lui voudrait me faire.

Enfin bref, revenons-en à nos moutons, femme morte et autre réjouissance du genre. Après tout, c’est ce que me demande la jeune femme en face de moi et je ferais tout aussi bien de me concentrer plutôt que de me laisser perdre dans le fil de mes pensées. Je hausse un sourcil surpris qu’elle soit toutefois aussi coopérative, mais après tout, c’est aussi son job que de protéger la forêt et ses environs.

« Avec plaisir, je ne demande qu’à mieux connaître les parages qui plus est. »

Cela me serait fortement utile pour toutes mes enquêtes de réussir à me repérer au mieux dans le coin. Le problème, c’est que je sais que les modificateurs règnent par ici et je ne suis pas sûr qu’un vampire soit bien accueilli, limite je peux m’estimer heureux d’être tombé sur … à moins que ce ne soit ça son odeur et sa réticence à me sourire ? Allez savoir, tant qu’elle essaye pas de me déchiqueter, je ne m’inquiéterais pas.

Je suis la jeune femme alors qu’elle s’adresse à son supérieur et l’informe des nouvelles que je viens de lui transmettre. Qu’on se n’étonne pas s’il change sa planque avec leur discrétion et je lâche un soupir las. J’aurais dû lui demander de rester discrète sur le sujet en attendant au moins qu’on explore l’ensemble des repères potentiels.

« Les rumeurs vont allées vites maintenant … »

Les forêts ont des oreilles … elle a jamais vu le seigneur des anneaux ou quoi ? J’suis sûr que les Ent ça existe, après tout, si les vampires sont réels, pourquoi pas eux.

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Tu lui proposes ton aide et tu lances un appel par radios à tes collègues et ton patron et vu sa façon de te regarder tu comprends qu'il pensait pas à ça et il te le confirme avec sa dernière réplique.

- D'une vous auriez du me dire avant que vous vouliez pas que j'en parle, je suis pas flic je pouvais pas deviner et de deux ils sont surement les mieux placer pour vous aider ici. Faites nous confiance !

Ok celle là faut reconnaître que tu sais pas si tu as bien fait de la tenter. Perso tu fais pas confiance aux vampires, pourquoi lui il vous ferait confiance, enfin te ferait confiance.
Nous avançons sur le sentier. Tandis que tu t'enfonces dans la forêt, tu envoies un message télépathique à ta meute. Des fois tu aimerais bien que ça ne soit envoyé qu'à une seule personne, en l’occurrence le bêta de la meute, mais ça ne fonctionne pas comme ça. Tu les invites à rester vigilants sur la situation qui nous préoccupe avec le vampire et aussi au dit vampire justement. Tu ne doutes pas de pouvoir lui mettre une raclée, mais si tu es honnête avec toi-même, tu ne sais rien de lui, de son âge, de ses capacités. Tu préfères que chacun prennes ses précautions, mais ça tu ne le dis pas ouvertement, tu dis juste qu'un vampire rentre sur vos terres.
Vous arrivez sur le premier spot en quelques minutes. Tu ouvrirais bien la voie, mais s'il ne sait pas encore qui tu es tu ne vas pas te griller toute seule et de deux si c'est un humain, t'aurais pas l'air maligne de te transformer devant lui. D'une c'est son taf donc il sait gérer et de deux ça te permets d'avoir un œil sur lui, en même temps que tu surveilles la forêt.

- A vous l'honneur !

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Je soupire … Elle est agressive et c’est lassant. J’ouvre mes mirettes pour les plonger dans les siennes. Pas que je compte l’envouter, mais j’préfère qu’elle y voit autant mon honnêteté que ma détermination.

« Je ne pouvais pas deviner que t’allais sonner l’alerte, mais c’est pas grave. Encore une fois, je pense vraiment que je risque de faire choux blancs ici et comme tu dis, c’est encore avec les Rangers que j’ai le plus de chance de trouver qu’il y’a quelque chose. »

Cela dit, je n’irais pas jusqu’à dire que je leur ferais confiance et encore moins à elle qui est prête à me sauter à la gorge dès que j’avance d’un pas dans sa direction. Pour le moment, j’essaye surtout d’arrondir les angles, pour une bonne raison … Son odeur est vaguement familière et même si on va pas devenir copain dans la seconde, j’ai un bon pressentiment et c’est pourtant pas gagné. Moralité, je la suis docilement sur le sentier, tout en la regardant crapahuter à travers la forêt comme un chat le ferai avec l’agilité itou. Par ailleurs, je comprends bien assez vite qu’elle me laisse également prendre les devants pour le premier spot que nous visitons. Je ferme les yeux quelques secondes à l’affut du moindre bruit suspect. N’entendant que le bruissement du vent dans les feuilles, le murmure sourd des insectes qui grouillent sur le sol et le pépiement des oiseaux, je décide que l’endroit est sécure. Je pénètre un peu plus loin dans cette mini clairière où un brin de lumière vient percer, m’éblouissant par la même occasion. Quel con ! Toujours là pour me souler celui-là. Je grommèle et protège mes yeux de cette nuisance.

« S’il y a quelque chose, ce n’est plus là, c’est sûr, mais je propose qu’on effectue un tour dans l’ensemble avant de confirmer cette hypothèse. »

Je jette un regard dans la direction de la jeune femme et lui souris.

