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    Retrouvailles bienvenues


    J'ai besoin d'une pause. Really.  J'en viens à me demander l'utilité de tout ça. Ma fille soudainement réapparue après trente ans m'évite comme c'est pas permis. Ma sœur et mon neveu sont injoignables. Et pour moi qui ne supporte pas de ne pas les avoir sous les yeux pendant dix minutes, c'est insupportable. Et y a cette maudite ville qui attends patiemment que quelque chose ne se passe. Parce que chouette, on est enfermés, et chouette, on va pas mettre dix ans à crever la dalle, mais sinon ça rime à quoi ce bordel? Bref, moi, de mauvais poil? Possible. Et pourtant, la couleur sombre de mes yeux n'est due qu'aux lentilles sans lesquelles je ne sors jamais. En dessous, ils sont légèrement bordeaux, ça fait une semaine que j'ai rien mangé, mais je peux encore en tenir une de plus sans problème.

    Je m'installe sur un banc public, observant les va et vient des gens qui passent les uns à coté des autres sans se voir. On dit souvent qu'il suffit de rester dix minutes sur un banc et d'observer les gens pour en apprendre plus sur eux qu'avec un bon interrogatoire. C'est parfois vrai. Bref. Je me redresse soudain en me pensant victime d'une hallucination. La fatigue? Il faudrait déjà que je la ressente. Le ras-le-bol? Ça oui, ça se pourrait. Mais je rêve pas. Je me relève trop vite, ne me rappelant de ralentir qu'après quelques pas, pour me diriger vers elle. Elle? Ma sœur, celle qui m'a maintenu en vie ces trente dernières années. Et que je ne voulais pas voir ici, dans cet endroit si dangereux, bien qu'une part de moi soit rassurée de la retrouver et l'avoir sous les yeux.

    "Adé?"

    Je la rejoins pour la serrer contre moi, me rappelant in extremis de mesurer ma force pour ne pas lui faire mal. Manquerait plus que je lui broie une côte ou deux en passant!

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    Retrouvailles bienvenues
    Adélaïde & Silas




