Le temps est long quand on attend, et ce, même si en vérité, je n'ai pas attendu tant que ça. De quoi me faire passer le temps? Remettre un peu d'ordre à l'intérieur de la bâtisse. Une décennie ou presque d'absence n'est rien, la concernant, on a déjà fait bien pire, Mina et moi. Mais ce qui est bien en Écosse, c'est que les gens sont si superstitieux que même au bout d'un siècle, ils n'oseraient tout de même pas tenter de s'approcher du portail délimitant la propriété.
Mon téléphone sonne enfin et je ne prend pas le temps de regarder qui m'appelle pour décrocher, reconnaissant immédiatement la voix de ma chère et tendre à l'autre bout du fil. Une voix à la fois soulagée et angoissée. Ce dont je comprend rapidement la raison. La gamine a décidé de jouer les filles de l'air...

"A Québec? Tu ne voulais vraiment pas que je te retrouve à l'époque. Je suis au Loch. Et non, elle n'est pas avec moi."

Si on est revenus là où on était quand nous sommes partis...elle peut être à peu près partout la petite... j'aurai vraiment du songer à lui acheter un chien, à mon épouse. Ça aurait été beaucoup plus simple à gérer.

"Je te rejoins quand je peux. T'as quelle heure par là-bas? Je voudrais éviter de traverser l'Atlantique avec le soleil de midi au dessus de la tête."

Ici? Je jette un œil à l'écran de mon téléphone qui m'indique 15h... mais j'ai depuis longtemps oublié de le remettre à l'heure quand je change de pays, étant donné que les décalages horaires ne sont pas ma tasse de thé. Oui, il parait que ma faculté à les appeler à 2h du matin emmerde mes sous-fifres. C'est bien, ça leur permet de ne pas oublier pour qui ils bossent au cours de la nuit. Bon, l'heure... Je rejoins le village le plus proche en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, profitant de la fenêtre ouverte du pub pour lire l'heure sur l'horloge accrochée au mur. Quasi 19h, ce qui donne 21h à Moscou... mais ça ne nous avance pas beaucoup de le savoir.

Je lève le regard vers le ciel quand il me demande l'heure par ici pour ne pas se retrouver en plein cagnard., éviter de briller comme une boule à facette ça peu être une bonne idée. Le soleil est haut dans le ciel. Je jette un regard à ma montre, il est aux alentours de 14h.

- Il est un peu plus de 14h. Je suis du côté ouest de la ville. Tu n'auras qu'à me dire où tu arriveras pour que je te rejoignes.

Léna n'est pas avec lui. Ce n'est pas possible, où est-elle ? Je peine à réfléchir.

- Mais alors où est-elle ? Elle est quand même pas restée là-bas ? Je vais essayer de joindre Carlisle, sait-on jamais!

J'en étais malade. L'idée même qu'elle puisse être restée la bas toute seule, ou même qu'elle soit de retour dans sa première demeure, soit dans une maison avec d'autres parents me rend dingue.

- Tu devrais peut-être attendre une heure ou deux pour éviter le plein soleil.

Mon esprit retourne pourtant inlassablement vers la petite.

- Elle n'avait rien sur elle quand je l'ai trouvé.  Et personne n'a jamais dit la connaître malgré les heures passé aux commissariat pour demander des nouvelles. Ce qui nous laisse des parents humains ... soit la moitié de la population mondiale …

Vous la sentez la pointe d'angoisse qui j'agis et se répand en moi.

- Elle pourrait être seule, perdue … Elle va jamais retrouvée sa route si nous on la retrouve pas Dim.

14h? Nous sommes d'accord, il va falloir que j'attende un peu avant de songer à prendre le départ. Un constat que je m'apprête à confirmer à Mina quand je sens à sa voix que je la perds. Je le savais que j'aurai du lui prendre un chien. Un cochon d'inde à la limite.

"Mina. Arrête. Je vais te rejoindre, et on va la chercher. Ensemble."

D'accord, si j'avais été fin limier je n'aurai pas mis un siècle et une malédiction pour retrouver mon épouse... mais à ma connaissance elle ne tenait pas plus que ça à ce que je la retrouve. Ça aide. Pis honnêtement, si fallait être franc... mon entêtement m'a fait perdre au moins vingt-cinq ans à me convaincre que je n'avais pas besoin d'elle et que je pouvais très bien refaire ma vie ailleurs... remarquez que je n'ai jamais su me convaincre moi-même de quoi que ce soit.