« En fait, moi c’est Dante et toi ? »

Oui, parce qu’au milieu de tout ça, je me suis même pas présenté ! Quel malpoli je fais quand même.

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Sa réflexion bien que réelle me hérisse le poil. Je ne réponds rien ou on va encore dire que je suis agressive. Il nous fait plusieurs minutes pour atteindre le premier lieu et je le laisse passer devant. Ca pourrait tout aussi bien être un piège de sa part, après tout je ne sais rien de ce type, par contre je m'y connais en vampire et bien que je n'ai jamais vu de nid dans cette forêt, sait-on jamais ! Mon regard se fait plus insistant pour tenter d'apercevoir la moindre branche cassée qui ne le serait pas naturellement, mon flair en alerte. Pour lui il n'y a personne ici, si tout du moins il y a eu et je ne peux que confirmer. En m'approchant quelque peu je dois bien admettre que pour le premier c'est loupé; mais il m'invite à finir le tour pour voir si on ne trouve pas un indice au moins pour la suite.
Il me souris avant de se présenter officiellement à moi.

- Moi c'est Mélinda.

Alors non pas de "enchantée" avant, ce serait mentir, pas non plus de serrage de main, faut pas déconner, mais je tente un sourire qui est plus un rictus en réalité, une sorte de mini grimace. J'essaie pourtant je vous jure.  Ca n'a rien de naturel tout ça, ce type n'a rien de naturel, j'y peux rien c'est plus fort que moi. Mon père serait furax si il me voyait en cet instant, mais il me connait, il connait les modificateurs. Il est l'un des rares à avoir cette capacité à accepter les vampires sur cette terre sans avoir constamment envie de les tuer pour ce qu'ils sont. C'est un vrai sage à mes yeux. Un jour peut-être arriverais-je à son niveau, mais pour l'heure je me contente de ne pas tuer tous les vampires qui passent sur mon chemin.

Alors que je continue d'avancer, que je regarde un peu partout autour de moi, que j'essaie de déceler la moindre odeur particulière, je continue de réfléchir.

- Dante ? C'est pas banal comme prénom dans le coin, encore moins pour un vampire ... J'ai l'impression d'avoir déjà entendu parler de toi.

Ok ça y est! Sans faire exprès j'ai lâché le mot vampire et je l'ai tutoyé dans la même phrase.
J'ai déjà entendu ce nom, mais impossible de me souvenir d'où c'est pénible !

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Mélinda … okok, je retiens comme “Mélinda-qui-m’aime-pas ». Franchement, à chacune de ses paroles, j’ai la conviction certaine que cela lui arrache un morceau de son âme tellement elle semble débecter par ma présence. J’en manquerai d’ailleurs presque de m’étouffer en avalant ma salive quand elle crache le mot vampire comme de rien et écarquille les yeux violemment tout en me stoppant net. Je vais pas dire que mon cœur rate un battement, ça serait mentir, il est plus à ça près le pauvre, mais tout de même. C’est d’un sacré manque de délicatesse de sa part que de me cataloguer.

« Alors, ouais, c’est pas banal, paraît même que c’est un nom à la con si tu demandes à mon mec, mais c’est encore moins courant d’avoir une humaine qui me repère en deux-deux et en plus à pas l’air d’avoir trop peur … ça explique par contre que tu me parles comme si t’allais avoir à te battre, mais j’te rassure, j’mange pas de ce pain-là. »

Ok, j’me marre tout seul avant d’enchaîner et j’vous assure que ça fait rire que moi.

« Non, enfin, si, j’ai un régime à base d’hémoglobine, mais j’suis plutôt du genre poche de sang ou criminel invétéré dont personne ne pleurera la disparition. »

Oui, ok, je tue des criminels et c’est paradoxal puisque cela en fait de moi un. Mais si la jeune femme est pas au courant, j’lui rappellerais volontiers que y’a pas beaucoup de vampires qui ont choisi leur condition et la manière de se sustenter qui va avec. Me concernant, ça a été une question de mort ou de mort … restait juste à savoir si j’comptais ou non me relever de celle-ci ou rester six pieds sous terre.

« Et toi t’es quoi ? Parce que t’as une odeur qui m’est familière, mais je situe pas du tout … ça doit pas être courant et pourtant je te sens quand même comestible … en tout bien tout honneur. »

Je me marre une seconde fois et j’ai pourtant pas trop l’impression que mon humour fait mouche auprès de la jeune femme. Faut dire que son odeur me titille réellement, juste pas le genre que je croise fréquemment et surtout, l’étrange impression de l’avoir sentie sur quelqu’un que je connais. Après, j’suppose que c’est comme l’odeur du vomi et de la rose, si on l’associe à un truc dégueu ou à une jolie fleur, ça change l’image qu’on se fait. Personnellement, son odeur est plutôt neutre au niveau de ce qu’elle véhicule comme sentiment chez moi et je ne me sens ni en danger, ni rassuré.

« Non, mais je rigole ! Rooh faut se dérider dans la vie ! Elle est trop courte pour faire la gueule et c’est un macchabé qui te le dit ! »

Nath me dégommerait, mais je me suis toujours caché derrière l’humour pour prendre de la distance et là, rien que de savoir qu’elle a su me coller une étiquette, ça me fout mal et je me sens clairement en position de faiblesse et ça … j’aime pas.

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