    Déjà deux semaines que mon frère était parti. Silas m'avait parlé d'une affaire importante à Forks. Je n'en savais pas plus, il était assez mystérieux concernant son travail. Il a toujours eu peur de nous mettre en danger Tom et moi. Je le comprends, ce n'est pas simple d'être dans la police, il doit souvent être face à des criminels en tout genre. Qui plus est il a toujours été très protecteur envers moi.
    J'avais quitté mon emploi il y a deux jours. Même si ça me faisait mal au cœur, j'avais besoin d'un renouveau dans ma vie, pour Tom et aussi pour moi. La vie loin de mon frère était impossible. Je travaillais sans relâche pour préparer notre départ. J'avais la chance d'avoir l'aide de mon fils adoré, mon petit Tomas. Il était maintenant devenu grand, 15 ans déjà, je n'ai pas vu les années passées.
    Tom, tu es prêt ? Nous allons rater le bus.
    Tom, une oreillette collé à son oreille, comme toujours à écouter de la musique, prit son sac et me rejoignis à l'entrée de la porte. Je lui fis une bise sur le front et ébouriffa ses cheveux en riant. Le voyage risquait d'être long. Nous avions déjà envoyé des cartons chez Silas.
    Par chance, le bus était à deux minutes à pieds.
    Mon fils et moi marchèrent en traînant chacun notre valise. Le bus était en retard. Je pris mon téléphone pour appeler Silas, je savais qu'il voulait savoir où nous étions et l'attente du bus était interminable. Malencontreusement, je laissa tomber mon téléphone qui se fracassa violemment sur le bitume.
    - Mince, quelle maladroite !
    - Maman, tu l'as fait exprès ...
    Je n'étais pas du genre maladroite mais dans la précipitation le téléphone m'avait échappé des mains. Je ramassa les morceaux de mon téléphone complètement éventré sur le sol.
    - Tom, tu peux appeler oncle Sissy pour moi ?
    Tom lâcha son oreillette, composa le numéro de son oncle et me passa le téléphone. Je tomba directement sur la messagerie, mince.
    Le bus apparu à l'horizon.
    Ah voilà le bus !
    Je rendis le portable à mon fils et une fois le bus arrêté nous montions direction Forks.
    Le bus était rempli. Je regarda tout autour de moi pour trouver des places au calme.
    Tom, avance, nous allons nous asseoir ici.
    Il s’exécuta et pris les valises pour les mettre dans le porte-bagages. Il prit la place du côté de la fenêtre. Il me sourit et me demanda tranquillement.
    - Combien de temps pour rejoindre tonton ?
    Il faut compter deux bonnes heures. Tu as de quoi t'occuper il me semble.
    Tom me regarda consterné.
    - Ah ouais, je ne pensais pas que c'était si long que ça.
    Il replongea ses yeux sur son téléphone.
    - Maman, ça te dit de regarder avec moi les derniers épisodes de Game of Thrones ?
    - Oui, bien sûr.
    Tom me tendit une oreillette et je la mis à mon oreille. Nous aimions beaucoup cette série, particulièrement Tom. A peine 10 minutes passés et le portable de Tom s'éteignit.
    - Mince j'ai oublié de recharger avant de partir.
    - C'est malin !
    Je lui fis un clin d'oeil et soupira. Les adolescents passaient leurs temps sur leur téléphone, et ne pensait jamais à recharger leur téléphone.
    - Je crois que je vais faire un petit somme.
    Tom avait déjà sorti sa console de jeu. Il leva les yeux pour me dire oui et replongea dans son jeu.
    Le sommeil ne tarda pas à venir. J'avais passé la nuit à emballer les derniers cartons pour les expédier chez mon cher frère avant notre départ.
    J'entendis une voix. J'ouvris les yeux et chercha du regard la personne qui me parlait.
    - Madame, nous sommes arrivés au terminus.
    C'était le chauffeur de bus. Je regarda en direction de Tom, il dormait paisiblement. Je regarda l'avant du bus, il était vide.
    - Nous sommes déjà arrivés à Forks ?
    Le chauffeur me regarda très embêté.
    - Non madame, nous avons passés Forks il y a une demie heure. Nous sommes à Blackstone.
    - Blackstone ??? Mais je ... je ...
    Je ne comprenais pas comment nous avions pu rater l'arrêt de Forks. Je pensais que Tom resterait éveillé, ce n'était pas un gros dormeur.
    - Nous allons prendre le bus dans le sens inverse alors, c'est à quelle heure ?
    Je regardais ma montre, 16h00 passé déjà.
    - Désolé, c'est le dernier bus de la journée, je dois partir.
    - Merci monsieur !
    Je réveilla doucement Tom et lui expliqua la situation. Il se moqua encore de moi. Je ris de bon coeur avec lui en prenant ma valise.
    Nous sortions du bus, il fallait trouver une solution pour rejoindre Forks. Mon frère devais être mort d'inquiétude Le bus parti et laissa place à un commissariat de police au loin. Ils pourraient sûrement nous renseigner sur les bus existants du coin. Il fallait traverser un petit square. Il faisait très beau pour la saison. Malgré ce temps qui donnait envie de flâner, je n'étais pas rassuré par cet endroit. Je pris mon courage à deux mains et marcha d'un bon pas avec Tom.
    Il y avait des bancs, un petit ruisseau et plein de passants. Je fis interloqué quand je le vis. J'étais à mille lieux de m'imaginer le voir ici, lui, Sissy, mon frère. Il était assis sur un banc, il aimait observer les gens. Nos regards se croisèrent et il sauta de joie en me voyant. Il manqua même de m'étouffer.
    Sissy, mais qu'est ce que tu fais là ?
    C'était étrange de le retrouver ici alors qu'il était censé être à Forks. Il faut dire que je ne me sentais pas à l'aise dans cette ville et la présence de mon frère était un grand soulagement.
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    Retrouvailles bienvenues


    Je relâche légèrement mon étreinte, parvenant avec difficulté à faire fonctionner mon cerveau à ce sujet tant mes émotions se bagarrent. Je suis heureux de la revoir, ma petite sœur, et en même temps, j'aurai de loin préféré la savoir à l'abri loin d'ici.