"On est rapides, et avec le décalage horaire, on peut utiliser 24 heures de nuit pour la chercher, si il le faut."

En procédant par élimination? On peut virer les deux pôles, et elle n'a pas plus le type asiatique que sud-américain. Ou comment s'épargner quelques milliers de kilomètres de course. Je rajouterai que je n'ai jamais réussi à lui faire retenir le moindre mot de ma langue natale, donc on peut oublier la Russie en passant. A peu près la moitié de la planète qu'on s'évite non?

J'étais dans un tel état d'excitation, mais de l'excitation de frayeur vous voyez le genre. Humaine, j'aurais défaillis c'était certain. Je l'avais découvert par hasard, complètement seule et j'avais sincèrement pensée à la ramener à ses parents, mais plus les heures, plus les jours avancées et plus je m'attachais à elle. Aujourd'hui, elle était ma fille, je l'aimais sincèrement. Si jamais nous ne l'a retrouvions pas. Et si jamais nos ennemis sentaient nos odeurs respectives sur elle, et lui faisait du mal, j'en serais malade.

Soudain sa voix m'arrête dans ma folle réflexion. Il est si posé, si calme, tout du moins en apparence et c'est cela dont j'avais besoin. Il était le seul à pouvoir me mettre dans un tel état de calme intérieur, avec une telle rapidité en tout cas.

- Je vais appeler les Cullen, si ils peuvent voir par chez eux, sans compter leurs amis et en t'attendant je vais commencer par ici. Tu pourrais peut-être demander à ton assistante ?

Nos amis ? Oui bin nous on en a pas tant que ça. Quand à Gwen ? Elle travaillait pour lui depuis environ un an et elle était ma "petite fille" vampirique et elle appréciait Léna, donc avec un peu de chance …
Je ne savais plus trop bien quoi dire. Je n'ai qu'une hâte, commencer les recherches.

- See you later, my Love !

Ca ne me prenais pas souvent de parler anglais, c'était un signal pour qui savait l'entendre que ça n'allait vraiment pas. Ma voix était pourtant plus calme depuis que Dim m'avait demandé d'arrêter de m'inquiéter, mais à l'intérieur de moi c'était le branle-bas de combat.

"Ok, on fait ça. J'appelle Silas. Autant qu'être flic lui serve à quelque chose."

Et en passant, si ça peut lui éviter de traverser l'Atlantique pour aller en découdre avec Caius... j'ai franchement pas envie de m'occuper de ça en plus du reste. Mais je garde ça pour moi. Pas envie que Mina se torture un peu plus les sangs.

Elle me répond en anglais avant de raccrocher, et je ne peux qu'appeler son prénom dans le vide une dernière fois avant de ranger mon téléphone rageusement. Pour me rendre compte que je ne suis pas tout seul dans la rue. Les petits villages... y a que là que les gens remarquent un étranger en moins de dix minutes... Mais les murmures que j'entends me racontent une autre histoire. Une histoire qui me fait partir en courant d'air sans me soucier de la réaction de gens déjà, semblerait-ils, parfaitement à même de reconnaitre un vampire quand ils en voient un. A ce sujet, je soutiens l'opinion de Vladimir et Stefan, se cacher des humains a été une bêtise monstre... mais leur apprendre à prendre les armes contre nous au lieu de se rappeler qu'ils ne sont que du bétail dont nous disposons à loisir, ça, ça a été une erreur bien plus monumentale.

Bref, de retour entre les murs de la demeure que Mina et moi possédons depuis plusieurs décennies à présent, je passe ce fameux coup de fil à destination de mon assistante puis de son père, avant de décider que j'ai bien assez attendu pour aujourd'hui. Et si un tel trajet risque de me prendre plusieurs heures? Je suis endurant, et je ne me gênerai pas de me nourrir en cours de route.


Un peu en avance, et cette maudite neige qui réfléchis les rayons du soleil jusque dans l'ombre des maisons. Je hais déjà le Canada. Je trouve un parking souterrain dans lequel me planquer et faire une pause, avant de composer le numéro de Mina, mon portable mettant un certain temps à trouver le réseau. J'imagine que capter en Ecosse il y a trois ou quatre heures et au Canada à présent, c'est un peu beaucoup lui demander.