    "Crois-moi quand je te dis que ce n'était pas volontaire. Si je m'étais écouté, je serai revenu à Portland sitôt mon enquête à Forks bouclée. Sauf que j'ai du prendre un bon coup sur la tête... et je me suis réveillé ici."

    Je la libère finalement, me reculant un peu pour croiser ses yeux bleus. Je dois dire que je fais une overdose de regards dorés ou rouges en ce moment. Je lui offre un sourire sincère avant d'arborer une expression plus préoccupée.

    "Et jusqu'à présent, j'ai pas trouvé la sortie. Et y a pire encore... j'crois que faut qu'on parle sérieusement."

    Je glisse une main sur sa joue, avant de glisser une mèche de cheveux derrière son oreille. Moi qui ai toujours vu Gwen en elle, à présent que j'ai la possibilité de les voir toutes les deux à quelques heures d'intervalle, je le confirme. Les yeux de ma fille étaient peut-être plus gris que ceux de ma sœur, à l'époque, mais la ressemblance est flagrante. A se demander ce que je fous là, avec mes yeux et mes cheveux noirs.

    "Tu viens t'asseoir une minute?"

    Je glisse ma main dans la sienne pour l'entrainer doucement jusqu'au banc le plus proche. Gardant ma main dans la sienne, j'observe le contraste saisissant entre sa peau et la mienne, entendant son cœur battre à un rythme régulier, et sentant l'afflux de sang dans ses veines. Quelques secondes seulement avant que je ne déglutisse, relevant le regard vers elle. Le prédateur que je suis n'a sans doute jamais été une menace pour ma famille, mais je ne testerai pas mon contrôle aujourd'hui.

    "Tu te rappelle de cette discussion? Celle où je t'ai avoué être différent... tout en te demandant de ne pas chercher plus loin? Tu es intelligente. Sans doute trop pour ton propre bien." Je lève le regard au ciel, cherchant une aide qui ne viendra sans doute pas. S'il y a une manière de présenter les choses? Je ne la connais pas. "Tu sais ce que je suis, n'est-ce pas? Dis-le."

    Mon regard transperce le sien, plus sérieux que je ne l'ai sans doute jamais été. Je sais bien que je lui ai instamment demandé de ne jamais le dire, mais là, j'en ai besoin. De toute manière, au jour d'aujourd'hui, j'emmerde les Volturis et leur foutu secret. Ma sœur et mon neveu se retrouvent au milieu d'un nombre de tueurs bien assez important pour que je sache ne pas pouvoir les protéger de tout et de tous, ils ont le droit de savoir.