"Dis-moi juste où tu es. Et que tu as prévu le diner."

Je ne relève pas son discours sur Silas. Je ne connais pas ce garçon; nous avons en effet un lien vampirique, j'ai fait de lui ce qu'il est sans le vouloir et si je m'en veux ? C'est évident ! Depuis, je fais tout pour éviter son regard; ne serait-ce que le croiser dans une rue et je change de trottoir.
Dans la panique, je raccroche très vite. J'ai juste envie de retrouver Léna. J'appelle aussitôt Carlisle, pour voir si il peut faire quelque chose (même si moi je n'ai rien fait pour lui il y a quelques années); il me dit qu'il va contacter ses cousins Denali et ses connaissances éparpillé un peu partout sur le globe pour la retrouver.
Je fais les cent pas dans la ville, puis je m'éloigne de plus en plus; je quadrille la zone. Il faut bien commencer à chercher, ne sachant absolument pas dans quel coin du monde elle peut être. Dmitri appel au bout de quatre heures. J'ai fait le tour de chaque rue de Québec et je désespère déjà.

- Je suis du côté du Parlement, rue des parlementaires et le temps que t'arrive j'aurais trouvé une veine où siroter.

Si j'y avais pensé avant ? Clairement pas, j'étais bien trop préoccupé par le sort de Léna, qu'il m'en veuille si il veut.
J'embarque dans une ruelle le premier homme qui croise ma route. Je suis rapide et clairement plus forte que lui, donc rien de bien difficile la dedans. En tant normal j'aurais prit le temps de jouer deux minutes, mais j'étais prise par le temps. Je l'assomme et par le même coup je sens Dmitri. Il est là à seulement quelques mètres. Je l'appelle de ma voix la plus basse possible, afin que lui seule entende. Je souris comme une enfant en le voyant arriver. Je tiens l'homme par le col de sa veste et le propose d'un geste à Dmitri.

- Désolée j'ai pas fait dans la dentelle, j'ai été prise de cour.

Je le laisse reprendre des forces après sa traversée, avant de le serrer dans mes bras.

- Elle n'est pas dans cette ville déjà, ça nous laisse... le reste du monde ! Comment on procède ? Tu as prévenue Silas et Gwen. Moi j'ai eu Carlisle qui depuis à du avoir tous ses proches; mais j'ignore d'où ils venaient tous. Leur cousins étaient d'Alaska je crois et il me semble qu'ils ont des amis en Irlande, mais après j'ai oublié... Si seulement j'avais fait plus attention. Je devrais peut-être le rappeler pour savoir ? Ou on cherche ici et on attend un peu... si ils l'avaient trouvé, ils auraient appeler ...

Heureusement que je suis déjà morte, sinon je crois que je ferais de l’hyperventilation, une crise cardiaque même peut-être qui sait... Je suis au bord de la crise de nerf. Non, rectification faite, je suis folle, ça y est !

La nage, ça donne faim. C'est peut-être connu, mais je le confirme. Alors oui, je me permet de réclamer un casse-croute à Mina. Si je pouvais m'en occuper moi-même? Certes, mais Mina a besoin de s'occuper l'esprit, et je nous épargne une perte de temps due à une pause de ma part. Ça arrange tout le monde.

La vue de mon épouse à la fois si inquiète et si brave me redonne le sourire. Une vraie guerrière, si magnifique... bref. Je lui dérobe son fardeau des mains, sustentant ma soif en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, abandonnant le corps exsangue à même la ruelle avant de glisser un doigt sur mes lèvres, essuyant le sang qui me reste sur les lèvres avant de revenir vers Mina pour la serrer dans mes bras, la laissant me donner le résumé complet de ses recherches jusque là avant de pouvoir lui soumettre une idée qui m'est venue pendant la traversée.

"Elle était toujours fourrée avec toi. Alors, je crois que c'est pas l'odeur d'une humaine au milieu de 6milliards d'autres qu'il faut chercher. C'est la tienne. Et crois-moi que je suis capable de la trouver où qu'elle se trouve."

Si on a un contre exemple flagrant au vu du dernier siècle? Elle ne tenait pas à ce que je la retrouve, et, soyons honnêtes, j'ai assez rapidement trouvé autre chose à faire de ce siècle, loin que j'étais de penser qu'il durerait un siècle. Un retour aux racines, une révolution, un massacre, deux guerres mondiales avec leur lot de sang versé... ouais, bien occupé, ce vingtième siècle...

"Sauf si tu as mieux à proposer?"

Je le laisse s'abreuver et je ne peux qu'esquisser un sourire lorsque je vois son doigt sur ses lèvres. En tant normal, j'aurais rétorqué que je faisais ça mieux que lui, mais je n'avais ni le temps pour des câlins, ni l'envie en vérité. Il me prend pourtant dans ses bras un instant et je me sens vaciller. Je m'écarte suffisamment pour reprendre mes esprits, je ne dois pas flancher maintenant, je n'ai pas le droit de faire ça à Léna.
Je l'écoute me donner sa version d'une solution. Il a peut-être raison, même si je ne vois pas où il est allé pêcher ça.

- T'as mit cent ans à me retrouver Dmitri et encore ... parce qu'on a été envoyé dans la même ville sans que je le veuille... T'es sur de ton coup là ?

Si je suis désagréable? Oui. Si j'en fais exprès ? Peut-être un peu! Mais ça dernière phrase fait mouche. bien sur que non, je n'ai pas mieux à proposer et je crois bien qu'il le sait d'ailleurs.

- L'idée est bonne ! On a qu'à faire ça!

Je garde un instant le silence, pour essayer d'être un peu moins sèche dans mes mots suivants.

- Par où on commence ? Tu es sûre de pouvoir faire la différence entre mon odeur à tes côtés et mon autre odeur sur elle ? Est-ce que je ne vais pas être un frein dans cette recherche olfactive ?

J'étais complètement à l'ouest mon cerveau ne suivait plus. Physiquement j'étais prête à remuer ciel et terre, mais intérieurement, j'étais vidé. En peu de temps j'avais réussi à m'attacher si fort à cette enfant. Je n'en revenais pas moi-même, ce n'était pas moi ça pas vrai ? En vérité je ne sais plus et ce n'est pas le propos. Je suis bien quand nous sommes tous les trois. Je ne me le suis jamais dis comme ça, mais je crois que l'idée de ne pas avoir d'enfant un jour m'a arraché le cœur quand je l'ai apprit et j'ai simplement refoulé cette idée au plus profond de mon âme et qu'à l'instant où je l'ai trouvé et que je n'ai pas trouvé ses parents j'ai enfin pu comblé ce vide et je ne supporterais pas de la perdre. Rien que de l'imaginer, j'étais dingue, j'avais envie de hurler. Ma main se met à trembler sans que je puisse l'arrêter.

Sa réponse ne se fait pas attendre, et même si je m'y attendais tellement cela était prévisible, ça fait tout de même mal à entendre. Je connais Mina, et je sais parfaitement que rien ne sera oublié, et heureusement. Ça fait partie de nous, de notre histoire, et c'est une bévue que je sais désormais ne jamais risquer de commettre de nouveau un jour.

"J'en suis pas fier. Mais si je ne t'ai pas rejointe plus tôt, c'est surtout parce que je me suis laissé distraire." Je lève les yeux au ciel avant de poursuivre. "Nikolaï et sa famille, les champs de bataille de la Première Guerre, ceux de la Seconde, quelques années de temps à autres pour me rappeler à l'existence de mon entreprise... je crois qu'à force de remettre au lendemain, je n'ai pas vu ce siècle me passer sous le nez."

Peut-être également que je remettais au lendemain pour retarder volontairement nos retrouvailles, dans le cas où elles se seraient passées bien moins bien qu'elles ne se sont déroulées... déjà que j'en ai pris plein la gueule, mais je m'attendais à pire, honnêtement. Elle en aurait parfaitement eu le droit.

"Eh."

La voyant paniquer à nouveau, je glisse mes mains autour de son visage, la forçant à croiser mon regard.

"Je ferai la différence, ok? Tant que les chiens malodorants de Carlisle ne se mettent pas sur notre route, on la retrouvera. Ensemble."

Dans d'autres circonstances, j'aurai conclu en disant qu'au pire, des bébés humains, y en a plusieurs milliers qui naissent chaque jour. Mais je crois que ça aurait été déplacé. Et je n'ose pas imaginer ce que ça sera quand Mina réalisera que contrairement à nous, la petite n'est pas immortelle...