    Afterglow

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    Adélaïde & Silas





    Mon frère était bien là devant moi. Comment était ce possible ? S'était il lui aussi endormi dans le bus ? Je riais à cette idée. Durant des années il feignait de dormir mais je n'étais pas dupe.
    Je repris mes esprits. Tom sauta dans les bras de son oncle.
    Silas me raconta son arrivée à Blackstone. Comment pouvait on assommer un grand gaillard comme lui ?
    Cet endroit est … étrange. Depuis combien de temps es tu ici ? Tu es déjà venu ici ?
    Je l'observa attentivement, il avait l'air grave. Comme à son habitude il s'inquiétait trop pour moi. Nous en rions même. Mais cette fois ci son regard me glaça le sang.
    Il n'y a pas de sortie. Le bus est rentré comment ? Je ne comprends pas.
    Tom était aussi stupéfait que moi. Je cacha mon désarroi derrière un grand sourire et repondis tendrement à mon frère.
    De quoi veux tu parler ?
    Je frémis lorsque sa main caressa ma joue. Il avait toujours été plein de tendresse avec moi. C'était bien plus qu'un frère pour moi. Il s'est occupé de moi comme notre père l'avait fait avant de mourir. Je posa ma main sur son bras. Il m'invita à m'assoir, proposition que je ne pu refuser.
    Tom s'assit à mes côtés, regardant des jeunes jouaient au ballon.
    J'écouta attentivement mon frère, essayant de me remémorer cette fameuse discussion.
    Je me souviens qu'un jour, alors que j'étais une jeune adolescente en quête de réponses, je lui avais posé une question. Elle pouvait sembler étrange mais je devais savoir. Silas n'avait pas changé depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. Pas changer niveau caractère mais physiquement. Il était le même, pas de cheveux qui deviennent blanc, pas non plus de rides qui apparaissent comme si tout son corps était figé. Alors oui je pris mon courage à deux mains pour lui demander. Il ne devait pas s'attendre à ce genre de questions. Il m'expliqua brièvement qu'il était différent et me somma de ne pas chercher à en savoir plus. Je n'avais plus jamais aborder ce sujet avec lui jusqu'à présent. Je le regarda étonnée. Je ne pensais pas qu'il m'en reparlerais.
    Sissy, pourquoi reparler de cela ?
    Je soupira en jetant un œil en direction de Tom. Je n'aimais pas l'idée qu'il puisse entendre cela. Tomas fit mine d'avoir compris et parti à la rencontre de jeunes qui semblaient avoir son âge.
    Je pris la main de Silas et le regarda. Je redoutais ce moment. Je passa l'autre main dans mes cheveux en baissant les yeux histoire de prendre le temps de la réflexion.
    Sissy, j'ai compris pas mal de choses depuis ma plus tendre enfance. Je sais que tu es très différent de moi, que tu ne seras jamais comme Tom ou moi.
    Je releva les yeux vers lui.
    J'ai longtemps cru que tu étais atteint d'une maladie grave mais cela semble impossible. J'ai fait  recherches et je pense que tu es ce qu'on appelle un vampire. Je me trompe ?
    Je le regarda, mon regard était plein d'inquiétude. Je savais que si c'était le cas, si les mots étaient posés, plus rien ne serait comme avant.
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    Retrouvailles bienvenues


    Adélaïde semble perdue et je peux tout à fait le comprendre. Alors, après avoir serré mon neveu contre moi, je l'emmène jusqu'au banc le plus proche pour que nous puissions parler sereinement.

    "Il y a quelques semaines. Assez pour que je chope une facture de téléphone longue comme le bras à tenter de vous joindre, tous les deux. Et non, je n'étais jamais venu ici. Personne apparemment."

    Je la laisse prendre le temps de digérer mes paroles, avant qu'elle ne me pose une nouvelle question, qui m'amuserait en d'autres circonstances.

    "Par magie. Tu vas me dire que c'est la réponse facile mais c'est pourtant la vérité. Des sorcières nous ont joué un mauvais tour. J'ignore pourquoi."

    Pour la suite, j'attends que Tom soit parti plus loin pour continuer à parler. Je ne compte pas lui cacher plus qu'à sa mère. Seulement, une part de moi refuse de se cacher derrière lui, et une autre refuse de les affronter tous les deux en même temps.

    "J'en reparle parce que c'est important. Adé, s'il te plait."

    Je la laisse évoquer sa théorie, bien sur totalement juste, tout en observant sa réaction alors que la vérité se trouve mise à nue devant elle. Et alors qu'elle cherche confirmation dans mon regard, je me contente d'incliner la tête en signe d'assentiment. Je suis arrivé au point de non retour, j'en ai conscience.

    "Je ne vous ferai jamais de mal, à Tom et toi. Je préfèrerai encore me tuer moi-même. Mais il y a bien d'autres monstres ici. Et je refuse de vous laisser dans l'ignorance. C'est trop dangereux."

    Afterglow

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    Bonjour vous deux. Ce RP a plus de deux mois d'inactivité. Souhaites-tu y répondre ou le clore @Adélaïde Evenson ?
    Si il n'y a aucun RP de ta part en réponse d'ici dimanche 21juillet, ce sujet sera archivé.
    Merci ;)
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    Retrouvailles bienvenues
    Adélaïde & Silas



    Je ne comprenais pas ce que nous faisions ici, je n'avais jamais entendu parler de cette ville auparavant et Silas semblait aussi perdu que moi.
    Tom était inquiet quand il se retrouva à l'écart. Je lui souris pour le rassurer. Il pouvait me faire confiance, je serais toujours là pour le protéger et s'il m'arrivait malheur il pouvait compter sans aucun doute sur son oncle.
    Mes yeux se portèrent ensuite sur mon frère.
    De notre côté nous n'arrivions pas non plus à te joindre, ce n'est pas faute d'essayer. J'étais très inquiète.
    Je lui souris, il avait besoin lui aussi d'être rassurée.
    Je ne pouvais pas rester longtemps loin de mon frère adoré. Et comble de malchance j'ai fait tombé mon téléphone.
    Je ris doucement à cette anecdote, le sourire toujours aux lèvres. Je me demandais s'il allait me croire. Je savais qu'il pouvait très vite s'inquiéter pour moi et me savoir loin de lui était le pire des supplices.
    Je posa ma main sur la sienne.
    En tout cas tu m'as énormément manqué.
    Il me parla de magie, j'avais du mal à le croire. Silas n'était pas du genre à croire à ce genre de choses non plus mais je sentais qu'il était sérieusement inquiet. Son flair de flic ne trompait que rarement et j'avais pleinement confiance en lui.
    Silas était bien un vampire. Je répéta plusieurs fois ces mots dans ma tête avant de réaliser tout le sens. Je l'avais toujours su mais la confirmation de mon frère changeait tout. Je le scruta du regard, rien n'avait changé, c'était bien lui mais il n'était plus le bon flic bien rangé qu'il semblait paraître.
    Je pris ses mains.
    Je suis heureuse que tu m'avoue enfin ta vraie nature Silas. Je ...
    Il semblait vraiment inquiet.
    Quel danger ? Tu seras là pour nous protéger, hein dis ?
    Je pensais déjà à Tom, à comment lui annoncer la vérité sur son oncle, celui qu'il idolâtre tant. Je ne savais pas du tout comment il allait réagir.
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    Retrouvailles bienvenues


    Je l'écoute me dire qu'eux aussi se sont inquiété de moi, avant de me parler du destin funeste de son téléphone. C'est bien ma petite sœur ça.

    "Je te reconnais bien là. Sans mes supers réflexes pour sauver la décoration notre appartement serait un champ de ruines."

    Je ris avec elle suite à mes paroles, reprenant mon sérieux avec elle quand elle me dit que je lui ai manqué, ses paroles l'exprimant autant que sa main sur la mienne.

    Vous aussi vous m'avez manqué. Terriblement."

    Et ce malgré que mon attention ai été un peu occupée par le retour de ma fille. Bien sur que j'ai pensé à elle en priorité, normal après 35ans d'absence je dirai, mais Adé et Tom sont rapidement revenus dans mes pensées. Je ne retrouve pas une partie de ma famille pour perdre la seconde, c'est hors de question.

    Lorsqu'elle finit par prononcer à voix haute le mot que je redoute depuis tant d'années, j'attends de voir sa réaction avant de dire quoi que ce soit. La peur, l'horreur, la déception, etc, je crois que j'étais prêt à subir toutes les émotions négatives qui auraient pu passer par là. Pas à ce qu'elle accepte aussi simplement, me disant même être contente que je partage ça avec elle.