"Ah oui, en passant." Je sors mon téléphone de ma poche pour le lui glisser dans les mains. "Certains humains ont passé l'année là-dedans eux aussi. Les connaissant, ils ont du harceler les réseaux sociaux de recherches de personnes disparues... ou de photos de gens dont on cherche des proches. Comme après le tsunami de 2004..."

De quoi l'occuper? Peut-être. Et donner un début de piste, peut-être aussi. C'est pas sorcier de chercher une odeur dans l'air en courant d'une ville à une autre... mais si elle trouve un truc à Londres, ça m'évitera de chercher à Sidney.

Il me donne une raison à son retard d'un siècle. Il a toujours été très famille, j'accepte donc ses raisons, même si j'ai du mal à les encaisser pour mon amour propre.
Il me force délicatement à croiser son regard. Cela a toujours eu le don de m'apaiser, même aujourd'hui, peut-être un peu moins, mais je sens tout de même mes muscles se détendre.

Mes yeux tournent dans leurs orbites à l'évocation des modificateurs. Nous n'étions pas amis eux et moi, mais de savoir qu'ils protéger Carlisle et sa famille au besoin me rassurait grandement, quand ont connaissaient leur mésentente avec les Volturi depuis près de vingt ans et ce que cela pouvait potentiellement déclencher quand on connaissait les trois frères.
Je lui faisais confiance. Si il disait pouvoir la retrouver, je le croyais, mais moi comment ferais-je pour suivre ma propre odeur ?

- Et je fais comment moi ? Je ne me suis jamais sentie ! Enfin tu vois ce que je veux dire !

L'odeur d'un vampire avait beau être forte, je n'avais jamais capté la mienne. Vous connaissez votre propre odeur vous ? Je ne pense pas, non ! Mais j'ai à peine dit ça qu'il me tend son téléphone portable. Je le prends et le laisse m'expliquer où il veut en venir. Les réseaux sociaux ? Oui bien sur que je suis bête. J'ai dit que je m'améliorais avec ces trucs là, pas que j'étais experte et donc pas idée d'y regarder. Je vois où il veut en venir et je m'exécute. Je cherche des informations sur une petite métisse qui chercherait ses parents, mais rien et pourtant Dieu sait que je tapais plutôt rapidement; ma méconnaissance étant contrebalancée par ma rapidité vampirique.

Plusieurs minutes plus tard :

- Il n'y a absolument rien ! Et si moi je mettais une annonce pour la retrouver ?

J'avoue que je ne sais plus trop quoi faire pour la rassurer. Si n'avoir jamais eu d'enfants a longtemps été le grand regret de ma vie, la gamine m'a rapidement fait réaliser que travailler quand elle est réveillée et rentrer quand elle dort est une façon pratique de la supporter. Soyons honnêtes, je crois que j'ai passé l'âge pour ça, ou que j'ai oublié de développer ma fibre paternelle. Tout ça pour dire que je m'y suis bien moins attaché que Mina, et que Mina est par conséquent bien plus importante à mes yeux. Ce qui me fait ressentir de l'empathie pour le chagrin de mon épouse plus facilement que pour la perte de la gamine... ok, peut-être que j'm'y suis attaché un tout petit peu à cette gosse. Juste assez pour connaitre son prénom. En y réfléchissant un peu.

"Cherche la elle. Tu connais son odeur bien mieux que moi."

L'option du portable faisant un nouveau flop, je maudis un instant ces maudits humains et leur incapacité à se rendre utiles.

"Si tu veux. Ça peut pas faire de mal. J'vais fouiner de mon coté. Tu gardes mon portable pour tes recherches?"

Si je risque d'en avoir besoin? Entre nous, si je retrouve la gosse, je compte la lui ramener sans détour. Et si elle trouve une piste? Ouais pas faux, rester joignable peut être une idée. J'prendrais le sien au pire. Quand à l'idée que je puisse ne pas vouloir qu'elle trouve quelque chose dessus? Je la met au défi de trouver. J'suis pas un ange, c'est clair, net et précis, mais je ne tricherai jamais avec elle.

"Si j'la retrouve dans un couvent, je t'attends pour le diner ou j'peux commencer sans toi?"

Peut-être pas le bon moment pour faire de l'humour noir. On aura essayé. Accessoirement, faut dire ce qui est, j'ai un faible pour le sang de nonne...