    "Le danger dans lequel je te met en t'en parlant, pour commencer. Et ceux dans lesquels vous vous retrouvez tous les deux en débarquant dans cette ville."

    Je regarde un instant en direction de Tom, content qu'il n'ai pas mon ouïe pour écouter aux portes avant d'oser enfin croiser le regard de ma sœur. 30 ans de mensonges, ce n'est pas le plus simple à surmonter.

    "N'en parle pas à Tom. Je le ferai en temps voulu mais, pas maintenant. S'il peut garder un peu de son innocence... à nous deux on le protègera, comme toujours."

    Je sers ses mains dans les miennes avant de les porter à mes lèvres pour les embrasser. Reprenant une respiration inutile mais nécessaire avant de répondre à sa question, choisissant mes mots pour ne rien lui cacher sans l'effrayer cependant.

    "Il y a de nombreux vampires ici en ville. Trop nombreux. La plupart bien plus anciens et bien plus puissants que moi. Certains sont des gentils. C'est rare mais ça existe. Je mourrai pour vous protéger tous les deux, mais si ça devait arriver, j'espère que vous pourrez compter sur ceux là."

    Je la laisse digérer mes paroles, me disant que la perspective que tous les vampires ne soient pas aussi sympa que je le suis - si on oublie mon besoin de chasser bien sur - va sans doute être plus difficile à avaler qu'une vérité à mon sujet qu'elle soupçonne depuis longtemps sans doute. Et il y a autre chose que je refuse de lui dissimuler, pour finir de planter le clou.

    "Je t'avais parlé de ma fille. Celle à qui tu ressemblais tant étant enfant... Celle que j'ai perdu oui, cherche pas plus loin j'en ai qu'une. Il se trouve que sans que je ne l'explique, elle est ici, dans cette ville."

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    Adélaïde & Silas




    Silas me connaissait très bien. Il aimait se moquer de moi.
    - Mais sans moi notre appartement n'aurait aucune décoration et ressemblerait à une vulgaire garçonnière.
    Je ris aux éclats en le regardant, il savait que j'avais raison et que sans moi son appartement ressemblerait à l'antre de BigFoot.
    - Quelques semaines sans moi et tu es totalement perdue.. Le regarde tendrement en serrant sa main contre la mienne.
    Je savais depuis longtemps qui il était mais je ne voulais pas en parler, je n'osais pas, j'avais peur de perdre mon frère. Silas était plus qu'un frère pour moi, il était comme un père. Bien sûr qu'il ne remplacerait jamais notre père mais il m'a de suite pris sous son aile et m'a élevé comme sa fille. Vampire, le mot était enfin dit. Je soupira un grand coup, j'étais soulagée qu'il puisse me parler en toute franchise. Il pourrait toujours compter sur moi. Je n'avais plus que Tom et lui comme famille et je comptais bien tout faire pour les garder.
    Un danger rodait autour de nous. Je ne pensais pas que je pouvais être en danger à cause de Sisi. Il était si adorable avec Tom et moi. Je lui demanda fébrilement.
    - Tu as beaucoup d'ennemis ? Et ce sont des vampires comme toi ?
    Je ne savais pas quoi penser de tout ça. J'étais perdue. Même si j'aimais mon frère de tout mon coeur j'avais l'impression d'avoir en face de moi une autre personne. Était-ce cette ville qui changeait les gens ?
    Ce frère, mon protecteur avait toujours pris grand soin de moi. Je regarda Tom. J'avais peur pour lui. S'il croisait des vampires sans le savoir, sans savoir ce qui pouvait l'attendre ?
    Je caressa la main de Silas, elle me sembla d'un coup bien froide.
    Je sais que tu feras tout pour Tom et moi et je t'en remercie. Je ne connais rien de ce monde. Pourrais tu m'en apprendre plus ?
    Ce que je savais des vampires était ce qu'on racontait dans les livres mais il y a une grande différence entre les mythes et la réalité. Je comptais bien en apprendre plus pour me rapprocher encore plus de mon frère tant aimé.
    Il m'apprit alors le retour de sa fille.
    Tu parles de Gwen ? ... ta fille Gwen ? Elle n'est pas morte ? Qu'est-ce qu'elle fait ici?
    J'avais du mal à croire que Gwen pouvait être en vie. Je savais que Silas avait eu un très lourd passé et sa défunte fille en faisait parti.
    Je détourna son regard. Ce frère était comme devenu un inconnu. J'avais vraiment besoin de digérer tout ça. Je ne comprenais pas où j'étais, qui était mon frère et je devais me faire à l'idée que ma nièce, morte avant ma naissance était en vie.
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    Elle marque un point. Je n'ai aucun intérêt pour la décoration intérieure et ma sœur a eu bien du mal à imposer un peu de couleurs, et tout simplement de vie, dans l'appartement. Je lui offre ce regard qui lui montre qu'elle a gagné la partie tout en me passant de commentaire. Un léger sourire quand elle énonce un fait on ne peut plus vrai. Ma famille, c'est ma vie, et ne plus les avoir auprès de moi ne serait-ce que quelques jours parvient aisément à me rendre malade.

    "Avoue que tu n'étais pas mieux lotie sans moi."

    Cette petite bataille ci, je ne la laisserait pas la gagner. C'est de ces rares moments où on se demande lequel est l'ainé de nous deux. Un moment fugace qu'elle écarte trop rapidement pour me faire part d'une inquiétude légitime. Le danger que représentent les vampires autour de nous.

    "Aucun qui ne se préoccupe de moi. Le danger, ce n'est pas "mes" ennemis. C'est le sang qui coule dans vos veines, le cœur qui bat dans votre poitrine... Au milieu de ces vampires, c'est ça le danger."

    Si je lui fait par la même comprendre la difficulté que je ressens parfois à me trouver près d'eux alors que, malgré tout l'amour que je leur porte, mon instinct me commande de faire d'eux mon repas? J'ose espérer qu'elle ne se détournera pas de moi pour autant. En plus de l'affection que j'ai à leur égard, je pense que actuellement, Gwen et moi sommes leurs meilleurs alliés pour survivre à cette ville.

    "Je n'ai pas l'habitude d'être au milieu d'eux tu sais. Mais si je peux t'apprendre ce que je sais déjà. Je le ferai. N'hésite pas, même si la question te parait stupide."

    Le retour de Gwen semble être la goutte d'eau qui fait déborder le vase de ce qu'elle peut supporter d'entendre aujourd'hui. Je comprend totalement. En ayant connaissance de ce monde, je ne suis pas encore convaincu que ce n'est pas qu'un rêve qui s'évaporera au réveil. Une part de moi refuse d'avoir été séparé d'elle durant quatre décennies si le retour était possible. Une autre se méfie en se disant que ça ne l'est pas. En ce moment, j'écoute celle qui ne demande aucune explication et est simplement heureuse de son retour.

    "Je l'ignore. Je l'ai vue mourir, comme je te vois, devant moi. Comment elle peut être ici, je l'ignore... Mais j'aimerai te la présenter. Qu'on puisse être une famille, à quatre. Sauf si..."

    Je laisse ma phrase en suspens, incapable de la finir. Son expression parle pour elle. Si ej crains d'avoir perdu sa confiance, et tout ce qu'on a bâti tous les trois? Totalement. Je choisis donc le silence, lui laissant la barre. Elle décide de ce qu'elle compte faire de mes révélations. Une chose est cependant certaine. Même si elle choisit de me repousser, jamais je ne les abandonnerai, Tom et elle. Et si je dois agir dans l'ombre pour les maintenir en vie, je le ferai, avec ou sans son consentement.
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